lundi 28 septembre 2015

si tout cela paraît une merveille aux yeux des survivants de ce temps-là, ce sera aussi une merveille à mes yeux - textes du jour




Lundi 28 Septembre 2015

L’aller-retour Saint-François-Xavier, la pleine lune et les rois d’Orion à sept heures, le ciel nu, une lumière de limbes, quelques sillages très courts d’avion… Tranquillité de la rue Thiers, et du rez-de-chaussée, des étages de l’ancien collège des Pères Jésuites, contemporain immédiat de la loi FALLOUX : le plan en rectangle de cloître, les arbres encore plus repères statufiés que celle en pierre banale du saint protecteur et missionnaire. Le silence. Précisément, dans la voiture, Marguerite a répété la chanson (évaluation de musique aujourd'hui) de Jean-Jacques GOLDMAN : écrire le silence, puis elle a paisiblement sommeillé, dossier renversé, pendant notre trajet. Conjugaison d’anglais à l’au-revoir de sa mère, et hier soir de l’allemand. Le conseiller pédagogique d’éducation me confirme qu’elle est heureuse dans ces lieux. Comme chaque lundi et jeudi au petit matin, je porte la petite valise jusqu’à la réserve où elle ira la prendre ce soir, ayant alors la permission de l’ascenseur jusqu’à l’internat. – Ma chère femme, maintenant en gendarmerie. La laie suitée a bien été assassinée chez nous tandis que nous étions au repas d’obsèques de Jean, avant-hier, avec notre cher Denis M., fauteuil roulant mais encore assez présent pour l'ultime bénédiction, sur la tombe ouverte. Les chiens lâchés depuis le marais, traversant encore plus souvent que nous ne l’entendons pour des fusils isolés, toute la propriété pour pousser l’animal au-delà de la sapinière jusqu’à l’autre laisse de mer, les viandiers sont alors embusqués sur le domaine public maritime, dos à notre épave. Elle sera vengée, et tenant l’ensemble du drame de Henri M. … que je rencontre hier soir pour son chien perdu qu’Edith m’avait fait prendre en laisse dès que nous l’avions perçu, réconciliation partielle qui devrait aussi me faire voir mieux qui a pu tirer à bout portant en deux ans, quatre de nos chiens, et en empoisonner trois autres, dont la chienne favorite de notre fille, à mort…  Je l'avais soupçonné et la gendarmerie avait perquisitionné chez lui. Deux registres différents : haines de voisinage pour ces massacres de sang-froid, moeurs d'autre temps désormais sans éthique ni noblesse qu'un plaisir libidineux et laid. Seul, l'homme est pécheur.

Ce qui m’attache et me passionne désormais pour la vie, ce sont mes aimées. Ce sont celles et ceux que j’aime. Celles et ceux à qui je dois amour, vie et même ressort : ainsi notre fille m’introduisant directement ou indirectement au monde telle qu’elle-même le reçoit et le voit, indépendamment de nous, au moins pour le premier degré puisque nous restons, sinon sa référence, du moins son encadrement et surtout sa sécurité… ainsi mes nouveaux élèves à Nantes… Le spectacle de NORMAN youtuber, cette recherche hier après-midi sur la préhistoire, les origines de l’homme, les étapes (évaluation en classe d’histoire aujourd’hui pour la 6ème 3) grâce à nos encyclopédies virtuelles et numériques d’aujourd’hui, ou ma retenue ce matin des commentaires sur la nouvelle loi numérique, puisque c’est la dominante des études à YNOV…L’accueil, l’occasion, la relation. La mutilation de celles et ceux qui sont seuls, la souffrance du veuf n’est pas celle de la veuve, les effets cumulatifs aussi du malheur. Ainsi, elle se prénomme Reine, et son visage hiératique, à notre pique-nique paroissial, me fait aller à elle, qu’accompagne, main tremblante à une canne, une autre femme, d’âge aussi indéterminable que le sien. La première : veuve, puis ayant perdu ses deux filles, et pire encore, la relation avec les filles tellement détériorées avant leurs morts respectives, qu’elle ne peut rencontrer ni revoir ses petits-enfants. La seconde : veuve aussi, mais différents ennuis graves de santé, une lutte de toutes les minutes, évidente et qu’elle dit aussi. Je mémorise les prénoms. Reine et Nicole pour les porter de pensée et de prière. L’enseignement de Jésus, la souplesse, la détente, l’accueil. Les différentes versions pour un mot ou une attitude du Christ. Selon saint Marc : nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suiventNe l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi… tandis que selon saint Luc, plus lapidaire sauf pour détailler le « nous » qui est, dans sa version, nettement référencé au Christ :  car il ne marche pas à ta suite avec nous. – Ne l’en empêchez pas : qui n’est pas contre vous est pour vous.  Marc avait écrit différemment : celui qui n’est pas contre nous, est pour nous. L’exclusivité appartient à Dieu, pas aux hommes. Elle ne souffre pas d’étiquette, elle est l’amour et non le renfermement sur soi ou son groupe : j’éprouve pour Sion un amour jaloux, j’ai pour elle une ardeur passionnée. [1] Et les bienfaits de Dieu pour Son aimé, pour Son peuple, L’émerveillent Lui-même, c’était déjà Sa appréciation de Sa propre œuvre : la création. Ret Dieu vit que cela était bon… Si tout cela paraît une merveille aux yeux des survivants de ce temps-là, ce sera aussi une merveille à mes yeux. L’amour-réciprocité : ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu, dans la loyauté et dans la justice. Ce qui fait vaine, toute querelle sur les hiérarchies, rangs et places, puisque la relation à Dieu prime et éclaire, fortifie, par elle-même toute relation à autrui, aux autres. Les vieux et les vieilles reviendront s’asseoir sur les places de Jérusalem, le bâton à la main, à cause de leur grand âge ; les places de la ville seront pleines de petits garçons et de petites filles qui viendront y jouer. Retour à Jérusalem, sans doute, mais retour de l’humanité, de la création entière à leur état originel, en Dieu, en intimité avec Lui.
 


[1] - Zacharie VIII 1 à 8 ; psaume CII ; évangile selon saint Luc IX 46 à 50

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