jeudi 9 octobre 2008

communion - textes du jour

Mercredi 8 Octobre 2008

Prier…[1] : toi, tout juif que tu es, il t’arrive de suivre les coutumes des paiens, et non celles des Juifs ; alors, pourquoi forces-tu les païens à faire comme les Juifs ? L’opposition de caractère et de charisme entre Pierre et Paul, qu’expose avec détail et force « l’apôtre des gentils » m’intéresse moins que le fond de la discussion. Imposer ce qui n’a pas à l’être, des nivellements et des irrespects d’autrui désastreux… d’autant que sur un point bien plus important que des observations rituelle, l’Eglise première (ce qui me vient à l’esprit plutôt que primitive : une des rares percées conceptuelles de Jacques Chirac que manifeste l’appellation de « son » musée, celui du Quai Branly) tolère le quasi-impossible. Mettre sur le même pied la vocation de Paul et celle de Pierre. L’appel direct du chef des Apôtres et devant témoin, les onze autres, ne vaut pas plus que l’admonestation en vision sur « le chemin de Damas » : l’action de Dieu a fait de Pierre l’Apôtre des Juifs, elle a fait de moi l’Apôtre des païens… rien dans les Actes ni dans les épîtres, autres que celles de Paul ne le conteste. C’est plus que de la tolérance entre les personnes. Raison ? effectivement l’action de l’Esprit… son amour envers nous s’est montré le plus fort. Et le fruit de ce respect mutuel, c’est la prière en partage, donnée par Dieu-même, le Notre père dans lequel aurait pu être inséré – comme dans le Je vous salue, Marie, la mention de l’amour mutuel… or, elle ne figure pas, de même qu’il n’y a nullement l’évocation du premier commandement. Tant cela va de soi, quand nous nous trouvons en prière, c’est-à-dire en Dieu. La prière, état de vie sans doute, « tout est prière », ou peut l’être, mais lieu et moment, fait de notre liberté quotidienne : quelque part, Jésus était en prière. Quand il eût terminé… Le Jardin des Oliviers, les trois ans de ministère public, Jésus se retire, entre et sort : conversation, écoute et prière. Trois demandes en dehors de celle décisive : que Dieu soit Dieu. Demandes du nécessaire selon notre condition, demande du pardon, demande d’éviter la récidive. Notre condition physique, notre condition spirituelle partagées avec tous : nous… Alors, le dialogue est possible entre nous précisément, le discernement peut s’exercer (dirait-on aujourd’hui, et en fait si peu pratiqué, et si peu reçu, que d’erreurs petites ou grandes, ainsi hier ce prêtre chargé d’un ministère délicat, celui des malades en hôpital, ne se rendant pas compte que son zèle lempêche de correspondre aux personnes, j’en fait l’expérience quand je l’entends mettre en rapport mon âge et notre mariage, exactement comme l’avait fait le directeur de l’école laïque quand nous sommes venus en exploration d’inscription scolaire de notre petite fille : votre petite-fille, parce que les parents ne sont pas disponibles ? j’ai ri parce qu’il ne s’agissait que de moi, tandis qu’hier il pouvait s’agir de tant de gens. Prêtre de prière pourtant « à l’ancienne », je lui dirai si je le puis ce qu’il m’a fait ressentir) : ayant reconnu la grâce qui m’a été donnée, Jacques, Pierre et Jean, qui sont considérés dans l’Eglise comme les colonnes, nous ont tendu la main, à Barnabé et à moi, en signe de communion… et monde renversé qui donne la leçon aux antisémites d’aujourd’hui, c’est aux païens convertis de soutenir financièrement (le pain quotidien) les Juifs de leur époque.

[1] - Paul aux Galates II 1 à 14 passim ; psaume CXVII ; évangile selon saint Luc XI 1 à 4

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