dimanche 31 janvier 2010

peut-être - textes du jour

Lundi 1er Février 2010
Prier… [1] un fou ou un « possédé » mais qui vient à Jésus, les entrainements du peuple d’un chef à un autre. Nos instabilités d’âme. L’itinéraire si romanesque, complexe du roi David, chef de bande, prophète, artiste, l’ancêtre du Christ a tous les dons, commet tous les péchés et il lui arrive absolument tout. Jésus a de l’atavisme… en regard, le psalmiste – nous, si possible – est tranquille parce qu’il est confiant : et moi, je me couche et je dors, je m’éveille, le Seigneur est mon soutien. Tandis que David est maudit par un partisan de Saül, son prédécesseur détrôné, donc en connaissance apparente de cause, Jésus est apostrophé, lui aussi, parce qui en sait beaucoup sur lui : Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu très-haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me fais pas souffrir. Conception singulière du mal ; sa subordination à Dieu, son anthropomorphisme, sa vulnérabilité – il y a là de quoi réféfléchir sous le simple angle de la psychiâtrie. Qu’est-ce que le mal ? en lui-même, et non dans ses effets ou sa contagion ? Réponse pour commencer : il a besoin d’un support. En l’occurrence, s’il quitte le forcené, il lui faut les porcs. Nous sommes beaucoup… le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils s’étouffaient dans la mer. Caractéristique du mal, s’incarnant ou habitant le vivant, le pénétrant, il détruit le vivant. Le mal est la pente vers la mort. Le péché originel, a pour effet décisif de séparer de Dieu et donc d’introduire la mort dans ce qui naturellement est voué à l’éternité, c’est-à-dire à la participation paisible à la divinité du Créateur lui-même. Voici que l’inverse se produit dans l’évangile, effet de la disparition du mal… le souhait ardent de rester avec Dieu : comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Quant aux habitants des environs, ils sont moins gênés, à l’épreuve, par ce forcené que par un désastre économique, la perte du troupeau. Dans les calculs de l’homme en société, le matériel d’abord, le salut d’une âme, une vie humaine ensuite ou pas du tout… le forcené, cet homme s’en alla et il se mit à proclamer tout ce que Jésus avait fait pour lui et tout le monde était dans l’admiration. repenti, le pécheur a pleine conscience de son aventure spirituelle et physique, de même que David sait qui il est : Laissez-le maudire, si le Seigneur le lui a ordonné. Peut-être que le Seigneur considèrera ma misère et me rendra le bonheur au lieu de sa malédiction d’aujourd’hui. L’espérance n’a qu’un mot, celui du premier pas : peut-être.

[1] - 2ème Samuel XV 13 à 30 & XVI 5 à 13 passim ; psaume III ; évangile selon saint Marc V 1 à 20

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