samedi 21 août 2010

cette voix me disait - textes du jour

Samedi 21 Août 2010


Prier… action de grâces sans musique ni décors, ni cadres-même. Aussi directement qu’hier, devant la mer, l’horizon net et tranquille, pas impérieux, le ciel ni briouilléni clair, la plage familière mais plus vaste que nous, le semblant de ressaut dunaire, herbu qui évoque pour moi les vingt ans que j’avais en première approche de l’Afrique, de la vie, de l’intelligence de l’autre, l’autre qui était et demeure un pays encore inépuisable. Notre fille jouait tranquille avec des enfants de son âge. Ma femme chérie vaquait à la maison, un silence de début de tout, du monde et du bonheur qui vient refermer autour de nos épaules les ailes qu’évoque le psalmiste. De tout moi émergea, comme un astre depuis un lointain qui n’est que l’autre versant du monde et de la vie et de l’existence, une prière. Elle n’était qu’à Dieu, elle venait de Lui, elle retournait à Lui mais m’emmenait avec elle. J’ai réalisé – comme de plus en plus souvent – la révélation évangélique et prophétique de ce Dieu trois fois saint, trinitaire au possible, à l’imaginable, personnalisé comme il est plus facile de le vivre et d’en rendre grâces que de le dire, l’écrire ou l’expliciter, mais ce Dieu proche quand je Le prie, quand Il me donne de prendre conscience que je me suis incliné de cœur et de bie pour Le prier et ouvrir mes mains en action de reconnaissance, il est tellement unique qu’il est Tout, et il est Un, mais je dois ces certitudes, cette proximité, cette sensation constante de bénédiction, de protection, de relevaille à chaque trébuchement du désespopir qu ,nous suit pas à pas, événement par événement, difficulté par difficulté, Satan et son ombre, l’envers de la foi et la croyance en la mort et en l’échec conclusifs : seul l’évangile, et Celui qui y est raconté et présenté, écouté, montré, crucifié m’assure que ce Dieu de l’horizon, du soleil, de la prière instinctive, des mouvements de joie, est d’abord et toujours, de génération en histoire humaines, le Sauveur, notre Sauveur, mon Sauveur, Celui qui me parle. Je Le suis, moi qui te parle. Matin des étreintes données-reçues, de la jeunesse revenue, des remises au travail et en fécondité, communion du monde entier quand se célèbrent pénitences et supplications et que le monde attend – ce monde, sujet des encycliques que je reprends, ce monde des cyniques et des imbéciles triomphants parce qu’ils sont su capter le pouvoir en arrivistes que ne pouvaient être nos rois – , ce monde-là, des Hébreux et de Pharaon, de Pilate subissant le tolle est sauvé : Ezéchiel, Daniel, Jean l’ont vu et dit et tandis que les disciples allaient annoncer la venue prochaine de ce qu’ils le savaient pas eux-mêmes mais prophétisaient cependant, le Christ regardait Satan, le désespoir et son ombre chuter, filer, disparaître et peut-être rejoindre la foule des grâciés. Venez à l’écart et reposez-vous. Toute liturgie… creuset de la prière, abord voulu de la présence. Mémoire de Pie X, la communion des tout jeunes, celle de mère à fille en la chapelle de sainte Julitte. Il y a six semaines ou deux mois. [1] Vous n’avez qu’un seul enseignant et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de Père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Nos paternités (et maternités : elles sont du même ordre et ont la même signification) spirituelles ou biologiques ne sont qu’une des formes, qu’une des manifestations de la paternité-maternité, de l’engendrement, de la création de tout, et de nous tous par Dieu. Dieu le Père, révélé par son Fils et donné à approcher et connaître par l’Esprit. Habituel renversement des perspectives et hiérarchies qui font refrain à cette époque de l’évangile que va conclure la royauté proclamée du Christ devant ses juges et tortionnaires : qui s’élève sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé… ainsi les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. [2] Mais cette constatation est secondaire au regard de l’alliance toujours renouvelée, et dont je découvre qu’Ezéchiel est le prophète le plus complet, insistant : c’est ici le lieu de mon trône, le sol sur lequel je pose les pieds, et j’y habiterai au milieu des fils d’Israël, pour toujours. Déjà nous sentons et vivons qu’il n’est de bonheur qu’en communion, que communion, et Dieu nous propose, nous donne la communion totale, celle avec Lui.

Le désespoir n’est qu’ombre, Dieu est présence immédiate. Le secours, le salut sont vrais, le malheur est mensonge. La tristesse est absence, le sourire est paradis, création, début, jeunesse qui n’a plus les limites de l’inconscience, sagesse qui n’est jamais vieillesse ni même expérience, qui est vie et prise de toute la réalité, de tout le projet. De Dieu.

[1] - Ezéchiel XLIII 1 à 7 ; psaume LXXXV ; évangile selon saint Matthieu XXXIII 1 à 12

[2] - Matthieu XX 16

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