samedi 31 octobre 2009

j'allais habiter le silence - textes du jour

Samedi 31 Octobre 2009


Prier… tu irais, plein de honte, prendre la dernière place. Combien de fois, sans m’être particulièrement poussé pourtant mais du seul fait que je respirais le même air que le chef ou que les cooptés du moment, on m’indiqua que j’étais de trop là où j’étais. En ai-je éprouvé de la honte ? jamais, je crois. Les exemples dans ma vie, ferait un livre (assez triste, mais qui m’a donné la très longue préface à la sérénité que je reçois depuis quelques années, quotidiennement : d’estime et de regard que de quelques-uns et cela « paye » de tout, et fournit ce qui n’était plus indispensable mais est devenu le jugement dernier et indulgent, je le sais). La parabole ne me paraît applicable que devant Dieu, et être celle – non de notre liberté pour nous placer – mais de la liberté souveraine de qui nous place : quotidiennement, c’est autrui, définitivement, c’est le Dieu de notre foi, Dieu confus pour mes sens, ma distraction, mon encombrement, mais Dieu finalement. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. [1] Or, le discours de Jésus est donné chez un hôte, sans qu’il ait été explicitement invité ni à y entrer ni à y enseigner. Dieu a choisi lui-même sa place, et le lieu de son repas. On peut supposer une foule qui s’est bousculée et au sein de laquelle s’est trouvé le Christ : remarquant que les invités choisissaient les premières places, il leur dit cette parabole. Paul raisonne sur ses coreligionnaires, les juifs, et le destin d’Israël, qui – lui – a reçu originellement la première place. La parabole millénaire de l’amour divin et du péché et des refus humains, c’est Israël, mais nous sommes tous Juifs et Israël, pour le fond des choses et du cœur, qui a peu à voir avec la race ou le rite. Pour vous éviter de vous fier à votre propre jugement, je ne veux pas vous laisser dans l’ignorance de ce mystère : l’endurcissement actuel d’une partie d’Israël durera jusqu’à l’entrée de l’ensemble des païens. On ne peut démarrer un éditorial plus aigu et plus actuel sur le Proche-Orient. Les inimitiés, le péché n’empêchent rien (pour personne, je crois), mais le révélateur est, ici-bas, l’annonce de l’Evangile.Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables. Et le psalmiste que je rejoins dans sa prière, il nous y attend toujours, conclut : Si le Seigneur ne m’avait secouru, j’allais habiter le silence.


[1] - Paul aux Romains XI 1 à 29 passim ; psaume XCIV ; évangile selon saint Luc XIV 1 à 11

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