mercredi 7 janvier 2015

en eux-mêmes, ils étaient au comble de la stupeur, car ils n’avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était endurci - textes du jour


Mercredi 7 Janvier 2015



 

Prier…. La multiplication des pains, événement spectaculaire, rôle des disciples qui ne tient qu’aux instructions et aux moyens que leur donne le Seigneur. La tempête apaisée… en eux-mêmes, ils étaient au comble de la stupeur, car ils n’avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était endurci. Scenario simple, le renvoi des foules : le ventre creux dans celui des disciples, rassasiée dans celui du Seigneur. Journée épuisante à tous égards. Jésus souhaite rester seul. Rendez-vous pris vers Bethsaïde. Les Apôtres au plus court par la mer (le lac) et Jésus sans doute marchant à la belle étoile ou bien seulement le lendemain [1]. Ses compagnons ne l’ont pas interrogé alors que surpris de sa conversation avec la Samaritaine et qu’il leur dise avoir déjà pris un repas qu’ils étaient censés être allées chercher, ils l’avaient questionné. Le Christ doit leur être familier de ces prières nocturnes, de ce goût pour la solitude, surtout après le paroxysme de journées dans la foule, jusqu’à extinction de voix ou épuisement à imposer les mains. Goût ? Besoin. La vie trinitaire. Besoin ? Nature… nature divine. Jésus, si souvent mû par la compassion, la pitié, la perception au possible de ce que souffre l’homme. Une perception exceptionnelle, tant physique que mentale, sentimentale. Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre. A une telle distance, dans l’obscurité… voyant qu’ils peinaient à ramer, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit… Double épreuve : il les a quand même laissés ramer une grande partie de la nuit, sinon du trajet, et il voulait les dépasser. Maîtrise totale des éléments physiques. Comme à ces matins d’après la résurrection de leur Maître, les disciples n’ont pas l’intuition immédiate (sauf Jean mais l’évangile d’aujourd’hui est selon Marc) de le reconnaître. Les disciples pensèrent que c’était un fantôme et ils se mirent à pousser des cris. Dans la version de Matthieu, l’épreuve est pour Pierre, qui a réponse à une question ressemblant à celles de Thomas après la Résurrection [2]. Jean est le plus sobre, le rendez-vous est d’ailleurs selon lui Capharnaüm et non Bethsaïde, les distances sont indiquées. Ils attendent, tout en ramant, ils attendent le Christ, quand ils voient Jésus s’approcher de la barque en marchant sur la mer. Ils eurent peur. Mais il leur dit : « C’est moi, n’ayez pas peur » [3] La conclusion johannique est intense : souveraineté du Christ. Ils allaient le prendre dans la barque, mais la barque aussitôt toucha terre au lieu où ils se rendaient. Soit qu’ils aient parcouru déjà toute la distance à l’arrivée du Christ, soit, plus vraisemblablement, que le Seigneur leur ait économisé une partie du trajet : la distance précédemment indiquée comme déjà parcourue…  Marc est plus étendu sur la réponse de Jésus à ses disciples : Con,fiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur. A rapprocher de l’épître pastorale de Jean : la crainte implique un châtiment, et celui qui reste dans la crainte n’a pas atteint la perfection de l’amour. Sans doute, ce qui est traduit peur dans Marc et crainte dans Jean ne doit pas être le même mot dans le texte initial, mais la perfection de l’amour donne en particulier le discernement. Jésus n’est pas reconnu aussitôt par les Apôtres car ils sont encore loin de cette perfection : leur cœur était endurci.
 
France Infos. rend compte d’une expérience, donnant maintenant lieu à création d’une société et à mise au point d’un label tandis que s’établissent des réseaux avec la grande distribution et des industriels de l’agro-alimentaire. Le tiers de l’alimentaire, à la production ou à la distribution, serait, dans le monde entier, « jeté » parce que non-conforme aux normes, aux calibrages et aux habitudes consommation ou aux diverses règles. On récupèrerait donc ce qui est tout à fait comestible et savoureux, mais « moche » et cela devrait marcher. – Je rapproche cela de ces tentatives qui se multiplient : les ouvriers ou quelques cadres rachetant leur entreprise abandonnée par le patronat ou l’actionnaire, les SCOPs, les financements participatifs. Le patronat et l’actionnariat se sont organisés, sous prétexte de mondialisation et de crise, ce qui n’a rien à voir factuellement, contre le salariat et contre l’Etat. Il se pourrait que ce qui s’appelait le salariat mais va se donner d’autres noms puisque l’auto-gestion – utopie des années 50 et 60 abandonnées sans essai chez nous, cf. « l’affaire Lip » – et l’entreprise-initiative lui donneront un rôle majeur, s’organise et progressivement devienne l’essentiel du fonctionnement économique, et même de sa direction, de ses décisions. Louis VALLON et de GAULLE, quoique timidement, voyaient dans la participation des salariés à l’accroissement des valeurs d’actifs une accession à terme de ces salariés à la majorité de l’actionnariat d’une entreprise donnée, si l’emploi dans celle-ci reste fidèle et stable (amendement Vallon et  dispositif Loichot : la participation). Au lieu de penser à une restauration des mécanismes anciens, voire même d’un rôle à nouveau moteur de l’Etat dans l’économie, on inventerait tout autre chose – vg. ces monnaies locales pour des échanges quotidiens – et l’Etat ne serait plus que le protecteur de ces initiatives contre la perpétuation et l’accentuation des situations et abus actuels. L’impôt et les charges communes, le recyclage des épargnes auraient alors des fins et des financements très différents mais qui ne sont possibles à inventer qu’en accompagnant cette nouvelle économie. Le mouvement actuel est à l’inverse. L’accaparement de la décision par le type de dirigeants actuels, publics ou privés, dans nos économies, est même accompagné, soutenu par les institutions publiques. Telles par exemple que ces pluies de critiques sans propositions : la Cour des comptes contre le tout TGV de la SNCF, ce conseil d’analyse économique à Matignon ayant « remplacé » sous JOSPIN tout bonnement la planification et les administrations publiques de l’ensemble de la concertation sociale et de la prévision financière, budgétaire, de la mise en commun public/privé des projets et des nécessités ou opportunités. Confiance dans le génie humain, rôle fondamental de la puissance publique qui ne serait plus idéologiquement subordonné au cours actuel (le concurrentiel et le mondialiste, tous deux tricheurs et assassins) : contribuer à l’élan citoyen, protéger les initiatives. Il peut y avoir une insurrection non plus seulement violente, mais mentale. N’allons pas jusqu’à dire spirituel, on retomberait dans cette dialectique de l’intégrisme, qui va s’essoufflant puisque la Manif. pour tous lance, auprès de ses correspondants internet un sondage : comment nous voyez-vous ?

L’utopie, pas du tout régressive. La joie, qui a ses mécanismes en nous, tellement beaux : admirer autrui, admirer ce que le créateur nous faisant à son image, nous fait aussi quotidiennement être et célébrer. Ce moine, proche du jubilé – cinquante ans – de sa vie, de sa fidélité monastique et qui le prie par avance en se réjouissant des professions de deux très jeunes cadets ? ce couple, déjà d’un certain âge, se ressemblant étonnamment, petits, gros disgrâciés, mais au visage rayonnant, à la serviabilité et à la compétence si chaleureuse : il s’agit de l’aquarium de notre fille, de l’aménagement d’un plus grand et maintenant du soin de l’aîné de ses poissons. Leur  « animalier » d’une science étonnante, les bassins dignes d’un musée océanographique, les pathologies, les espèces et tout cela dans un contexte d’émerveillement mutuel. L’imagination créatrice, la joie des fidélités et des compétences, ce sont les vraies gloires humaines, les gloires qui sont fondatrices et non écrasantes, d’ailleurs si elles l’étaient elles ne seraient que prédatrices comme nous le vivons en politique ou exploitation médiatique. Contemplation et humour, littérature, cinéma sont nos antidotes. Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Jésus invitant Pierre à le rejoindre, en marchant lui aussi ! sur la mer…


[1] - 1ère lettre de Jean IV 11 à 18 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Marc VI 45 à 52
[2] - Matthieu XIV 23 à 33
[3] - évangile selon saint Jean VI 16 à 21

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