mardi 9 mars 2021

 

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bonjour,
Je profite de cet espace de discussion, si vous me le permettez, pour me livrer à des réflexions personnelles qui n'auraient pas leur place dans le cadre de notre correspondance sur messagerie électronique. Je tâcherais de mieux compartimenter à l'avenir: aux mails les questions précises sur les points encore à éclaircir sur la période 1968-1969 de la fin de l'ère gaullienne, à la paroisse virtuelle les commentaires politiques, sur le temps présent ou bien sûr notre passé.

Toutefois, je vais commencer par une question: Mitterrand aurait-il mis fin à ses fonctions de président de la République si le non au traité de Maastricht l'avait emporté? Je pose la question car parmi les nombreux reproches faits à Jacques Chirac, il y a celui de ne pas avoir quitté l'Elysée après le référundum du 29/05/2005, contrairement à la pratique du Général de Gaulle dans pareille circonstance. Je me suis fait cette réflexion alors que je songeais à ces moments où les chefs d'État n'ont pas pris leurs responsabilités: l'allocution surprise du président Hollande de fin novembre 2016 durant laquelle il annonce ne pas se représenter pour un second mandat(j'y reviendrais ultérieurement car j'ai trouvé cette intervention très très déplacée et dégradante pour la fonction présidentielle) ou encore la plupart des faits marquants de la vie politique de Jacques Chirac(de son départ de Matignon en août 1976 à ce fameux échec du 29/05/2005 en passant par la dissolution ratée de 1997)
Bien sûr, il y a toujours eu ce procès en légitimité gaulliste dont a fait l'objet Jacques Chirac. Il ne sentait probablement pas lié par l'esprit des institutions qu'a voulu insuffler le Général et c'est sûrement ce qui explique la dissolution de confort du 21/04/1997(contrairement à ses propres déclarations lorsqu'il a été interrogé sur le sujet par PPDA dans l'interview télévisé du 14/07/1996). Toutefois, il me semble que la question est plus difficile à trancher qu'il n'y paraît. Autant j'estime que Jacques Chirac, étant à l'initiative de la dissolution de 1997, aurait dû quitter l'Elysée dans la foulée des législatives de fin mai(il me semble que c'est un cas de figure différent de la cohabitation du fait de législatives ayant lieu au terme de la législature, même si la question s'était posée en 1986) car il n'avait plus la moindre légitimité. Autant le cas du référundum de 2005 est sujet à discussion: certes, il y a eu un scrutin pro/anti Chirac mais il s'agissait là d'une consultation portant sur un traité européen qui faisait consensus parmi les principales forces politiques du pays donc il n'y avait pas vraiment de forte personnalisation. J'estime que l'on se trouve dans un cas de figure semblable à celui de Maastricht 1992. Par ailleurs, le départ du Général en 1969 fait suite à un référundum portant sur une révision constitutionnelle qui constituait un pan important de la politique institutionnelle et territoriale du Général donc avec encore une forte personnalisation du scrutin. Sommes-nous si sûr que le Général aurait agi de la même façon s'il s'était agi d'un référundum portant sur un traité européen ? En d'autres termes, ce départ n'était-il pas guidé par les circonstances plus que par des principes personnels ? La réponse à ces questions permettrait d'appréhender sous un autre jour les cas de figure de Maastricht 1992 et du 29 mai 2005.

J'en profite pour vous adresser ici mes voeux de prompt rétablissement.
Cordialement

Vivien Abadie