mardi 23 décembre 2008

et soudain viendra - textes du jour

Mardi 23 Décembre 2008

Prier … [1] - la messe sur le monde, juste de forme et de situation, celle de Teilhard de Chardin, mais étrange comme au fond ce qu’était la foi de cet homme prodigieux et surtout si libre mentalement (ce qui est signe de foi, la foi est le socle de notre liberté, c’est constamment vérifié en amour, un amour sans foi dans l’autre, dans son amour et dans notre importance pour lui et son salut, un amour sans foi dans la grâce qui maintiendra nos tropismes et les liens humains qui facilitent l’amour, sans ces deux fois qui ne font qu’une, pas d’amour, et pas de liberté d’aimer ni d’être aimé – cette expérience-certitude nous donne celle de notre relation à Dieu, Dieu au paradis n’est pas pesant pour l’homme, c’est le péché qui nous rend Dieu pesant, tout simplement parce que nous ressentons notre propre poids, insupportable, tandis que Dieu au contraire venant à heure fixe, la brise du soir, celle d’Elie aussi dans son expérience mystique filiale et amoureuse unique, Dieu nous laisant jouer, aimer, participer à sa création quand nous étions, quand nous serons au paradis…), messe sur le monde que cette brève lecture, celle de Thomas Merton, admirable juste, celle-ci, de fond, liturgique, vêcue d’abord, écrite ensuite en journal. Le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères… le résultat de la rédemption, c’est-à-dire de l’incarnation commencée à Noël, à l’Annonciation, n’est pas que la vie éternelle, il est la restauration de notre nature et donc de tout ce qu’elle produit, magnifiquement, en regards, en liens, en fécondité, en travail abouti. Il s’installera pour fondre et purifier. Quelle prise en mains, prise de Dieu sur nous, amoureuse, maternelle : oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ; dans ton amour, ne m’oublie pas. Une éducation, une rééducation paisible que nous sollicitons de Lui sereinement, nulle contrainte, la douceur du bras qu’on donne au vieillard pour qu’il ne trébuche pas, le péché, la distance à Dieu, nos distractions nous vieillissent, la main que nous donnons à l’enfant, la chaleur et la douceur d’une main de quatre ans, la confiance palpitante et la densité d’un corps qui s’abat à mon épaule, notre fille de quatre ans et un mois, le retour vendredi, elle sur mes épaules, et moi poussant à n’en plus pouvoir la brouette lourdement chargée de pommes de pin et la roue s’enfonçant dans la boue, donne tes forces Papa, donne tes forces, tu en as cinq, tu en as quatre, continue. Je suis fatiguée sur tes épaules. Et nous avancions, montions dans le chemin breton, la lumière de la maison un peu plus nette dans les feuillages mais encore lointaine. Souffler, repartir et être encouragé. Tous, chacun la responsabilité du monde, la messe sur le monde, l’accompagnement à Noël. Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin. … Et soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez, le messager de l’Alliance que vous désirez. Zacharie et Elisabeth ont dialogué sur leur enfant, le prénom indiqué par l’ange, Zacharie l’a communiqué à Elisabeth. Pour le monde, l’attestation maternelle ne va pas suffire, mais pour nous, pour moi, c’est bien ce consentement en couple au prénom de l’enfant qui est décisif. C’est d’ailleurs en faisant cette annonce – par écrit, il est frappé de mutisme depuis qu’il s’est récrié devant l’ange annonciateur de l’extraordinaire – qu’il recouvre la parole. ‘’Que sera donc cet enfant ?’’ En effet, la main du Seigneur était avec lui. Continuer et demain soir…

[1] - Malachie III 1 à 24 ; psaume XXV ; évangile selon saint Luc I 57 à 66

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