dimanche 14 avril 2019

si eux se taisent, les pierres crieront - entrée en Semaine sainte . textes pour le dimanche des Rameaux


Samedi 14, au Roc du Péclet I

23 heures 55 + Flux de papiers sur la question de pédophilie : Jean-Claude m’offre une recherche approfondie.

Minuit dix-sept + La quête du lait, coffre de la voiture ? ici ? Ciel étoilé. La montagne au plus haut du village, vue d’ici ou du club-hôtel : une masse plus branche que la reste faisant couronne ou berceau autour de nous. – Deux expériences me mettant en gémellarité avec notre fille. Son parcours, le mien. Orientation professionnelle, qu’elle affirme et légitime par le jugement qu’elle porte sur ce qu’elle veut embrasser : l’hôtellerie donc. Bonheur d’une grande heure à l’accompagner dans sa composition déjà commencée, celle de son CV pour l’hôtel CONTE, visité hier en quittant Marie-Thérèse et Rémi. Son aisance en informatique, la qualité de son écriture très sobre sans faute ni d’expression ni d’orthographe. J’ai été sidéré, transporté. Elle dit tranquillement que tous les parents sont comme moi, à souhaiter que leurs enfants « fassent » mieux qu’eux. Peut-être, mais moi je ressens une maturité, une intelligence mais qui ont leur beauté originale, celle d’un auteur et d’une réflexion, datées dans une vie : quatorze ans. Confirmé par aa grâce et la gentillesse, la précision de son rapport de stage à Crouesty, que je n’avais pas assimilé, et qu’elle n’avait fait et lire que par sa mère. Mon parcours, exactement ce qui me fit entrer dans le commentaire politique médiatisé, par défaut : le silence à la question référendaire de GP en Mars 1972, maintenant mon projet d’écrire à l‘Abbé P., découragé par Eric, par Jean-Claude – me fournissant une véritable bibliothèque de commentaires de la faute, des fautes, mais rien sur la psychologie du coupable, du pécheur – et aussi par Marguerite. Je sens mon initiative de plus en plus nécessaire.  – J’éteins, notre fille endormie, le devoir de réussir tous azimuts. Oui, mission. Jean-Eudes m’ayant compris à un point indicible, plus le rapprochement qu’il fait de moi avec le personnage de Colombo. – Les conversations avec François-Xavier, son personnage, sa christianité, apparemment une double appartenance mais une unité intérieur profonde :a foi et le sport. Ce moment si émouvant, son Ave Maria, ses deux accompagnants, son profil à contre-jour.

Tendance nouvelle : écrire mon journal comme autrefois, pour moi seul. N’en donner qu’une partie, celle enseignante et méditative, garder l’énementiel, le nommé pour moi et A.M.D.G.

La photo. prise par notre fille : d’un sommet, d’un lieu disparaissant complètement, même comme point de vue, d’observation, devant ce qui est contemplé, analysé, donné, rendu  exprimé. L’image qu’elle a composée et saisie est parfaite. J’admire. J’admire notre fille, j’admire l’enfant que Dieu nous a donnée.

 Dimanche de la Passion, dit des Rameaux

14 heures 54 + Marguerite,  passée ici déjeuner. Edith très inquiète pour Lupa. L’idée m’en était venue, avant-hier vendredi, en recevant de mon cher aîné une pétition transmise par notre ami Alain de V. 1 : Je suis demandeur de toutes suggestions, critiques, idées, etc... pour réfléchir à l'amélioration la plus rapide et la plus vive possible de l'Eglise catholique, que vous soyez croyant ou athée, ou distrait ou d'une autre famille d'âme ou de religion. Merci, vraiment. Ma demande, dès hier matin, d’accompagnement pour réfléchir sur la crise actuelle de l’Église, pas seulement la pédophilie, commence aussitôt d’être exaucée, et substantiellement [2] et je lis, avec trois semaines de retard, un message conclusif de Jean-Claude sur notre ambiance nationale et en quoi elle me décourageait [3] et aussi un entretien de Mgr. GAILLOT, maintenant très silencieux mais donné au Point, il y a trois semaines aussi : J’ai toujours préféré le sort des individus  à celui des institutions…  Il y a surtout une suspicion sur les prêtres, qui leur cause une grande douleur, même quand ils ne l’expriment pas.  J’en souffre avec eux… Si l’on fait comme tout le monde, on n’a plus rien à dire… Nous avons basculé dans un monde nouveau. Il y a une nouvelle façon pour l’individu d’habiter l’espace et le temps et de vivre sa foi s’il est croyant. L’Eglise catholique en France est devenue minoritaire, avec un effacement de ses structures et de sa culture. Elle n’est plus une référence. On se passe d’elle…  Que François puisse rester un homme libre au Vatican, relève de l’exploit ! … Je suis heureux de vivre cette époque qui prépare un printemps à l’Église. Nous traversons une zone de turbulences. En France particulièrement. La parole est absente. Quand les gilets jaunes ont commencé à descendre dans la rue, en novembre dernier, j’aurais aimé qu’une voix de l’Eglise se fasse entendre, pour faire briller la justice, étant donné l’injustice sociale dont nous souffrons tous et les inégalités qui ne cessent de se creuser… Je suis heureux de vivre cette époque qui prépare un printemps à l’Eglise  Je suis heureux de vivre cette époque qui prépare un printemps à l’Eglise    Pourrai-je éditer mes lettres et courriels à EM car si la politique est aujourd’hui plus encore en forme qu’en contenu indigne de nous et totalement inapproprié pour ce que nous avons à vivre et résoudre, c’est bien sa faute, sa faute uniquement à lui. Jacques GAILLOT encore : J’ai souffert d’une blessure d’injustice. Mais l’Eglise a su m’ouvrir un chemin qui m’était inconnu pour l’Evangile. Je lui en suis reconnaissant ...Expérience de ces jours-ci, la dépression, le doute sur tout et surtout sur soi, est en profondeur annonciatrice d’un renouveau, les quelques secours dont Dieu a le secret en fait et en moment pour chacun, suscitent soudainement cet état de confiance, de lucidité et cette joie signifiant que la route est bonne. Et Jean-Claude me gratifie d’une véritable bibliothèque sur notre désarroi face aux débordements et aux addictions pédophiles et à l’intense crise où l’Église réalise qu’elle est immergée depuis du temps et sans en avoir pris conscience. Je tiens donc encore plus à ma proposition de concile pastoral : états de vie et réflexion sur ce qu’est le péché, comment être en pleine société et en pleine responsabilité de soi, de tous pour toute rencontre, pour toute cause. Et autant à ma méditation en cours depuis plusieurs mois d’écrire au Pape, qu’à celle de tenter le dialogue avec l’Abbé P. sur sa terrible addiction.

16 heures 09 + Quelle étrange et puissante poussée en moi : activité, réflexion, sensations, mission en fait mais me situant en instrument dont l’efficacité va dépendre de ma docilité à ce que j’entends subtilement en moi : nos anges gardiens, l’entrée dans la perception que c’est la grâce qui nous fait voir et recevoir.

17 heures 26 + Jean-Claude me donne la lettre du pape François au peuple de Dieu que je croyais très récemment parue, et n’ai donc pas lue à sa date. J’y viens maintenant avant d’aller à la messe nous emmenant dans la Semaine Sainte : Il est impossible d’imaginer une conversion de l’agir ecclésial sans la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu. Plus encore, chaque fois que nous avons tenté de supplanter, de faire taire, d’ignorer, de réduire le peuple de Dieu à de petites élites, nous avons construit des communautés, des projets, des choix théologiques, des spiritualités et des structures sans racine, sans mémoire, sans visage, sans corps et, en définitive, sans vie[2]. Cela se manifeste clairement dans une manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Eglise – si commune dans nombre de communautés dans lesquelles se sont vérifiés des abus sexuels, des abus de pouvoir et de conscience – comme l’est le cléricalisme, cette attitude qui « annule non seulement la personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer et à sous-évaluer la grâce baptismale que l’Esprit Saint a placée dans le cœur de notre peuple ». Le cléricalisme, favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par les laïcs, engendre une scission dans le corps ecclésial qui encourage et aide à perpétuer beaucoup des maux que nous dénonçons aujourd’hui. Dire non aux abus, c’est dire non, de façon catégorique, à toute forme de cléricalisme.  Plus profondément, ce que nous vivons maintenant et comprenons de nous-même, nous fait prendre conscience de la solidarité de tous les baptisés, dans le crime, dans l’aveuglement, dans la Rédemption. Je ne sais quand la formule a été donnée pour la première fois, ces semaines-ci ni par qui ? Mais c’est essentiel et le début du chemin vers la lumière.

20 heures 50 + Commentaire de Jean-Claude sur la lettre au peuple de Dieu [4]. Notre dialogue m’émeut profondément, notre passé commun à nos dix-douze ans, son parcours et le mien. - La nuit tombée d’un seul coup, il neigeotait quand je suis sorti de la chapelle et ce matin, il « faisait » moins 12°. Messe, à laquelle notre fille ne pouvait aller, trop fatiguée par ses deux fois trois heures de cours, d’une rare intensité. Je ne sais me l’expliquer, sinon que la liturgie – je l’ai abordée ainsi : de prière que Toi – de cette entrée en Semaine Sainte continue et confirme ce qu’il m’est donné de vivre et de ressentir depuis le matin de mon anniversaire. Surtout, il m’a semblé entendre pour la première fois la version de saint Luc pour la Passion. Inexplicable…

21 heures 49 + Dérisoire, l’allocution d’EM demain soir et une réunion de presse, le mercredi 17. Le Figaro remarque, ce qui n’est pas d’une perspicacité exceptionnelle, que ce faisant l’actuel président de la République joue son quinquennat, mais pose très mal le critère de réussite, qui serait seulement la cessation du mouvement des « gilets jaunes ».

22 heures 35 + La Passion du Christ selon saint Luc et les textes y introduisant [5], entendus tout à l’heure avec étonnement, et que je relis maintenant. Les affirmations caractérisant notre liturgie et ce que nous y vivons : soutenir celui qui est épuisé… je sais que je ne serai pas confondu. Et l’humanité du Christ, l’Incarnation décisivement démontrée par le supplice : devenant semblable aux hommes… Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. Ce qu’il me semble entendre pour la première fois, est autre. La Cène et l’institution de l’Eucharistie sont d’abord (et je ne crois pas que les autres évangélistes, le rapportent) situés dans le temps humain du Fils de Dieu : jamais plus, je ne la mangerai (la Pâque) jusqu’à ce qu’elle soit pleinement accomplie… jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu’à ce que le Royaume de Dieu soit venu, et l’ouverture du repas est tragique : j’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avant de souffrir. Présentation de Judas, la main de celui qui me livre est à côté de moi sur la table. Mais l’anti-héros n’est pas le traître, c’est Pierre, c’est l’Église, pourtant en même temps confirmés en ce qu’ils sont et doivent être : Simon, Simon, (son nom avant que Jésus lui en attribue un autre), voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères. Puis la reprise de l’envoi en mission (avez-vous donc manqué de quelque chose?) mais inverse de la panoplie du missionnaire : celui qui a une bourse, qu’il la prenne, de même celui qui a un sac ; et celui qui n’a pas d’épée, qu’il vende son manteau pour en acheter une… Seigneur, voici deux épées… cela suffit, mais plus tard : Seigneur, et si nous frappions avec l’épée ? … Restez-en là ! L’agonie au jardin des Oliviers est tout autre : Pierre, Jacques et Jean ne sont pas distingués, et surtout : du ciel, lui apparut un ange qui le réconfortait. La vie publique du Christ ponctuée par l’affirmation : mon heure n’est pas encore venue, bascule : quand l’heure fut venue… c’est maintenant votre heure et le pouvoir des ténèbres. Pierre, l’apostat, traité comme le jeune homme riche : le Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre. L’insistance de l’homme, Jésus, du Fils de l’homme : ce sont bien Ses juges qui reconnaissent qui Il est : si je vous le dis, vous ne me croirez pas… Vous dites vous-même que je le suis… C’est toi-même qui le dis. Deux notations encore, que je crois particulières à Luc : la posture générale… le peuple restait là à observer.. Tous ses amis, ainsi que les femmes qui le suivaient depuis la Galilée, se tenaient plus loin pour regarder… Elles regardèrent le tombeau pour voir comment le corps avait été placé. Et il n’y a pas la profession de foi du centurion : vraiment, cet homme était le Fils de Dieu, seulement : celui-ci était réellement un homme juste.
C’est en liturgie que nous entendons le mieux, l’émotion nous y aide.
Guitare, clarinette, flûte, nos voix. Ma voisine, Maria, Sénégalaise, avouant un âge que je le lui donnais pas : née un mois avant que j’atterrisse à Nouakchott pour la première fois, un an avant que je passe mon D.E.S. de science politique à Dakar-Fann, elle situe très bien, elle a le profil de celles et ceux, sculptés sur bois des lieux, que nos maîtres des années 20, puis MALRAUX et JC découvrirent et apprécièrent jusqu’au vol. Semblant de permanence aux messes dans cette église, la plupart du temps cédée aux événements musicaux, une dame veillant à tout avec plus que de la gentillesse : France. Parce que mon père est mort quelques mois avant ma naissance. Pierre BLANCHET, compagnon de la Libération.

1- -------- Message transféré -------- Sujet : Pétition : Église catholique : « Ça suffit ! » à diffuser autour de vous Date : Wed, 10 Apr 2019 17:40:56
 Bonjour, cher(e)s ami(e)s, Comme convenu, je vous transmets la pétition d'Anne Soupa. Avec toutes nos amitiés. Alain
-------- Message transféré -------- Sujet : Pétition : Église catholique : « Ça suffit ! » à diffuser autour de vous Date : Sat, 6 Apr 2019 22:50

Chers tous, Le Comité de la Jupe, fondée par Anne Soupa et Christine Pedotti,  a pris l'initiative de lancer une pétition adressée à notre Pape François
: Église catholique : « Ça suffit ! »

Les mots de cette pétition sont durs. Ils sont à l'image de la gravité des faits. Ayons le courage de remettre en cause la structure de notre Institution qui a permis de si terribles dérives. Nous sommes toutes et tous responsables de l'avenir de notre Église. Amitiés à tous. Ghislaine
Femmes méprisées, sans droit à la parole, sans droit à la décision, sans droit sur leur propre corps, ça suffit !
Dans l’Église catholique, toutes les responsabilités, tout le pouvoir est entre les mains d’hommes célibataires, seuls habilités à décider, gouverner, enseigner, et qui se prétendent médiateurs de la relation à Dieu et au sacré.
Une telle situation est à l’origine des abus envers les femmes, les enfants, et les personnes fragiles.
Cela ne peut plus durer. Il faut que ça change !
Les droits des femmes sont indivisibles.
En matière de droits, il n’y a pas de complémentarité, pas de différence, il n’y a que l’égalité, une égalité originelle : « Dieu créa l’humain à son image, homme et femme, il les créa. »
Nous vous proposons de la soutenir en suivant le lien : https://www.change.org/p/pape-fran%C3%A7ois-%C3%A9glise-catholique-%C3%A7a-suffit
Le 11/04/2019 à 12:04, Claude a écrit : Le 11/04. Je suis assez d'accord. Bien sûr il n'est pas QS d'ordination des femmes ! Claude
Le 11/04/2019 à 15:28, Bertrand a écrit :
Non, la pédophilie n'est pas affaire de célibat.
J'ai en gestation une lettre au Pape, personnelle, pour un concile pastoral : façons très concrètes de vivre, d'aimer d'agir dans la société, de l'évangéliser. Un seul point d'approfondissement théologique : le péché, qu'est-ce ? sa nature (non sa matière), donc la responsabilité et la liberté. Les prêtres pouvant travailler à n'importe quelle activité (cf. les prêtres ouvriers), pouvant se marier (ce qui est bien différent de la seule ordination d'hommes déjà mariés). Modalités de nomination des évêques. De la réflexion collective, des synodes nationaux et la moisson en documents préconciliaires.
Le gouvernement partagé avec les femmes : les cardinaux laïcs.
L'Eglise au monde : le Pape résidant à Jérusalem, internationalisation et gouvernement de la Ville par les religions sous la tutelle et la protection des Nations-Unies. La Curie restant à Rome, le Pape y vient régulièrement pour des façons de "conseil des ministres".
L'engagement politique et social, l'oecuménisme, la responsabilité interreligieuse pour une autorité morale mondiale
Je réfléchis. Vos suggestions à tous les deux bienvenues.
 
[2]     - Le 12/04/2019 à 18:48, Alain  a écrit : Cher Bertrand, quel plaisir de vous retrouver dans vos courriels aux dimensions humaines, culturelles, historiques, politiques et spirituelles – et j’en passe !
                Pour répondre à vos demandes de suggestions, et après en avoir parlé longuement avec Anne – nous en parlons très souvent – je vais vous donner quelques réponses  brèves.
                -        Oui, la pédophilie n’est pas qu’affaire de célibat.
                -         Qu’est-ce que le péché ? Nous avons été créés libres de dire au Seigneur « oui » ou « non ». Et c’est un merveilleux bonheur de se sentir dignes de la confiance que le Créateur nous fait. Quelle humilité pour Lui, de nous faire cadeau de cette liberté!  Quand nous péchons, nous nous écartons de l’enseignement donné par la Parole de Dieu, nous nous écartons de Dieu – pour un temps, jusqu’à ce que notre repentance appelle sa miséricorde et son pardon. Ou pour toujours, si nous persistons dans notre « non ».  Alors, qu’est-ce que le péché ? C’est notre éloignement volontaire de Dieu.
                -        Le mariage et les prêtres. Nous y allons à grands pas. Ce sera sans doute au prochain pape de prendre la décision. Jusqu’à Grégoire le Grand, les prêtres étaient mariés et avaient une famille. Sous quelle forme : je vois bien dans un premier temps l’ordination de laïcs, suffisamment formés et disponibles pour  cette mission.  Et, ultérieurement, le mariage des prêtres devenant possible.
                -        Je voudrais qu’on cesse très vite de leur donner le titre de « Père », de « Monseigneur » ou « d’Eminence ». Le titre d’abbé, d’évêque ou de cardinal suffisent bien à mon sens.
                -        J’aimerais que les célébrations soient présidées par les prêtres qui ne seraient plus déguisés avec leurs rutilantes chasubles qui donnent une fausse idée de la pauvreté de l’Eglise. Bien  sûr, la liturgie « richement vêtue » rend gloire à Dieu, mais cela aune connotation négative, qui rappelle les princes de l’Eglise, qu’on voit trop souvent chez les évêques et même chez certains prêtres.  Personnellement, je préfère les prêtres qui célèbrent en aube avec leur étole.
                -        L’entrée des femmes dans les responsabilités ecclésiales.  Pas comme ministres ayant eu une  ordination presbytérale, mais pourquoi pas diaconale ? Mais comme membres de l’Eglise capables aussi bien que les hommes de prendre des décisions concernant l’avenir… Cela suppose l’ouverture aux femmes de tous les Conseils paroissiaux, de doyennés, diocésains, régionaux et nationaux, voire au-delà, à la Curie, par exemple. Il s’agit là d’une arme foudroyante contre le cléricalisme.
                -        Pour l’engagement politique, social, et peut-être l’œcuménisme, il me semble que la première nécessité, c’est de suivre l’Evangile, et Dieu fera le reste.
                -        Je n’ai pas d’opinion suer le transfert du Vatican en Israël.
                Voilà, en quelque mots rapides, notre opinion sur quelques améliorations indispensables pour que l’Eglise accueille à nouveau de très nombreux catéchumènes de tous âges.
                Cher Bertrand, nous nous retrouvons dans l’amitié fraternelle et la prière pour que le pape François entende l’appel des chrétiens du vieux monde. Vous êtes dans notre cœur et dans nos prières. Alain
        Le 13/04/2019 à 12:53, Jean-Claude  a écrit :
                Bonjour, suite à tes questions. Je ne vois pas tellement l'intérêt d'écrire au père P.  Le fait qu'il soit un homme d'église (avec probablement (?) une spiritualité, etc.) n'empêche pas ses déviances. L'église n'a pas eu les yeux ouverts, car elle a gardé une culture du secret et de l'apparence. Mieux vaut apparaître belle, et peu importe l'intérieur. Exactement ce que dénonce Jésus au sujet des docteurs et autres scribes. L'hypocrisie n'est pas un travers bénin, c'est une structure de pensée, une attitude spirituelle très profonde qui travestit tout, y compris les Ecritures et la grande tradition de l'Eglise. Nul ne peut vivre trop longtemps sous l'emprise du mensonge et du déni : c'est ce qui arrive aujourd'hui à l'Eglise, sur tous les continents. Nous ne voyons aujourd'hui qu'une petite part de la réalité. Les choses sont autrement plus graves (on en a eu un tout petit aperçu avec le documentaire diffusé sur ARTE, sur les abus sur des religieuses, et par le livre de Martel, "Sodoma", qui malgré quelques outrances, marque l'ampleur de l'hypocrisie...). A suivre, malheureusement. Bien amicalement. Jean-Claude
                Le 14/04/2019 à 09:46, Eric a écrit :
                Suite à tes échanges, lire le livre de la théologienne moraliste, Véronique Magron, “Un moment de vérité”, qui est tout à fait dans la ligne de ce qu’ écrit Jean-Claude (la culture du secret) et j’ajouterai, la pensée que l’Eglise fut la seule société au monde, sainte (=toujours le qui veut faire l’ange fait la bête) ; rien à voir avec la sainteté d’une Jeanne d’Arc, une laïque, répondant à ses accusateurs bien pensants à propos de son état de grâce : “si je n’y suis, que Dieu m’y mette, et si j’y suis, que Dieu m’y garde”...Ce sont des personnes comme cela que moi, j’ai envie de suivre, avec aussi le saint Curé d’Ars, s’enfuyant de sa paroisse tellement il se sentait indigne dans sa mission pastorale.
Tant qu’il n’y aura pas une formation anthropologique sérieuse des prêtres, cela risquera de se reposer...car l’homme “monte” de l’animal disait Teilhard et il en a gardé les pulsions et les mécanismes et déterminismes des instincts. St Ignace proposait dans ses Exercices une méthode d’examen fréquent, et il y a le jeûne, la prière et celle-ci que nous recommandait le Père Delobre : “Seigneur, faites que toutes mes pensées, mes paroles, mes actions soient ordonnées au service et à la louange de votre divine majesté”. Aff.


3- Le 19/03/2019 à 09:27, Jean-Claude a écrit :
                Bertrand, je devine ton désarroi. Je ne vibre pas de la même manière à tout ce qui touche notre pays, l'Europe ou le monde : je suis moins au courant que toi, je suis moins compétent en ces domaines pour pouvoir analyser, comparer, imaginer, juger, trancher... Mais je comprends ton découragement, et le sentiment tien de l'impuissance devant tout ce qui arrive et dont tu pressens que ce n'est pas la bonne route...
                Je lis ton espérance, parfois ton manque de courage, ta fatigue, ta désespérance aussi, tes reprises multiples, et les chutes à nouveau. C'est l'obscur puis l'aube qui n'est suivi que de ténèbres, mais le matin reste proche tout de même, le matin de la foi malgré la route aride, le désert trop proche.
                Et pourtant... Les sources sont vives pour ceux qui s'attachent quand même à Celui qui nous rend forts. Je devine tout cela.
                 Fais confiance à toutes les forces qui sont présentes en notre peuple, la France et l'Europe, et le monde aussi. Confiant en cette jeunesse qui espère dans le noir, qui oeuvre a tâtons.
                La manifestation de samedi (celle pour le climat) fut calme à Paris, familiale, joyeuse même, de cette joie du partage, de la communion, de la vision que la fraternité (qui fait partie de notre devise républicaine) est plus forte, sera peu vigoureuse que l'adversaire. C'est l'espérance en la vie qui monte. Auprès du vieux chêne de notre histoire, il y a de très jeunes pousses, maladroites, biscornues, autres que nous n'aurions voulu ou imaginé, mais fortes de la vie et de l'avenir.
                Si tu pouvais te reposer, faire confiance, laisser advenir en toi beaucoup plus que la paix, mais la grande sérénité de qui sait que rien ne se juge à l'aune de l'humain, mais à la proportion de notre foi, et surtout de la haute miséricorde.
                Bien de l'amitié.  Jean-Claude

4- Le 14/04/2019 à 19:20, Jean-Claude  a écrit :
                Au sujet de la Lettre au peuple de Dieu.
                C'est la première fois qu'un texte du magistère ordinaire de l'Eglise prend une telle position : mettre en question les abus de pouvoir et de conscience en relation avec les abus sexuels.
                La première fois aussi qu'une "attaque" frontale du cléricalisme est écrite.
                Il y a là aussi, derrière, toute une théologie des ministères, et singulièrement de ce qu'est en vérité le presbytérat. Le presbytérat, tel qu'il est vécu de plus en plus aujourd'hui (par les jeunes prêtres comme par quantité de laïcs) ressemble, à s'y méprendre, au "sacerdoce" vétérotestamentaire. Ce que le Premier Testament combattait (idolâtrie, pouvoir des docteurs et des prêtres, dimension exclusivement cultuelle et sacrificielle) est devenu monnaie courante aujourd'hui. Je dis "monnaie" à dessein, car ne sois pas surpris si, dans les mois qui viennent, des scandales financiers viennent au jour. Le lien sexe-argent est une évidence. Sexe, pouvoir, argent : les trois colonnes du mensonge marié à l'hypocrisie et à la culture du secret.
                Ce qui est dramatique, c'est la volonté de cacher ce qui s'est passé au fur et à mesure des ans. Et souvent aussi par des laïcs, en raison de la sacralisation aberrante de ce qu'est le prêtre. Le prêtre est au service du peuple pour que celui-ci advienne au sacerdoce qui est le sien (le sacerdoce commun des fidèles). Tous sont prêtres, et certains ont pour mission de faire advenir pour tous, à sa vérité, le sacerdoce commun.
                Les questions théologiques sous-jacentes sont travaillées depuis 20 ans avant Vatican II, et ne sont venues au jour qu'à Vatican II, puis ont été "combattues" par bien des gens, y compris par Jean-Paul II (dont le pontificat ne fut pas que soleil et clarté, beaucoup s'en faut...).
                Amicalement.
                Jean-Claude
5- l’entrée messianique à Jérusalem, évangile selon saint Luc XIX 28 à 40 ; Isaïe L 4 à 7 ; psaume XXII ; Paul aux Ephésiens II 6 à 11 ; la Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Luc XXII 14 à XXIII 56

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