samedi 15 février 2014

il ordonna à la foule de s'asseoir par terre - textes du jour

Samedi 15 Février 2014





Intensité de nos sentiments mutuels, en tout cas de mon attachement pour elle… douceur, centrage, axe, équilibre, force et bonheur par la simple commune présence… parabole de la vie humaine pour la vie divine… éclairement constant et réassurance de nos vies par la présence de Dieu… depuis notre éveil : les chiens surexcités à cinq heures du matin. Elle vient juste de partir pour sa réunion de Ploërmel (enseignement diocésain), sociologie de celle d’hier : enseignement de l’unité commerciale, réunion à l’académie de Rennes. Evidente urgence de mes deux missives aux évêques et à HOLLANDE : faire redémarrer le moteur politique, c’est-à-dire une direction effective du pays, définir ce que peuvent apporter les chrétiens en tant que tels à la vie publique, et la latitude de participation et d’expression des prêtres et évêques devenus chefs de partis et jubilant de l’être avec des troupes qu’ils ne trouvaient plus ni au confessionnal ni à la table de communion. Nous sommes pour l’heure entre le vide du « people » et de l’automatisme fiscal, et l’aberration (vidéo KTO : Cardinal BARBARIN dans « la marche pour la vie » sous-titrée « le primat des Gaules fait honneur à l’Eglise de France », et ce que je reçois [1] : exaltation et insinuation. Entre sommeil léthal, voire faire-part de mariage présidentiel à l’été,  et auto-intoxication aux accents illuministes et messianiques, nous sommes complètement à côté des voies et moyens d’un ressaisissement de l’esprit public et du ressort de notre pays. Naguère l’union du trône et de l’autel, aujourd’hui l’hébètement des politiques et du pouvoir dont ils n’ont plus la moindre idée pour la manière de l’exercer dans les faits et dans les cœurs, la surexcitation à partir de débat sur les mœurs d’une partie des catholiques ayant enfin quelque chose à « faire » et à dénoncer. Je ne suis plus même inquiet, je suis atterré de tant de bêtise (et d’inconscience au regard des responsabilités de chacun, surtout quand on a quelque place dans les organigrammes et quelque notoriété), finalement de tant d’inconsistance.

Prier… alors il ordonna à la foule de s‘asseoir par terre [2] C’est selon saint Marc, la seconde multiplication des pains, cette version ne donne aucun contexte d’enseignement sinon cette observation du Christ : depuis trois jours déjà ils sont avec moi, les trois jours de la passion, de la mort, de l’ensevelissement et de la résurrection. Jésus semble prendre une décision, appelle à lui ses disciples et les interroge sur le stock de vivres. Le vrai contexte, c’est la compassion d’un Dieu pour l’homme dont la condition et les nécessités lui sont connues, évidentes : n’est-Il pas notre créateur ? n’est-ce pas Lui qui nous enseigne par la vie qu’Il nous donne. Le geste de rompre le pain a intensément frappé les disciples : la Cène, la table d’Emmaüs, alors que poissons et pains sont déjà des unités pas bien grandes. Dieu et la matière : il les rompit et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent, et ils les distribuèrent à la foule. Marc insiste sur ces dialogues de Jésus avec les disciples, et sur ce passage de la nourriture de main en main, depuis celle du Seigneur jusqu’à celle des affamés. Le miracle est constaté factuellement, sans grandiloquence. Sept pains et on avait aussi quelques petits poissons… Ils mangèrent à leur faim, et des morceaux qui restaient, on ramassa sept corbeilles. Or, ils étaient environ quatre mille. En regard de cette scène de vie quotidienne, presque banale quoique le miracle s’y opère – ou le miracle n s’y opère-t-il pas, tout simplement, parce que cette vie est banale, quotidienne, mais vécue dans l’ambiance divine, autour du Christ enseignant ? – il y a l’histoire politique, tragique, vaine et stérile. Après avoir tenu conseil, Jéroboam fit fabriquer deux veaux en or, et il déclara au peuple : « Voilà trop longtemps que vous montez à Jérusalem ! Israël, voici tes dieux, qui t’ont fait monter d’Egypte ». Le veau d’or du Sinaï… les querelles, encore aujourd’hui, pour les reliques, les canonisations, les pélerinages et le pouvoir temporel qui s’exercerait selon les amulettes. Querelle des investitures, clergé jureur. Mais la parabole du livre des Rois vaut pour chacun de nous et pour moi : chemins, objectifs poursuivis, moyens, critères de réussite, sens de la marche…  


[1] - Enfin un prêtre catholique (le Père Régis Fropo) qui ose dire tout haut, et sans langue de bois, ce que beaucoup pensent sans avoir le courage de le formuler publiquement.
Prenez 15 minutes pour l'écouter (avant que la vidéo ne soit retirée).
Cela ne laissera personne indifférent.

[2] - 1er livre des Rois XII 26 à 34 ; psaume CVI ; évangile selon saint Marc VIII 1 à 10

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