vendredi 31 décembre 2010

il vient juger la terre - textes du jour

Vendredi 31 Décembre 2010


A six heures, nuit noire, sans lune, messe de Denis M. à Damgan : simple demande à Dieu de me faire creuser mes demandes tant sont criants nos nécessités, mais de me rendre disponible à son inspiration, et fort selon ce que j’aurais, éventuellement et selon Lui, à accepter. Tri de livres dans les cartons dont m’avait parlé en début d’après-midi mon cher ami. Bibliothèque laissée poar un de ses prédécesseurs, l’apologétique, la morale, la culture historique des années 30 à 50. Moment ensuite où je lui fais le point de ce que nous vivons ; échange alors sur l’amitié, le milieu rural, le voisinage de génération en génération, le même amour de la terre. Amitiés que je n’ai pas eues, ai-je eu des amitiés ? sans doute, mais mes amis sont morts et souvent à grande distance devenue entre nous. Les amours sont des amitiés à la frange, l’amitié est libre car elle ne fusionne pas, tandis que l'amour est ancre, humus, ciel sans interruption jamais : l’interdépendance, une solidarité d’existence, de chair, d’humeur… et de finances, une responsabilité commune, décisive et enseignante pour les enfants reçus, espérés. Point commun, amitié et amour ne sont vivables que si nous sortons des modèles et ne les cherchons pas en tant que tels. Les personnes l'emportent sur les relations.

Retour tranquille à la maison, juste pour les vœux présidentiels. Téléphones successifs. Un moine en fin de vie mais d’itinéraire ? un ancien ministre n’étant plus que lui-même et dont je prends soin par téléphone et lettre puisque nous ne nous sommes plus revus depuis une intense semaine il y a plus de vingt ans, la gouvernante africaine d’une grabataire, mon aîné si simple, bon dont c’était surtout l’énergie et la maturité qui m’impressionnait dans mon enfance et mon adolescence, de dix ans plus jeune que les siennes. cuiltivéMe voici dans les textes de la messe du jour, arrivé en fin d’homélie ce soir, je ne lis que maintenant la « liturgie de la parole »… [1] prologue de l’évangile de Jean, le seul texte d’évangile dont on puisse vraiment dire qu’il n’est pas le Christ selon un tel, mais vraiment ce qu’un tel a à dire sur le Christ. Texte récité longtemps par cœur, texte donné à la fin de chaque messe jusqu’à la première réforme liturgique importante depuis Trente, celle de Pie XII. Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce. Notre vie ainsi, l’avenir n’a de sens qu’appelé et voulu par notre passé. Ainsi, ce « Nouvel An »… théologie ? non dialectique historique : il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, , ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Et témoignage personnel : Dieu personne ne l’a jamais vu et pourtant : le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire. Et le disciple a écrit aux siens, sur le tard de sa vie [2]: ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et ce que nos mains ont touché, c’est le Verbe… quel commencement ? il ouvre son évangile et le débute ainsi : au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. De la nécessité à l’éternité, de la supplication, du poids des échecs et des menaces à la contemplation. Alchimie du spirituel et de l’existentiel ? le spirituel prend et résume tout. Ni psychothérapie ni philosophie, mais pointe de la disponibilité intime et sens subtil du réel. Prier… Jean nous rappelle notre pouvoir : devenir enfants de Dieu, enfants du total, de l’impossible, du vrai.

[1] - 1ère lettre de Jean II 18 à 21 ; psaume XCVI ; commencement de l’évangile selon saint Jean I 1 à 18
[2] - 1ère lettre de Jean I 1 à 4

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