dimanche 19 décembre 2010

voici le peuple de ceux qui le cherchent, de ceux qui recherchent la face de Dieu ! - textes du jour

Dimanche 19 Décembre 2010

Prier… qu’est-ce que le mouvement d’amour ? nous réconciliant pas seulement avec l’autrre mais aveec tout et avec nous-mêmes, grâce à l’autre, grâce à la place accordé à l’autre en nous. De réponse identifiante qu’en l’éprouvant, à l’instar de la dépression qui nous quitte dès qu’elle est identifiée. Ainsi, en sera-t-il probablement de notre mort : ne la connaître, ne l’identifiant qu’en la vivant surtout si elle s’annonce ( ce que je pense). [1] L’Eglise nous fait répéter deux jours de suite la lecture du songe de Joseph, lui inspirant une décision contraire à son premier mouvement. Il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. A relire, le texte est étonnant. Voici un jeune couple, ils se parlent et délibèrent, elle ests tombée enceinte. La loi mosaïque, dont j’ignore le détail à ce propos, est sans doute sévère : déshonneur à vie mais la société laisse l’initiative à l’homme. En fait, c’est le mariage. Le mariage à trois, dans aucune couple, Dieu n’aura été aussi central… et respecté. Humainement, tout aurait fort bien pu « marcher » sans Dieu, un enfant quelconque, une charmante et très jeune fille, quelqu’un ayant de la branche mais sans fortune. Loi naturelle : avant qu’ils aient habité ensemble, prendre chez lui son épouse. Dieu s’y est totalement inscrit, autant que s’est donné à Lui ce couple décisif. L’obéissance de la foi est, selon Paul, un appel. Mais cet appel est propagation, mission donnée à certains. Dieu a besoin des hommes, film fameux de mon enfance, que je ne suis pas sûr d’avoir, début des années 50. Dès les premiers moments de l’Eglise, sans forcément nos expressions contemporaines, Jésus est identifié homme et Dieu, mais la place respective de Marie (que n’a pas dû rencontrer l’Apôtre des gentils, Luc l’aurait relevé qui fut proche de celle-ci) et de Joseph est moins claire que le fait majeur de la résurrection : selon la chair, il est né de la race de David (alors qu’il ne l’est vraiment que par adoption et selon la société de son temps, mais cette filiation et cette généalogie sont unanimement reconnues), selon l’Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts. Il me semble que la théologie n’a pas encore vraiment « creusé » le rôle de l’Esprit saint – bien étudié et formulé pour l’Incarnation et l’Immaculée conception – mais pas pour la Résurrection. Or, sans doute, c’est dans la mort et la résurrection de l’homme Jésus, Dieu fait homme, que le mystère de la Trinité (un seul Dieu en trois personnes) atteint son « summum ». Jésus donne écho, selon les prophètes, à cette singulière envie du premier couple humain, et surtout de la femme, le discernement du bien et du mal, comme si c’était (et je le pense assez) la femme qui avait en elle le plus la puissance de créer et de tuer. Discernement chez cet Emmanuel : de crème et de miel, il se nourrira, et il saura rejeter le mal et choisir le bien. Avant même que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien… imaginer sa vie, ma vie si de ma naissance à l’instant d’aujourd’hui j’avais toujours su rejeter le mal et choisir le bien… vertige qui n’est pas celui du bonheur… intuition que Dieu nous mène par notre imperfection-même, si répétée, vers ce qu’Il nous promet et souhaite de nous et pour nous. Demande pour toi un signe… Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve… Le Seigneur lui-même vous donnera un signe. Dieu est pour nous, pour moi qui suis à l’un de ses seuils (j’y ai réfléchi hier et ne veux pas écrire le seuil, il y en a probablement un pour chacun, c’est-à-dire une façon de croire qui doit être surtout façon de marcher et de prier, et est pour chacun différente : l’analogie est à l’arrivée). Je prie pour que chacun reconnaisse et accepte ce seuil particulier de Dieu en lui. Un quasi-mourant, un malheureux intime, une femme dont je suis responsable, une petite fille qui reste joyeuse et attentive. Tant et tant, nos visages reflètent le seuil devant lequel nous sommes encore ou déjà.


[1] - Isaïe VII 10 à 16 ; psaume XXIV ; Paul aux Romains I 1 à 7 ; évangile selon saint Matthieu I 18 à 24

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