mardi 10 février 2009

notre devoir d'être - textes du jour

Mardi 10 Février 2009

Prier… [1] Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. A partir de rites divers autour du repas, qui peuvent aujourd’hui nous paraître surtout des évidences d’hygiène mais dont semblent alors se dispenser les disciples (on ne dit pas pourquoi sinon que cela permet une grande explication avec les « intégristes »), Jésus exhorte à des devoirs élémentaires, l’entraide familiale et le soutien des père et mère vieillis, mais plus généralement et vivement à la charité. C’est aussi la définition – bien actuelle dans la qurelle rebondie des intégrismes contemporains qui sont de tous poils, et dont les conséquences d’image et aussi de pratique de la vie intérieure spirituelle tournent à la catastrophe pour les chrétiens – de ce que sont la tradition et la transmission. Dans le fond, un choix entre Dieu et « le monde » au sens johannique, entre nos habitudes et réflexes de penser, et la lumière de l’Esprit qui ne jaillit et gagne tout que dans et par notre liberté personnelle. Il n’est de liberté que devant Dieu et en Lui. Par Lui. C’est Lui qui nous tient debout. Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme que tu en prennes souci ? à cette créature pourtant la domination sur tout le vivant, et dans la première version de la Genèse des prescriptions alimentaires qui sont végétariennes. La mort n’existe pas à l’origine… diversification des espèces, fécndité et multiplication, prolifération. Souverain et tranquille optimisme. Les textes de ce jour nous font passer de la fresque aux arguties, de l’immense situation de tout le créé au rétrécissement de nos cœurs. Enfin, la décisive observation sur laquelle il n’est cependant pas insisté : Dieu a du masculin et du féminin, puisque l’image de Lui que nous sommes, est homme et femme. Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit… et la conclusion du sixième jour est au superlatif : Dieu vit tout ce qu’il avait fait : c’était très bon. Le regard appellerait l’esthétique mais le jugement est de valeur, il est moral. La bénédiction n’est pas réservée à la seule humanité : les animaux marins, les oiseaux sont aussi bénis. L’homme est d’abord un projet, une résolution pour Dieu : le projet de Son image, de Sa ressemblance (on n’a pas fini de gloser sur ce dire et ces mots, qui sont sans doute l’aspect commençant de la révélation dont l’ultime aboutissement est l’affirmation que nous sommes appelés, par adoption et « configuration » au Christ, à participer à la divinité, donc à l’essence, à la vie de Dieu-même), puis une hiérarchisation de l’univers et du créé. Et ce n’est qu’au bout de cette méditation que Dieu crée l’homme…le couronnant de gloire et d’honneur. Autant de morts brûlés vifs en Australie que de massacrés à Madagascar. Tu l’établis sur les œuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds. Ce titre magnifique que Robert Debré trouve pour ses mémoires : L’honneur de vivre. Demander le retour à notre dignité originelle. Et humblement silencieux et agenouillés, nos multiples nécessités et astreintes, nos chaînes que Dieu connaît… et la misère de tous, les sacs de couchage rue de la Banque à Paris, ceux qui ont la parole publique et ceux qui ont pour angoisse, les uns leur opulence matérielle, les autres leur nourriture immédiate et celle de leurs enfants... et ceux qui meurent en ce moment.

[1] - Genèse I 20 à II 4 ; psaume VIII ; évangile selon saint Marc VII 1 à 13

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