mardi 18 août 2015

pour les hommes c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible - textes du jour

Mardi 18 Août 2015

Hier soir
Leçon de la nature. Presque tous nos « pieds » d’hortensias que nous croyions morts et secs commencent d’avoir pour une ou deux de leurs piques des renaissances de feuilles. Des araignées dans la grande chambre alors que notre jeune hôte en est terrorisée : toujours le même type d’habitat. Les prendre une à une dans un mouchoir pour les basculer dans les lierres montant vers la toiture et le velux. Marguerite comme nous allons à la gare chercher son amie. Je ne sais plus ce que je lui proposais. " Oui, j’en ai envie, mais aussi je n’en ai pas envie. C’est comme çà les jeunes, les vieux ne peuvent le capter. Trop de décisions à prendre alors que les vieux, c’est la vie. " Elle admet que « kiffer » a bien toutes les acceptions d’aimer. Sur le quai en attendant l’arrivée du TGV de Paris, couple d’amoureux, jeunes naturels et beaux. Je les félicite, il est encore plus immature qu’elle mais moins narcissique, il est preneur, je m’éloigne puis reviens vers la jeune fille : le rouge à lèvres est de trop et il manque un peu d’ombre aux paupières et du fard au cil. Alors que mon apparence n’est plus celle d’il y a dix ou quarante ans, je suis aussi bien reçu dans mes compliments ou mes survenues. Et évidemment, je suis totalement gratuit, insensible aux charmes des personnes, seulement à celui des circonstances. Là est le changement. Spectateur et non plus acteur en puissance.

                   Ce matin
                             Le désespoir et ses antidotes, comment les transmettre quand soi-même on a les mêmes bases sentimentales, mentales et factuelles, et que ces antidotes, je les reçois sans en avoir la « recette ». Mais j’en sais l’origine. Il y a aussi les autres. Jusqu’à il y a très peu animaux et humains étaient les seuls autres, échanges intenses d’affection et de prédilection :; les animaux (la petite musaraigne du zoo de Pont-Scorff que nous aurions voulu libérer et qui visiblement nous avait choisis pour que nous la libérions…), nos chers chiens… et les humains, presque chaque jour, chaque nuit parfois en messagerie ou en rêve. La nouveauté, ce sont les végétaux, je guette les repousses et contre toute attente, elles se produisent, minuscules d’abord. De plus en plus forte, la conscience de notre solidarité universelle. Et forcément, pas seulement à travers l’espace et les différences, mais dans le temps aussi. Nos ascendances personnelles, notre descendance. Pas tant la génétique qu’un certain patronage qui nous protège et que nous donnons, inspirations mutuelles. Ce matin, un géant que l’Eglise commémore, ce Jésuite chilien contemporain, exactement « dans la plaque » : le sort de son pays, de chacune de ses forces, le social. Un pays qui enfante de tels saints et qu’a raconté Pablo NERUDA en se souvenant de lui-même est un très grand et exemplaire pays : sa dictature est aussi exemplaire que les systèmes totalitaires hitlérien et stalinien. – Suite du dialogue avec « le jeune homme riche », la question de l’impossible vertu d’abandon, qui est pourtant, au total, le seul chemin de vie : l’universel est autant Dieu que les autres, et Dieu le recommande explicitement et en nos consciences, la relation aux autres multiples et singuliers chacun détermine et illustre celle qui nous est donnée avec Dieu. Marc et Luc ont noté le regard d’amour du Christ sur son interlocuteur, mais il y a aussi que note Matthieu, ainsi que les deux autres synoptiques, le regard de Jésus sur les siens… ceux qui sans question ni initiative de leur part ont aussitôt suivi…  Gédéon, aussi grand que Moïse et dont la vocation puis l’action sont exactement analogues. Comment sauverai-je Israël ? Mon clan est le plus faible dans la tribu de Manassé, et moi je suis le plus petit dans la maison de mon père ! – Je serai avec toi… le signe, là aussi du feu, et la crainte d’avoir vu Dieu, qui équivaut dans l’Ancienne Alliance, à mourir. Docilité du Seigneur aux demandes de son saint ; Il en passe par les conditions de celui-ci. Je resterai jusqu’à ton retour. [1] La demande des Apôtres sur leur rétribution à venir… ils n’ont pas compris la promesse du Christ au jeune homme : tu auras un trésor dans le ciel… il leur faut des places. Les fils de Zébédée vont réitérer un peu plus tard. Ne désespérer ni des circonstances, elles sont appel de Dieu, réagencement de toutes les données pour avancer, ni de soi : aucune vertu, aucun don de nous-mêmes ne sont naturels ou aisés. Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible.

[1] - Juges VI 11 à 24 ; psaume LXXXV ; évangile selon saint Matthieu XIX 23 à 30

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