dimanche 26 septembre 2010

le riche mourut aussi - textes du jour

Dimanche 26 Septembre 2010

Prier…[1] S’ils n’écoutent pas Moïse ni les prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. Quoique – d’expérience de vie, sauf exceptions, car il y en a - n’aimant pas les riches si souvent incultes, aveugles et péremptoires à considérer la pauvreté, l’échec ou la peine des autres comme un manque d’entregent et de travail, je suis enclin à lire la parabole du riche et de Lazare, non comme cela de l’argent mais comme celle de l’inattention à autrui et surtout à l’essentiel, la distraction pouvant venir de bien autre chose que l’argent. Le jugement divin, l’au-delà ne font qu’entériner l’effet de cette inattention : la séparation définitive, impossible à surmonter. De plus, un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous. Souffrance, punition, enfer et autres flammes ou froid infligés aux personnes, soit, autant d’images que d’autres siècles ont affectionnées. Mais la vérité est autre : la séparation, notre trop tardif désir d’union et de communion devenu impossible à réaliser. Qu’il les avertisse… si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront. Le riche aux enfers est devenu fraternel, il est obsédé par sa fratrie, il veut prévenir, il pense enfin aux autres. Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent ! Echos multiples pour les détails, la Cananéenne et les miettes données aux petits chiens : il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais c’étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies. Et le messager, quelqu’un de chez les morts, est bien le Christ à l’aube de Pâques. Parabole et vérité crûes et simples. Paul opère le rapprochement entre le comportement humain – en l’occurrence plus vertueux que relationnel (vis dans la foi et l’amour, la persvérance et la douceur), plus missionnaire que priant (continue à bien te attre pour la foi), tant d’itinéraires et de tempéraments – et l’icône finale avec des expressions peut-être pas idéales et qui sentent l’hellénisme, elles aussi participant du pluralisme toujours loisible : le Seigneur des Seigneurs, le seul qui possède l’immortalité, lui qui habite la lumière inaccessible, lui que personne n’a jamais vu, et que personne ne peut voir… Paul, proche de saint Jean, mais restant plus descriptif que mystique : une spiritualité, une théologie à longueur d’une vie font certainement elles aussi, et pas seulement notre simple combat pour la foi et contre nos défauts et péchés, un itinéraire avec ses étapes, ses versions, ses approximations et approches par plusieurs faces du msytère, donc de la vie en vérité. Amos, éprouvé dans sa vie personnelle comme dans celle de son époque, crie comme aujourd’hui certains légitimement crient : la bande des vautrés n’existera plus. Caricature insurpassable du riche qui a délaissé Lazare à sa porte : couchés sur des lits d’ivoire, vautrés sur leurs divans, ils mangent les meilleurs agneaux du troupeau, les veaux les plus tendres ; ils improvisent au son de la harpe, ils inventent comme David des instruments de musique, ils boivent le vin à même les amphores, ils se frottent avec des parfums de luxe, mais ils ne se tourmentent guère du désastre d’Israël… Israël à entendre ici comme les nôtres, notre société, notre prochain, ceux dont nous sommes et dont nous ne nous soucions pas. Exigence des textes, exigence de Dieu, celle de notre conscience ? de nos comportements ? de notre lucidité ? de la foi à la justice.


[1] - Amos VI 1 à 7 ; psaume CXLVI ;1ère lettre de Paul à Timothée VI 11 à 16 ; évangile selon saint Luc XVI 19 à 31

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