lundi 31 août 2009
dimanche 30 août 2009
semée en vous - textes du jour
[1] - Deutéronome IV 1 à 8 ; psaume XV ; lettre de saint Jacques I 17 à 27 passim ; évangile selon saint Marc VII 1 à 23 passim
[2] - Genèse VI 5
samedi 29 août 2009
vivement contrarié, il ne voulut pas lui opposer un refus - textes du jour
Je me relis, avant de prier. L’obéissance est fidélité, le discernement a pour repère la fidélité. Ce mot de Mauriac (à propos du referendum de 1962 sur l’élection du président de la République au suffrage universel) : dans le doute, il faut choisir d’être fidèle. Tout simplement parce que nos fondements ne sont pas la soumission (soit à autrui, soit à nous-mêmes, les ordres de l’un, la tentation s’insérant, s’incrustant en nous, jusqu’à son ricanant triomphe qui nous laisse amers et suicidaires comme Judas, tandis que Pierre – simplement ou ultimement – pleure, même s’il ne voit pas l’espoir, mais le regard de Jésus a croisé le sien). Le passé, si ce n’est que le nôtre, oui, il ne serait parfois, souvent qu’une amertume ou des regret-nostalgies, mais s’il est commun, si nous comprenons qu’il est un bien commun, à plusieurs, d’une richesse d’autant plus étonnante et qu’aucun inventaire n’épuisera jamais, parce que précisément plusieurs ont vêcu, chacun à sa manière, ce que nous avons cheminé et parcouru à la nôtre. L’humanité ou une fratrie sont ainsi du même bois, parvenir à un patriotisme européen rassemblant les histoires nationales dans le même nœud d’une seule fierté et ainsi de suite pour la conquête de étoiles par tout le genre humain et le vivant, c’est un chien ou une chienne (soviétique) qui alla d’abord dans l’espace, colombe lâchée par Noé. Solidarité, personnalité. L’obéissance (celle du couple, celle de l’amitié donne mieux son synonyme : la fidélité, constance de l’ordre que par un vœu, une consécation, une volonté délibérée, nous nous sommes à nous-mêmes donné) et la mémoire, deux aspects de la communion, et donc de l‘amour. Ce dont le manque empêche tout, ce qui reçu et cultivé fonde et pérennise tout.
[1] - Jérémie I 17 à 19 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc VI 17 à 29
[2] - Luc III 19.20 puis IX 7 à 9 & Matthieu XIV 3 à 12
vendredi 28 août 2009
comme l'époux tardait - devant Dieu - textes de la veille et du jour
10 heures 23 + Mon inexpérience d’autrui et du bonheur. Retrouvailles à leur manière et non à la mienne, retour de mes aimées à vingt-et-une heures hier soir.
Prier… [1]
19 heures 22 + Seulement maintenant… magistère de l’Eglise en matière de mœurs, que rappelle l’apôtre : vous savez bien quelles instructions nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus… ainsi donc, celui qui rejette mes instructions, ce n’est pas un homme qu’il rejette, c’est Dieu lui-même, lui qui vous donne son Esprit Saint. On ne peut être plus clair. Le dogme de l’infaillibilité pontificale n’est pas une invention de Pie IX et du premier concile du Vatican, à la veille de la chute du pouvoir temporel des papes. Contenu, il est complexe. Comment ne pas le vivre pleinement quand depuis quelques heures seulement me reviennent femme et enfant après trois semaines d’absence : vous comporter chacun avec votre femme dans n eprit de sainteté et de respect, sans vous laisser entraîner par le désir comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu… en effet, si Dieu nous a appelés, ce n’est pas pour que nous restions dans l’impureté, mais pour que nous vivions dans la sainteté. Qu’est-ce à dire sinon dans un couple aimant vivre et comprendre – expérience conjugale s’il en est – que le désir est au service de l’amour, qu’il en fournit un des plus beaux instruments d’expression, le sexe lui-même est communication et le désir est appel à la tolérance et à l’émerveillement pour l’altérité et la différence. Le respect mutuel, pas seulement dans l’expression ou la patience sexuelles, est certainement la clé de la vie conjugale, de la vie familiale, de toute vie relationnelle. . Qu’y ajoute la sainteté, sinon la conscience que désir, respect, tolérance, amour nous viennent non d’une inaltérable attraction qu’exercerait sur nous autrui, mais bien de Dieu : que le Seigneur soit votre joie, hommes justes, nous souhaite le psalmiste. L’évangile des vierges sages et des vierges folles apporte- t-il à la leçon ? Elles sont toutes les dix invitées à des noces, comme nous dès notre naissance, nous sommes appelés aux noces de Dieu et de l’humanité – l’Incarnation du Fils, la sollicitude divine à l’égard de chacun de nous – et dont l’un des signes est évidemment le mariage. C’est un appel à la responsabilité : donner de la lumière à l’Epoux lui-même, à Dieu dont notre vie témoigne ou pas. La provision d’huile… elle ne se partage pas. Nous concourons à notre salut autant qu’à celui du monde. De plus en plus, je ne vois pas de témoignage dans l’apologétique, les homélies, les enseignements : ils vont de soi. De témoignage (d’amour) que par la vie-même, celle que nous menons ou celle ou qui nous mène. Relations de couple, de famille parents/enfants, de communauté. Comme si à chaque instant, j’étais à l’article de la mort, sans avertissement. Quoique de naissance, je doive savoir que je suis voué à la mort, au crible du passage à l’éternité. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. L’attente, le retard, l’inopiné sont autant de mouvements dans notre relation à Dieu, autant de mesure de sa présence. Notre disponbilité-même quand elle nous est donnée, que nous en prenons joyeusement conscience, c’est bien l’Esprit saint qui nous habite et qui bâtit ce corps mystique de l’Eglise, des noces décisives entre Dieu et l’humanité, toutes nos vies sont consacrées. Une vie sans vœu ? sans destination ? Nous sommes d’autant plus l’Epouse que celle-ci ne paraît pas dans la parabole, l’Epoux arrive seul et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et l’on ferma la porte. La démonstration est faite que l’Epoux n’avait nul besoin du service que sont censées lui rendre les jeunes filles en pourvoyant à l’éclairage. Cinq lampes au lieu de dix, n’est pas le problème. De même, les jeunes filles n’attendent pas dans la salle qu’elles auraient illuminée pour accueillir l’Epoux. C’est l’Epoux qui les entraîne dans la salle. Sur ce versant terrestre de nos vies, ce n'est pas Dieu qui tarde, mais nous.
[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessloniciens IV 1 à 8 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Matthieu XXV 1 à 13
Jeudi 27 Août 2009
[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens III 7 à 13 ; psaume XC ; évangile selon saint Matthieu XXIV 42 à 51
mercredi 26 août 2009
à l'oeuvre en vous - textes du jour
[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens II 9 à 13 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Matthieu XXIII 27 à 32
mardi 25 août 2009
Seigneur, tu le sais - textes du jour
[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens II 1 à 8 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Matthieu XXIII 23 à 26
lundi 24 août 2009
Jésus voit venir Nathaël venir à lui - textes du jour
[1] - Apocalyspe de saint Jean XXI 21 9 à 14 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Jean I 45 à 51
dimanche 23 août 2009
nous croyons, nous savons, nous voulons - textes du jour
[1] - Josué XXIV 1 à 18 ; psaume XXXIV ; Paul aux Ephésiens V 21 à 32 ; évangile selon saint Jean VI 60 à 69
samedi 22 août 2009
vendredi 21 août 2009
j'irai où tu iras - textes du jour
Prier… la saint-Pie X. Grand pape ? celui du conflit avec la France sur une séparation de l’Eglise et de l’Etat qui va aujourd’hui de soi, celui de la communion des enfants, le drapeau de l’intégrisme. Canonisé par Pie XII qui le considérait comme son père spirituel et qu’il aurait sacré évêque ? ce second point est faux, puis que Pacelli fut consacré par Benoît XV. La réponse du Christ sur l’essentiel des commandements : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu’il y a dans l’Ecriture dépend de ces deux commandements, va tellement de soi, qu’elle ne semble pas du tout prodigieuse. Surtout aujourd’hui où, au moins dans une grande partie du monde dont en France nous sommes, la morale courante en est imprégnée. Loi naturelle ? pas du tout. Mais surtout pour le croyant, le chrétien, ce premier commandement est décisif, car il fait passer la relation à Dieu avant toute dogmatique, révélation et connaissance de ce Dieu. Révérer ce que l’on ne connaît pas et qu’on ne peut, de nous-mêmes, connaître. Privilège d’Adam et Eve, qui découlait de la création et qui est apparu comme un privilège perdu : Dieu familier, le plain-pied, la compagnie mutuelle quoique l’homme aurait été seul sans sa femme, Dieu ne suffisait pas, non selon lui Adam, mais selon le créateur… notre petite fille, mais Jésus, il n’existe pas, je ne le vois pas. Aimer ce Dieu, l’incarnation, l’Ecriture nous en donne cependant assez la « silhouette » pour nous approcher à tâtons, ne pas chercher à Le saisir, même et surtout d’intelligence, c’est de nous qu’il s’agit, nous diriger intimement vers Lui, Lui demander qu’Il se donne à nous. Nos forces et notre être vers Lui. Cela ne va pas de soi. Le prochain comme nous-mêmes, encore moins, puisque nous ne nous aimons pas et qu’une bonne partie de notre intériorité est le champ du conflit avec nous-mêmes, avec nos limites, nos nostalgies, nos regrets, notre péché. Le rapprochement de cette réponse du Christ avec la page du livre de Ruth, Noémi, veuve et perdant de surcroît ses deux fils, rentre chez elle mais l’une de ses belle-filles s’est atachée à elle : loi d’amour tout humaine, quoiqu’entre belle-mère et belle-fille… qui ne le sait, et Ruth (le beau poème de Victor Hugo) y trouvera l’amour conjugal… Ruth qui, par amour familial, épouse la religion de sa belle-mère, cheminement comme un autre, manière de Dieu de nous appeler : ne me force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi, car j’irai ou tu iras. Cette conclusion du Cantique des cantiques, l‘attachement, mets moi comme un sceau sur ton cœur et cette recommandation du Pentateuque : tu répèteras à tes fils. [1], l’un de nos chiens qui a dormi de son côté, vient longuement me saluer et prendre sa caresse du matin. Loi… humaine, Dieu nous prend donc par l’amour, puisqu’il est l’amour, quelles que soient les traductions, les variantes, les composantes du mot et de ses autres approches. Nous savons bien ce qu’est l’amour, mais le rapetissons selon notre histoire, celle des autres, et l’atrophie ou la déviation de nos sens plus ou moins oubliés, gaspillés ou appliqués dans le plus grand désordre. Or, l’amour n’est ce qu’il est qu’en dimensions et en application. Nous voyons et vivons petitement et appliquons avec restriction puisque nous demeurons notre centre. Nous sommes donc à côté, littéralement. Jésus au docteur de la loi, rappelle deux fois où est ce centre.
jeudi 20 août 2009
tu as parlé trop vite - textes du jour
[2] - l’histoire du vœu de Jephté a pour fin d’expliquer une fête annuelle que l’on célébrait en Galaad, et dont la vraie signification est inconnue. Il ne faut pas en atténuer le sens : Jephté immole sa fille pour ne pas manquer au vœu qu’il a fait. Les sacrifices humaines seront toujours réprouvés en Israël, cf. déjà Genèse XXII, mais le narrateur rapporte l’histoire sans exprimer aucun blâme, et l’accent paraît même être mis sur la fidélité au vœu prononcé. Rester sans postérité était regardé comme un malheur et un déshonneur pour une femme.
mercredi 19 août 2009
le souhait de ses lèvres - textes du jour
mardi 18 août 2009
ses pas traceront le chemin - textes du jour
Mardi 18 Août 2009
[1] - Juges VI 11 à 24 ; psaume LXXXV ; évangile selon saint Matthieu XIX 23 à 30
lundi 17 août 2009
si tu veux entrer dans la vie - textes du jour
Lundi 17 Août 2009
[2] - Marc X 17 à 22 tandis que Luc XVIII 18 à 23 n’en dit pas plus que Matthieu
dimanche 16 août 2009
le dernier ennemi qu'il détruira, c'est la mort - textes du jour
[1] - Proverbes IX 1 à 6 ; psaume XXXIV ; Paul aux Ephésiens V 15 à 20 ; Jean VI 51 à 58
[2] - Aujourd’hui, j’ai fait une nouvelle découverte : je suis pleine de confiance dans l’avenir. J’ai appris qu’il ne faut pas désespérer et j’ai confiance en la fortune, le bonheur, l’avenir et la vie. Jusqu’ici, j’ai eu peur et je n’ai pas osé regarder l’avenir en face. Maintenant oui, car je me suis abandonnée entièrement à la Provudence. La vie st comme un grand monde, où l’on souffre, où l’on jouit et pleure. On vit, on travaille et on découvre. Il y a bien des choses à redécouvrir car chaque homme est un mystère, chaque grain de sable, chaque fleur, chaque passion un mystère. On doit découvrir toujours et toujours apprendre. Moi j’ai découvert : la confiance, la solitude, la prière, le rêve, le malheur, la tristesse, la douleur, la détresse, le mensonge, la haine, l’amitié, la pauvreté, l’orgueil, la colère, l’impatience, la charité, la liberté, l’amour de la patrie et le respect. Chaque découverte est un escalier qui lentement mène à l’éternité, le ciel pour ceux qui en profitent, l’enfer pour ceux qui font des crimes. A moi, il me manque beaucoup d’escaliers, et devant moi s’étend un long désert sans horizon, plein d’embûches, et dont je dois découvrir le nom ou plutôt les feuilles de cet aride désert que l’on nomme la Vie. 26 Mai 1916 – elle a donc treize ans… Journal d’enfance 1914-1919 * (Stock . Mars 1979 . 422 pages) p. 224
samedi 15 août 2009
Marie
sans repères que nous, vous, ils, elles…
Vous êtes pleine de grâce, c’est un ange qui dit cela, à une jeune fille auprès de laquelle il est envoyé par Dieu. Dans la scène, un seul des trois personnages nous est accessible, cette jeune fille, car les anges … Dieu… précisément, on en parle, nous en entendons parler (de moins en moins), mais qu’en savons-nous ? La petite fille de pas encore cinq ans réplique : mais Jésus, il n’existe pas, je ne le vois pas. Justement, parce que nous pouvons voir sa mère, nous allons le voir, lui, à la crèche, sur la croix, et entretemps à une réception de mariage.
Un miracle commode, utile, sinon la réception était ratée, les cancans et le désastre social, sans compter la mauvaise humeur qui eût été générale – nos milieux et notre éducation en savent quelque chose. Or, c’est Marie, mère de Jésus, qui s’aperçoit de la gêne grandissante, les maîtres d’hôtel qui chuchotent, son fils et le groupe de celui-ci (pas une bande car ils sont très hiérarchisés et complètement médusés par celui qu’ils appellent déjà : maître – mais cela n’étonne pas Marie qui, dès la naissance de cet enfant, a reçu des visites extraordinaires et constaté des comportements tout à fait étonnants à son endroit). Cela a commencé par elle, dont la vie était si banale, une promesse de mariage arrangée entre les familles, un fiancé de très bonne extraction, gagnant bien sa vie avec un monopole de marché dans un village, la charpenterie, cela marche, un homme discret avec lequel elle peut parler. Justement, elle lui explique ce qu’il lui arrive, enceinte… et d’une façon qui la bouleverse, et qu’elle racontera beaucoup plus tard, après la mort – dramatique de son Jésus – à l’un de ses disciples, médecin, s’y connaissant donc un peu en gynécologie, elle est enceinte du Saint-Esprit… et Joseph ne la répudie pas. Lui aussi, il a été visité, mais seulement en songe, par un ange.
Marie, nous en sommes là. Vous êtes tranquille, paisible, une jeune fille de votre époque et nous sommes, plus de vingt siècles après, à vous évoquer encore, d’autant que des apparitions – qui vous sont prêtées, dont beaucoup sans doute prêtent à caution, mais quelques-unes sont troublantes de véracité, de plausibilité, vous nous mettez toujours banalement dans l’extraordinaire – se multiplient depuis deux siècles. Nous n’irons pas voir, vous apparaissez à domicile comme l’ange Gabriel vint chez vous. Quoique le père de la petite fille ait fait vœu d’aller à pied de Lisieux (la « petite » Thérèse) à Lourdes (cette Bernadette inculte qui n’a aucune idée de quelque dogme que ce soit et qui va proclamer ce qu’en latin, un pape à la destinée tumultueuse a fait connaître à la hiérarchie de l’Eglise catholique, l’Immaculée conception), à pied pour rendre grâces. Ce qu’il n’a pas encore accompli, alors que le quasi-miracle : un enfant à plus de soixante ans après une ablation de la prostate… c’est vous.
Quels furent vos traits humains, blonde, brune ? grande ? les apparitions qui donnent des récits, vous disent évidemment belles d’une beauté n’ayant rien à voir avec les statues : Bernadette Soubirous a abhorré la sculpture devenue officielle, et d’abord vous ne regardez pas au ciel mais vers elle, vers nous. Votre voix ? votre peau, votre démarche, vos cheveux, votre parfum, vos habitudes de femme, de mère de famille. Probablement rien d’exceptionnel. En tout cas, nous n’en savons rien, ce qui nous permet de tout imaginer donc de vous adapter à nous. Douceur, tendresse, vérité, divination, intuition.
Les textes disent cependant ce qu’il nous est nécessaire de savoir de vous. Vous êtes réfléchie, vous gardez les choses, les événements, les traits et les paroles en mémoire, le journal d’enfance (le « carnet de bébé » de ceux de nous qui à la guerre furent élevés au lait Guigoz), c’est vous, Marie, qui le tenez. Vous êtes l’école de prière et de mémoire, vous rapportez votre destinée à Dieu-même, le dieu de vos pères et ancêttres, la destinée qui vous est révélée et à laquelle vous consentez (pour vous, pas du tout les difficultés de tant d’entre nous ;, vocation ? orientation professionnelle ? choix d’une épouse, d’une carrière, d’un lieu de vie, des enfants ? autant de discernement qui nous angoisse ou que nous ratons plus ou moins, nos regrets plus que nos orgueils, nos pensées plutôt que nos dires). Le grand rôle ne vous rend pas immodeste (la grosse tête, les chevilles qui… disons-nous aujourd’hui avec raillerie avant que les arrivistes, qui se voient quasiment de naissance, ne soient pas parvenus) et d’ailleurs vous l’oubliez constamment. Fils de Dieu vous a dit Gabriel ? mais au Temple, quand vous retrouvez l’enfant que les juristes et théologiens de l’époque jugent prodigieux pour ses douze ans, sans d’ailleurs que les textes nous rapportent leurs dialogues, vous n’avez que l’attitude du chagrin, de l’affolement et de la fatigue. Vous avez complètement oublié l’Annonciation, les prophéties à la présentation au Temple, là déjà… Nous étions si inquiets. Jésus vous répond que d’une certaine manière vous n’êtes, votre époux et vous-même, absolument rien de plus pour lui que tout le reste du genre humain… quand avec vos autres enfants, car les textes parlent des frères et sœurs du Christ, à plusieurs reprises et les nomment, ce que l’Eglise, comme on cachait le sexe des statues et l’on tenta de barbouiller certains chefs-d’œuvre de la Renaissance (la feuille de vigne, au hasard d’une tige qui grimpe et qui s’installe…) a travesti en cousinage oriental ou à la mode de Bretagne (naissance de cette hantise proliférante de la « pureté » qui a produit toutes les crispations dont tant d’éduqués chrétiennement ne sortiront jamais que par le bas, que précisément ils réprouvent…), quand vous venez donc retrouver votre divin fils, vous vous faites rabrouer à la cantonade. Qui est ma mère ? qui sont mes frères. Vous qui m’écoutez, mais elle, eux ? dans le rang. Justement, vous nous prenez dans vos rangs. Au pied de la croix, il n’y a pas grand monde, les passants ont fait leur devoir de curiosité et de moquerie, ils ont lu l’écriteau décisif, l’avocat-défenseur du maréchal Pétain a écrit une dissertation passionnante (et passionné, cher Jacques Isorni) sur le procès qui a conclu à la condamnation de Jésus, X vices de procédure, mais vérité de l’incrimination et du relevé d’identité, cafouillages ensuite de l’Eglise et des conciles, allant au compliqué pour expliquer le simple. Même cafouillage pour votre virginité certaine à la conception divine, mais ensuite qu’importe… d’ailleurs ce n’est pas votre état physiologique, grande et merveilleuse Vierge Marie qui compte, mais la conception de votre fils.
Sans l’incarnation de Dieu, notre vie humaine n’a que le sens que nous lui donnons : limité, douteux, très changeant. Avec celle-ci, le gage de tout nous est fourni, la valeur est trouvée de chaque instant des plus médiocres à ce qu’il nous est donné parfois de vivre grandement. Nous avons un prédécesseur dans la vie quotidienne, dans la mort que nous rencontrerons – vous-même l’avez connu même si cette « dormition » mystérieuse vous a fait enlever corps et âme par votre fils et ses anges (eux du début à la fin de votre parcours) – et dans la résurrection à laquelle nous croyons si peu. Résurrection de la chair, alors nos yeux bleus ou marrons ? alors ceux/celles que nous avons aimés ? ce que nous aurions pu être ou avoir, ce que nous avons été et fait ? tout cela accompli ? quel pêle-mêle alors au « ciel » et que de monde puisque tout le vivant et toute la création s’y retrouvent : assomption et vie éternelle. Evidemment, nos vocabulaires et nos sens, très infirmes – toute la démarche scientifique le pratique journellement – pour saisir la totalité de la réalité, ne peuvent tout rendre et dire ce que nous ne savons pas, mais ce qui est ancré en beaucoup d’âmes et de cœur, l’espérance indistincte.
Faites tout ce qu’il vous dira. Aux maîtres d’hôtel à Cana – que les Israëliens d’aujourd’hui, un des meilleurs d’entre eux pourtant, Shimon Peres, eurent le sacrilège de bombarder, il y a quelques vingt ans, mais il paraît qu’il y a deux Canas, le saint lieu du miracle pour les chrétiens, et l’autre qui est un repaire de terroristes – vous avez dit cela, faites ce qu’il vous dira. Aucune de vos apparitions, vraies ou supposée, ne recommande autre chose. Vous n’avez aucune recette propre, en particulier. Que votre maternité. Votre fils, depuis la croix, l’a étendue à toute l’humanité. Les analogies dont nous avons besoin pour vivre et comprendre, sont ici à notre mesure. Sauf que nous réclamons, en notre petite enfance, constamment jusqu’à lasser nos parents, le père qui « travaille » et ne joue guère, la mère épuisée et énervée d’être ainsi cramponnée, et chaque enfant qui veut, qui refuse, qui maudit, qui pleure et qui revient sans cesse, qui fatigue. Ce vêcu-là, les parents l’oublient, sauf l’attendrissement ou quelque peur… l’âge adulte fixe tout parce qu’il choisit. Vous : Marie, vous n‘avez rien oublié de la petite enfance de votre fils, vous la racontez bien plus tard. Les éléments du sens, que vous enregistriiez, sans chercher le sens, ni aujourd’hui nous le dire vous-même. Et nous…, de notre enfance, quand elle a bien eu lieu et que des catastrophes familiales ne nous ont pas projetés, dès le jeune âge dans la vieillesse qui est amertume et regret, nous n’avons pas souvenir. Nous brodons la tapisserie merveilleuse de la tendresse et de la disponibilité, de la sécurité et d’un enseignement, d’une matrice continues et douces, efficaces. Vous, Marie, vous nous permettez – si nous avons recours à vous (prières d’autres époques que l’on n’apprend plus aujourd’hui) – d’entrer dans la tapisserie et de revivre cette continuité [1].
Alors, de l’Annonciation à l’Assomption, tandis que Fra Angelico et les commentateurs ou les contemplatifs vous voient les mains jointes, nous sommes à vos côtés, nous regardons comment vous faites, comment vous êtes, et nous apprenons chaque jour à prier. Je vous salue, Marie… le Seigneur est avec vous… avec nous, puisque vous nous avez appris à joindre nos mains. Maintenant et à l’heure de notre mort.
[1] - paragraphe que je voulais ajouter en me relisant, qui est d’une certaine manière « nécessaire » mais qui romprait le rythme et complique l’image – rien n’est simple… quand tout est vrai – je vous le donne quand même, sorte de chute : les copeaux…
Du couple aussi. De la tapisserie de nos réminiscences et de notre quotidien, fait partie votre époux, encore plus silencieux que vous, mais fort autant qu’il aura été discret et simple, compagnon des moments décisifs et contribuant, autrement que vous mais aussi nécessairement, à l’incarnation divine puisqu’il l’inscrit dans la grande lignée du nom de famille. Le premier de nous auprès de vous.
le dernier ennemi qu'il détruira, c'est la mort - textes du jour
vendredi 14 août 2009
vous profitez aujourd'hui - textes du jour
[1] - Josué XXIV 1 à 13 ; psaume CXXXVI ; évangile selon saint Matthieu XIX 3 à 12
jeudi 13 août 2009
qu'as-tu, mer, à t'enfuir ? - textes du jour
Jeudi 13 Août 2009
Véritable don de Dieu qui nous précède avant notre éveil dans le jour que nous aurons à vivre : l’humeur, le paysage mental, le rapport avec soi-même. Tant de « raisons » pour n’être pas bien dans ma peau ce petit matin, mais la réintégrant je m’y trouve bien, ou plutôt je me sens dolice à un travail, à un emploi de moi-même qui seront aisés, fructueux, joyeux. Deo gratias. Mais les petits miracles quotidiens ont comme les grands leurs ingrédients : ici, c’est repérable, ces heures hier avec un homme dont l’amour pour moi et pour ma femme me vainc et que je comprends enfin en même temps que je vois sa vie et ses raisons. Il me rend aussi un « objet » perdu mais qui avait du sens, car c’était cadeau reçu dans des circonstances précises et d’une femme précise, que je sais aujourd’hui malheureuse quoiqu’avec l’aide d’une petite fille qu’elle eut à cette époque ou peu après (de ces suspensions orientales, des tubes métalliques qui chantent quand un battant de bois les bat, mû par le vent, tout simple – tombé dans l’herbe, écrasé par le tracteur, perdu, et il m’est rendu, son chant avec). Enfin, la sensation de temps « devant soi », pas celui du mystère de la biologie et de notre longévité, mais quelques jours dont j’avais besoin pour les apprêts de cette maison, des rangements de papiers et d’ustensils, le travail de Marthe sans lequel Jésus resterait à jeun et Marie ne pourrait écouter ni prier, apprêts pour la surprise de ma femme et pour l’étonnement de notre fille quand elles reviendront… DG
[1] - Josué III 7 à 17 passim ; psaume CXIV ; évangile selon saint Matthieu XVIII 21 à XIX I
mercredi 12 août 2009
venez, écoutez - textes du jour
mardi 11 août 2009
il ne te lâchera pas - textes du jour
[1] - Deutéronome XXXI 1 à 8 ; cantique ibid. XXXII 3 à 12 passim ; évangile selon saint Matthieu XVIII 1 à 14
lundi 10 août 2009
reçu - lundi 10 août 2009
On ne s’équilibre et l’on n’échappe à la folie (conscience de la précarité et du non-sens absolus) qu’en construisant, bâtissant : du faire et de l’aimer. Dieu lui-même l’a éprouvé puisqu’il a créé (dans le doute sur la valeur et la réussite puisque Dieu vit que cela était bon, son soulagement après une évaluation objective, que je crois, discussion du texte en exégèse dont je n’ai pas les capacités linguistiques, objective en éthique et non en esthétique) et puisqu’il a aimé. Là, l’énoncé me fait comprendre qu’étant par nature et essence, amour et amour en trinité et parce que trinité, le bâti de l’amour, de l’aimer ne lui était pas nécessaire et si l’on se place en « chronologie » a précédé forcément la création. Notre ressemblance, en tout cas, nous donne le moyen, tout naturel et nous venant de Dieu, d’échapper aux conséquences de notre nature mortelle : bâtir, faire, créer, aimer. Bien évidemment, la conjugalité, la maternité, la paternité que notre fille nous fait vivre en s’insérant systématiquement entre nous quand, debout tranquillement à l’improviste, nous nous embrassons, ma chère femme et moi, sont l’amour fait et à faire, en totalité de réciprocité. Amour passion, amour unilatéral, attente d’amour ou de l’aimée sont intéressants et mobilisants : je les ai vêcus combien de fois, mais ils ne sont pas l’amour faute d’application de nos facultés, de tout notre être, application qui n’est possible que permise et voulue par l’autre. Souci de Dieu : notre adhésion à Lui.
joyeusement - textes du jour
Lundi 10 Août 2009
[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens IX 6 à 10 ; psaume CXII ; évangile selon saint Jean XII 24 à 26
samedi 8 août 2009
rien ne vous sera impossible - textes du jour
Prier… Ecoute, Israël…tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta force. Les colles que s’entreposent le Christ et les hiérarchies religieuses de son temps sont donc de réponse textuelle aisée. Le commandement d’amour est premier, il a pour objet autant que pour source, Dieu Lui-même. Le texte insiste sur la pérennité et du commandement en soi, et de l’observance. Redondance du psaume, qui est fine au regard de nos appétits et de nos « échelles de valeurs » : Qui est Dieu, hormis le Seigneur ? et argument de psychologie vêcue : je t’aime, Seigneur, ma force. Le terain ainsi balisé, que devenons-nous ? Ils n’ont pas pu le guérir… c’est parce que vous avez trop peu de foi. Nous ne sommes pas passifs devant ce monument divin, la foi est notre participation, notre mouvement, notre liberté. Rien ne vous sera impossible. [1]
[1] - Deutéronome VI 4 à 13 ; psaume XVIII ; évangile selon saint Matthieu XVII 14 à 20
vendredi 7 août 2009
la sainteté est ton chemin - textes du jour
jeudi 6 août 2009
nouss n'avons pas eu recours aux inventions des récits mythologiques - textes du jour
[1] - Daniel VII 9 à 14 passim ; 2ème lettre de Pierre I 16 à 19 ; évangile selon saint Marc IX 2 à 10