vendredi 19 novembre 2010

une caverne de brigands - textes du jour

Vendredi 19 Novembre 2010

Prier…[1] Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche, plus qu’un monceau d’or et d’argent. Expérience qui n’est pas qu’affective ou amoureuse que celle de Dieu se laissant apercevoir par l’homme, mais s’agit-il d’intelligence et d’apprentissage d’un comportement, d’adhésion à un maître de vie ? Quelle est douce à mon palais, ta apromesse ; le miel a moins de saveur dans ma bouche. Sensualité particulière, le psalmiste n’est pas contemplatif ici, il dialogue, prière de louange consistant simplement à constater sa propre appréciation de ce qu’il reçoit. Il se trouve que c’est une loi, mais cette loi lui venant de Quelqu’un est surtout une relation personnelle, il sait comment plaire à ce Législateur, qui n’édicte rien de général, mais tout sur le mode du particulier. Tes exigences resteront mon héritage, la joie de mon cœur. Il y a rencontre, il y a eu divination mutuelle. Rôle de la bouche, inépuisable comparaison. La bouche grande ouverte, j’aspire, assoiffé de tes volontés. Tous les sens humains, autant de fonctions vitales, sont mobilisés et gratifiés. Je trouve dans la voie de tes exigences plus de joie que dans toutes les richesses. Je trouve mon plaisir en tes exigences ; ce sont elles qui me conseillent. L’axe est donné non ex cathedra, mais d’expérience personnelle. Déviation ? Ma maison sera une maison de prière. Or, vous en avez fait une caverne de bandits. Jésus et le Temple, avec tous les sens qu’Il a fait attacher à ce bâtiment et à ce lieu. Le législateur, le partenaire, c’est Lui. Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. … Le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres. La loi, le dire, la bouche. Les sens dans les évangiles et la Bible, les échos et résonnances. Il faut que tu reprennes ta mission de prophète ; tu parleras sur un grand nombre de peuples, de nations, de langues et de rois. Imbrication de notre écoûte, de notre expérience, de notre discernement de ce qui nous sauve, de Qui nous sauve et notre responsabilité envers nous-mêmes, envers les autres. Densité de l’Apocalypse quand la prière et l’association d’idées – posture même de l’auteur spirituel inspiré – nous la font lire tranquillement. La Bible chrétienne, commencée par la révélation judaïque : le livre de la Genèse, terminée par un nouveau commencement, l’Apocalypse. Les deux sont à rapprocher, propices à toutes illustrations, même et surtout enfantines, visuelles, colorées, propices à toute délectation poétique, et ainsi nous ouvrant à une imprévisible compréhension de tout, c’est-à-dire de Dieu et de nous tous les vivants, en existence précaire puis en éternité. Je reçus le petit livre de la main de l’ange, et je le mangeai. Dans ma bouche, il était doux comme le miel, mais, quand je l’eus avalé, il remplit mes entrailles d’amertume.

[1] - Apocalypse de Jean X 8 à 11 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc XIX 45 à 48

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