mercredi 6 novembre 2013

homme de justice, de tendresse et de pitié - textes du jour

Mercredi 6 Novembre 2013



Les exploitations de nos vides ou de nos pentes, de nos propensions à l’à côté… En même temps que les propositions de rencontres personnelles en tous genres… la déferlante en messagerie des Génération identitaire, Civitas, Manif. pour tous, Un pour deux et les éditoriaux de la France catholique, naguère (au temps de ses fondateurs les Grandmaison) si équilibrée et éclairante. Gérard Leclerc, que j'aime bien et ai rencontré depuis trente ans autour de la proposition mieux que royaliste, capétienne qui nous est commune, mais certainement pas "schisme de la petite Eglise". Est-ce un corpus idéologique ? une prétention à la théocratie comme régime moral dont se déduirait un régime politique pas encore esquissé ? avec le paradoxe de l’islamophobie alors qu’à l’évidence la laïcité est la meilleure façon de border les éventuels écarts ou démonstrations d’un autre extrêmisme si des musulmans s’y essayaient. Mais précisément les instances de l’Islam en France condamnent systématiquement ces tentations alors que l’épiscopat n’a, à ma connaissance, encore rien dit sur cette floraison depuis dix-huit mois. Au contraire, c’est « la divine surprise », le « réveil français », le peuple etc… Le Figaro magazine qui avait déjà présenté  la candidature de Nicolas Sarkozy à sa propre réélection, en fond de chapelle romane, cierge à la main, combattant suprême pour les valeurs, commande un livre à deux de ses journalistes, faisant du « discours du Latran » et de la supériorité du curé et du pasteur sur l’instituteur… nous en sommes là, le rêve de cette droite ou de ces appareils et financeurs, occultes comme ni la maçonnerie ni la gauche n’ont pu l’être, à la pêche aux voix avec le schéma bienséant de faire rempart contre le Front national en un second tour pour 2017, plébiscitaire et triomphal.Comme si la fausse réélection de Chirac grâce à Le Pen son faire valoir inespéré de 2002, n’était pas en bonne partie l’étape pour le déclin. En proposant un synode sur la famille en 2014, le Vatican – malencontreusement – va donner du grain à moudre et se trompe d'urgence, elle va suivre et pas du tout précéder ni enseigner, encore moins comprendre.  L’Eglise en s’accrochant à la famille comme la moule au rocher, la plombe. La famille est une réalité, l’amoiur conjugal, l’amour parents-enfants, enfants-parents sont des réalités et des forces, pas un gisement pour les tiers. Au mieux, c’est un exemple, une référence. Elle n’est pas mise en danger par quelque gouvernement que ce soit, quelle que soit l’époque, quelle que soit la civilisation. Préécisément parce qu’elle est naturelle. A celui qui ne voit pas le soleil, ne cherche pas à le lui montrer, proverbe maure. Ce qui peut tuer la famille, ce n’est pas la loi du genre ou le mariage homosexuel ou quelque législation que ce soit, c’est la mésentente du couple, la misère psychologique avec ses remèdes et additions dont l’alcool, évidemment toutes les circonstances d’adultère, et la misère sociale. Les deux gangrènes pour la famille sont celles-là. J’aimerai des synodes et des recherches en doctrine chrétienne et en partage d’opinions et d’expérience sur la souffrance d’âme, sur la souffrance des sociétés et que le thème du pontificat qui commence et forcément sera court, vu l’âge du pape François, soit la lutte contre l’injustice, contre l’isolement, les malheurs et mal-êtres collectifs et individuels. Tout le reste s’en déduira et au lieu d’une invitation à la haine contre toute gauche, contre toute autre croyance, contre… ce soit une propension à l’écoute, à l’accompagnement et une condamnation claire contre l’économie de jungle, contre la spéculation et l’accaparement. On en est loin. Occupé à ce livre double combinant une fiction politique – la mûe d’un président – avec une expérience du vécu affectif, sensuel, spirituel, esthétique, mental comme chemin de bien-être pour chacun et pour le pays, je n’ai pas le temps, maintenant, de rédiger une ou deux notes dont le projet me travaille pourtant. Le prosélytisme se trompant de sujet mais pas d’ouailles, me paraît le pire. Il sera de toute façon improductif. Sans la bonne foi du Quichotte, c’est la guerre contre les moulins à vent et la religion du père fouettard.


Prier… dans la confiance et la paix, reçue si constamment, chaque matin, et selon tant de sourires et de mots-aveux dans la journée… Ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l’amour mutuel car celui qui aime les autres a parfaitement accompli la Loi. Problème contemporain, de nos psychologies malades et anxieuses sans ce repère précisément de l’amour mutuel : nous ne nous aimons pas nous-mêmes, et nous n’aimons guère nos frère de proximité, ceux de sang, ceux de rencontre immédiate, et en sus nous ne savons pas communiquer ni exprimer ou recevoir notre mouvement ou celui de l’autre, ce qui me fait lire avec scepticisme et tristesse pour ce que nous sommes au vrai, vis-à-vis de nous-mêmes, si divisés intimement, cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même… à l’évidence, il y a une restauration de nous-mêmes à opérer, sans doute par le pari sur l’autre et sur l’amour mutuel. De même il y a à restaurer l’amour fraternel et les convivialités qu’on nous montre en exemple selon l’évangile, mais que nous ne vivons pas. Plus immédiatement touchant, le portrait : l’homme de bien a pitié, il partage… à pleines mains, il donne au pauvre. C’est alors que son cœur est confiant, il ne craint pas. [1] Cette interprétation, qui se répand aujourd’hui pour justifier les démonstrations de ces dix-huit mois, de l’apostrophe de Jean Paul II inaugurant son pontificat : N’ayez pas peur. Je l’ai pris, et je le prends selon le psaume, mais selon certains, cela voulait dire : n’ayez pas peur de montrer votre foi, de défiler, de manifester, etc…Insistance évangélique : celui d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple. Parabole des préparatifs de guerre ou de l’ouverture de chantier : la prévoyance, le discernement, la réflexion posée, silencieuse. Pas d’affichage, pas plus que pour la prière, ceux qui font sonner de la trompette sur les places publiques quand ils font l’aumône. Le secret dans lequel ton Père te voit. Seigneur, je Vous demande l’amour. Et aussi, ces heures-ci, la santé et le salut de qui est aimée de ses enfants, de ma chère femme. Les larmes essuyées, la souffrance et son drap-linceul trop lourd sur les plaies ouvertes, que Vous pouvez faire s’évanouir. Seigneur, faites-nous libres comme à nos origines et comme pour la fin que Vous nous promettez et voulez pour nous. Amen.


[1] - Paul aux Romains XIII 8 à 10 ; psaume CXII ; évangile selon saint Luc XIV 25 à 33
 

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