nuit du mardi 2 au mercredi 3 janvier 2018
22
heures 35 + Prélèvements sanguins mensuels. J’interroge :
ces dessins
d’enfants dans la salle des secrétaires médicales, si nets
à plume, originaux,
idéaux et précis pour une animation. Le fils, de
maintenant douze ans, de
l’infirmière qui va me piquer. D’autres, de son fils aussi
dans la petite
salle au format de couloir où elle
pratique. Je me retiens de les photographier. Le ferai le
prochain mois. Ceux
du dehors, plutôt à sept ou huit ans. Je l’interroge :
a-t-elle suivi EM
avec DELAHOUSSE ? quelques moments ! et le samedi 9 avec
Johnny. Et que
pensez-vous de lui ? Nous nous rencontrons depuis des
années, elle hésite
peu, non pour se dissimuler mais pour se dire : il est
abordable, il dit
qu’il écoute. Elle est attentiste mais pas hostile. Toutes
les personnes que je
questionne sans insistance m’apprennent que les apprêts
télévisés du président
de la République ne sont que très aléatoirement et jamais
totalement, suivis. DG
était suivi parce qu’il était attendu : le micro de la
France libre, la
partie algérienne haletante, et ce vendredi 24 mai 1968,
discours ayant manqué
la cible mais qui mit, la France entière et tous les
manifestants, quelques
minutes au silence, au bivouac, presque à la paix et au
calme… – Le chocolat
offert par l’hôpital : la gâterie qui va avec, une petite
boule de sucre
vert clair, et à l’intérieur le chocolat traditionnelle.
Cela me fait penser à
une planète, en moi se déroule l’évidence. Nous avons reçu
cette planète, nous
en sommes comptables et non les maîtres, or nous
exploitons, épuisons, nous
conduisons mal. Tout est partiel, pas de démocratie ni
européenne, ni mondiale.
Conception étriquée, homo-centrée de l’écologie, de
l’environnement et des
politiques dites mondiales en ce domaine depuis le
« sommet » de Rio…
nous ne faisons pas corps avec les végétaux, avec les
animaux. Nous agissons
pour notre seul compte et allons manquer à peu près tout,
et surtout les
capacités d’auto-régulation de la planète.
La promesse de
l’aube. à l’Iris de
Questembert Eric BARBIER adaptant après DASSIN en 1971,
l’autobiographie de
Romain GARY. Pour Maman, c’était son livre majeur. Tandis
que je ne lisais de ses
livres que les plus contemporains, mais dès leur parution,
y compris ceux
d’Emile AJAR. Je vais m’y mettre. Marguerite a consenti à
m’y accompagner.
Communion à deux degrés avec notre fille. Voir et vivre
aussi comment elle
reçoit certaines scènes « osées » ou plus encore l’extrême
directivité de la mère pour son fils. Je me tais sauf pour
indiquer ce qu’est
PETAIN selon moi (son « appel » du 17 Juin est diffusé
dans le décor
d’un terrain d’aviation de l’époque), et pour préciser que
toutes les
prédictions de la mère furent réalisées par le fils.
Splendide interprétation
de Charlotte GAINSBOURG, déjà si décisive dans le film en
deux épisodes de Lars
von TRIER. Ajouter aussi les deux lettres de
correspondance avec lui, et l’écho
qu’elles donnent du combat mené pour écrire et plus encore
être accueilli en
édition : Marguerite va les attendre. Il me faut aussi
lire Une
éducation européenne… les
deux livres dans la bibliothèque de la chère mère. Le
second degré de notre
communion n’appartient qu’à Marguerite et à moi : comme
allant de soi, sa
conclusion et le cadeau inouï qu’elle me fait. – La soirée
se dissout
maintenant dans ces notations, tandis qu’elle et ma chère
femme regardent les
quatre filles du Dr. March,
qu’Edith regarda en petite enfance avec sa propre mère, à
la télévision. Marguerite
avait deviné le posthumat des lettres reçues de sa mère
par le héros pendant la
guerre. Le film reconstitue le moment où DG reconnaît
l’aviateur comme son
Compagnon de la Libération, mais curieusement les notices
wikipédia et autres
ne mentionnent cette distinction suprême.
Politique
si simple : l’opposition (WAUQUIEZ et MELENCHON) est
muette après les vœux
présidentiels de dimanche soir. L’Iran, près de cent morts
maintenant au
cinquième jour de manifestation : guerre des ondes entre
Washington et
Téhéran. Mais TRUMP n’intervient ni n’interviendra contre
Pyong-Yang ni contre
le régime qui a maintenant quarante ans. Les tabassages de
policiers à
Champigny et à Aulnay : j’en dialogue à la gare de Vannes
où nous
raccompagnons mon beau-frère. Un homme et une femme, tous
deux adjudants-chef,
sur le quai après avoir vérifié les stationnements
abusifs : j’avance que
la « grand couronne » n’est devenue explosive qu’à
proportion du
déclin des communistes et selon les municipalités qu’ils
ont cessé de contrôler
avec civisme et efficacité. Je les sens heureux de ma
marque de sympathie.
COLLOMB a-t-il leur oreille ? leur esprit ?verbe et accent
sont
médiocres. – Très bonne initiative de la ministre de la
Justice : le
téléphone libre mais fixe, quelques numéros seulement
autorisés, dans chaque
cellule d’ici peu.
Prier
en action de grâce de ce que je reçois ce soir : ce film,
une lecture de
notre Histoire telle que je la pratique et la vis depuis
mon adolescence, la
communion avec notre fille, ces mois-ci où elle change et
s’affirme beaucoup.
L’Eglise continue de nous former par insistance et
répétition des scènes
commençant notre Nouveau Testament. Le questionnaire
pharisien auquel répond
paisiblement et nettement le Baptiste. Je
ne suis pas le Christ,
sa réponse et
l’insistance des autres lui fait définir le baptême qu’il
administre puis une
dernière fois prophétiser..Au milieu de vous se tient
celui que vous ne
connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne
suis pas digne
de délier la courroie de sa sandale. [1] Pour saint Paul, « la
pièce est
jouée » : l’onction que vous avez reçue de lui
demeure en vous,
et vous n’avez pas besoin d’enseignement.
Ce
soir, donc tranquillité et paix…tandis qu’en off j’entends
un reportage
télévisé sur une période et une région que j’ai commencé
d’apprendre de
l’intérieur : l’Europe centrale et du sud-est, les
noblesses hongroises,
la Turquie ottomane, l’Albanie. Zog 1er, la
princesse APPONYI, la
laideur du régime fasciste, l’inconséquence française. –
L’année nouvelle me
passionne, l’inconnu y domine par avance, nous n’avons
plus de repères dans la
plupart des domaines de la vie publique et des relations
internationales. La
dialectique, plus que jamais, donnée par l’Ecriture, priée
et répétée :Demeurez
en lui ; ainsi quand il se manifestera,
nous aurons de l’assurance, et non pas la honte d’être loin
de lui à son
avènement. Les
premiers jours et mois de
l’Incarnation, tels que la liturgie et les textes nous les
donnent à penser et
à prier, sont en fait notre intégration au parcours, puis
à la nature du
Christ. C’est sans question. Cette onction cous
enseigne toutes choses,
elle qui est vérité et non pas mensonge ; et, selon, ce
qu’elle vous a
enseigné, vous demeurez en lui. Prière et
prise de conscience de ce que je suis, de l’endroit où
j’arrive de la vie qui m’a
été donnée, sont de même nature : bien plus que la foi,
qui grâce à Dieu,
ne m’a jamais été ôtée, la fidélité et ses joies autant
affectives que
spirituelles.
Une
heure moins le quart … la fraternité, mon cher camarade
d’enfance chez les
Jésuites, ce jeune frère et ami dont je pourrait être le
grand-père que m’a
donné le collège de notre fille [2].
Ceux qui nous
tiennent la main, dont nous cherchons la main, la marche à
Dieu est en
fraternité. Ces prochains jours, le pratique : faire
évaluer et peut-être
réparer notre si récente (par la date d‘acquisition)
seconde voiture, en carafe
à une heure à l’ouest de Clermont-Ferrand… et plus
réfléchi et rédactionnel :
revoir toutes nos conclusions, contre une banque typique
d’agissements, d’organisations,
de lacunes et de comportements qu’ont toutes les banques.
L’enjeu financier n’est
pas mince, le système judiciaire est maintenant si
dépourvu de personnel que
tout dire et écrire sera se plomber. Nous ne serons pas
lu. Ne donner qu’un
argument : choix de notre avocat d’appel, c’est de la
loterie. Il me faut
parvenir à être très digeste tout en accrochant,
fortement, par plusieurs
aspérités. Ensuite et enfin, le combat : une énième
tentative d’un récit,
d’un roman, d’une réflexion récapitulative. Je n’ai aucun
plan, aucune limite,
aucun centre : j’espère être guidé, canalisé… Je suis
attendu à l’horizon
de mon livre, de ce nouveau livre si je le finis. Je sens
trois-quatre lecteurs
tests, dont mes deux frères de cette nuit, leurs messages
respectifs, et… si ma
femme chère… ou notre fille pour quelques lignes éparses
reconnaissent ce qu’elles
attendent, très peu explicitement… alors.
[1]
- 1ère lettre de saint Jan II 22 à 28 ;
psaume
XCVIII ; évangile selon saint Jean I 19 à 28
[2] - Après s’être
grandement ébranlée, ma foi est ressortie plus forte que
jamais, construite
auparavant sur un sable relativement dur elle est
désormais construite sur la
pierre, solidement.
Lorsqu'il
m'est donné de lire les titres des journaux, je constate
que notre monde va de
plus en plus mal, désespéré par la haine des hommes,
désormais je m'en remet
totalement à D.ieu pour me guider dans ma vie.
A
l'heure du jugement dernier, nous nous présenterons
devant Saint-Pierre, et que
dirons nous, comment justifierons nous le règne de
l'argent, de l'hypocrisie,
de la démagogie et du mensonge sur le monde ? C'est
cette société qui nous
pousse, dans une sorte d’instinct de survie, à sombrer
dans ces vices à ne
montrer que la face sombre des hommes. Le sentiment
humain disparaît des cœurs,
mais jusqu'où irons nous ? Trop d'hommes se trouvent
dans la détresse et ne
sons pas aidés, mais comment nous, poussières parmi les
poussières pouvons nous
nous considérer supérieurs aux autres au point de ne pas
aider les plus
nécessiteux ?
Mais
comment nous, hommes parmi les hommes, pouvons nous
oppresser notre prochain au
point de lui vouloir du mal ?
C'est
une épreuve de D.ieu, je ne sais pas si nous réussirons
à la surmonter, à en
venir à bout.
Nous
sommes dans un monde qui n'a pas conscience de la
démesure de ses actes, du
ridicule de ses décisions et de la démagogie de ses
dirigeants.
Mais
malgré tout cela je garde espoir en le peux d'humanité
qu'il reste aux hommes
pour pouvoir nous sauver.
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