vendredi 1 janvier 2010

moi, je les bénirai - textes du jour

Vendredi 1er Janvier 2010


« Premier de l’An »… nous le vivons étrangement. Et moi dans la conscience que tout est précaire… Prier [1] tandis que toute notre époque, selon le prisme que m’en donnent la France contemporaine par ses médias et ceux que mettent en scène les affiches, rivalise pour le changement, la déstucturation, la nouveauté, l’adaptation, la perte de tout repère, l’illégitimité de toute fidélité aux acquis ou à l’existant, et que nous partons vers l’irréalité et la jungle, l’évangile nous ramène ce matin à la tranquillité. C’est l’extraordinaire qui fait la paix, la rétablit : les bergers arrivèrent … les bergers repartirent… quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus. Quoi de plus simple et plus traditionnel. Pourtant, trois attitudes : tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. Les bergers … glorifiaient et louaient Dieu… Quel était l’extraordinaire ? ce qu’ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé. Une qualification des événements, tous leurs sens aux aguets, le présent et le passé, la mémoire, leur docilité, leur déplacement. Rien du domaine de l’avoir, tout du domaine de l’être, du spirituel. Et cet extraordinaire, ces événement nous sont, à notre tour, donnés à vivre et à qualifier, selon les mêmes attitudes d’âme et d’étonnement : lorsque les temps furent accomplis, Dieu an envoyé son Fils ; il est né d’une femme… pour faire de nous des fils… envoyé de Dieu, l’Esprit de son Fils est dans nos cœurs, et il crie vers le Père… Notre fille, transbahutée d’un accueil à un autre, d’un bout de la France à un autre, trouve repère dans son berceau où elle s’est installée d’elle-même et a dormi toute cette nuit de la Saint-Sylvestre : j’en ai assez d’un grand lit, j’étais contente quand j’étais petite. Entourage : pas de messe à Noël et rien au Nouvel An, propos bougonnés sur la religion dont on se f…sauf – frappant – ma belle-mère, questionneuse, interrogative quand, en sus de nos questions sur ce qui se vêcut à Noël, je dis lire le Coran un moment tous les deux-trois jours. Le journal régional, influent, sur les rotatives hier en début d’après-midi pour afficher, déposés sur le seuil des abonnés, les vœux à réaliser en 2019, sans avoir à commenter les officiels tricolores. Salutation biblique, nous venant de Dieu : que le Seigneur te bénisse et te garde ! que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi ! que le Seigneur tourne vers toi ton visage, qu’il t’apporte la paix. Convocation mutuelle de Dieu dans nos vies, et Celui-ci s’y prête. Moi, je les bénirai. Paris, l’autre nuit, la France vers l’Est, la Champagne, la Lorraine, les monuments de notre histoire nationale, les lieux où nous eûmes à nous défendre de siècle en siècle, et voici qu’est venue cette étrange génération où plus rien n’est charnel et concret dans le discours collectif. Certes, tu conduis les nations, mais la terre a donné son fruit.

[1] - Nombres VI 22 à 27 ; psaume LXVII ; Paul aux Galates IV 4 à 7 ; évangile selon saint Luc II 16 à 21

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