vendredi 10 septembre 2021

tu m'apprends le chemin de la vie - textes pour ce jour

08 heures 15 + Bonne nuit pour chacun de nous, même si Edith est restée devant la télévision une bonne heure de plus. J’étais au lit vers onze heures et demi. Eveillé vers cinq heures et demi. Réveillé ma chère femme, autour de sept heures, à l’obscurité encore. Son départ preste. - Il fait très gris. Je sens que la fatigue, qu’est-ce que la fatigue sinon l’indisposition de soi-même, la faiblesse, que des contraires de la vie ? Sensation cependant d’un nouveau départ, peut-être le premier, le vrai depuis ma sortie d’hôpital, depuis presque quatorze mois. Hier et avant-hier, l’intense faiblesse. Pas bougé mercredi, et hier, en taxi le cher hôpital Chubert… test Covid, prélèvements divers pour analyse. Le privilège de vivre pas loin (vingt-cinq minutes de voiture) d’un très bon hôpital, et de vivre en France dans un pays de bonnes structures à tous égards, physiques et mentales. Il en est peu. Les drames plus encore personnels que collectifs du sous-développement (allant avec l’absence d’administration, de solidarité sociale et financière organisée, cf. Ousmane) et de la guerre civile avec l’horreur d’avoir à quitter impérativement un pays et des paysages dont on est exproprié (Afghanistan, Birmanie, tant d’autres… ce qui commence entre Egypte et Ethiopie). Plus personnels que collectifs, parce que précisément chacun doit se débrouiller et n’y arrive guère, soi et les siens… Et les dictatures, avouées (Chine, contrôle de l’internet, pensée de Xi Jingping) ou de fait (Russie, Biélorussie). Dans les années 60, nous pensions avoir triomphé des dictatures, HITLER battu à place couture et l’Union Soviétique de plus en plus abordable, Tchernobyl abattant le mur. Aujourd’hui… manque de main d’oeuvre pour la reprise, guillemets partout et érection de murs contre les Afghans, au physique, dans toute l’Asie mineure, au mental en Europe, clairement chez nous (et odieusement). Le combat est à reprendre, autant vis-à-vis de nous-mêmes que vis-à-vis de ces systèmes d’oppression simpliste. - La campagne présidentielle, commencée chez nous, n’est digne ni de notre Histoire, ni des circonstances, ni des institutions que l’homme du 18-Juin avait établi avec notre consentement explicite. - La vérité de la vie. La pandémie ne cesse manifestement pas, je le vis moi-même de jour à jour, constatant que la Covid-19 n’a pas encore laissé sa prise. Ses effets, hors médical, mais politiques (le retour des coalitions des « mal-contents », réactualisant les « gilets jaunes » mais sans l’honnêteté et la simplicité des demandes de considération initiales), psychologiques (l’évidence du nécessaire relationnement physique au travail, à l’école, aux universités) et économiques (les drames de fermeture sont occultés : les fonderies liées à l’industrie automobile, Knorr en Alsace). Les cris et les appels ne s’entendent plus. Sauf celui de la planète multipliant les hurlements de catastrophes : déluges, fontes de glace, tempêtes, crûes. C’est maintenant et pas en 2050. BELMONDO, tout simplement, la joie de vivre, d’être présent. Positivité, me dit une patiente en salle d’attente de notre médecin. Le documentaire sur lui, réalisé par son fils en 2015 et appelant au témoignage et à la rencontre tout ce que le cinéma a compté, et ces deux traits : refuser un César parce que la statuette n’est pas de son père, ne jamais tourner en Juillet-Août pour préserver les vacances familiales…. Il y a des antidotes aux engrenages de mort sanitaire, climatique, terroriste et aux banalités de la « scène » politique, répétitives et ennuyeuses : il y a - nous, et parmi nous. Ces images récemment diffusées : la réparation du télescope Hubble par une dernière mission, le suspense de la vis qui ne « vient » pas … l’assistance haletante à Cap Kennedy…. l’arrivée du monde, à Beauvoir, de deux bébés pandas, assistance allemande pour l’insémination ans le doute de l‘efficacité d’une bien courte étreinte naturelle, et assistance chinoise pour l’accouchement-même… aussi haletante mais tenue à distance et séparée par des vitres de la jeune parturiente, l’assistance. La joie de chacune de ces assemblées, pourtant impuissante, hors circuit : le succès…. Notre hymne européen, la Neuvième « exécutée » de nuit devant le Belvédère  Vienne, sous la direction d’une helléno-américaine : Karina KANELAKIS.

Lectio divina … ce fort triduum de la semaine dernière, vécu en diocèse, en paroisse pour entourer cinq jeunes gens ordonnés diacres « en vue du sacerdoce » dimanche dernier : entourer ceux qui nous ont entraînés par une ferveur rayonnante, physiquement sensible. Les sourires, le fait d’être ensemble à ces différentes liturgies, s’y voir, s’y rencontrer, arriver, se donner congé… et le silence de tout à l’Elévation. Que Dieu achève en vous ce qu’Il a commencé … Promettez-vous de chaque jour lire et prier les Heures… Promettez-vous de rester en communion avec moi, puis avec mes successeurs… Itinéraires assez banaux, relatés par écrit de façon très certainement inférieure au vécu, mais au moins pudique et présente, présentant des hommes et des visages particulièrement droits, lumineux, simples, attractifs… Tu m’apprends le chemin de la vie1. Les épîtres de Paul, surtout, leçons de comportement pastoral. L’affectivité dont le clergé a si peur : Timothée, mon véritable enfant dans la foi… l’affirmation décisive : agi par ignorance, n’ayant pas encore la foi. Le contraire, l’antagoniste de l’ignorance ne sont pas la connaissance, mais la foi. Toujours ce retour au chapitre II de la Genèse. Il m’a estimé digne de confiance… mais par un retournement complet que Dieu fait opérer à Son élu, Son aimé : il m’a été fait miséricorde. Notre amélioration, notre adéquation à tout et tous : le fait de Dieu. Une fois bien formé, chacun sera comme son maître. Le critère de l’humilité, la vérité motrice de l’humilité : notre cher Claude B. moine de Sainte-Anne-de-Kergonan, notre diacre chez nous, en vocation plutôt tardive après des années de B.T.P. m’ayant apporté la communion tant que je ne pouvais sortir de chez nous - Non ! Aucune des parties en cours n’est perdue. - Oui, je promets. Si nette et cinq fois entendue pour chaque réponse à l’évêque, triste, pâle, convenable de pensée et de science mais au rayonnement, à l’affectivité, tellement retenus.

12 heures 19 + Tandis que je remplis le questionnaire post-Covid, adressé également aux « proches » du patient, et qu’il eut mieux valu recevoir dès la sortie de l’hôpital, pour moi, il y a donc quinze mois, et que lisant les réponses de ma femme et de notre fille, j’apprends un peu plus ce qu’elles vécurent tandis qu’il était possible que je les quitte… messagerie. Notre belle-sœur, la femme de « mon » adorable Vincent, nous a quittés ce matin : merde, je pleure, sa voix en moi intense, l’insistance aussitôt de ma mémoire sur ce qu’elle nous donnait malgré tant de handicaps à beaucoup de points de vue. L’humour, la disponibilité, la relativisation. Je fais circuler dans ma fratrie, puis relis, la réflexion que j’avais écrite il y a juste trois ans pour la fille adoptive de JL qui « séchait » pour son mémoire de diplôme en théologie. Il saute aux yeux que je n’écris que de mon point de vue : témoignage de foi et de certitude, certes. Mais l’autre, les autres, celles et ceux que nous aimons, aimons, aimions, aimerons, les simples rencontres. Pas un peuple, si peu conscient de l’être sur ce versant-ci de nos vies, encore moins une déambulation de fantômes anonymes, ma foi, la foi partagée en la résurrection des corps, de la chair, et en la vie éternelle, résurrection des corps pour la vie éternelle, la vie éternelle parce que résurrection de la chair, me fait regarder l’autre, l’aimé, tout autrement que selon l’apparence ou l’évocation mentale. Nous sommes bien plus que nous sommes. - Bercer cette femme, cet ancien enfant, presque toujours une enfant mais se sachant adulte, mère de famille existante et avec une relation conjugale que je ne sais pas, assurément plus que forte, cette future ressuscitée, la bercer selon l’amour de mon cher frère pour elle, de leurs enfants pour elle, sa voix, cette gaieté alors que… le sens du présent. Elle nous donnait la vérité de l’éternité.

1- 1ère lettre de Paul à Timothée I 1 à 14 passim ; psaume XVI ; évangile selon saint Luc VI 39 à 42


 

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