Messagerie. De Brahim Ould EBETY : attentat contre Ould Abdel Aziz ce soir par tir de balles au nord de Nouakchott au moment où il rentrait en provenance de son ranch et est à l'hopital sous haute surveillance où il doit subir une intervention churigicale et son état paraît stationnaire sans pouvoir connaître la consistance des blessures. J’essaie de vérifier. Un pays au carrefour, une conjoncture attendue depuis quatre ans, mais en fait pas du tout préparée, une nouvelle dictature ? série de mystères puisque l‘homme fort de Mauritanie aurait dû être à Kinshasa. S’attendait-il à quelque chose et supestitieux n’est pas parti, puis ses deux prédécesseurs militaires et putschistes ont été renversés en leur absence et par leurs pairs. Un attentat n’a pas cependant de précédent là-bas. – Foules et rencontres de seul regard à Versaille et sur la tour Eiffel. Point commun de ces lieux, ceux qui les ont construits, envisagés, vécus sont absents. Sensation toute différente à Vienne tant à la Hofburg qu’à Schönbrunn : génie de l’Autriche que la réminiscence (ou les nostalgies) ait corps, toujours.
Prier, les visages, silhouettes, corps d’hier… mon collège de 1950 à 1960 bien visible presqu’au bord de la Seine , des étages d’Eiffel. Notre fille et son amie de classe, Marguerite dessinant la tour et prenant constamment des notes. Les objets qui s’égarent et se perdent, les souvenirs aussi… ou pas. Prier… bon maître… Dieu seul est bon… citation qu’avait fait Marguerite pour reprendre sur le surnom donné à un de nos amis, localement. J’avais admiré. Les rappels de commandements par Jésus, l’équivalent des valeurs de la République , aucune référence philosophique ni a fortiori à Dieu ne sont nécessaires pour les énoncer sinon les appliquer. La perfection est donc « de ce monde » : « Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. » Le conseil de Jésus est sans référence non plus, il serait anonyme si les deux hommes n’étaient face à face. C’est également une sorte d’antithèse avec l’unum necessarium de Marie, sœur de Marthe : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. ». Jésus demandeur ? demandeur d’amour ? ou prescience que c’est « raté » tant pour celui qui est venu à lui que pour Lui-même, Dieu fait homme : son attraction ne va pas suffire à détacher son interlocuteur de soi-même. Amour-compassion et déjà défait ? ou amour-appel ? Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit … et cela ne porte pas. Les degrés de la bonne volonté et de la disponibilité. Cet homme n’a pas les débats que nous pouvons avoir, que je crois avoir eus : le discernement difficile d’un état de vie, de la volonté de Dieu sur soi… Mais lui, à ces mots, devint sombre et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens. Matthieu et d’autres, Zachée sans doute étaient riches mais appelés, ont suivi. Lui ne venait pas pour être appelé mais pour avoir en héritage la vie éternelle. Question-demande de beaucoup, du vivant de Jésus, et souvent dans l’histoire de la spiritualité chrétienne depuis : un bien, un objet plutôt qu’une relation, la relation à Dieu. Prier pour ces rencontres de Jésus qui, à vue humaine ou selon le texte, n’ont pas abouti. Nos devanciers dans la foi, nos prédécesseurs dans le rejet ou l’insuffisance. Le regard du Christ sur cet homme, puis, lui parti, sur ces disciples. La très rare apostrophe : Mes enfants… Jésus est sans doute humainement aussi triste que celui qui vient de s’éloigner. L’interrogation janséniste : qui ? car les disciples ne sont pas mieux disposés que le « jeune homme riche », ils veulent eux aussi du bien, plus que du relationnement, l’échangisme avec Dieu. « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre. » Jésus ne les privilégie pas, et promet à tous. La grâce a été pour eux que ce débat évident et pathétique du « jeune homme riche », ils n’ont pas eu à le vivre, Irrésistiblement, ils ont suivi. Ils suivent, mais pas jusqu’à la croix. Il faudra de nouveau la grâce, la force de la résurrection ne leur suffira même pas. Pour la Pentecôte , ils étaient enfermés par peur des Juifs. Juifs, ils le sont mais la foi, le relationnement au Christ les rend autres, les a détachés. Personne n'aura quitté, à cause de moi et de l'Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu'il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. [1] La vie : état ? flux du temps objectivement ou nos corps et la vie marqueurs du temps ? l’événement mauritanien ? les événements publics ? en notre intimité, ces événements que sont un consentement ou un refus… tout est proposition. Puis viens et suis-moi. Les préalables, la préparation : je n’ai jamais su m’y adonner. C’est l’acte de foi total. Jésus aide cependant son éventuel disciple : il demande mais donne : vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel . Les va et viens dans l’évangile. Pas le mouvement brownien, mais la récapitulation de vie, retour pour le départ. De vie.
Tout à l'heure, la cathédrale aux yeux bleus, et la messe selon le moment. Réaction des fillettes ? A Versailles, dessiner des coeurs sur la buée des carreaux et parfois un regard sur le parc, d'impression que pour les lits royaux à baldaquin. Sur la tour Eiffel, les longues vues, l'attention aux monuments aurait supposé de les connaître. L'Arc de Triomphe donc et Notre Dame de Paris. Il est vrai que j'ai grossièrement confondu deux points cardinaux opposés, la tour du Méridien porte Maillot et celle de Montparnasse ne le réalisant qu'à mes pieds le tapis du champ de Mars. Charmes de l'humanité, des passants en parapluie dans la cour d'arrivé du chateau, fourmillant sur le pont d'Iéna.
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