jeudi 18 avril 2019

je tiendrai mes promesses au Seigneur - textes pour ce jeudi Saint & réflexions de deux jours



pièces jointes : contribution du pape émérite Benoît XVI à la suite de la réunion des présidents de commissions épiscopales nationales & essai sur le silence
 
Comme j’ai moi-même eu à servir dans une position de responsabilité en tant que Pasteur de l’Eglise au moment de la manifestation publique de la crise, et pendant qu’elle se préparait, je me devais de me demander – bien qu’en tant qu’émérite, je ne porte plus directement cette responsabilité – ce que je peux contribuer par ce regard en arrière en vue de ce nouveau départ. Ainsi, après l’annonce de la rencontre des présidents des  conférences épiscopales, j’ai compilé quelques notes qui pourraient me permettre de contribuer quelques remarques utiles en ces heures graves. Ayant pris contact avec le secrétaire d’Etat, le cardinal Parolin et le Saint-Père lui-même, il m’a semblé opportun de publier ce texte dans le Klerusblatt [un mensuel destiné au clergé des diocèses, pour la plupart de la région de Bavière].  . . . À la fin de mes réflexions je voudrais remercier le pape François pour tout ce qu’il fait pour nous montrer, encore et encore, la lumière de Dieu, qui n’a pas disparu, même aujourd’hui. Merci, Saint-Père !
 
mercredi Saint
14 heures 20 + Marguerite à nouveau sur les pistes, je lis les coupures de presse que m’a adressées le cher François-Xavier : analogues à son peuple de montagnards au Vietnam, les Bunong au Cambodge, condamnés à l’extinction biologique et culturelle par la transnationale de BOLLORE, Socfin, établie au Luxembourg.Cela va faire partie de ma prochaine lettre à EM : la sincérité de nos concours aux pluralismes culturels et de civilisations dans le monde, et au développement durable, particulièrement dans les pays naguère sous notre empire, l’Afrique subsaharienne, l’Indochine. L’interpeller autrement qu’en politique, une fois vidée la question de cette supercherie qu’aura le « grand débat national ».

17 heures 30 + Le grand rabbin de France à l’archevêque de Paris, le plus beau cri d’amour mutuel et fraternel qu’ait suscité notre drame de lundi soir [1]

21 heures 19 + Venu chez nous  vers les sept heures moins le quart, exceptionnelle conversation avec François-Xavier me donnant des éléments tellement consubstantiels de lui mais qui prennent si justement et fortement place dans ce que je cherche et vis mentalement. Parabole d’une réalité que je ne connais mais qui l’habite : Kontum, les montagnards, une résistance pas seulement au pouvoir vietnamien nationaliste et communiste, mais au matérialisme et à l’argent (les procès intentés par des peuples de même nature, de mêmes valeurs, de même économie à BOLLORE et à ses sociétés, le système français pro-BOLLORE et anti-immigration, anti-témoignages, les visas tellement conditionnés et pourtant refusés…les procès intentés en France par les Bunongs emmenés avec intelligence par le Cambodgien, Kneth PRAT). La leçon, très profonde et qui est peut-être l’avenir de la foi dans un monde qu’elle changera, c’est que cet homme de racines et de simplicité, moniteur de ski et éleveur de buffles est intégralement rigoureusement chrétien, catholique, amoureux de liturgie sur la cîme Caron, ici (3.200 mètres) ou dans la chapelle, parfois salle polyvalente, mais avoue que son peuple et lui sont animistes. Ainsi la base multiséculaire n’empêche pas, au contraire, l’entrée dans le mystère chrétien. Ni l’un ni l’autre ne sont monothéiste. Il m’explique en politique l’imprégnation confucéenne de l’’Extrême-Orient, de la Chine, du Viet Nâm, du Japon : même totalitarisme d’une structure verticale, d’un besoin de dieu assouvi par le culte de l’empereur, du chef, tout le contraire de la démocratie dont le mouvement est de bas en haut. Des « formatages » millénaires. Il affirme que la Chine a toujours été expansionniste, et compte pour pas beaucoup les bouddhistes. Enfin, de nationalité française d’autant qu’à la chute de Saigon en 1973, la « nationalité » sud-vietnamienne fut abolie, il continue de respirer Kon Tum, cette petite province intense, ses père et mère y vivent encore. Enfin, il m’indique une des voies les plus pratiques et les plus belles pour pratiquer l’intégration chez nous avant même l’immigration : les parrainages français donnés dès l’enfance des Bahnas, le système organisé par le dernier évêque français de là-bas : Mgr. SEITZ. Je vis cela, de fait, avec mes « protégés » ukrainiens, les parrainant rétrospectivement. Et comme je le raccompagne de « chez nous » à chez lui, début de la chaussée dont la neige a fondu, paysage de nuit commencée, les montagnes tranquillement en cercle et la lune maintenant pleine, il m’apprend reçu sur son téléphone que Benoît XVI vient de publier quelque chose. Il ne peut le lire, écran aux dimensions e deux doigts tendus, serrés.

21 heures 32 + J’évoque le texte de Benoît XVI : il est du 11 Avril pour un mensuel allemand. Le résumé qui en est fait est ravageur : le début de tout est 1968, l’immoralité et le texte, donc rétrograde, ne ferait aucune référence au Concile. Vue de l’extérieur. Elle est a priori et réductrice. Je parcours le texte, il me semble complet et magnifique, et commencé par les circonstances d’une urgence, d’une réflexion et d’une expérience de la responsabilité pontificale, il se termine par des remerciements au pape François. Merci de ce que vous faites pour nous montrer

23 heures 09 + L’élan multiforme suscité par le martyre de notre cathédrale nationale, élan en diverses confessions et diverses attributions et affectations du rayonnement e ce monument dans nos vies et dans la vie nationale, est tel que la politique se périme complètement. Nathalie LOISEAU aurait invité des gens  la messe. EM est d’une certaine expulsé, la politique aussi – il y a plus intéressant qu’eux, vraiment vital, lui qui voulait en incarner une toute nouvelle, et qui en imposait une place débordant tout le reste. Marguerite, mardi soir : Macron, il a du mérite, dans le même mandat en pas deux ans, les gilets jaunes et l’incendie de Notre Dame. Elle a raison. Je veux essayer d’analyser et ce cri d’alarme déclenchant une crise sans précédent dans la forme et dan le fond, chez nous en politique, et ce qui a saisi les Français contemplant sur petit écran ou sur les lieux ce que notre cathédrale subissait lundi soir. Les deux ensembles ont-ils un rapport ? Oui, celui de la prise de conscience, l’arrêt sur image. Et je le vis dans ma tentative de comprendre la crise de l’Eglise (non en elle-même mais vis-à-vis d’elle-même et vis-à-vis du monde, le regard qui accuse) et l’un de ses aspects, la pédophilie dans le clergé, mais il n’y a pas que cela.
Fin de soirée avec le paysage magnifique que la fin du jour, le coucher du soleil, le lever d’une pleine lune nous donnent silencieusement, en d’immenses dimensions. - Lu déjà les textes de de la messe de demain : l’intense conscience que l’homme Jésus a de Sa divinité. Il sait, Il voudrait que ses disciples comprennent. Il sait Son heure et Il assure ses disciples qu’ils comprendront avant peu.

jeudi Saint
09 heures 02 + Mystère du quatre heures quarante-sept ou quarante-huit de la nuit, j’y suis réveillé depuis des mois, mais me rendors facilement.

 10 heures 57 + Cacophonie ? Ou retour à de simples vérités. La presse est notre premier agent de dictature « sous » EM : elle relaye à plein la décision de celui-ci, supprimer l’E.N.A.. C’est le contre-sens et la pire « réforme » que puisse subir le pays. Contre-sens, les élites et la haute classe sociale et décisionnaire, de plus en plus fermée pas tant d’accès que d’oreille et d’imagination (désintéressée), ne sont pas principalement les hauts-fonctionnaires. Ceux-ci, rivaux pour les grands postes et places (j’en sais quelque chose), ne sont pas solidaires (le Monde pour mes premiers articles, 1972, ne sachant comment me situer, mettait ancien élève de l‘ENA : courriers et téléphones de « camarades » ou d’anciens, protestant au point que JF me demanda si j’étais vraiment passé par l’E.N.A.) et sont aux ordres. EM, en début de mandat, pensait même astreindre à l’avenir les premiers sortis de l’Ecole, à un conformisme avec le gouvernement et ses options, sans limite de durée et d’objet (je retrouverai date et page dans le Monde. Non-sens aussi puisque les premiers sortis choisissent « les grands corps » et que ceux-ci : Conseil d’État, Cour des comptes, Inspection des Finances ne sont pas d’exécution ou de conception, du moins selon leur mission première, mais de contrôle. Le « haro » sur l’E.N.A. est une désinformation totale, y céder comme cela va être fait par un prince, seul aux abois et dont la manière d’être et de faire sont le seul vrai problème politique de la France ces mois-ci, est de la démagogie, surtout une erreur. Comment seront recrutés désormais les fonctionnaires de responsabilité ? Par des concours organisés par chaque ministère, ceux-là changeant en nombre, en intitulé et en compétence (ce qui est une pratique mauvaise, organisant la discontinuité et l’amnésie, dans la direction de l’État) ? c’était le système de 1875 à 1945, avec l’Ecole libre des Sciences politiques préparant pour les « grands concours ». Or, les Sciences-Po. une école par chef- lieu de région, admission par concours national (comme pour l’internat de médecine – tous processus que j’ai appris depuis peu seulement) et choix de la ville selon le rang de classement,, n’ont plus qu’une ambition, en sus de leur rivalité inter se, ressembler aux universités anglo-saxonnes, surtout outre-Atlantiques et autour d’Harvard, " l’excellence ". Le système unanimement souhaité dès les années 1930 et mis au point par Michel DEBRE n’était pas universitaire, il était une culture du service de l’État et du service public, une forme de sacerdoce excluant absolument l’argent et le « pantouflage ». Service public et nouvelles formes de commandement de l’État et de prise en mains publiques pour l’ensemble de notre économie et de notre : la planification, l’aménagement du territoire. Il est – terriblement – symptomatique que tout cela ait été abandonné et en arrive à sa dernière étape de destruction de ce qui a été l’ossature de notre pays, alors qu’il entreprenait la grande construction européenne et parvenait à s’émanciper de nos possessions outre-mer et à les décoloniser. Deux entreprises d’ailleurs ratées comme il est tristement aisé de le constater à présent. Ces chantiers et ces réflexions ne sont pas celles d’EM. Qui se donne cinq ans pour inaugurer en cours de son second mandat le résultat (problématique selon moi et sans doute beaucoup, actuellement silencieux) des appels d’offre, des corruptions et des négociations insuffisantes pour réhabiliter Notre Dame. Il y a des lueurs d’espoir, elles sot des personnes : Anne HIDALGO a vraiment marqué dans la nuit de lundi Saint, et Ian BROSSAT, tête de liste communiste pour les élections européennes, rayonne sans faute depuis qu’il est à cette place. Qu’EM montre une nouvelle fois le mépris des « gens » puisque c’est lui, et non les « garants », qui 1° élude une vraie publication des résultats du « grand débat national », et 2° en décide des mises en œuvre selon lui et non selon les contributions, devient secondaire. Le Président, trahissant en tous points, la lettre et l’esprit de notre Constitution, n’est plus au entre ni de l‘actualité ni de l’évolution mentale du pays. En revanche, la coïncidence entre la crise de l’Église, sans doute aussi grave que celle qui a suscité la Réforme protestante – intervention étendue, méditative et bien située par son auteur, notre pape émérite Benoît XVI – et la prise de conscience des racines de la catholicité française dans le monde entier, nous indique ce à quoi nous devons travailler. Pour ma part, si obscure qu’elle soit, puisque je suis sans tribune que ma circulaire quotidienne, quand fatigue et santé, par grâce, desserrent leur étreinte, je vais encore plus m’employer. Mais l’accès à la notoriété passe pour moi, immédiatement, par un livre qui soit remarqué parce que ou beau ou bon, et, actuellement, ce ne peut être un essai politique. J’admire mon cher Patrick S. En ratages conjugaux, en faillite financière et en procès, de produire sereinement avec une apparente modestie mais compétence, méthode scientifiques et vrai travail d’investigation, une vingtaine de livres en pas vingt ans… Notules du cher Olivier B. 2

22 heures 38 + L’heure que nous pouvons supposer pour l’entrée de Jésus dans Sa passion. Textes de la messe du soir, la Cène. L’institution de l’Eucharistie par Paul, historiquement le premier à nous les dire. Le coeur de cette dernière soirée : l’humilité et l’amour 3. La grâce de cette Semaine Sainte, c’est Notre Dame (version de Paris) à tous les égards. Une sorte de trêve mettant en harmonie les censés contraires : les prévenances de TRUMP envers la France, sa correspondance avec le Pape. Les protestations résonnant si vrai et chaleureux des hiérarchies religieuses musulmanes et juives. La considération générale de notre essence historique (et chrétiennes – la plume quotidienne de Laurent JOFFRIN) et la péremption d’EM : allocution reportée, divagations sans sérieux ni études forcément prématurées sur les calendriers de la « rénovation » de la cathédrale… Une sorte de calme. Paul et Jean nous le donnent. Alors qu’après trois ans de harcèlement et de poursuite, à temps et contretemps, Jésus va à la mort et nous sommes simplement invités à lire le testament : chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, nous inculque Paul… C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. Et Pâques, notre communion avec les Juifs de religion, frères en Abraham, événement et calendrier: ce mois-ci sera le premier des mois… C’est un décret perpétuel : d’âge en âge vous le fêterez, ô combien manifestée lundi soir. Mais le fait majeur, ce soir de la dernière Cène, c’est la conscience aigüe qu’a Jésus de Sa divinité. Fils de Dieu, le Dieu de la Pâque : je traverserai le pays d’Egypte, cette nuit-là… je passerai… je verrai le sang… le sang du Rédempteur, de l’agneau pascal, déjà présent à la sortie d’Egypte… mais ce soir le Fils de l’homme… sachant que l‘heure était venue de passer de ce monde à son Père … sachant que le Père a tout remis entre ses mains … est au comble de l’humilité : le lavement des pieds pourtant introduit par la pétition explicite de Sa divinité. Conclusion, ce soir : Jésus, ayant aimé les siens, les aima jusqu’au bout… ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant; plus tard tu comprendras.



[1]     - "C'est notre lieu à tous, et je pleure avec toi !"
                C'est le message que Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, a immédiatement adressé à Mgr Aupetit, Archevêque de Paris, alors que les flammes ravageaient la cathédrale. 
                Depuis, les messages de sympathie de nos amis juifs ne cessent de me parvenir, signe combien émouvant et réconfortant de la solidarité qui nous unit, dans la joie comme dans la peine !
Oui, le désastre est grand, et grande la peine de tous, bien au-delà des seuls catholiques, et même bien au-delà de la France, comme l’expriment tant de messages qui continuent d’arriver – des rabbins orthodoxes d’Allemagne, des Amitiés judéo-chrétiennes sœurs d’Australie, du Chili...
Ce monument, sans doute le plus célèbre du patrimoine français, en plus de sa longue histoire est un lieu qui, depuis quelques années, portait aussi la mémoire de l’amitié entre juifs et chrétiens : c’est sur le parvis de Notre Dame que fut récité le kaddish lors des funérailles de Mgr Lustiger, et une plaque sur une colonne de la cathédrale y rappelait qu’Aron Jean-Marie Lustiger n’avait jamais voulu renier sa judéité.
Quelques années plus tard, un rabbin, invité par l’archevêque de Paris, y  était venu prononcer une conférence de carême.
Mas si la peine est grande, l’espérance l’est davantage encore. Nous nous acheminons, juifs et chrétiens, vers les fêtes pascales, et le Dieu unique que nous célébrerons en même temps est le Dieu de la Vie. Comme ne cesse de  nous le rappeler toute la Bible, après les pleurs viennent les cris de joie, après l’esclavage la libération.
Et la cathédrale de Paris sera reconstruite !
'Hag Péssa'h saméa'h ! Belles fêtes de Pâques !
 
La lettre de l’amitié judéo-chrétienne - webmaster@ajcf.fr
Jacqueline Cuche
2- Le 18/04/2019 à 08:22, Olivier BRISSON a écrit :
Le dictateur soudanais Bechir vient d’être renversé. En prison, il va croiser quelques-uns des milliers de Soudanais qu’il a fait arrêter et torturer… Je ne sais pas ce qu’il faut souhaiter…ni à qui… Le 12/04/2019
 EDF fermera la centrale nucléaire de Flamanville quand…l’Angleterre quittera l’Union Européenne… Le 13/04/2019
Trump envisageait de nommer sa fille à la tète de la Banque Mondiale car, dit-il … « elle est très bonne avec les chiffres… » …et avec le pognon ? Le 14/04/2019
La France efface 143 millions de dettes fiscales d’un copain du Premier Ministre Indien et de la famille Dassault… La corruption souffle en Rafale… Le 15/04/2019
 La famille Pinault débloque 100 millions d’€ pour participer aux travaux de rénovation de Notre Dame… Une réunion familiale a été programmée cet après-midi chez les Arnault… Le 16/07/2019
 Superbe portrait dans La Croix d’une France, sécularisée, déchristianisée qui sent son cœur se serrer à la vue d’une église en flammes… Le 17/07/2019

3- Exode XII 1 à 14 ; psaume CXVI ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XI 23 à 26 ; évangile selon saint Jean XIII 1 à 15 

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