samedi 21 septembre 2019

je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs - textes pour ce jour

samedi 21 septembre 2019

09 heures 03 + Hier donc, dernières heures d’un été qui a failli m’abattre, je n’ai réagi – épuisé – que par inertie. Je reprends… sans m’attarder à ce qui me venait à mon éveil, toujours trop précoce et me faisant perdre deux heures de sommeil, presque chaque nuit, car je ne parviens pas à m’endormir, dans un contexte mental sinon biologique où j’ai la sensation – au-delà de toute angoisse – que le temps m’échappe et je ne peux plus même m’y situer. Je rêvais dans une obscurité profonde que j’errais et arrivais devant une construction, ne paraissant pas une maison mais où squattaient d’espace en espace quantité de gens (jeunes) et m’accueillant bien quoique je les réveillais, réfugiés ? d’où ? et de quoi ? Auparavant, il m’avait semblé que posant contre un mur mon vélo (en fait, je n’en ai pas et Marguerite débute à peine, à peu près à l’âge que j’avais quand je m’y suis mis, entraînement ensuite avec mon cher aîné, la bicyclette que nous lui avons offerte, il y a trois ans, est trop petite, la vendre comme sa paire de skis), je poussais quelqu’un passant, lui aussi à vélo, mais celui-ci ne m’en voulut pas.

Une fois encore, ce matin, j’ai failli mourir psychiquement : le poids de ce que je souhaite faire (créer), y compris la tenue régulière, quotidienne de ce journal, diffusé aussitôt pour ce qu’il a de partageable, c’est-à-dire d’utile ou d’accompagnant pour cet autrui qui m’habite. Poids de nos contraintes et pauvretés financières. Poids de tant de projets d’écriture : nécessaires et que je suis seul à pouvoir donner, mais en ai-je encore la force et le temps ? (biographie de mes chers COUVE de MURVILLE et Moktar Ould DADDAH, compte-rendu de ma mission au Kazakhstan, psychologie de la foi qui m’est maintenue de naissance, sans compter les compilations dont je suis « gros » et que personne, « après moi », n’entreprendra : Mauritanie, les journaux de mes rencontres, de mes pays d’affectation… et autres récits notés en même temps que vécus). Relation avec mes deux fratries : la mienne, devenue détestable et sans contact, sans fond à deux ou trois exceptions près, alors que nos enfances et adolescences promettaient le contraire et une merveilleuse orchestration de nos vies… la fratrie bien moins nombreuse, celle de ma chère femme polluée par la succession de ses parents et plus que pesante et douloureuse par incompatibilité psycho-somatique avec le plus jeune de ses frères que « cela ne dérange pas » de venir chez nous trois fois trois semaines par an : poids à vivre chaque fois plus douloureux et appréhension du séjour suivant.
Et puis, la ressource autant que le besoin et le devoir : ma femme chérie, souffle et visage vers les miens tandis que j’appelais un rabiot de sommeil ce matin, notre fille. Hier, à la manifestation pourtant statique devant l’Hôtel-de-Ville (de Vannes) et peu achalandée. Brièvement, j’ai donné quelques mots : vous êtes le futur mais soyez le salut, car ni les politiques, ni les entreprises, ni les générations vous précédant don la mienne ne le sont, ne l’ont été… 1974, Jean-Marie LE PEN inaugure les candidatures qu’on ne sait plus étiqueter mais qui sont le fond le moins productif et le moins ressemblant de nous, les Français et la France, en même temps que l’admirable René DUMONT, l’écologie et appliquée concrètement à un continent et à des politiques, m’en tenant là, et bien plus brièvement. DUMONT : l’Afrique, LE PEN, l’Algérie française transsformée en haine, alors que le 13-Mai… deux candidatures annonciatrices des clivages de demain, seuls à persister depuis quarante-cinq ans, tandis que VGE et FM inauguraient une forme de notre démocratie (l’alternance au pouvoir) qui a été passagère. 2017 a montré qu’elle avait son temps qu’elle avait fait son temps, mais n’a pas eu de substitut, au contraire ! 36 % des Français doutent aujourd’hui que la démocratie soit un bon mode de gouvernement et de vie en société. Evidemment, puisque ce que nous vivons – une dictature de fait à l’échelle nationale – capte indûment cette qualification. Et c’est parce que l’ambiance n’est plus démocratique que nous avons perdu et nos structures (notre désindustrialisation, la très mauvaise qualité de nos dirigeants en toutes matières) et ntre imagination. Donc manque d’Europe et sensation très forte : 73 % des sondés pour la Fondation Jean Jaurès estiment que notre pays est en déclin(Quotidien hier soir, donnant aussi la caricature de Ségolène ROYAL mise dans l’évidence de ses mensonges, de son absentérisme aux réunions du Conseil de l’Arctique... et de la dame GOURAUD, ministre des Solidarités territoriales, tordante d’inconfort dans l’expression pour les médias). Issue : rétablir la Cinquième République, proposition de loi immédiate si jamais...
Evidemment, j’en suis resté à ce cri et à ce constat. Hasard ? Marguerite m'a juste succédé. Séries de réflexions de beaucoup, j’ai du m’en aller avant la dispersion, sur les gestes, moyens et habitudes d’une conduite d’égards pour le climat et l’environnement. Je vais l’encourager à contribuer à l’organisation locale du mouvent initié par Greta THUNBERG : réseau social, correspondant dans chaque lycée, annonces de presse, convocation des radios, remise de papiers aux autorités et aux entreprises, etc. Marguerite, battue lundi à l’élection des délégués de classe, la gagnante avait su proposer un repas de classe, hors l’Ecole, est sélectionnée hier matin pour le séjour à Portland aux « petites vacances » de Mardi-Gras. Et elle était particulièrement réceptive à ce que répondait Fanny ARDANT à notre animateur. De plus en plus, l’autre partenaire de ma vie, d’humeur lus régulière, de grande finesse, sans doute parce qu’elle n’est pas enserrée de contraintes et de souci comme sa mère, ma très chère femme. Le livre qui inaugurera, s’il plaît à Dieu, mon commencement das l’édition, et mon retour à de l’activité : leur fils, relation à mes parents,mais aussi ma frarie, et surtout relation à travers le legs, l’exemple, et la qualité de mes parents, avec notre fille et ma chère femme.

Prier d’action de grâces, et je viens d’évoquer pour les dossiers que je transfère sur notre presbytère à Surzur, le discours du pape François aux jeunes évêques, il y a huit jours : vrai et bienfaisant 1. Tout notre combat de cet été pour la préservation de ce presbytère, datant en premières et quelques vieilles pierres de Jeanne d’Arc, a tourné à l’exigence de conseils entourant l’évêque et le desservant. Et cette ouverture aux ouailles est persévéramment refusée ici, inconscience totale de ce que produit – précisément en collège et en confiance mutuelle – l’Esprit Saint. La démocratie continue d’être mal perçue en Eglise. Contrairement au pape François, définissant il y a six ans, pour les revues jésuites, l’infaillibilité pontificale comme le recueil et l’expression de la volonté universelle vécue des chrétiens. – Prier, mes aimées sommeillant encore, notre cher, cher pays dont l’abattement faute de berger, d’une confiante animation (rien à voir avec le « besoin d’autorité » et de chef, qu’aurait phrasé cette semaine, je ne sais dans quel journal, peut-être étranger : l’oppressant EM), et l’Europe ayant perdu tout élan, faute de France:c’est ce qui m’accable et dont je ne discerne pas encore le remède.

09 heures 55 + Edith en promenade canine. Il faut (la précieuse Eline D. : ne dites pas il faut, mais j’ai besoin de…) que j’en reprenne l’habitude, que j’aille également à la mer, Bétahon et son océan, l’été fini, la plage peut être déserte. Besoin aussi de ces moments – grands – d’écoute de musique classique, projet depuis des années d’installer l’ensemble de mon « tourne-disque » et de mes CDs dans la « grande chambre », écouter en écoutant simplement. Peut-être y introduire notre fille, quoique si tardivement alors que mon cher aîné m’avait initié, en ma très petite enfance, au goût de cette écoute, la porte de sa chambre entr’ouverte, ses microsillons, il travaillait (l’internat de médecine) en musique, ce dont je suis incapable… Oui, prier, équilibre et salut d’instant en instant quand on est en train de chuter, interminablement : la prière, qui n’est pas un exercice, mais rejoindre Qui nous attend et nous accueille.

10 heures 35 + Mauvaise humeur constante de ma chère femme. Retour de promenade. Habitude à contracter, à mon lever et au lever du jour, promenade des deux Lupa et Fonzy, pour qu’elle n’ait plus – elle – que le service Lupa et Sam. La rejoindre, la soutenir selon ce qu’elle demande, sans questions ni propos de ma part. Nos comptes, la liaison avec nos comptes : impossible, si peu de débit et me voici en prenant avec mon we transfer que je ne peux plus arrêter.

10 heures 41 + Que j’arrête… mais trop tard. Elle n’en a plus envie, et depuis des années, sa détestation que je sois à ce clavier, donc à l’inutile et à autre chose que que nous… tant de mal-être superficiellement signifié en haine de moi : comment peut-elle vivre. Mais son sourire, quand il est survient, est d’une beauté et d’un rayonnement que je n’ai jamais vu à personne d’autre. Celui de ma mère, qui m’était dédié, était l’absolu de la tendresse. Promenade donc avec Sam, précédés tous deux par Lupa.

Hier, en groupe de parole dont je ne discerne plus s’il m’est précieux parce qu’il est devenu notre personne collective, commune et aimante ou parce que chacune de nos réunions me répond, me ramasse, me reprend avec précision et adéquation. Les cartes dixit : laquelle dit votre fatigue ? et laquelle votre repos, votre remède ? Je choisis les masques, leur nombre, leur surplus : ma fatigue, et le chat en train de peindre avec ardeur. Je crus hier à un retour à ma vocation possible, éventuelle (Mr. CLARKE, notre professeur à « Franklin »), à mes dix-quinze ans, la peinture, dont m’écarta l’écriture. Ce matin, je vois tout simplement : la vocation. Et nos textes pour ce jour en disent une : la plus simplement articulée par le Christ et consentie aussi simplement par mention. Décisif en toute vie individuelle, en toute vie nationale : l’appel. Evidemment, DG exemplaire. A quoi nous appelle EM ? à nous analyser ? à nous efforcer ? À obéir à tant de « pédagogies » dont aucune n’est placée en perspective, c’est—dire en anticipation précise de son succès, à condition de nous… 2

12 heures 40 + Nous partons à l’école de voile. Agrément d’être en avance. Edith, d’en-haut, devant la télévision : çà p… à Paris. Le 42ème…

18 heures 46 + C’est pas grave, c’est toi. Marguerite me répond, elle m’a demandé pourquoi, sur notre route de retour de la pointe d Bill, je restais silencieux, et je lui avais dit que je réalise souvent à présent qu’à dire ce qu’il me passe par la tête et à mesure, l’interromps l’autre, qui j’aime, elle, dans son propre chemin de pensée, de rêve et de silence. Et que je dois ne plus le faire. C’est pas grave, c’est toi. Je n’ai pu que lui dire mon bonheur qu’elle soit.– Je me suis laissé aller : sieste dans la voiture, à ma place de stationnement familière, devant l’alignement des troncs d’énormes pins. Deux grandes heures, puis quelques minutes à regarder la mer grise comme le ciel, les évolutions des voiles de retour. Puis, placé à l’orée de la route et de la descente vers la base, j’ai attendu , lunettes de soleil, sans rien faire ni lire. Les passants, souvent les mines renfrognées ou inquiètes. Les bicyclettes, pas de solitaires, les allées et ressorties, les mains tendues, écartées pour les égoutter devant les toilettes publiques, le bonheur d’un garçonnet hissé sur le poteau argenté métallique barrant la descente : regarde, Maman, comme je danse. Un petit chien hirsute, calme et charmant, ainsi de suite, une bonne heure. Commencé de composer les premiers paragraphes de leur fils. Je serai heureux quand j’y serai, peu de préalables m’en séparent encore. Tout peut être dit, si c’est bien dit.

La vocation de Matthieu, racontée par lui-même, de l’instantané. Scenario cependant de l’appel, le mouvement, c’est le Seigneur, le Sien propre, puis le nôtre, à Son signe : Jésus sortit… et vit, en passant… le regard de Jésus marchant : comme il longeait la mer de Galilée, il aperçut Simon et André, son frère… et avançant un peu, il aperçut Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère 3, venez à ma suite… Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts. Il lui dit : «  Suis-moi ». L’homme se leva et le suivit. Pour l’accompagner à table à la maison, manifestement table ouverte. Et voilà la vocation de Matthieu, caractérisée et exemplaire comme ne l’avaient pas été les précédentes : je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs. C’est spontanément que beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples et l’Apôtre peut dire que se construise le corps du Christ jusqu’à ce que nous parvenions ensemble à l’unité dans la foi. Affirmation d’espérance alors que … moi qui suis en prison à cause du Seigneur et pleines qualification et définition de notre aboutissement à la pleine connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude.

1- Dieu nous aime, il s’est fait proche pour nous sauver, tel est le coeur de notre foi et, pour le pape François, « notre monde cherche, même inconsciemment, cette proximité divine ». « Nous existons pour rendre palpable cette proximité », explique-t-il, mais « ce n’est pas une obligation extérieure », ni une « stratégie opportuniste » ; c’est « une exigence interne à la logique du don ». Cela suppose, poursuit le pape, une « disponibilité réelle. Dieu nous surprend et, souvent, il aime bouleverser notre emploi du temps : préparez-vous à cela sans peur ». - Pape François aux jeunes évêques en formation au Vatican le 12 Septembre dernier.


2- Paul aux Ephésiens IV 1 à 13 passim ; psaume XIX ; évangile selon saint Matthieu IX 9 à 13



3- évangile selon saint Marc I 16 et 19 – exactement le même texte selon saint Matthieu IV 18 et 21

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