mardi 5 novembre 2013

laissez-vous attirer par ce qui est simple - textes du jour

Mardi 5 Novembre 2013



Visages hier, chaue enfant débouchant des vestiaires et du passage au sèche-cheveux, cherchant des yeux qui vient le chercher, père ou mère, le trouvant, l’illumination totale du visage, la silhouette inchangée, et l’aller tranquille vers la rencontre, le baiser. Au contraire, l’adulte dans la rencontre amoureuse cherche à séduire, compose une attitude, le sourire, le visage sont seconds. L’enfant, garçonnet ou fillette, huit-dix ans, n’offre rien, il est tout. – Un adute, peut-être plus proche de la cinquantaine que de la quarantaine, visage assez beau, très sculpté mais doux, le regard d’angoisse évidente, je le remarque, cherche à lui dire des yeux que je comprends, pas l’objet mais l’état de son angoisse. Plus tard, arrive sa fille, elle a le même regard, elle s’éloigne vers un distributeur, je lui dis leur intense ressemblance, mais qu’il la protège de cette angoisse. Divorcé ? ou en instance d’être abandonné ? chômage ? ou épouvante devant le tragique de la vie (cf. Dom MEUGNIOT le recevant du Père BOUYER qui « jugeait » que l’Abbé de l’époque, Solesmes, n’avait pas assez le sens du tragique. Réplique aux mois de la mort qui venait, de mon cher moine, attestée par quelques-uns de ses frères : j’ai toujours fait semblant. Propos apparemment mystérieux, comme celui de Socrate : n’oublie pas le coq que nous devons à Esculape. Mais je crois comprendre). Mon inconnu au grand et unique regard, à ma demande, me donne son prénom : Louis-Charles. Je n’ai pas commenté, nos rois, il est breton, mais la Bretagne – notre conversation – est totalement inconnue (et méprisée) du reste des Français. Ni chrétienne ni monarchiste en 1793 comme en 2013, mais démocrate, têtue, tenace, en bataille, aimant la justice. Plus dotée mentalement que physiquement à quelque égard matériel ou autre que ce soit. Difficile à connaître et à aimer, profondément réfractaire, autant individualiste parce que fière en chacun de ses enfants que collective parce que étant par elle-même une nation. – Je ne suis pas breton et je n’ai pas choisi la Bretagne pour elle-même. Je ne suis que Français ce qui semble réducteur, pauvre et banal pour bien d’autres qui sont Bretons, Alsaciens, sans doute Corses ou Basques, même Auvergnats. Il est « significatif » (comme disent certains grasseyants aux Finances ou précieux autistes au Département) que l’échec des partis, l’échec des syndicats, l’échec des associations, l’exploitation des catholiques pratiquants abusés dans leur disponibilité (et aussi leur inculture politique et une mémoire artificiellement réduite) par une droite extrême ambitionnant l’état sauvage sous l’apparence de l’éthique et du patriotisme… il reste au pays la ressource de son authenticité, de ses racines, de sa difficile composition par mixité et rencontre (naguère conquête) : les provinces, les régions, les paysages d’âme. C’est dans cette ambiance que le pays se refait et émerge. Il y aura des notoriétés nouvelles. Quand Paris est défaillant, le pays prend le relais, d’instinct, donc sans règles ni prévisibilité.
Prier… [1] parabole de la disponibilité et de l’échec. Venez maintenant, le diner est prêt… Maître ce que tu as ordonné est fait, et il reste de la place. Le maître avait vu grand, il avait invité beaucoup de monde… dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville… va sur les routes et dans les sentiers et insiste pour faire entrer les gens. But, objectif, obsession :insiste pour faire entrer les gens. La pauvreté, plus physique encore que d’âme : les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boîteux. La leçon : heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu… Je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne profitera de mon dîner. C’est dans Matthieu que se rencontre, parmi les invités de raccroc, celui qui n’a pas la tenue réglementaire. Luc insiste sur les estropiés, aveugles et boîteux, les mutilés de la vie, les vrais pauvres, aussi bien dans la parabole que dans le dialogue de Jésus avec le pharisien qui, précisément, l’a invité à dîner. Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joi, pleurez avec ceux qui pleurent… que votre amour soit sans hypocrisie…. Celui qui donne qu’il soit simple ; celui qui dirige qu’il soit actif ; celui qui se dévoue pour les malheureux, qu’il ait le sourire…. Ne brisez pas l’élan de votre générosité. .


[1] - Paul axu Romains XII 5 à 16 ; psaume CXXX ; évangile selon saint Luc XIV 15 à 24

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