vendredi 13 février 2009

le printemps peut-être - textes du jour

Vendredi 13 Février 2009

Prier…[1] vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. Pas de livre saint plus complexe et riche à comprendre, pénétrer et donc vivre que la Genèse (je la crois, par ailleurs, tout à fait « exacte » quand à la cosmogonie dont elle a la chronologie, à cndition bien entendu de la lire par analogie et non littéralement, mais au spirituel, elle est à prendre mot à mot, à condition d’en pratiquer la langue originelle d’écriture, ce qui n’est pas mon cas. Ainsi, Paul Nothomb – que j’ai lu à Patmos, parallèlement à l’Apocalypse de saint Jean, en 1983 – établit que la poussière est, pour l’époque, ce qui est insécable, donc la réduction au plus infime de la matière, et qu’elle évoque donc davantage l’éternité et la pérennité que la mort et la précarité. On en est donc aux « cendres » dans le contre-sens absolu. Nous sommes éternels en vérité et en promesse). Se passer de Dieu est la situation spirituelle contemporaine, que fonde et encourage la médiocrité ou la bêtise des intégristes et de tous les béats ou les excités d’une religiosité ayant peu à voir avec le christianisme : le clergé fait souvent plus pour décourager et repousser, le Vatican aussi, que pour attirer… d’autres époques de Babel au marxisme et aux empires totalitaires cherchent au contraire à supplanter Dieu en l’égalant. Ces deux manières ou attitudes laissent l’homme seul devant sa décision : le mal, le bien, le rapport avec autrui et avec soi, mais aussi le bonheur. On parle beaucoup de liberté dans la pédagogie des retraites spirituelles aujourd’hui, le mot est rarement indiqué comme concept dans les Ecritures. Dieu, le Christ libèrent, rendent libres, changent une situation, ce qui est plus clair que le concept. Adam et Eve sont entraînés dans cet univers des concepts. Et perdent aussi – par peur – le contact avec Dieu, leur créateur, leur père, leur ami de chaque soir, le Seigneur Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du soir. De ce point de vue, ils ont acquis, mais pour leur malheur, une parfaite connaissance du bien et du mal, ils savent leur péché, ils sont encore moins dieux qu'avant, ils l'étaient avant leur péché. En regard, l’évangile, Jésus rétablit la relation et au lieu de nous laisser nous obnubiler sur le mal, le bien, le péché, nous rachète, nous accueille, nous reprend, nous réintègre. Ouvre-toi ! toi, tout entier et pas seulement tes sens et tes oreilles de sourd ou d’aveugle. Ses oreilles s’ouvrirent ; aussitôt sa langue se délia, et il parlait correectement. Adam et Eve propagateurs du « péché », de notre chute et de nos limites, de notre séparation d’avec Dieu et le miraculé de la Décapole, au contraire, répandant la bonne nouvelle, l’évangile. Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense. – Dieu bénisse cette journée, les miens, ceux/celles auxquels je pense ou qui pense à nous. Ceux qui mourront aujourd’hui, naîtront aujourd’hui, amen ! ceux/celles qui souffrent et désespèrent. Prier sans mot, donner tout notre être à monter comme l’encens, à venir au zénith comme s’y perdent et s’y trouvent, devenus ciel eux-mêmes, ces fins nuages qui hier nous ont annoncé le printemps.

[1] - Genèse III 1 à 8 ; psaume XXXII ; évangile selon saint Marc VII 31 à 37


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