dimanche 11 avril 2010

il posa sur moi sa main droite, en disant : sois sans crainte - textes du jour

Dimanche 11 Avril 2010


Prière universelle : depuis notre couple et de nos fêtes intimes ou en famille, sous le signe de la douceur, de la complétude et de la conscience vive qu’elles sont miraculeuses jusqu’à ces accompagnements qui nous creusent – grâce que prodiguent les mourants aux annonces de leur départ et dans l’instant où ils entrent en nous par une contemplation, la nôtre que nous découvrons et la leur que nous ne savons pas mais qui est certaine. Départ de mon cher Hubert L. que je n’ai pas revu depuis cinquante ans et qui, par son frère me disant les mois, les semaines, les jours, l’heure, l’instant, est désormais avec moi. Celle qui nous confie – à vous tous, chers co-partageants de ce moment du matin, à livre et cœur ouverts – son frère et les siens, ce dernier inconnu mais dont les yeux ont vu comme nous et verront comme nous ne verrons qu’après lui. Nos prédécesseurs dans l’aboutissement de la vie. Il me semble que c’est toujours un succès même humain : mourant, nous sommes aimés, regardés et probablement enfin compris parce qu’embrassés et caressés d’âme en totalité, mieux qu’une synthèse, un approfondissement.[1] Avec le Christ, c’est la Résurrection qui est éclairante. Nous voyons et ressentons la mort d’autrui, qui nous est cher ou qui nous est connu – cet enfant d’à peine un an, enlevé à sa mère sous un abribus par une irresponsable gâchant trois vies pour un wisky ou un coup de vin en trop – mais celle du Christ n’a aucun sens, elle est un contresens jusqu’à la rencontre d’Emmaüs du texte, des Apôtres la bouche pleine pour tester une vie toute physique et surtout jusqu’à Thomas, dit l’incrédule, mais dont la profession est la nôtre. L’homme pose ses conditions et s’énonce : beau pari mais que le disciple croit gagner contre sa propre espérance, certitude de l’impossible, Jésus mort et bien mort, on lui a raconté au point qu’absent au calvaire, il a quand même le compte et l’emplacement des plaies – nous posons nos conditions : si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas. Dieu s’exécute… et vient tout exprès : Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. Le Christ n’a de sens, sa vie, la nôtre que par et dans sa résurrection qui est la Résurrection. La vieillesse ; même heureuse et comblée, nous situe quotidiennement par de multiples rappels à la fois en situation de saisir la totalité ou presque de notre chemin, tout notre avoir en somme, et de camper déjà, précaires et prêts, devant ce moment de notre mort : notre être enfin disponible, entier. Nos mourants nous rassurent, nous assurent, ils y sont et ils vont en vivre… que par votre foi, vous ayez la vie. Etrange fusion du subjectif : votre foi et de l’objectif : la vie. Quand je le vis, je tombai comme mort à ses pieds, mais il posa sur moi sa main droite, en disant : " Sois sans crainte, je suis le premier et le dernier, je suis le vivant, mais me voici vivant pour les siècles des siècles, et je détiens les clés de la mort. ".


[1] - Actes des Apôtres V 12 à 16 ; psaume CXVIII ; Apocalypse de Jean I 9 à 19 ; évangile selon saint Jean XX 19 à 31

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