mardi 16 février 2010

vous ne comprenez pas encore ? textes du jour

Mardi 16 Février 2010


La joie des oiseaux, le soleil furtif, légère pastille rouge derrière les arbres nus, loin. Le rouge-gorge de ma femme s’approche du banc indien, dehors, il a ses miettes dessus, le grésil est pourtant aux herbes. Sous la main depuis quelques jours, accompagnant mon désir de formuler quelque chose depuis que trois jours de suite, un prêtre, trois prêtres successivement m’ont étonné et fait réfléchir sur leur condition et leur rayonnement sacerdotaux : l’encyclique de Paul VI que je rouvrais hier soir (grâce et nature § 51 et appel chaleureux § 86) et les conférences du Père Carré, à Notre-Dame de Paris en Février 1959, à mes pas seize ans, j’y étais donc (rétrospectivement : Deo gratias) : Vous le savez parfaitement : le respect d’un pouvoir, même délégué du ciel, n’est pas spontané. … Atteindre Dieu ! Un élan monte de la créature intelligente et libre, elle veut son retour à la source. Tant de richesses, tant de vêcu, si bien exprimé et aujourd’hui le brouhaha que seule dissipe la prière. [1] Dans l’épreuve que personne ne vienne dire : « Ma tentation vient de Dieu ». Dieu en effet ne peut être tenté de faire le mal (c’est tout le sujet des trois tentations du Christ concluant sa « retraite » au désert), et lui-même ne tente personne. Chacun est tenté par ses propres désirs qui l’entrainent et le séduisent. … Il a voulu nous la vie par sa parole de vérité, pour faire de nous les premiers appelés de toutes ses créatures. Chez Jacques, que j’aime tant, il y a toujours du tout, du spirituel et du théologique au pastoral et au psychologique. Vous n’écoutez pas ? Vous ne vous rappelez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? Jésus surprend ses disciples : ils discutaient entre eux sur ce manque de pain. Avec naturel, Jésus les renvoie à ce qu’ils viennent de vivre : quand j’ai rompu les cinq pains pour cinq mille homme, combien avez-vous ramassé de paniers pleins de morceaux ? Ils lui répondirent : douze. Et quand j’en ai rompu sept pour quatre mille, combien avez-vous rempli de corbeilles en ramassant les morceaux ? Ils lui répondirent : sept… Brouhaha, mémoire, lecture de vie, lecture de notre époque, prière ce matin. Cette femme âgée, ostreïcultrice à la voix qui tremble mais au visage d’une étonnante jeunesse, son fils moine est mort un dimanche soir à dix-neuf heures vingt. C’est chaque dimanche soir que pour elle c’est dur. Hier, une des saint-Claude : je la lui souhaite et j’évoque qu’un jour – peut-être – le 29 Novembre sera une saint-Claude de plus. Elle ne dit rien, elle est mère, elle est femme, elle est âgée, elle ne fait que communier. Et ce matin m’offre le jour et le travail et la communion avec mes aimées qui sont loin et dont je réponds devant Dieu et devant les hommes tandis que leur cœur – à toutes les deux – est à me protéger. Quand je dis : « Mon pied trébuche ! », ton amour, Seigneur, me soutient, et mes mains se joignent et mes lèvres aspirent, fermées doucement comme les paupières, mon Dieu, que tu nous as donné à ouvrir de naissance et à fermer, de nous-mêmes ou d’un autre, à l’instant où nous t’avons rejoint pour ta résurrection.


[1] - lettre de saint Jacques I 12 à 18 ; psaume XCIV ; évangile selon saint Marc VIII 14 à 21

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