dimanche 11 mai 2014

Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage - textes du jour

Dimanche 11 Mai 2014



 Exceptionnelles heures hier : nos chers cousins, l’appartement-immeuble insulaire non loin du quai d’Ivry et du pont Nelson Mandela, leurs enfants évoqués, les meubles que dans ma petite enfance, je voyais chez notre oncle rue Pierre Curie à Paris, ma cousine véritable croupière de casino pour jouer avec ma chère femme et notre fille, au Monopoly d’aujourd’hui. Puis à Bois-Guillaume, la plus ancienne résidence dans notre fratrie, « le terrain » acheté en 1968. L’exceptionnel rayonnement de mon aîné, sourire et disponibilité – j’en écrirai ce soir ce que j’en ai dit-ressenti hier – la louange et le respect sont un constat devant certaines existences ayant à peu près fait leur parcours. Nous y étions : célébration savoureuse de Claude, aimante de ses quatre-vingt ans à soixante-dix couverts à trois générations, lui, ses amis, ses enfants, petits-enfants, et nous ses huit frères et sœurs. Harmonie totale entre tous et de tous pendant des heures qui n’avaient de poids que la souveraine aisance de la tenresse multipartagée. Un exceptionnel moment de bonheur, avec cependant… d’instants en instants, visuellement, puis avec les tâtons de l’aveu ou de l’examen affectueux : la menace, le visage et l’amaigrissement de mon vénéré aîné (naissance au Caire le 30 Décembre 1933, en diaporama… beauté de nos parents à leurs vingt-vingt-cinq ans … la saga familiale puis de son fondation d’un foyer modèle avec unefemme unique de beauté, de genre, de grâce, un regard autant rêveur qu’attentif), celui aussi d’un de mes neveux par alliance, et aussi la lutte de la vie avec ce qui ne l’est pas, les handicaps profonds ou chroniques de certains des nôtres. Aisance et joie, excellence en « politique  et relations extérieures » de ma chère femme et Marguerite ayant ses alliances et « cibles » avec les plus petites. Débats-dialogues avec quelques-uns des contemporains de Claude, depuis sa sous-colle en internat en 1957-1958. L’euthanasie, la loi Léonetti. Puis la géostratégie à laquelle ces praticiens de notre médecine, telle qu’elle est passée en cinquante ans du XIXème siècle à…  s’intéressent aussi. Ukraine, ministres ou pas au niveau à la tête de notre diplomatie…et les questions de maintenant : qui ? quoi ? Le relationnel, l’écoute et le partage complexe, plus implicite que dialogué parents/enfants, les destinées, les agencements, la toute petite enfance, l’éclosion soudaine de l’adolescence, de l’indépendance, le mouvement vers l’ailleurs et pourtant le sourire doux de la demande et d’une sorte de retour au besoin de l’affection qui conseille ou qui valide, une descente d’escalier, à quatre pattes, à reculons, une forme déjà d’avnture, une expertise aussi… Les réconciliations par le non-dit avec la souffrance de la séparation par la mort et par la vie. Et la beauté toute simple des adolescents, du regard de nos troisièmes âges aussi, la mumière folâtre et gaie des plus jeunes. La mémoire qui nous est alors donnée de tout. Journée-hymne.
Prier…. journée pour les vocations. J’y réfléchis ce soir. Il disait d’une voix forte… ceux qui l’entendaient furent remués jusqu’au fond d’eux-mêmes… Pierre trouva encore beaucoup d’autres paroles pour les adjurer… [1] Jour de la Pentecôte, assurance de tous, de Pierre, des autres disciples, de leurs auditeurs. Pratique de ce qui est devenu les sacrements de l’Eglise : que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour obtenir le pardon de ses péchés. Vous recevrez alors le don du Saint-Esprit. Liberté et réponse des hommes : frères, que devons-nous faire ? Ce qui n’est ni sacrement, ni état de vie mais qui est mouvement fondateur, initiative de Dieu : l’appel… c‘est pour vous que Dieu a fait cette promesse, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, tous ceux que le Seigneur notre Dieu appellera.  … Vous étiez errants comme des brebis, mais à présent vous êtes revenus vers le berger qui veille sur vous… Grâce et bonheur m’accompagnent, tous les jours de ma vie. J’habiterai la maison du Seigneur, pour la durée de mes jours. Anticipation de la vie éternelle dès « ici-bas ». L’insistance dans la Bible, le nom, notre personnalité, notre liberté, notre identification par Dieu, le salut est autant universel qu’individuel, intense sollicitude. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom… il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix…. Dans son corps, il a porté nos péchés sur le bois de la croix, afin que nous puissions mourir à nos péchés et vivre dans la justice : c’est par ses blessures que vous avez été guéris. Libres de répondre, heureux de suivre, familiers de Dieu, ce n’est pas de nous-mêmes que nous vivons et sommes sauvés, mais d’un Autre. Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. Dialectique non du bien et du mal, de la souffrance ou du bonheur, mais bien de la vie et des usurpations, que sont toujours le mal, qui nous égare et que nous subissons. La conversion est de cesser de nous subir nous-mêmes, d’écouter. Les brebis écoutent sa voix… le portier lui ouvre… jamais elles ne suivront un inconnu… cette intuition d‘âme qui est le début de toute vie spirituelle, de toute vocation, la reconnaissance d’une voix authentique, connue par prétérition. Intuition qui nous est donnée : l’Esprit saint et Sa résidence. Et l’échec des prédateurs. Jamais elles ne suivront un inconnu, elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissant pas la voix des inconnus… ceux qui sont intervenus avant moi sont tous des voleurs et des bandits : mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. Parabole d’immenses ressources, les entrées et sorties, la relation des brebis avec les inconnus, avec le berger, le rôle du portier, la figure de la porte, les malintentionnés, la confiance, la défiance. Psychologie, comportements, personnalité de chacun, effets de groupe. Dieu va au  fond des choses quand Il nous a ferrés rien que par un moment d’enseignement…  


[1] - Actes des Apôtres II 14 à 41 passim ; psaume XXIII ; 1ère lettre de Pierre apôtre II 20 à 25 ; évangile selon saint Jean X 1 à 10

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