vendredi 8 janvier 2010

le témoignage de Dieu - textes du jour

Vendredi 8 Janvier 2010


Prier… [1] Jean, dans son expression, est d’une phrase à l’autre, complexe et de plain-pied. Ils sont trois qui rendent témoignage : l’Esprit, l’eau et le sang, et tous les trois se rejoignent en un seul témoignage. L’oculaire, ce qu’a vu le disciple que Jésus aimait et qui se trouvait au pied de la croix : il en sortit aussitôt du sang et de l’eau, et Jean souligne aussitôt que son témoignage porte là-dessus, que c’en est l’essence et la manière. L’Esprit, il l’a constamment défini dans l’épître que nous lisons ces jours-ci, l’Esprit éprouvé et connu d’expérience puisque tout notre élan vers Dieu, l’habitation de Dieu de nous sont le fait de l’Esprit. L’étrangeté de l’affirmation johannique tient à la combinaison de deux sortes d’intervenants, une personne et deux faits, mais ces faits – l’eau et le sang qui coulent – sont constitutifs de l’humanité du Christ. Nous acceptons bien le témoignage des hommes ; or, le témoignage de Dieu a plus de valeur, et le témoignage de Dieu, c’est celui qu’il rend à son Fils. Dieu n’est révélé par personne que par Lui-même. Dans notre vie quotidienne comme dans l’histoire de l’humanité. Retournement de la différence Bible/Coran. L’Islam « reproche » au chritianisme son polythéisme qu’il estime de fait : trois personnes divine, mais le chrétien peut dire au musulman que si celui-ci a la force et la vérité de confesser Dieu l’unique, il admet en revanche un intermédiaire décisif non entre Dieu et le croyant, mais pour que le croyant reçoive la révélation. Le chrétien ne reçoit celle-ci que de Dieu. – Je me donne depuis six semaines à une lecture fréquente du Coran, j’expérimente simplement qu’à s’immerger sereinement et avec disponibilité dans le texte fondant la foi d’autrui, je vis et comprends mieux celui qui me fonde. L’apport est mutuel, intense. Et en sus, il y a bien évidemment la constante possibilité de prier dans le texte de l’autre, au moins le chrétien à l’épaule du musulman puisque le Coran est presque en totalité cet hymne de contemplation d’un Dieu intransigeant et incommensurable, transcendance première et finale. Je ne sais en revanche si le musulman peut prier toute la Bible, les psaumes, les livres sapientiaux, la Genèse certainement. – Mais lui se retirait dans les endroits déserts, et il priait.

[1] - 1ère lettre de Jean V 5 à 13 ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Luc V 12 à 16

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