samedi 24 janvier 2015

la foule se rassembla, si bien qu'il n'était même pas possible de manger - textes du jour



Samedi 24 Janvier 2015
 
... la journée d’hier. Belle mais… la perspective du départ de Marguerite à la rentrée prochaine, qu’elle ne rentre plus chaque soir…, dans huit mois me glace. Et puis je vieillis de plus en plus. Rentré après la réunion de Saint-FrançoisXavier et notre dîner au Quick, je ne pouvais me mettre qu’au lit… mais la prière devant les crèches « dirigée » par notre fille et ma chère femme, main à mon épaule : c‘est…

Prier… ce que je reçois de JMC, à propos du Niger, ce que j’entendais hier soir des premières suppressions d’emploi chez Areva à La Hague (le sort d’Alstom probablement)… me glace. Un monde de haines religieuses avec les gigantesques et vivaces scories des siècles précédents en appétits de puissance mondiale : Chine ; Russie, et nos totales impuissances à nous unir entre Européens. Nous et les Américains, chacun rongés du dedans, mais sans doute préoccupés de la planète entière et en termes quand même altruistes tandis que les dictatures des deux anciens géants communistes, déjà fondés à leur époque sur le travesti d'une doctrine qui n'était pas inhumaine et ni totalitaire quand elle fut pensée et écrite... Des relations internationales paranoïaques entre libido des dirigeants, autisme des gouvernements, corruption et spéculation généralisée Sur ce qui risque de devenir l’humus de tout, la toile de fond, chez nous et dans le monde entier : une sorte de folie intime pour tuer et venger, tuer tout et tous, venger quoi ? de n’être pas assez.. venger pour avoir un rôle ? donner un sens à une existence… Changer les cœurs pour retrouver l’intelligence et la solidarité ? oui, mais qui ? comment ? plus il y a à désespérer et redouter, plus il peut et il doit y avoir la prière de l’espérance qui n’est folle que du dehors… alors précisément qu’elle seule peut changer le dehors parce qu’à partir du dedans.

 Prier… [1] effectivement, folie… les siens, l’ayant appris, partirent pour se saisir de lui, car ils disaient : « Il a perdu le sens » [2]. Textes difficiles, les quelques lignes d’évangile ne donnent qu’un spectacle, des groupes et foules se remuant en sens contraire, on s’écrase autour du Christ, d’autres veulent au contraire l’exfiltrer mais pour aller l’enfermer…la lettre aux Hébreux et ce long passage sur le grand-prêtre et les sacrifices d’animaux. La notion de grand-prêtre ne nous dit strictement plus rien, celle de sacrifices sanglants nous répugne, même si « nos » guerres et les récents assassinats… la pureté de la chair nous paraît obsessive mentalement et sans grand sens physiquement, surtout s’il s’agit de s’asperger de sang… enfin, à approfondir et à prier, cette difficulté d’un Christ porté à sa perfection par la souffrance qui lui apprend l’obéissance, alors qu’il est Fils de Dieu, égal en tout… le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut. Les discours et homélies sur la miséricorde divine, sur l’amour incommensurable faisant de Dieu à nous une immense et céleste contagion, sont faciles à entendre, mais Jésus torturé par les hommes jusqu’à la croix, et victime pantelante physiquement, suppliante dans la prière du jardin des Oliviers… l’intelligence et la logique humaine s’arrêtent là et suffoquent, les miennes en tout cas.  Mais le salut, nous comprenons… une libération définitive … notre conscience purifiée des actes qui mènent à la mort… J’aime cette prière à l’Offertoire, humbles et pauvres, et inclinés, mains jointes, nous nous recueillons pour recevoir et demander. Seigneur, ce matin plus encore que d’autres, je Vous demande tout, le salut du monde, le bonheur de mes aimées et Votre miséricorde, pour le vieillard stérile désormais que je deviens. Je n’ai de richesse que la foi et l’espérance que Vous continuez de me donner. Quant à la charité, encore plus universelle que l’amour entre personnes particulières se choisissant et se supportant mutuellement, et plus oublieuse de quelque attente que ce soit en retour ou en soutien, je n’en ai que par la pauvreté que Vous donnez à chacun de nous, Vos créatures et Vos enfants. Merci. Prier... prier...


[1] - lettre aux Hébreux IX 2 à 14 passim ; psaume XLVII ; évangile selon saint Marc III 20.21

[2] - problème des traductions. A force de limer pour la lecture publique ou pour la compréhension, croit-on, de tous… des variantes qui deviennent un sens différent…  bible dite de Jérusalem, éd. 1956, et traduction liturgique d’aujourd’hui : les gens de chez lui, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête »

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