vendredi 20 mars 2015

personne ne mit la main sur lui - textes du jour

Vendredi 20 Mars 2015

Leçon – salutaire ? – la plus désagréable qui soit. Deux pages de ce journal, celles de maintenant, disparaissant par un dysfonctionnement inopiné du logiciel et échappant aux processus habituels de « récupération ». Il m’avait semblé dans cette écriture du matin, notamment à propos de la rencontre, du fait et de la grâce de rencontrer qui est probablement le mouvement et la gratification les plus constants et caractéristiques de ma vie et de mon parcours jusqu’à présent (je suis mû par les rencontres de tous ordres, et guère par moi-même…), que j’arrivais à vraiment tout exprimer. Et voilà… exprimé sans doute, mais retenu ? non. Expérience de l’humilité dont je demandais la grâce, et qui m’est imposée, abruptement, par la perte. La perte de ce que j’ai ou de ce que je viens d’acquérir par une écriture, m’est enlevée, pour que je comprenne que je ne possèderai jamais que ce qui m’est donné et maintenu. Révocablement. J’essaierai évidemment de « reconstituer », mais c’est autre chose et pour plus tard.
                          Prier… et leçon aussi… je reviens aux textes proposés pour aujourd’hui et que j’avais « pris » hier. Ils restent neufs et autres. [1]Oui, l’inanité des comportements quand ils nient ou oublient les repères.
On cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue…. Ils ne connaissent pas les secrets de Dieu, ils n’espèrent pas … L’inspiration divine dans nos vies appelle et suppose de notre part une vertu ou une disposition qui n’a peut-être pas de mot pour la désigner, tant elle est diaphane et échappe à la volonté ou à la vigilance : s'abandonner tellement, apprendre même l’humour de Dieu en devinant qu’en tout, Il nous parle et nous propose bien mieux et bien plus que ce que nous projetions ou préparions par nous-mêmes, et cette proposition, cet arrangement vont nous correspondre et nous faire aboutir avec une justesse dont no avoir et être n’étaient pas capables, si nostalgiques qu’ils en sont, en permanence. Recherche de Dieu par nos ancêtres dans la foi et dans le péché : Le contraindre en Lui infligeant mort et passion, pour qu’enfin Il réagisse, donne un signe. Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. En forcé, en physique, c'est la démarche du rationalisme. On va bien voir, je vais bien voir, avec mes propres outils : la couronne d’épines et les clous, Dieu à nu pour le scalpel et l’auscultation. Dieu démonté par le raisonnement tant sur Son être que sur  le donné scripturaire et évidemment sur les témoignages. Le plus probant, nous le voulons détruit, mais pour nous prouver quoi ? nous procurer quoi ? la saveur d’une victoire ne devant rien qu’à nous ? la preuve de notre supériorité puisque Dieu dépend de nous ? Il prétend posséder la connaissance de Dieu, la caricature faite du Fils de l’homme par l’homme-même, son bourreau en incarnation, est finalement celle de ce bourreau : il prétend. Soit ! Réponse : il est véridique Celui qui m’a envoyé, lui que vous ne connaissez pas. Moi, je le connais parce que je viens d’après de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. Echec pour le bourreau, pour le rationnaliste. De témoin de Dieu que Dieu, pas l’homme quel qu’il soit de siècle en siècle, et à longueur de ses vies de génération en génération. Et précisément Dieu ne se fait connaître que par Lui-même, Jésus Christ, son Fils. Et le Fils ne dit rien de Lui-même, mais seulement de son Père, selon son Père et par son Père. Est-ce construit, est-ce imaginé, est-ce une proposition ? Je le ressens comme un fait sur lequel se bâtissent tous les faits. Cet homme : Jésus : vous me connaissez ? et vous savez d’où je suis ? Le mystère de notre inanité, la souffrance sans cesse éprouvée que nous inflige la conscience et l’expérience de nos limites dans nos meilleurs élans, mais jamais dans la faute et la chute, bien malheureusement .., ce mystère de l’homme se dissout dans la lumière et la liberté du Christ.’Chemin paradoxal, vécu et, pour nous, à vivre … lorsque ses frères furent montés à Jérusalem (il s’agit bien de ses disciples et non d’une parenté de sang, dont l’évocation parfois en d’autres circonstances et passages, nous interroge : réponse ici) pour la fête, il y monta lui aussi, mais en secret…  Il venait de Galilée, il ne voulait pas parcourir la Judée car les Juifs cherchaient à le tuer.  Jésus seul, itinéraire choisi, temps et réflexion sans témoins ni accompagnement. Maîtrise de son environnement, des faits et gestes, des intentions mortifères de ses compatriotes, de ses contemporains. Dieu nous échappe pour mieux nous pénétrer. Il ne nous accompagne pas, Il nous fait Lui emboîter le pas. Factuellement, rationnellement, le Fils de Dieu nous échappe… n’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ? … lui, nous avons d’où il est. Or, le Christ quand il viendra, personne ne saura d’où il est. Notre idée de Dieu contre Dieu lui-même, notre idée que nous Lui préférons. Nous préférons ce que nous avons fabriqué et fabriquons. Le veau d’or, plus permanent en nous par le mental que selon tous les appétits et convoitises de la la matière : chair, métal et amas. Personne ne mit la main sur lui.


[1] - Sagesse II 1 à 22 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Jean VII 1 à 30

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