vendredi 17 août 2018

et j’établirai pour toi une alliance éternelle - textes pour aujourd'hui

Vendredi 17 Août 2017


08 heures 44 + Nous endormant, j’ai pu lui dire ce que je comprends : que mes centres d’intérêt ne soient pas les siens, ne l’intéressent pas, qu’elle me juge manipulé par Ousmane ou d’autres, que mon écriture soit les moulins de Don Quichotte tandis qu’elle travaille à nos ressources d’appoint qui sont décisives, ses soutiens personnalisés qui – selon ce qu’elle m’en rapporte – m’apprennent peut-être plus encore qu’à elle..., ce qu'elle me signifie ainsi a l’effet bienfaisant de me faire relativiser ce sur quoi je me love. Et ce petit matin où elle « administre » nos chiens, à tour de rôle en promenade jusqu’au Loch puisque Fonzy et Sam sont incompatibles, je vais à sa rencontre. La rosée, le brouillard aux lisières de haies, les ombres portées des arbres du chemin breton à ceux qui font la limite de nos prés, les traits, l’oblique, puis le V des traces d’avion… je lui dis le vertige que me donne son cher frère : pas d’amour, pas d’amitié, pas de projet, jamais... au passé, au présent, à l’avenir… elle me dit l’accompagner comme elle peut… je lui dis combien je le ressens, l’en approuve et me joins à elle, même si… beau-frère et mari… nous arrivons à tout nous dire, sans l’ostentation et le truchement d’une jeunesse que nous avons vécue à mes cinquante et soixante ans, la jeunesse et les gestes, la suite d’âme et d’amour, sans expression que la réalité du mouvement intérieur et la grâce de ressentir ensemble ce mouvement. Lenteur et force de la vérité, le sourire en conclusion, pas en ouverture, et ne se voyant pas. L'amour. Grâce.

Les textes pour aujourd’hui sont ceux de la compassion absolue et du développement de la beauté humaine à proportion des soins de Dieu pour nous. La nouvelle-née, nos débuts : aucun regard de pitié pour toi, personne pour te donner le moindre de ces soins, par compassion. On t’a jetée en plein champ, avec dégoût, le jour de ta naissance… Je t’ai dit : « Je veux que tu vives ! ». Je t’ai fait croître comme l’herbe des champs. Tu as poussé, tu as grandi, tu es devenue femme… Le texte est splendide, une initiation aux transformations féminines, à l’aboutissement de la beauté, j’essaierai ce soir de lire cette page à notre fille. Je suis passé près de toi, et je t’ai vue : t avais atteint l’âge des amours. J’étendis sur toi le pan de mon manteau et je couvris ta nudité… Tu devins de plus en plus belle et digne de la royauté. Ta renommée se répandit parmi les nations, à cause de ta beauté, car elle était parfaite. Oui, mais le fait de qui ? de l’abandonnée de naissance ? Ta beauté, car elle était parfaite, grâce à ma splendeur dont je t’avais revêtue 1. Notre création, jour après jour depuis l’origine de tout, à l’image et à la ressemblance de Dieu. Et l’homme – homme et femme – comblé, chute… tu t’es fiée à la ta beauté, tu t’es prostituée en usant de ta renommée, tu as prodigué tes faveurs à tout passant : tu as été à n’importe qui… le drame, continu, contemporain, de la rédemption… je me ressouviendrai de mon alliance, celle que j’ai conclue au temps de ta jeunesse, et j’établirai pour toi une alliance éternelle… tu n’oseras pas ouvrir la bouche quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait. Explication de ces noces : Dieu et l’humanité, par Jésus : l‘indissolubilité du mariage, parabole de l’alliance et de tout optimisme. L’avenir, si accidenté et parfois horrible ou idiot que soit le présent, c’est l’alliance.

09 heures 30 + Départ de mes aimées et de mon cher beau-frère, Arzon, cours pour Duncan entrant en troisième et Marguerite comme émule. Avec épouse et fille, plus nos amis enseignants affiliés à la C.G.T. je crois bien être au coeur du mal-être des sujets de notre Education nationale. La S.N.C.F. et son P.D.G. toujours aux manettes, l’ami du directeur de Sciences Po. rue Saint-Guillaume, l’excellence à la Harvard, l’anglomanie et l’inscription annuelle à quelques 14.000 euros sans participation au conseil d’administration, les émules de l’erreurAir-France.KLM incapable de paix intérieure entre direction et salariés, qui sont, l’avion étant ce qu’il est, des élites et des gens conscients de responsabilités vitales : notre entreprise, surtout, incapable de se trouver des dirigeants en son propre sein ou au moins entre Européens. SPINETTA qui la dirigeait bien, je crois, n’y revient pas mais conseille le démantèlement de la S.N.C.F. pour la quelle il n’a aucun affectus domini. Nos faillites, le classement de Shangaï des performances nationales pour l’éducation et la formation de ce qui doit nous suivre, l’avertissement terrible du pont de Gênes. Où passe l’argent ? Aux marchés ? Aux banques ? Cette consigne, paraît-il, donnée il y a quelques-uns au conducteurs de TGV: ralentir et laisser le convoi sur son erre entre tel et tel kilomètres entre Marseille ? et Montpellier ? puisque les caténaires sur-usés ne sont pas remplacés. Une victime, heureusement… le ministre de l’Intérieur italien faisant la bamboche en Sicile tandis que se décrète le deuil national. Nous avons vécu cela, la canicule de 2003 et le ministre de la Santé en chemise de contraction, les morts en maison de retraite ou à domicile plus visité. Le clergé pédophile certes, et pour moins qu’une infinitésimale part de son ensemble… les politiques, la piscine de Brégançon, caprice de la « première dame » puisque le président pratique la mer quant à lui… mais l’image est là, nous sommes une époque de pub., de com. et d’images pour prendre les abréviations. L’austérité seule est supportable quand il s’agit de celles et ceux que nous voyons au pinacle et qui ne démontrent, pour beaucoup d’entre eux que l’art de parvenir ou de se maintenir, si rarement celui de nous faire participer, celui de faire fructifier nos patrimoine. Mes amis P., les parents de la délicieuse amie de Marguerite, votant EM l’an dernier et ne comprenant pas ce hyatus entre l’intelligence et le refus de le choisir… hier soir, l’aveu : je le subis comme j’ai subi chacun des autres. - Aux Etats-Unis, une contagion qui commence : la spectaculaire contestation du président régnant par les plus hauts responsables de naguère ou de maintenant, astreints ou ayant été astreints au « secret-défense », et voici que ressurgit la circonstance terrible de la traque et de l’élimination de BEN LADEN. Brûlis devant la maison, depuis quatre jours persistent odeur (pas désagréable) et fumée, fumerolles, sorte de rumeur de la cendre… Réponse quotidienne si je vais la voir, la beauté tout autour, la beauté tout près. Ce qui rend insupportable la dureté, le scandale, l’injustice… en surimpression quotidienne. La pureté de la beauté en lumière, tout à l’heure, si je vais au-devant de ma chère femme, nos prés, puis le survivant des deux chênes morts, paysage résumé à mes yeux depuis mon clavier et les accumulations de ma table... les deux chênes foudroyés, peut-être à la Libération… et devenus, donc, nus, et l’un qui s’est abattu quand coïncidèrent dans ma propre vie la chirurgie sur mon corps et la consommation en mon coeur d’une séparation, dont je ne savais pas qu’un jour elle me serait expliquée par un chant de reconnaissance. La vie sait se récapituler. Mais aussi se prépare... Marguerite et les traits fins, ajustés, disant la vérité de son visage : devant la glace, la voici, ce matin, elle s’est habillée de rouge, hier c’était du blanc. La jeune fille, la jeune femme que Dieu décrit et raconte à Ezéchiel. Le cher Emmanuel D., un revenant, pour vanter un livre qu’il me dit d’exception, et à comprendre ce qu’il rapporte, je le crois : religieux, Frère Prêcheur, il découvre que l’évangile serait un livre à propager comme un roman… mon initiation à la beauté qui fut, après les paysages et avant les paysages, le corps féminin pas à prendre mais à voir, se fit par le Cantique des cantiques, quatorze-quinze ans. Aujourd’hui Ezéchiel, celui aussi qui raconte la résurrection des morts par milliers dans la vallée que le Seigneur lui montre. Chair et vie éternelle, le travail de « mon » exemplaire Michèle T. auquel elle s’adonne sans joie. Un livre comme un roman, suggère Emmanuel D.… mais l’évangile selon saint Jean, le suspense à chaque étape, chaque jour, la haine des hiérarchies, la progression insistante et inquiétant de la révélation d’une identité qui va bouleverser. En lui adressant le petit livre des pensées quotidiennes, tirées du fonds de Jean LAPLACE, lui recommandant ces deux heures de lecture d’affilée, Jean d’un seul souffle.


1- Ezékiel XVI 1 à 63 ; cantique selon Isaïe XII 2 à 6 passim ; évangile selon saint Matthieu XIX 3 à 12

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