quand ils gémissaient sous la violence de leurs oppresseurs - textes pour ce jour

 soir du lundi 16 Août 2021

18 heures 39 + Plus tard, je dirai l’enjeu, les défis de cette heure dont je souhaite – comme tant d’autres avant elle – qu’elle rompe avec beaucoup de pentes et d’inertie.

La chute de Kandahar, le vendredi 13, puis hier soir l’entrée des talibans dans Kaboul et le « bouquet » des réactions. Une présidente de l’Université américaine d’Afghanistan : les talibans font tout pour qu’il n’y ait pas de pillage. Fuite du président en place : éviter un bain de sang, après qu’il ait tenté samedi un gouvernement de coalition avec les talibans. Les Etats-Unis renforcent leur présence militaire à Kaboul, pour « tenir » l’aéroport et évacuer leurs ressortissants, peut-être quatre mille, un record pour une ambassade. La France évacue de Kaboul sur sa base aux Emirats arabes unis. L’ambassadeur de Russie doit conférer avec les talibans : aucun nom n‘est donné comme chef de guerre et tête d’un gouvernement de ceux-ci. Moscou : reconnaître ou pas le régime qui s’établit. La Chine : vœux de relations amicales avec les talibans. Union européenne : les ministres des Affaires Etrangères en visio-conférence demain. Etc… 1973, les Sud-Vietnamiens compromis avec les Américains espéraient leur évacuation depuis les toits de l’ambassade à Saïgon par hélicoptères, l’ambassadeur de France fit ouvrir les portes au Viet-Cong. Paris avait cru à la persistance de deux Viet-Nam. L’attaché commercial fut le seul à faire enfoncer la porte de ses bureaux. Vingt ans de présence militaire internationale, dont celle de la France n’ont rien converti, rien empêché. Irak et l’invasion de 2003 sous le prétexte que Sadam HUSSEIN détenait des « armes de destruction massive » : il n’en était rien, les patrons de l’Agence internationale de l’énergie atomique l’avaient certifié. Résultat : toute la région en ruine, les chrétiens d’Orient déracinés. Des modèles de démocratie à l’occidentale en complet échec à Bagdad comme à Kaboul, ou en pantomime dans presque toute l’Afrique subsaharienne. Oubliée, surtout chez nous, que la démocratie n’est ni l’élection ni l’existence d’une assemblée nationale, mais la participation de tous aux décisions. Pas l’alternance au pouvoir. Prêche du général de GAULLE, leurre actuel de la démocratie chez nous. – Résistance : les familles incarnant un esprit national et populaire, une culture politique alternative aussi bien à nos mœurs démocratiques en Europe et en Amérique, qu’aux dictatures idéologiques ou personnelles Chine, Russie, Biélorussie ou Nicaragua pour rester à jour. Les BARZANI pour les Kurdes, et le fils du commandant MASSOUD cet après-midi. MASSOUD qui fut reçu à Strasbourg au Parlement européen (que présidait Nicole FONTAINE, l'épouse trépidante mais souvent juste d'un de mes camarades de promotion à l'E.N.A.), mais pas à Paris, ni Matignon, ni l'Elysée, ni le Quai d'Orsay... Ce doit être la nôtre en ayant une pratique plus sincère, un Etat de droit vraiment rigoureux (les romans interdits lors de nos rentrées littéraires, ces jours-ci Pascal HERLEM, mais dont j’avais jamais entendu parler, ni a fortiori lu une page, ou les mises aux enfers rétrospectives, cf. Gabriel MATZNEFF). Des prévisions : que ferons-nous si la Chine envahi Taïwan, ce n’est pas un Etat que nous reconnaissions, il n‘y a qu’une Chine ? Ce devrait advenir dès la clôture des JO d’hiver en Chine. Xi Jinping ne peut pas perdre la face en se faisant boycotter. Que faisons-nous pour Hong-Kong ? La pétition de Valéry GISCARD d’ESTAING. à l’instant de sa prise de fonctions (27 Mai 1974), « je dis bien tous les peuples », et pas seulement en relations internationales, et la réponse d’Emmanuel MACRON à BOURDIN en fin de sa campagne pour le premier tour de 2017 : que faire avec les dictatures ? comment être avec elles ? Et de répondre : aider les démocrates, les faire connaître, les soutenir…

Israël, au mieux avec les Emirats arabes unis, bombarde Jérusalem-Est pour qu’en soient vraiment exclus les Palestiniens. Le droit international ? les droits de l’homme ?Beyrouth et Haïti (plus de 5.000 blessés et 1.400 morts), les catastrophes naturelles ou pas tout à fait : évidente absence d’État et d’institutions gouvernementales fiables. Depuis la destruction du système hitlérien et du militarisme japonais, bien des progrès et bien des échecs : bilan vrai pour les populations de la « décolonisation » qu’EM n’aide pas à faire en traitant de responsabilités françaises dans le génocide tutsi, en avançant une repentance de la métropole en Polynésie pour essais nucléaires irrespectueux des populations, idem pour nos essais au Sahara après qu’en campagne électorale (aussi) il ait dénoncé à Alger un génocide français outre-Méditerrannée.

Immenses chantiers pour que l’inné humain : la liberté, l’égalité, la fraternité soient assurés, partout. Et ceux que nous nommons depuis le « sommet » de Rio en 1992 : le climat, sont-ils vraiment traités ? Pas des objectifs en pourcentage, mais des mesures radiales, telles que la fin des déplacements et transports automobiles ?

L’Afghanistan nous tend un miroir. Et puis, propre de tous les pays à l’ouest de l’Indus ou à peu près : la religion, la foi intime, la conviction pour une culture de la tolérance et de la compréhension mutuelles, ou élément décisifs de dictatures encore plus irrépressibles et sanglantes que les idéologies du XXème siècle ou les exercices trop personnels du pouvoir.

Lectio divina ¹: la rupture collective d’une relation à Dieu. Les fils d’Israël firent ce qui est mal aux yeux du Seigneur, et ils servirent les Baals. Contexte et circonstances, faire comme les autres peuples (en territoire commun, la Terre Promise a ses habitants quand les Hébreux y arrivent enfin). Mais surtout oublier ce qu’a fait Dieu, déjà, qui les avait fait sortir du pays d’Egypte. L’essai d’un nouveau mode de gouvernement après Moïse et Josué, les Juges, et la commisération divine : le Seigneur était avec le juge, et il les sauvait de la main de leurs ennemis aussi longtemps que le juge était en vie, car le Seigneur se laissait émouvoir quand ils gémissaient sous la violence de leurs oppresseurs. Le dialogue de Jésus avec un anonyme, qui n’est ps de bonne volonté, ni de foi, mais de volonté d’avoir : que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? … Le Christ lui propose la perfection par le dépouillement, et plus précisément : viens, suis-moi. L’anonyme, fort riche, se trouve face à un choix… au choix.

1- livre des Juges II 11 à 19 ; psaume CVI ; évangile selon saint Matthieu XIX 16 à 22