mercredi 10 septembre 2014

ce monde tel que nouis le voyons est en train de passer - textes du jour

Mercredi 10 Septembre 2014 Le jour très levé, gris, humide. La vie, l’existence d’un homme, d’une femme, d’un enfant, d’un vieillard. Mon beau-père et son histoire, Marguerite hier soir acceptant finalement de regarder l’excellente évocation de saint Louis à la télévision, au lieu d’un Astérix qui sera sans doute rediffusé et consentant aussi à essayer ma méthode de mémorisation (lecture deux fois avant de s’endormir ce qu’il faut retenir « par cœur »)… ses affaires et cahiers de classe que je range et prépare pour tout à l’heure, ces horaires du mercredi matin peu prisés… mon cher cousin, son père, leur ressemblance physique et les disparités de leurs tempéraments et biographie, l’un homme à femmes, l’autre totalement pudique, mystérieux, célibataire, habitant avec sa mère, chacun, beau, charmant, gravure de mode… et THEVENOUD s’entêtant mais « mis mort », sa femme virée d’un bel emploi auprès du président du Sénat, lui l’espoir de son parti et maintenant cent mille signatures (forcément organisées) demandant sa démission de tout (dilemme que lui inflige la révision constitutionnelle de Juillet 2008 puisqu’auparavant le ministre, voire le Premier, mon cher COUVE de MURVILLE, ne pouvait « retrouver » son siège en quittant le gouvernement que par le consentement de son suppléant acceptant de démissionner et de provoquer une élection partielle…). Lynchage et révérence, souvenir en communion et mémoire… réaction « populaire » très différente de celle des commentateurs et politiques, eux-mêmes sur la réserve, à propos du livre de VT, que je n’ai toujours pas en main : cela ne se fait pas, après qu’il ait quitté le pouvoir, oui… ce qui signifie que la fonction présidentielle, en réalité royale, reste soutenue instinctivement, ataviquement chez nous, et certainement beaucoup plus (du fait du manque ?) que dans les pays à monarchie constitutionnelle : nous ne voulons pas, quant à nous, de limite au pouvoir, nous voulons – ce qui est tout différent – qu’il soit juste, bienfaisant. Proche et attentif. En ce sens, sans jouer sur les mots, en France, le pouvoir doit être divin. Il l’était de droit, sinon toujours de pratique, sous notre Ancien Régime. Nous ne sommes pas démocrates, nous ne savons pas débattre, mais nous voulons l’égalité, le pouvoir doit faire l’égalité, le roi, nos rois la faisaient. Prier… Bénédictions et malédictions. Le rythme du Magnificat est celui de la psychologie du Christ enseignant les foules et reprenant les hiérarchies et notoriétés de son temps et de sa société. Heureux… Malheureux… vous qui… vous qui avez faim maintenant, vous serez rassasiés… vous qui êtes repus maintenant, vous aurez faim… les hommes vous haïssent et vous repoussent… tous les hommes disent du bien de vous… Les bénédictions, le bonheur sont une relation : le royaume de Dieu est à vous… méprisable à cause du Fils de l‘homme, tandis que les malheureux, dans l’appréciation du Christ, le sont à raison de leur isolement. Comportement qu’enseigne Paul, il est « ignatien » avant la lettre : user du monde comme n’en usant point… que ceux qui ont une femme soient comme s’ils n’avaient pas de femme ; ceux qui pleurent comme s’ils ne pleuraient pas ; ceux qui sont heureux comme s’ils n’étaient pas heureux ; ceux qui font des achats, comme s’ils ne possédaient rien ; ceux qui tirent profit de ce monde, comme s’ils n’en profitaient pas. Raison ? le temps est limité… ce monde tel que nous le voyons est en train de passer. Ce bonheur des démunis et cette perspective de déshérence pour les opulents, les nantis, les puissants s’expliquent par une péremption de ce qui est actuellement vécu. Péremption prochaine, plus juste perception non de notre propre condition mortelle et limitée, mais bien de ce à quoi nous nous attachons, nous sommes attachés. Le détachement, n’est pas un abandon, il est une remise en place. Pas non plus une relativisation. C’est une compréhension de ce que nous sommes intrinsèquement, au lieu de considérer notre être et celui d’autrui en fonction d’états de vies, de patrimoines et de positions diverses… tu es marié ? ne cherche pas à te séparer de ta femme. Tu n’as pas de femme ? ne cherche pas à te marier. Si cependant tu te maries, ce n’est pas un péché, et si une jeune fille se marie, ce n’est pas un péché. Liberté fondamentale et fondement de la liberté. Hier. Un moment en milieu de cet après-midi, tandis qu’Edith prend « ma place » sur la table de soins de Fabienne et avant que nous allions chercher Marguerite à sa sortie d’activités périscolaires… à l’église, je commence de lire les carnets de retraites spirituelles et de prière de saint Jean Paul II. Aussitôt empoigné, comme rarement dans ma vie, par un écrit de ce « genre ». Exactement le contraire de l’apologétique, du professionnel, et totalement le chemin et l’ouverture d’âme. J’en ait été aussitôt bouleversé et me suis senti pris, accueilli, appelé, fraternellement, avec une intensité que je ne pressentais pas en feuilletant à plusieurs reprises ce livre à l’étal de la grande surface où la femme du gérant me confie quelques heures par semaine l’amélioraion de son français…en écrit Voici Réminiscence de ces thèmes et novum (nouveauté) : trouver un dénominateur cmmun à toutes les expériences et à toutes les réflexions : je suis entier dans les mains de Dieu – le contenu de ce « totus Tuus » (« je suis tout à Toi ») a occupé une nouvelle place. Tout ce qui est mien revient à Marie, on peut alors s’y consacrer, même si cela représente un risque (et bien qu’il ne faille pas se comporter avec bravade : mais humainement, en s’y préparant solidement). Cependant, à partir d’un moment, il faut abandonner les calculs humains et saisir en quelque sorte les dimensions divines de toute cause ardue. Il s’esquisse (se détache) ici une étrange iunctium (connexion) de la cause 4° avec la cause 2°. De tout cela, j’ai parlé avec le père. Donc, une direction spirituelle. Messe à Rome où il arrive pour le concile. J’ai participé à la « capella papalis » (célébration solennelle du pape) pour e quatrième anniversaire de la mort de Pie XII, à qui je dois l’épiscopat. Pensées : A) en allant des visions externes aux visions internes – un homme qui connaît les mécanismes de l’homme – j’ai réalisé que toutes les personnes présentes ici, sont liées dans un seul esprit, l’esprit du Christ, Fils de Dieu. Avec une grande clarté, j’ai vécu cette unité dans la diversité, et observé les différents degrés de participation – observation du cher Bernard BILLAUD sur CHIRAC à la messe privée du pape et les évidentes distractions du maire de Paris, sinon son agnosticisme de fait, auxquels semble avoir été sensible Paul VI – Non-recueillement d’un grand nombre de personnes, mais unité du contenu. C’est le contenu mental, doctrinal – au-dessus duquel veillent le Pape et le Concile. Mais c’est également le contenu vital, moral, dans le contexte d’unité de l’Eglise que nous réalisons surtout par le mystère (les sacrements) : l’attitude sacrificielle de l’unité avec le Christ dans la communion. B) la vérité sur le sacerdoce et l’épiscopat était présente en deuxième plan, laquelle a été ponctionné du Christ aussi pour moi, le prêtre, par son assesseur sur Terre (Vicarius Christi) (le Vicaire du Christ). 2 . Adoration. Le Christ est entier dans l’Eglise et l’Eglise est entière dans le Christ. Nota bene, je dois toujours être vigilant à vouloir bien choisir le bon berger pour la capitale de saint Stanislas (Cracovie), et fondamentalement, avant tout, à ne choisir aucun des « mea » (« les miens »). 3. Lecture du schéma « de castitate, matrimonio, familia, virginitate » (« à propos de la chasteté, du mariage, de la famille, de la virginité »). 4. Réflexion (méditation) : 1) quoad theoriam (quant la théorie) 2) quoad practicam (quant à la pratique). Le problème d’une conduite dans ce domaine grosso modo et en « perspective ». Le sens aigu et vécu de l’Eglise et de la papauté, à seize ans encore de sa propre élection. Méditation 1962 Il s’agit d’une rencontre, la plus juste, de l’esprit humain avec l’esprit de Dieu. Le Seigneur Christ créa pour chacun des hommes la base de cette rencontre – et en même temps l’action de l’Esprit de Dieu dans l’esprit humain. (Vertus théologales : moyens d’ajustement de l’esprit humain à celui de Dieu ; les dons du Saint-Esprit : une sorte de moyen d’ajustement de l’Esprit de Dieu avec les « dimensions » de l’esprit humain). Il est nécessaire de s’orienter vers l’ouverture et la soumission de l’esprit humain à l’Esprit de Dieu, surtout pendant le Concile. Il ne peut pas s’agir uniquement de mettre en avant l’homme et son esprit humain, mais avant tout d’exprimer le flux de l’Esprit de Dieu qui arrive par le chemin des vertus et des dons. Approche fondamentale selon cet aspect : 1. Nécessité constante par la subordination de la création envers la vérité, 2. Experimentum divinum, non hmanum (le temps de l’épreuve divine, non humaine) 3. Humilité Chance de notre génération, les écrits et témoignages vécus sur le concile par deux acteurs importants, ensuite devenus papes eux-mêmes, WOJTYLA et RATZINGER, chacun d’ailleurs exogènes par rapport à l’ambiance italienne et romaine. – Suite des notes, beaucoup n’étant plus dictées par un thème reçu de prédication ou de lecture mais par la vie personnelle quotidienne. Alors, émergence d’un notion forte et dite d’une manière que je n’avais jamais encore rencontrée ainsi : la revalorisation. Ce que je développe et comprends comme une mise à notre portée du mystère de la rédemption (pour toute la création, universalité à laquelle je tiens et crois beaucoup), à ce que celle-ci suscite et ressuscite la perfection originelle de tout, et de nous-mêmes, qui est demeurée latente en tout et en nous. – Je crois que cet énoncé va être la découverte forte de ce livre-itinéraire. Commencé ainsi de lire dans notre petite église paroissiale : saint Symphorien à Surzur, caalme, solitude, clarté relative, silence relatif, respiration d’un bourg qui n’est jamais ni vraiment animé ni vraiment bruyant, qui n’a que trois-quatre centres : la sortie de cette églsie, le dimanche, la salle-des-fêtes et la salle du conseil pour nos exercices communaux et munciipaux, le stationnement devant le super-marché et celui-ci, enfin les entrées et sorties de classes, nous n’avons que le primaire. Et c’est maintenant à cela que je me rends. 23 heures 15 + L’émission de Stéphane BERN avec une participation significative de Robert BADINTER : saint Louis (IX). Très habile et utile, civique et pédagogique d’un de nos personnages les plus fondateurs de ce que nous fûmes et sommes encore : l’éducation de l’enfant très tôt orphelin de père, petit-fils d’un de nos plus grands rois et grand-père d’un autre de même magnitude. La tradition de piété, les qualités d’homme d’Etat de sa mère : Blanche de Castille, le couple et le mariage exemplaires, amoureux avec Marguerite de Provence, le conflit entre les deux femmes, l’échec de la croisade, le rayonnement du souverain : la réforme judiciaire et surtout l’appel au roi, la suppression de l’ordalie alors même que le roi est homme de foi, et enfin comme depuis Louis VI et ses « communes », l’alliance du roi et du peuple contre l’aristocratie. La manière dont la monarchie en sort très renforcée, modélisant pour toute l’Europe et quelques siècles l’Etat et le gouvernement, une sainteté et un succès populaire dont les Bourbons, remontant par Robert d’Artois au saint éponyme, firent de saint Louis un point central, leur socle de propagande. Le confesseur de Louis XVI rappelle cette ascendance et au martyr de l’instant suivant, donne son titre décisif à celui qui monte sur l’échafaud : Capet pour la Convention, fils de saint Louis pour Dieu et la mémoire nationale. La relation de la vieillesse à la beauté (féminine au moins) me semble, de mémoire, analogue à celle de la première jeunesse. Admiration, fascination possible, péché et interdit. Ainsi, à la sortie de l’école, pour la énième fois, les jambes de la mère de Jules, parfaies et pudiques, puisque la jupe descend aux genoux, mais ce soir dialogue puisque je la complimente pour ces jambes et aussi l’ensemble formé avec un joli tatouage peu ostensible au cou du pied gauche, et la manière des spartiates. J’ai le compliment aisé et chaque fois que je ressens objectivement de la beauté, j’en fais compliment à qui, pour une part de soi ou pour tout ensemble, en est gratidfié, et j’en suis chaque fois remercié. Relation directe et naturelle, mais acceptée parce que je suis moi-même encore « admirable », désirable ? ou parce que je suis inioffensif : âge ou présence de notre fille ? Marguerite – elle aussi, donc, sensible ? – me dit que le tatouage est la combinaison des initiales des deux fils… Divorcée, abandonnée, jamais vue avec un « autre » homme. Elle était venue me voir, ici, il y a vingt ans pour louer si possible ma seconde longère : jeune couple en formation, elle habitait un camping-car de l’autre côté de la départementale et s’était passionnée pour nos chiens. Aujourd’hui, son aîné qui en a peur, a un petit boa, selon Marguerite et le cadet dans sa classe, au contraire en raffole. Comme beaucoup de fils très jeunes, manifestement, il protège sa mère parce qu’il la croit en danger. Ce que j’ai anticipé à mes dix ans (notre photo à Megève, c’est moi qui porte la main à l’épaule de Maman rayonnante et moi attristé et méditatif) puis vécu à partir de mes dix-neuf ans.

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