vendredi 13 septembre 2019

de Toi dépend mon sort - textes pour ce jour

Vendredi 13 Septembre 2019


06 heures 36 + Epuisé, écoeuré… mais je retrouve le chemin. Les textes du jour à mon lever et à l’ouverture de ce clavier. Dix semaines de travail, de dépense de moi-même et d’acharnement avec des moments de bonheur et de lumière, ce presbytère qui ne m’était rien et qui m’a totalement occupé, en ouvrir les volets chaque matin, très tôt au début de l’exercice, puis plus rituellement, et hier soir, le dénouement… le visage d’une Eglise qui n’est plus l’Église, et qui est – comme me le téléphonait il y a quinze jours ou trois semaines, PLB sans se rendre compte qu’il avouait la monstruosité – une organisation, croyant affirmer l’essentiel. J’avais répondu : ce n’est pas un régiment, et la seconde conversation avait été plus amène : j’en avais même été attendri. Le truc a resservi hier soir et tant d’autres, que je raconterai. Ces jours-ci, deux lettres conclusives, l’une au pape et que je porte depuis deux ou trois ans (et pour laquelle je vais appeler au partage et à la réflexion, le cher PB qui l’attend), et l’autre à EM… Et désormais les urgences, nécessaires à traiter pour notre bien commun familial, puis le travail d’écriture et le soin de notre propriété. Des chantiers, certes, des devoirs mais m’ouvrir à l’air simple de la grâce et de chaque jour. Recevoir ainsi un repos.

La grâce de Notre Seigneur a été encore plus abondante, avec la foi, et avec l’amour qui est dans le Christ Jésus 1 . Ce que depuis plusieurs mois, j’ai commencé de recevoir : conscience d’une « voix » intérieure me guidant et à laquelle il est bon de me soumettre, le mot n’est pas juste, qu’il est bon de suivre que je n’avais jamais fait auparavant, des erreurs, peut-être lourdes que j’ai ainsi commises et toujours à mon détriment. J’ai été mon mauvais serviteur, mais maintenant j’ai identifié « ce » qui est peut-être mon « ange gardien »… ma chère femme l’est aussi, dans ses colères et mes répliques, tant elle me voit épuisé et d’une certaine façon piétiné. Qu’elle se rassure, même battu, je ne suis pas humilié intérieurement et – selon l’exemple de toute la vie de ma précise et admirable mère – ma dignité, celle de tout être vivant, reste. Garder sa dignité, c’est faire œuvre d’humanité et d’universalité : le bien commun, la lumière du vivant, nous en avons chacun la garde, le dépôt et aussi le devoir de la promouvoir et de la mettre au service du tout de la Création. Vraie… Seconde grâce plus, immédiate et circonstancielle : ces dix semaines commencées dans la certitude et la flamme du combat, des compagnes et compagnons, et avec un objet devenu vivant et familier, ont abouti à une fatigue qui n’a jamais été détresse, ont été une expérience, après plusieurs autres dans ma vie, de l’impuissance absolue, mais surtout me font arriver à ce surplomb magnifique de tout un paysage, ma vie entière : ce qui était devenu un carcan est en réalité une chrysalide, et j’en sors, grâce à Dieu, grâce au paroxysme d’hier soir. Tu m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! A ta droite éternité de délices. Intense mémento des vivants et des morts, celles et ceux que j’ai rencontrés, que j’ai aimés, et qui sont passés sur l’autre versant, celles et ceux qui m’ont é proches, familiers, délicats ou parfois hostiles qui ont marché avec moi, ces dix semaines, les emmener, comme peut-être à cette heure ils m’emmènent, dans cette prière, dans cet indice du bonheur et de l’amour. Le jugement sur autrui est en soi une erreur, bien sûr commencer par soi-même, mais juger est surtout manquer de connaître : enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’oeil de ton frère. La parabole est précédée d’un des leit-motiv de Paul VI, la conscience bien formée. Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître. Conscience et intelligence libérées, disponible pour tout, analyse et action, prière surtout, alors je peux vivre, respirer, porter même mais sans asphyxie, ni pleur, ni devenir insupportable à qui m’aime ou qui aurait confiance en moi. J’ai dit au Seigneur : Tu es mon Dieu! Seigneur, mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort.
 
07 heures 20 + Maintenant les oiseaux et il fait soudain clair. Le lever de ce jour a été médiocre, naturel, simple, pas admirable : leçon. Soixante-seize pour apprendre à vivre, à être heureux, à prendre/recevoir la main de qui m’aime ou, plus lointaine mais soudainement présente, à saisir car elle a besoin. Emilie, à qui peut-être j’offre un supplément de vie, au moment où elle est arrivée. La joie si précise que me donnent petites-nièces ou petits-neveux en entamant le dialogue avec moi, par-delà ma fratrie. Et Marguerite, hier, à la grand-messe de rentrée à Saint-François-Xavier, venant me rejoindre pour que la liturgie et la prière soient notre côte-à-côte. - Tôt hier soir, la pleine lune.
07 heures 50 + Cette intuition de ma nouvelle conscience, à suivre pour le plus petit, le moindre des mouvements ou attraits : la balance intérieure, l’avertissement. Même la nuit, mon coeur m’avertit. Je garde le Seigneur devant moi sans relâche.

1- 1ère lettre de Paul à Timothée I 1 à 14 ; psaume XVI ; évangile selon saint Luc VI 39 à 42

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