Prier…[1] le drame affreux de Jephté et de sa fille ressemble à l’histoire d’Iphigénie, mais la Bible admet l’holocauste et le sacrifice humain, contrairement à ce qu’il arrive heureusement à Isaac et pour son père Abraham, l’ange du Seigneur n’intervient pas : la victoire accordée selon un vœu insensé, la fille unique est sacrifiée et les deux mois écoulés, elle revint vers son père, et il accomplit sur elle le vœu qu’il avait prononcé. Rien que ce récit ferait perdre la foi : je ne te demande qu’une chose, laisse-moi un répit de deux mois. J’irai me cacher dans la montagne avec mes amies, pour pleurer le malheur de mourir sans avoir connu le mariage. Jephté enchaîné par lui-même, Hérode aussi devant ses compagnons de beuveries ce qui le fait obéir à sa marâtre et exécuter Jean Baptiste. L’interrogation, dans le texte, redouble quand je constate que Jephté était un vaillant guerrier. L’esprit du Seigneur s’empara de lui… c’est donc mû par l’Esprit saint qu’il prononce son vœu…La note de la Bible de Jérusalem n’apporte rien, le drame est nu, révoltant, total, si c’est cela « la religion »…. [2] Aspérité forte sur laquelle prier et réfléchir aujourd’hui. … Une piste m’apparaît cependant déjà. La jeune fille collabore à cette œuvre, elle ne s’enfuit pas alors que l’occasion lui en est donnée. Elle se joint pieusement à son père pour que la parole donnée ne soit pas trahie. Elle est humainement bouleversée mais elle se soumet et consent, non sans donner la leçon à son père : le personnage sage, dans l’affaire, comme souvent, c’est elle, une femme. Mon père, tu as parlé trop vite devant le Seigneur, traite-moi donc selon ta parole. Comme tous les grands actes de foi de l’Ecriture et de la manière, aussi, dont s’accomplissent les miracles dans le Nouveau Testament : qu’il me soit fait selon ta parole, répond Marie à Gabriel. Que tout se passe selon ta foi, conclut Jésus. Parabole du jugement « dernier », le festin, les invités, les récalcitrants sont ceux dont il était organisé qu’ils viennent. On les remplace au pied levé : les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noces fut remplie de convives. L’assassinat des envoyés dans cette parabole comme dans celle des vignerons, la mise en évidence du cas marginal, comme dans la parabole de la brebis perdu, comme à propos de Sodome et Gomorrhe. Jeux de foule, destin et lot commun, solidarité de la création et individualisation de nos réponses autant que de la sollicitude divine. Notre part de responsabilité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire