jeudi 4 Janvier 2018
08 heures 00 + Eveillé depuis
six heures et demi, et aussitôt levé pour appeler
l’assistance Groupama et commencer de
régler l’affaire de notre Scenic. Deux messages :
Ousmane en train de tomber malade, et l’annonce par un
« newsletter » littéraire de la mort hier de Bernard de
FALLOIS [1],
ce qui me touche beaucoup, infiniment [2].
C’est le coup de gong, j’allais me mettre, dès mes deux
« urgences » réglées, à écrire et c’est à lui que
j’allais proposer mon manuscrit sous mon nom, alors que
je compte prospecter ailleurs sous le pseudo de Charles
André… mes deux autres prénoms. Oui, touché, et surtout
averti. Mon livre lui sera dédié au même titre qu’à mes
aimées. Avertissement que le temps va de plus en plus
vite. Quatre-vingt-dix ans… quinze ans encore, puis-je
espérer davantage ? Les premières pages de mon livre,
sans doute sur ces circonstances et ce gong du temps. Et
puis grâce étonnante : ma forme cette nuit et ce matin.
Puisse cela durer ? reprendre pour quinze ans, après que
je n’ai rien « fait » depuis mon exclusion
socio-professionnelle, mais « en activité » étais-je
fécond ? je ne le crois spas.
08 heures 24 + BdeF… mes
initiales… va me porter mentalement, j’en suis sûr.
Commencer mon livre par nos rencontres, puis par
l’exutoire devenant outil et finalement ultime ambition,
l’écriture. Appeler aussi la mémoire de JF pour mes
collaborations et ma correspondance avec Romain GARY et
c qu’il se passa à l’Iris avec notre trésor,
quand se termina la projection de la promesse de
l’aube, seconde version. L’événement et la
force, coïncidant. L’homme et Dieu ensemble pour
m’aider, me pousser, m’appeler. – Aujourd’hui,
rangements pour les meubles, et venue de Zoé. Courriers
pour les collaborateurs de BdeF et pour la promotion de
mon livre chez l’Harmattan. Très grosse journée
en perspective. Le jour se lève, pas de couleur que du
gris et le noir des silhouettes de nos arbres.
09 heures 52 + « Dead line »
pour mon livre : pouvoir le déposer physiquement chez
BdeF, le lundi 22 janvier prochain quand je viendrai
consulter … m’y mettre, ayant fini LCL, le jeudi 11
(anniversaire de JPD). Dix jours d’écriture intensive,
m’en tenir au titre et précisément à ce qu’appelle en
mémoires diverses ce que je vis en ce moment. Court
récit…
10 heures 50 + Commencer dès ce
soir une fois les armoires livrées et les filles bien
ensemble.
11 heures + Préparer l’accueil
de la grosse armoire, et le déplacement de l’armoire à Match : je m‘y mets.
Edith continue d’appeler « la chatoune »…
12 heures 22 + Minnohar Me
Mamm… je fais de la place pour les deux armoires,
quelques papiers me reviennent et il y a la masse des
bandes son ou video… Et puis… écrire ce que j’ai entrevu
ce matin ? j’y parviendrai pet probablement dans le
délai que je me suis donné : le 22, mais en quoi cela
intéressera-t-il qui que ce soit…. La machine à vouloir.
L’observation de BdeF : capter et garder l’attention du
lecteur… !
23 heures 11 + Quand les
Français se réveilleront… (cf. Napoléon, quand la Chine
s’éveillera), endormis par des médias, des
commentaires : l’économie, l’argent, les réformes. Ouest France aujourd’hui : « économie,
Macron accélère les réformes ». Le Monde daté du 3 : « à
l’Elysée, la méthode Brigitte Macron, l’épouse du chef de
l’Etat, dont les activités sont régies par une « charte de
transparence », enchaine les initiatives, aussi bien au
palais qu’à l’extérieur ». La soi-disante
nostalgie d’un peuple qui a décapité son roi et détrôné
une lignée de huit siècles se comblerait d’un élu par
défaut, se proclamant sans précédent. L’économie qui
démoderait toute l’Europe et placerait d’ici 2050 le
centre du monde entre Inde, Japon, Indonésie et Chine. L
cafard, le mépris d’un constante pédagogie de la
culpabilité : la réforme, la réforme. Réformer quoi ? ou
qui ? se rendre une échelle de valeurs, rétribuer les
dirigeants uniquement par l’honneur et l’expérience de
diriger, sans cooptation, ni jeu des chaises
musiciennes, l’appartenance à une entreprise, à un
métier au lieu des promesses d’incessantes formations,
c’est-à-dire de constants obsolescences. Quelle
absurdité, quelle cécité que notre ambiance quand elle
se réduit à quelques-uns, à une mascarade pour le petit
écran et à la folie de se croire envier par l’étranger
de nous être donnés celui qui nous dirige ! Le bonheur
d’un peuple, celui de notre Vieux Monde ne se
reconstituera ni par les schémas d’un seul, homme ou
pays, ni par comparaison avec ailleurs. La santé et la
réussite d’une société, ce sont sa cohésion et son
éthique. Les réformes ? des pages de Journal officiel et
des ratures, des blancs dans le Code du travail : je ne
vois rien d’autre, du papier. Une politique étrangère :
l’illusion de séduire personnellement et un à un ses
homologues, l’immaturité de prétendre réconcilier les
parties libyennes et maintenant, en pleine crise du
régime iranien, croire qu’Arabes, aux Etats si récents
et artificiels, devenus spéculatifs à mesure que le
pétrole perd d’avenir, et Perses, aux frontières, aux
systèmes de pensée, au concept-même d’Etat,
multimillénaires, pourraient se considérer sans se
toiser… Et la criante lacune : l’appel à ce que
s’incarne l’Europe. Vivre cela, cette dérision, quand on
a eu quinze ans en 1958, qu’on a pleuré en 1969 et que
l’entreprise européenne, alors à Six, était un joyau
d’intelligence et de savoir-être, est pis qu’un mauvais
rêve : c‘est recevoir de ceux qui sont censés diriger
Etat, partis, entreprises, médias… une injure. La
politique et la démocratie, c’est le peuple. Les
relations internationales, ce sont les peuples. Les
tailles, les performances sont secondaires. L’existant
est bien plus riche, prometteur, passionnant.
L’invention qu’il nous faut continuer, c’est comment ?
pourquoi ? nous savons et voulons. L’impératif n’est pas
un mode de vie, ni même un récitatif, encore moins un
« argumentatif », intitulé singulier d’une des
déclinaisons du français au bac…
Prier… scansion épique que ces
enchaînements : Jean qui vient baptiser, les foules
accourent au rite de la pénitence, comme Ninive quand
Jonas la traverse en criant… la prophétie si étrange, au milieu de vous, se tient celui
que vous ne connaissez pas [3]…
puis, le cri, le décisif commencement, l’Annonciation
désormais à tous les peuples, à tous les siècles, à moi,
à tout le monde. Moi, j’ai vu et je rends
témoignage : c’est lui le Fils de Dieu [4], et le divin,
l’humain désormais marchent ensemble… avec un naturel
saisissant. Jean le Baptiste se trouvait avec deux
de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait
et venait (comme
plus tard dans le Temple, ou dans la Genèse, Dieu dans
le jardin de l’Eden, se promenant le soir
tranquillement), il dit : « Voici l’Agneau de
Dieu ». Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et
ils suivirent Jésus… Où demeures-tu ? … Venez, et vous
verrez. Un humour,
une magie, Jésus attire… et ils restèrent auprès de
lui ce jour-là.
Jean, l’évangéliste qui en était, note l’heure, comme il
notera celle de la mort du Fils de l’homme… Puis, le
décisif s’accélère : nous avons trouvé le Messie…
Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils
de Jean (comment le
savait-il ? Son discernement de Nathanaël, un peu plus
tard…) ; tu t’appelleras Pierre… Il semble que Jésus
l’ait dit autrement qu’en araméen, mais en grec…. 5].
L’appel est un vocatif, Dieu nous nomme, alors que
depuis la Genèse il nous a donné de nommer tout être
vivant. Son appel du jeune Samuel. Et Il nous enseigne
comment Le nommer, Lui : Notre Père, Jésus nous
apprenant à prier, sur notre demande, prise de
conscience des disciples dans cette demande, la nôtre
aussi. Appellation que nous avons à donner à Dieu qui
dit tout, la suite va de soi… Nos vies vont
d’elles-mêmes. Celui qui pratique la justice est
juste comme lui, Jésus est juste. Cette appréciation
par Yahvé, de la foi d’Abram : et Dieu vit qu’il est
juste. Cette très belle distinction par l’Israël moderne
des « justes parmi les nations ». Hier, voulant appeler
le cardinal SALIEGES [6]
à considérer l’un des points [7]qu’a
examinés le séminaire gouvernemental convoqué et animé
par le président de la République, et non par le Premier
ministre, je découvre plus précisément que par lectures
évasives ou ouï-dire, le trio de l’honneur et ses titres
de glorieuse mémoire, justes parmi les nations,
compagnons de la Libération… l’Abbé de NAUROIS, un autre
prélat : Bruno de SOLAGES, décisif aux côtés de
l’archevêque de Toulouse. C’est pour détruire les
œuvres du diable que le Fils de Dieu s’est manifesté. Théologie du péché
que je voudrais tant que l’Eglise approfondisse en même
temps que délibèrerait un concile d’objet
essentiellement pastoral, les deux thèmes très
interdépendants. Quiconque ne pratique pas la
justice n’est pas de Dieu, et pas davantage celui qui
n’aime pas son frère. Ce triplé du psaume
XCVIII, de la première lettre de Jean et des débuts de
son évangile, sont cette année une lumière et – pour moi
– un appel à la confiance, à l’espérance, espérance en
la suite de cette vie, espérance du débouché de la mort.
Par sa main puissante, il s’est assuré la victoire. …
Acclamez le Seigneur car il vient pour gouverner la terre. Ainsi soit-il !
[1] - www.actualitte.com consulté le matin du jeudi 4 janvier 2018 à 07 heures 26
L’éditeur Bernard de Fallois est décédé hier, à l’âge de 91 ans, comme nous le confirme la maison d’édition qu’il a fondée et qu’il présidait. Il avait découvert Joël Dicker, avait publié deux inédits de Marcel Proust, les oeuvres complètes de Marcel Pagnol et avait fait connaître bien d’autres auteurs.
2]
- la mort de
Bernard de Fallois, que je n’apprends que ce matin,
m’attriste très fort et personnellement. Son
témoignage pour une radio (France-Info. ?) à la parution
de la trilogie de Françoise Chandernagor, une de mes
camarades de promotion E.N.A., m’avait aussitôt
donné un haute idée de lui et de son travail. Plus
tard, en Juillet 2006, en pleine canicule, je vins
le voir rue La Boëtie et lui proposer l’envoi de ce
que je projetais d’écrire : la biographie de Maurice
Couve de Murville. Il me parla alors de sa relation
au début des années 1960 avec le ministre des
Affaires Etrangères du général de Gaulle.
Au début de 2007, il
m’écrivait pour me lire sur le grand homme. Il
doutait que ce soit un succès de librairie, mais
pour l’honneur il voulait ce livre dans son
catalogue. Je ne l’ai toujours pas commencé, mais
intime de l’ancien et dernier Premier ministre de
l’homme du 18-Juin, j’ai le devoir d’aboutir, et
j’ai aussi le devoir – maintenant de mémoire – de
proposer mon texte d’abord à sa maison. Je lui ai
alors proposé un portrait intime et des propos
personnels sur l’Abbé Pierre qui venait de mourir et
avec qui j’avais passé des semaines, relayé par ma
future femme, quand l’ « affaire Garaudy », le mit
quelque temps au ban des médias, des associations et
même d’Emmaüs…
Nous continuâmes de
correspondre et moi de lui déposer, soit rue La
Boëtie, soit rue Cortambert, des manuscrits et
projets, dont l’un lui plut beaucoup mais que je lui
disais d’un ami de carrière diplomatique, non de
moi. Pour ce texte, nous en restâmes là, mais je le
tiens à votre disposition.
Puis, souhaitant – avant
« mon » Couve de Murville – entrer au mieux sinon au
plus vite en édition, et par lui, je lui demandais
ce qu’il lui plairait que j’écrive. Il me répondit.
Notre relation a été plus
qu’amicale quoiqu’apparemment sans autre fécondité
que l’estime et même l’attente mutuelles. Il se
confiait sur la situation de l’édition en France,
sur son passé et l’itinéraire de ses emplois et de
ses convictions, la Table ronde, Emmanuel Berl.
Je crois que nous nous intéressions mutuellement, et
il devint ainsi un véritable frère aîné. J’avais
confiance en lui. Tout ce que je lui apportais mais
ne correspondait toujours pas à ce qu’il voulait,
ajoutait à nos conversations et rencontres. Et
c’était bien l’essentiel et ce fut le plus
gratifiant.
Je le pleure donc. Une
photographie de lui que vous m’adresseriez me fera
très plaisir. Et
je vais me permettre de venir à vos bureaux, sans
doute dans la journée du lundi 22 Janvier, vous
confier quelque chose que je vais écrire ces
jours-ci dans sa pensée. Et ensuite, enfin… il y
aura « le » Couve de Murville.
Bernard de Fallois fut un
homme de continuité et de foi. Il en résulta à mon
endroit une fidélité qui me porte et exige depuis
près de douze ans./.
[3]
- évangile selon saint
Jean I 27
4]
- évangile selon saint
Jean I 34
[5]
- 1ère lettre
de saint Jean III 7 à 10 ; psaume XCVIII ; évangile
selon saint Jean 35 à 42
[6]
- fait cardinal par Pie
XII en 1946, ce qui vaut approbation de Mgr. Salièges,
y compris politique de l’attitude de celui-ci à Vichy
(l’antisémitisme) mais compréhensive du choix initial
du Maréchal puisqu’à Naurois, son prêtre, voulant
rejoindre Londres, il commande : vous devez rester…
[7]
- « la crise
migratoire » : les circulaires COLLOMB, la consigne
aux hôpitaux psychiatriques d’aider aux expulsions de
sans-papiers
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire