jeudi 23 octobre 2008

par tous et en tous - textes du jour

Vendredi 24 Octobre 2008

Prier…[1] les deux refuges qui n’en font qu’un, la prière, l’amour qu’il m’est donné de vivre humainement. Dieu, les miens, la même communion qui est notre véritable corps mystique, étendu à toute l’histoire et à tout le vivant, mais qui, en moi, a besoin de mon adhésion, et celle-ci est sous forme de demande puis de disponibilité, d’attente déjà comblée. Supportez-vous les uns les autres avec amour. Il me semble ce matin – comme souvent – que mon mouvement d’âme a précédé ce que je vais lire et recevoir-méditer, en sorte que je reçois davantage que des réponses ou des questions, je reçois réellement un dialogue. L’unité dans l’Esprit par le lien de la paix était à l’instant ce par quoi j’entrais dans le temple spirituel, et cette paix, cette tolérance aimante mutuelle, ce fut bien hier soir dans nos dialogues conjugaux marqués par la fatigue de chacun, le harrassement des luttes quotidiennes. Votre vocation vous a tous appelés à l’espérance, thème de la belle encyclique de Benoît XVI, marque totale et constante de toute ma vie, mon attente indistincte d’adolescence s’est vite mûée en espérance bien plus précise : être à terme totalement enveloppé de Dieu. Dieu intérieur sans doute pour ce que du dehors nous pensons être l’expérience et le chemin des mystiques, le château intérieur de Thérèse d’Avila et il habité parmi nous… et nous établirons en lui notre demeure… mais tout autant extérieur, un extérieur qui rend compte de tout, l’altérité même. Un seul Dieu, Père de tous, qui règne au-dessus de tous, par tous, et en tous. Formule très forte, dont je n’ai pas souvenir qu’elle m’ait déjà arrêté. Le règne de Dieu, c’est nous, nous en sommes l’instrument et l’objet. – Ceux qui ne prient pas, comment s’arrêtent-ils ? quel est leur rapport à eux-mêmes ? comment vivent-ils la difficulté de la relation intime quotidienne avec qui l’on aime et qui nous aime ? un désespoir qui est tellement profond et authentique qu’il a la consistance de l’espérance, des moments de silence reçus sans qu’ils soient identifiés mais vêcus avec une humilité grande puisque censément il n’y a personne à l’autre bout du fil ? je pensais à DSK, le destin qui bascule, la partenaire qu’est sa femme qui pardonne parce qu’elle le connaît mais aussi parce qu’elle l’a eu comme « çà » et qu’elle a vêcu ou vit comme « çà » elle aussi : Adam et Eve… Il obtient du Seigneur la bénédiction. La leçon de discernement de l’évangile, depuis longtemps m’a donné un exergue valable pour tout discernement politique : l’aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger, mais le temps où nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger ? Mais Jésus continue, quittant la météo…. et pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? Actualité du débat sur la justice en France, mais aussi du débat sur la juste appréciation des grandes questions internationales (la Géorgie démembrée, mais ce qu’elle perd, l’avait-elle ? les Abkhazes et autres Ossètes n’étaient-ils pas russophiles et annexés de fait contre leur gré ?) La recommandation du Christ – celle d’un sage tout simplement – est de ne pas aller au conflit mais au dialogue amical, pendant que tu es en chemin. Heureux l’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles. Prière des psaumes qui est la nôtre, dans laquelle verser en emmenant tout le monde en farandole, ceux que nous aimons, dont nous nous souvenons, à qui nous sommes confiés… par tous et en tous… avec beaucoup d’humilité, de douceur et de patience.


[1] - Paul aux Ephésiens IV 1 à 6 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc XII 54 à 59

Aucun commentaire: