samedi 11 septembre 2021

ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du coeur - textes pour ce jour

 Samedi 11 Septembre 2021


18 heures 29 + L’assourdissement médiatique : « le » 11-Septembre, et des images toutes si parlantes de la catastrophe-même, des comportements, sobriété de BUSH junior, ce qui n’est plus la qualité première de nos propres dirigeants. L’exécution de BEN LADEN qui avait donc refusé la main de la fille du Mollah Omar. Revanche posthume de celui-c, s’improvisant naguère commandeur des croyants pour un Emirat islamique : le gouvernement des talibans est le sien, son fils à la Défense, et le Premier ministre, son second de l’époque. Même mouvement chez nous, l’ouverture du procès des attentats du 13 Novembre 2015, notamment le massacre perpétré au Bataclan. Enquêtes et reportages. Rien de prévu ni de conjecturé pour ces deux attaques, dans deux systèmes de renseignements et de défense, probablement assez différents l’un de l’autre.

La strangulation des populations par les totalitarismes : les mises en place chinoise et russe pour influence les opinions aux Etats-Unis, en Europe, le traitement de la population chinoise par son régime, les jeux internet, les variétés à la télévision où sont proscrites toutes vedettes masculines efféminées. En Afghanistan, la justice précédente supposée corrompue, les talibans instruisent eux-mêmes les procès. Tout cela appelle évidemment une réaction. Pas nécessaire qu’elle soit organisée, elle est et sera simplement humaine : les manifestations de femmes à Kaboul, Hong-Kong reste irréductible, si serrée soit la vis.

La mort de notre belle-sœur. La mort d’un proche nous dit notre propre mort. Je vis comme une certitude les promesses du Christ : résurrection de la chair et vie éternelle. La respiration humaine (animale et végétale aussi) est affective, également. Un appel téléphonique spontané d’une de mes nièces à l’instant, un soin indicible en moi. L’appel si intense de notre cher Pierre I. comme sil se sentait aspiré par la boue ou les sables mouvants de la vieillesse : aller jusqu’à lui, dans nouvelle organisation, résidence ad hoc, etc. mais pas loin de l’un de ses fils et de siens. Les deux mots de gratitude de ce prêtre indestructible : physique et foi, à la réception de mon courriel-partage. - Trilles, couleurs vraies, sans nuances qui annoncent le prochain crépuscule. Une certaine amputation, mineure et qu’à mon étonnement, je supporte bien : perte ou égarement de mon petit appareil-photo., depuis mardi.

Le samedi devient une structure de la vie politique : les contestataires, les mécontents, les thèmes ne sont pas les miens au contraire (se faire vacciner est acte de civisme et de conscience sociale, selon moi) mais comme la profession politique s’est effacée, que les partis sont des noms et plus des organisations, des accueils pour le débat et pour la contagion, ils attestent qu’il y a encore dans notre pays des refus. Observation du Monde, dans une de ses récentes « une », disparition des partis et des clivages droite/gauche, mais apparition à présent saisissante de clivages irréductibles tant qu’il n’y a qu’eux, faute de grand dessein national (l’un des deux livres-maître des années 1958-1960, accompagnant le « retour du général de GAULLE « aux affaires », Louis VALLON, l’autre étant de Alfred SAUVY, la montée des jeunes). Ces clivages, des réactions nous sont donnés par les circonstances : l’immigration, après la vague syrienne, celle des Afghans, la pandémie. Nous sommes archi-grégaires, et nous nous témoignons à nous-mêmes notre enfermement. Nous tournons en rond. L’actuel président y est pour beaucoup : toujours des recettes, une nouvelle conférence citoyenne sur… les retraites ? Mais le déni de nos institutions. Cette question des retraites, habitant chacun des détenteurs du « pouvoir » depuis 1997 (Lionel JOSPIN et le rapport MONTALEMBERT), pour quoi ne pas l’exposer en termes de chiffres, d’enjeux démographiques et budgétaires. Est-elle ou non nécessaire ? Il n’y a d’ailleurs depuis des décennies plus aucun tableau de notre situation : le budget, ses composantes et ses ressources … notre évolution démographique, il y a dix-quinze ans, nous étions promis à dépasser la Grande-Bretagne et l’Allemagne… et surtout le bilan de nos désindustrialisations, nos balances commerciale et de paiements. Une connaissance de nous-mêmes. Le B-A-BA de l’année préparatoire du Sciences-Po.d’autrefois. Off, avant-hier soir, ROSANVALLON, dont je ne connaissais pas le parcours, enfant de 1968 (et non plus de 1958, comme je le suis encore), cherchait à expliciter la démocratie pour aujourd’hui, et disait avec vérité et simplicité : traiter les questions qui concernent tout un chacun, ce qui éprouve nous tous, ou beaucoup, ce qui fait épreuve. La démocratie de l’épreuve, avec le risque de conceptualiser la résistance au vaccin et à l’immigration : un esprit de supériorité face au vaccin et à la médecine, un esprit de peur face aux immigrations. Dans les deux cas, un pouvoir politique qui ne sait pas faire regarder et souhaiter plus loin le peuple que nous sommes et que nous devenons. - Réponse, selon moi : donné par de GAULLE, la participation. Participer aux décisions. Tout le contraire de la pédagogie, le bourrage de crâne de la « drôle de guerre ».

Je rouvre ce que j’avais réfléchi et écrit il y a vingt ans et que je n’ai pu diffuser que par télécopie et même sous (coûteuses) enveloppes. Même absence de moyens, avant l’internet, pour combattre l’été précédent le projet de quinquennat, qui ne changerait absolument rien au fonctionnement de nos institutions et de notre Vème République. J’y vis – cet attentat terroriste détruisant des symboles d’une Amérique plus très aimée mais de forte image de puissance – une critique de notre société. Nos commémorations en ce moment, la répétition des faits et de l’énormité statistique et psychologique de la shoah ne nous introduisent toujours pas à l’analyse du présent, à nous projeter vers des suites voulues et non subies. Les Palestiniens plus que jamais livrés à l’occupation israélienne, le défi des dictatures chinoise et russe qui se vantent d’elles-mêmes ne nous incitent pas à devenir exemplaire en Etat de droit et en démocratie… tandis que nous sommes sous pression. Car pandémie et changement climatique sont notre ambiance quotidienne, en collectivité et pour chacun de nous. Et pour moi, ce que je ne sais qualifier : combat ? résistance ? soumission ? consentement à l’impuissance et à la réduction de moi-même ? cette faiblesse totalisante, me ramenant avec une force singulière qui n’est pas mienne, au lit… ces jours-ci… ou une partie d’aujourd’hui : nausée et vertiges, mais je tiens à faire ce que j’ai à faire, les allers et retours de notre fille à Vannes, son école, et donc nos échanges. En 2009, le suicide d’une élève se jetant de la tour surplombant le nouveau bâtiment, hérissée d’antennes. Marguerite encore loin d’entrer à Saint-François-Xavier, mais mémoire collective qu’elle vient incidemment de m’apprendre. Harcèlement, circulation de photos, etc. La tour interdite, une très belle plaque avec plus qu’un nom et une date, me dit-elle. Edth de son côté, m’expose dans ses deux lycées pour les entrées en Seconde, la semaine d’intégration : pique-nique professeur-élèves, classe par classe, offert par le lycée. Questionnaire très copieux, servi en dialogue enseignants-élèves et révélant des situations familiales, inimaginables même par le romancier le plus audacieux. Jésus et les foules, Jésus et nous. L’Église catholique romaine, la seule organisation religieuse et morale assez répandue encore et tellement organisée : sa responsabilité pour l changement du monde par l’apaisement des racismes, des peurs et des féroces inégalités dans les destinées collectives, peuple par peuple, en ce moment, aujourd’hui, avant demain. Projet de lettre au Pape. Perspective de son questionnement des fidèles, puis d’un synode des évêques.

Le corps, les apparences, l’histoire physique de ma joyeuse, fine, si présente belle-sœur. L’homme de silence et d’action qu’est mon frère. La grâce – d’être entouré à l’instant de sa mort ? je ne le sais – mais d’entourer un être très cher à cet instant, que Dieu veut seul : selon notre physiologie. Les derniers instants du cher et saint Frère Claude, moine de Kergonan… ceux de mon admirable belle-mère, Edith et moi agenouillés autour d’elle, chacun lui tenant une main, et notre accompagnement mutuel dans cet accompagnement ensemble de sa Maman. La grâce. Qui est miséricorde, on ne s’en rend pas compte pendant… Marie-Claude fut la première de nous à contempler Maman, la mienne, la nôtre, morte. Relais de toute la fratrie à son lit de mort. C’était son tour. Celle qui a vu la première la mort de notre mère, vient de la rejoindre. Une étrange, si douce et si forte mémoire, se fait maintenant.

Lectio divina : le Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs… en moi le premier (mais en nous tous... chacun…), le Christ Jésus montre toute sa patience. 1 Les deux paraboles, l’arbre et son fruit, l’épreuve par le fruit. La maison bâtie sur le roc, et celle bâtie sur le sable : l’épreuve des circonstances. Du levant au cochant du soleil, loué soit le nom du Seigneur ! … De la poussière il relève le faible, il retire le pauvre de la cendre. Jésus, notre enseignant, si fin, si précis, si clair pour peu que nous Le regardions, bien plus encore que de L'entendre : ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du coeur. Nous sommes notre propre fruit. Bon, nourrissant pour qui nous aimons, désagréable, amer, dur et pas mûr ?

1- 1ère lettre de saint Paul à Timothée I 15 à 17 ; psaume CXIII ; évangile selon saint Luc VI 43 à 49

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