Mardi 9 Janvier 2018
09 heures 43 + Je suis aussi
décalé dans la tenue de mon journal, le commentaire et
la projection de ce que je vois et entends, l’écriture
de ce que je lis et prie… que le Vatican, en retard d
plusieurs jours : discours d’hier pour les vœux au corps
diplomatique, messe pour des enfants et leur baptême,
messe et homélie pour l’Epiphanie. – Mais le plus
précieux sans doute, parce qu’intense mais volatile, si
je ne l’écris, c’est la mémoire de mes trajets en
voiture avec notre fille pour le collège, aller et
retour. Le moment où elle parle, raconte plus d’ailleurs
qu’elle ne se raconte. Ce matin, donc, la déposant juste
à huit heures, le trottoir au bas d la rue Thiers, puis
allant poser sa valise, lourde aujourd’hui après ces
vacances, la revoyant avec ses camarades à l’entrée de
sa classe, la seule 4ème au rez-de-chaussée,
croisant aussi sa professeure de français, puis son CPE
toujours cordial, précis, chaleureux (bon règlement des
assauts mutuels entre Jules Simon et SFX, j’évoque
sans écho qu’un sourire la plume du nouveau directeur
(son message de vœux), et je réitère ma remarque sur
l’informatique et le numérique, l’école directe et ses » espaces »
tandis que se multiplient les alertes à échelle
mondiale.
17 heures 29 + Les nouvelles
m’accablent : France-Info. et les unes du Monde. Les répétitions que
ne remarquent pas ou ne font pas remarquer les médis. Le
scenario Peugeot en début du mandat de FH se réédite,
combiné avec celui de l’avènement de LJ en 1997 : les
licenciements boursiers. Suppression de 2.400 emplois
selon la nouvelle procédure, instaurée par les
ordonnances sur le Code du travail : rupture
conventionnelle collective. Plus de plans sociaux,
aucune obligation de motiver économiquement les
licenciements. En l’espèce, cf Michelin en1997, la
situation de Peugeot n’a jamais été aussi florissante :
47 milliards d’excédent (exactement le chiffre de la
dette de la SNCF). FH avait du renflouer la
banque-maison. Peugeot argue qu’en regard
de ces licenciements, il y aurait 1300 recrutements,
mais ils ne s’appliqueront pas aux lignes de production
en manque criant d’effectifs, surcharge insoutenable de
travail et en horaires. Evidence d’un jeu se vérifiant à
la Poste, plus
de fonctionnaires par extinction, et plus de CDI chez
Peugeot : que des
intérimaires coutant bien moins cher, et surtout peu
garantis. « Réforme » décisive du Code du travail :
l’abondance et la soudaineté des textes a empêché toute
contestation claire et motivée, il n’y a eu que la
tentative de manifestations, elles n’ont pas été très
conséquentes et elles n’ont eu aucun poids. C’est à
l’usage qui commence que va apparaître la permissivité
des nouveaux textes, unilatéralement et qui, j’en suis
convaincu, ne sera pas l’élément déclencheur d’une
« reprise » économique. Tolérance, découragement des
syndicats, de l’opinion. En fait, les salariés ont été
séparés les uns des autres. La mondialisation et la
nouvelle dogmatique « libérale » se fonde sur
l’individualisme de l’être humain : elle l’utilise,
l’encourage pour, vicieusement ou paradoxalement, le
priver de liberté et d’expression. Solitude de chacun
quand s’abat le sort. Reprise des magasins André, mais le premier
comité d’entreprise se fait sans le nouveau PDG dont le
nom fleure l’argent venant d’ailleurs.
Pendant ce temps, la Chine,
trois jours pour EM et les « fabuleux contrats » :
l’expression date du métro de Téhéran dont nous eûmes le
marché, mis que se passa-t-il avec les ayatollah. VGE
avait été persuadé par Bruno DELAYE, pourtant excellent
en d’autres époques et avec d’autres patrons (Michel
JOBERT) que l’avènement de ceux-ci nous serait
commercialement très favorable. A Pékin donc, EM vend de
l’Areva, unité de
retraitement là-bas, nos technologies déjà transférées
par PROGLIO n électricité et centrales nucléaires, vont
faire un ensemble complet, supérieur au nôtre qui
cherche son acquéreur. Vend aussi du Beaubourg comme
musée de « standing » à Shangaï, et bien entendu X Airbus. Et nous recevons la
levée de l’embargo sur notre viande de bœuf… dans six
mois, dix-huit ans après. Le « one-man-show » pendant
encore quatre ans et demi. Pas la restauration de notre
économie, notre ré-industrialisation, mais du texte :
une du Monde,
MACRON accumule les projets de lois pour 2018. Le
législateur, c’est lui. Illusion que l’économie
nationale soit sujette à un ensemble législatif qui en
serait le ressort… s’il s’agit d’ailleurs d’un ensemble,
car la cohérence, la dialectique de ces « réformes »
par de l’écrit n’est dite par personne, ni par l’auteur,
ni par ses commentateurs. Illusion d’un pouvoir selon
l’image presque quotidienne. La une du Monde, nommément, un jour
sur deux ou trois. Je ne crois pas à l’efficacité de
cette ronde de rencontres et entretiens à deux, avec
toujours le même héros, mais je ne sais rien de l’effet
de ces dialogues, de l’effet produit par EM sur ses
interlocuteurs. Je ne sas non mlus comment il
travaille : questions posées à Phe. auxquelles ce
dernier ne répond pas. Surtout, projets de lois et
rencontres d’homologues ne sont pas expliqués, exposé
par l’impétrant en forme synthétique et nous donnant la
cohérence de tout cela, le sens. Préparé comment et par
qui ? on ne voit rien de la coulisse et à peine la loge,
peut-être factice (l’entretien avec DELAHOUSSE), un
palais désert, sans personne, sans rien au mur qu’une
hideuse tapisserie-affiche dans la salle présidentielle.
Toujours le vide… le manque. Un manque éprouvant, mais
qui se dérobe à la définition, suprême redondance.
Sécurité quotidienne : débat à France-Info. sur les quartiers,
la police de proximité. Les mêmes arguments depuis JPC :
le manque de moyens, le manque de ressources humaines.
Je ne comprends pas en tout cas, comment les policiers
dans les « quartiers difficiles » peuvent être
physiquement inférieurs aux individus qu’ils
interpellent ou qu’ils côtoient. On est dans la pire
spirale : la police a peur et elle donne pourtant image
ou matière de brutalité arbitraire. C’est le comble. Ces
jours-ci, pas un jour ou une nuit sans attaque, prise à
partie, violences subies par des policiers, femmes,
hommes. La haine… ni
pendant la crise algérienne, OAS et FLN à Paris, ni en
« Mai 68 », il n’y eut cela. Certes, les mots : CRS-SS,
mais pas violence. La bataille : oui, mais pas ce qui
devient tellement fréquent.
Pour que le dérisoire soit bien
marqué, l’ « essentiel » confié au Premier ministre
pendant que le Président voyage et pose : la limitation
de 90 à 80 kms/heures sur les routes secondaires.
Pauvreté telle de notre vie politique que ce va être un
des thèmes d’action du FN dans les prochains jours. Mais
rappel à méditer que les premières limitations de
vitesse sérieuses et sanctionnées furent décidées par
mesure d’économie, qu’en s’ouvrit la crise d’Octobre
1973 et la possible pénurie de pétrole en Europe
occidentale : rediffusion de quelques phrases de Pierre
MESSMER.
18 heures 51 + Prier… A la messe ce matin,
au collège de notre fille, reprise des textes pour
l’Epiphanie. Cette relecture m’apprend : combien de
temps donc, et pourquoi ? la Sainte-Famille est-elle
restée à Bethléem s’il est vrai que les « rois mages »
ont longtemps marché entre l’apparition de l’étoile,
nouvelle pour eux, des spécialistes, mais qu’ils mettent
aussitôt en relation avec une naissance extraordinaire.
Nous avons vu
son étoile. D’une
certaine manière, elle s’esr nommée clairement et
d’elle-même…jusqu’à leur arrivée à Jérusalem.
Etaient-ils Israélites pour que cette naissance évoque
pour eux les Ecritures, auquel cas l’attache de leur
venue à une manifestation universelle géographiquement
et ethniquement est discutable. Ou bien sont-ils
religieusement, ethniquement hors d’Israël, et le
premier miracle est leur déchiffrement de ce phénomène
astronomique insolite.
22 heures 07 + Journée dont je
n’ai rien su faire, pas même transbahuter quelques
cartons, l’inertie. - Textes du jour… Jésus adulte,
Jésus et ses disciples, Jésus maître. Enchainement de la
crèche, du baptême, il était un héros muet, un héros
objet au ministère public, il devient souverain, un
emploi du temps chargé. Jésus et ses disciples arrivèrent
à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à
la synagogue et, là, on était frappé par son enseignement
en homme qui a autorité et non pas comme les scribes. Pourquoi ? parce que cette autorité n’est pas un savoir
acquis, mais un savoir inné. Une toute puissance. C’est
la parole d’une toute-puissance [1]: le Seigneur fait
mourir et vivre, il fait descendre à l’abîme et en ramène.
Le Seigneur rend pauvre et riche ; il abaisse et il élève. Constat de la
femme heureuse : la mère de Samuel, la mère de Dieu tout
autant qui ne sait ni ne comprend ce qu’il lui arrive,
mais d’instinct généralise au peuple entier, à
l’humanité, la lecture de son histoire. Toutes deux se
sentent l’illustration l’exemple et la preuve de la
sollicitude divine. Une autorité constaté, mais humaine.
Voici que le secret, la réalité se disent : c’est le
fait d’une personne sous emprise, d’un être néfaste. Je
sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. Jésus semble ne pas
considérer la condition malheureux à guérir, il est mû
par la dialectique de la révélation Le concernant : pas
anticiper, et que celle-ci ne soit que son initiative :
Tais-toi ! sors de cet homme. Perplexité
générale, mais au premier degré, renforçant la sentiment
qui dominait déjà avant le miracle (vérifier, si selon
Marc, c’est le premier que Jésus accomplit) : Qu’est-ce
que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné
avec autorité !
Déjà dit. Homélie de l’évêque émérite de Saint-Denis,
entendue dans une des chapelles du déambulatoire, à
Notre-Dame. Un homme investi d’une autorité qui est
fonctionnelle, ministérielle, sait de quoi il parle.
Mais les contemporaines, les coreligionnaires de Jésus
restent inertes devant le prodige et ne se laissent pas
envahir et conduire par l’évènement. Il commande
même aux esprits impurs et ils lui obéissent. Anne, au contraire,
n’est pas spectatrice : sa foi la fait s’adresser à Qui
elle connaît d’âme, intensément, mais secrètement,
intimement. Tandis qu’elle prolongeait sa prière
devant le Seigneur, Eli (le prêtre de Silo : assis sur son siège, à
l’entrée du sanctuaire du Seigneur) observait sa
bouche. Anne parlait dans son cœur ; seules ses lèvres
remuaient, et l’on n’entendait pas sa voix. Eli pensa
qu’elle était ivre. C’est un homme pratique, à qui il faut expliquer
ou répéter, plus tard sa réaction, seulement à la
longue, à ce qu’entend Samuel enfant. Mais quand il
comprend, il comprend,
profondément, vraiment et l’homme de Dieu devient
« directeur spirituel ». Va en paix, et que le Dieu
d’Israël t’accorde ce que tu lui demandes. Et Samuel doit à la
prière de sa mère, non seulement sa conception et sa naissance, mais
son nom : Dieu exauce, car, disait-elle, « je l’ai
demandé au Seigneur ».
Sam me mord comme je cherche à
le sécher et même à le couvrir, quel traumatisme
revit-il à chaque fois que je cherche son meilleur
confort, ce qu’il ne comprend pas par mon geste qui lui
déplaît. Téléphone tournant court avec notre fille,
occupée à ranger sa chambre avec Mathilde.
Je n’ai pas la force de
continuer, me réfugier de fatigue et d’amour près de ma
femme, dans ses bras. Prier et lire des textes décisifs
comme ceux de chacun de nos jours, je ne peux le faire
avec la fatigue et dans le respect de l’heure. J’ai
débroussaillé mes notes de cinéma. – Début aussi
vraiment de mon régime, soupe et compote seulement
[1] - 1er livre de Samuel I 9 à 20 ;; cantique d’Anne selon le 1er livre de Samuel II 1à 8 passim ; évangile selon saint Marc I 21 à 28
[1] - 1er livre de Samuel I 9 à 20 ;; cantique d’Anne selon le 1er livre de Samuel II 1à 8 passim ; évangile selon saint Marc I 21 à 28
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