mercredi 26 février 2014

être en mesure de faire le bien, et ne pas le faire, c’est un péché - textes du jour


Mercredi 26 Février 2014



Eveil nocturne, toux qui sans explication finit par cesser. Réveil, paysage mental qui n’est pas moi ni mes astreintes, mais les autres tels qu’ils m’apprennent la vie par leur vie ou par leur art. Jean CHARBONNEL porté en terre, au bord de la mer, lui l’homme du Massif central et de tous autres moutonnements et espaces. Georgette ELGEY, publication sur Arte de sa vie, de son admiration pour de GAULLE, de sa naissance et de sa guerre, rien que je ne sache déjà sauf la présidence d’honneur qui lui a été donnée pour le nouveau site des Archives nationales. Deux continuités de vie, totales, avec une affectivité profonde, une foi vraie, une capacité d’accueil, avec la nuance que l’un eut pour lot la vertu de militance et l’autre, rachetant des lacunes de la société envers elle, a pour rétribution des honneurs, qui chez nous vont toujours aux honneurs. Exemple mon cher Pierre MESSMER qui en fut couvert en fin de sa vie. Au contraire d’un COUVE de MURVILLE, n’ayant jamais rien cherché ni même prévu en avancement ni en argent, et à qui j’ai eu l’immense honneur de donner simplement de l’affection : devoir que je tarde à suivre en retour, sa biographie toujours en plan. Et la seconde partie hier de Nymphomaniacs, l’art suprême de Lars von TRIER pour dire et montrer l’amour en creux, la trahison en bosses affreuses, et la vraie sainteté de celle qui se guérit d’une si puissante et totale addiction, l’esclavage vis-à-vis d’une part de soi-même, au physique et plus encore au mental, sans consolation que la rencontre – crue – de l’amitié. L’amour traître blesse moins que l’amitié traîtresse. Trait de notre époque, peu de spectateurs, une seule femme et en couple, une critiqsue réduisant l’œuvre à la « monstration » pornographique, sado-masochiste, érotico-masturbatoire (ce qui n’est pas), et passant complètement à côté et du dessein de l’auteur, et du chef d’œuvre des performances d’actrices et d’acteurs : caractérisation exemplaire et très explicative de cette déviation de la scène et de la mouvementation politiques françaises depuis deux ans, l’interdit du sexe, l’interdit des diversités, l’interdit de remédier aux situations, l’interdit par incompréhension de la vie et paradoxalement par manque de foi en la vie. Il est possible que le quinquennat en cours ait cette vertu-ci : il aura mis en évidence (à ses dépens) notre incapacité à réfléchir non seulement nos situations poltiiques, institutionnelles, économiques, sociales, mais surtout nos nœuds affectifs et notre étroitesse de considération autant de nos propres acquis moraux, familiaux, personnels, qu’autrui en tant que chercheur de vie, de dignité, et peut-être d’exemple….Réveil m’amenant à mon clavier, tandis que je récite le bonheur de ce matin puisqu’il m’est donné de lier vie, mort, maîtrise de mon propre corps, regard et geste d’amour de ma chère femme, sommeil de notre fille et cachet – maintenant – de la lune décroissante accueillant en son ouverture une belle et nette, blanche étoile. 

Avec les morts et les vivants, avec la création, avec chacun des mystères qui nous font aller plus sûrement vers la réalité, prier… Grâce, avoir la mort comme compagne quand nous recevons cette certitude qu’elle promet la vie éternelle. Aussi cher qu’il puisse payer, toute vie doit finir. Peut-on vivre indéfiniment sans jamais voir la fosse ? J’ai à creuser ces heures-ci celle de notre Boule-de-neige… Vous voyez les sages mourir : comme le fou et l’insensé, ils périssent [1] mais ce que dit ensuite, hors ce qui est proposé ce matin, le psalmiste sonne tout différemment. Son but était de mettre en garde : l’homme dans son luxe ne comprend pas, il rssemble au bétail qu’on abat… au matin, leur image s’évanouit, le shéol voilà leur résidence ! Mais ieu rachètera mon âme des griffes du schéol et me prendra. Amen ! Ce trésor, cette affirmation décident nos vies et nos équilibres, induisent un rapport tranquille avec notre corps, beauté, impétiosité, disponibilité des années de notre première maturité toute physique, installation progressive de la vieillesse sur notre visage et à notre chair, distance et responsabilité vis-à-vis de notre corps, vis-à-vis de notre relation avec notre passé, de notre relation avec ce qu’il nous reste d’avenir et nous ne savons de tout que la promesse divine de nous exaucer en ce qu’Il a semé en nous du désir de la vie éternelle et accomplie. Si secondaire alors que tel fasse ceci ou cela : il n’est pas de ceux qui nous suivent rapportent les disciples, presque toujours au premier degré, même Jacques si fin, si psychologue quand il s’adressera « plus tard » à ses ouailles. Réponse apaisante mais très exigeante du Christ que personne sur cette terre, ne peut accaparer, s’approprier ni a fortiori anticiper, déduire, faire parler… ne l’empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi. Celui qui n’est pas contre nous, est pour nous… Paix sur terre aux hommes de bonne volonté… Etre en mesure de faire le bien, et ne pas le faire, c’est un péché. Je reste sur cet impératif décisif.  Et voilà que vous mettez votre orgueil dans des projets prétentieux. Bon pour moi… en ce moment.


[1] - lettre de Jacques, apôtre IV 13 à 17 ; psaume XLXIX ; évangile selon saint Marc IX 38 à 40



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