vendredi 13 mai 2016

Il lui dit : " Suis-moi' " - textes du jour

Vendredi 13 Mai 2016

Foison… des anniversaires essentiels, les « 13-Mai »… va-t-on vers des journées chez nous ? les lâchetés de tous côtés et de l’Elysée, de Bercy, de Matignon au Palais-Bourbon : personne n’est donc véritablement responsable d’un texte de loi dont l’ensemble des usagers et des concernés, des salariés, des patrons ne veut tel qu’il va être promulgué. Personne sauf l’élu de 2012, convaincu qu’il sera reconduit puisque des deux oppositions il n’a rien à craindre, celle du Front national reste assez diabolisée pour faire contre elle le « Front républicain », manqué en Autriche, et celle de droite se ridiculise par ses guerres de chefs et ses surenchères budgétaires. L’essentiel n’est pas traité. Un des éléments de ce qui caractérise notre époque – en chances, en dangers, en facteurs de mutations économiques et de psychologie collective – l’internet… deux conférences hier soir. La première au collège Saint-François-Xavier (un brigadier de police et une quinzaine de parents d’élèves avec deux cadres de l’Ecole) : manifestement, par grâce, Marguerite est sur le meilleur chemin possible : créative, s’orientant et se protégeant, nous la suivons et nous parlons de ces créations, et de ce qu’elle suit des « youtubeuses », pas de wifi chez nous et la connexion n’est possible que dans deux grandes pièces ouvertes du rez-de-chaussée. Intéressante théorisation et systématisation des règles 3.6.9.12 par une pédo-psychiatre : Dr. Marie Noëlle CLEMENT, directeur de l’hôpital de jour du CEREP. Anxiété des parents. Comme pour la pédophilie, les remèdes sont simples : pas de solitude, dialogues parents-enfants. Evidence, l’Education nationale n’a pas encore intégré pour le secondaire et déjà le primaire, la dimension internet à cultiver et inculquer comme outil bienfaisant, ce qui dispensera du ressassement des dangers et des précautions à imposer, si d’emblée l’apprentissage a été une heureuse appropriation. Dans les deux enceintes, je fais remarquer que ces technologies d’acquisition et de communication ont ceci d’extraordinairement nouveau et bénéfique que désormais l’éducation n’est plus à sens unique, des aînés aux nouveaux arrivants dans le monde et dans la vie : les enfants enseignent leurs parents pour l’internet, au moins ces années-ci. Ensuite ? probablement il restera toujours un décalage faisant que la nouveauté sera acquise d’instinct par les jeunes et que les aînés ne l’intègreront que grâce aux premiers. Remarque plus négative : les mémoires sont doublement fragiles, plus d’archives matérielles (papier mais hiéroglyphe ou supports divers jusqu’en 1450) et tout étant virtuel, plus d’archives même personnelles qui soient à l’abri d’investigations ou de prédations de tiers.
Prier… les oiseaux, la pluie par intermittences, le ciel sans profondeur. L’un des enchaînements qui établit le siège de l’Eglise à Rome : la citoyenneté de Paul et la possibilité de son appel à la justice de César. Jésus passant lui aussi du droit de son peuple à celle de l’occupant étranger. Personnage de Bérénice, nos tragiques sous Louis XIV, BRASILLACH et la plume qui appelle le sang. Les époques où « prendre ses responsabilités » signifiait quelque chose  d’autre que revendiquer l’exclusive d’une décision ou la droit au pinacle. Résumé pour l’extérieur, depuis deux mille ans, de ce que peut paraître notre foi au Christ : j’ai donné l’ordre d’amener cet homme. Quand ils se levèrent, les accusateurs n’ont mis à sa charge aucun des méfaits que, pour ma part, j’aurais supposés. Ils avaient seulement avec lui certains débats au sujet de leur propre religion, et au sujet d’un certain Jésus qui est mort, mais que Paul affirmait être en vie. De plus en plus, mon existence quotidienne me paraît trop loin de ma foi. Dieu, j’y tiens par expérience, Il a structuré ma vie, en fait le ressort, la perspective aussi maintenant que s’allongent les ombres et que de plus en plus j’aime qui m’aime, et tiens à mes deux aimées. Ce ne sont ni le « salut », ni la « rétribution », ni le « ciel » qui m’attirent ou me font « croire » comme à la vitrine du pâtisser, pas davantage la crainte du jugement, la peur de l’enfer qui ne dominent certes plus la spiritualité courante de notre époque en chrétienté, ni même l’enseignement « officiel » de l’Eglise, en ce moment de l’Histoire de l’humanité et de la Création. Non, la personne du Christ, seule et seulement, approcher et connaître le personnage, bien plus intensément que l’enseignement que Lui-même nous dispense : donc, Jésus tout simplement, de Bethléem au Golgotha. Lui. Conclusion donnée à Pierre comme à nous tous : Suis-moi. [1] La seule possible après l’échange dont la grâce nous est donnée : Simon, fils de Jean, m'aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? (tentation secondaire de l’orgueil ou du comparatif, pour piquer celui dont l’autorité est reconnue par les autres disciples, autorité tenant au choix du Maître ou naturelle, les deux en fait). – Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime – Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? – Oui, Seigneur, toi tu le sais : je t’aime. – Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? – Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. Le crescendo n’est pas seulement sentimental. La question s’affine, s’aiguise, se simplifie à l’extrême. Son apparent motif est le test avant la mission : sois le berger de mes agneaux… sois le berger de mes brebis… Notre mission, ce que nous avons à faire (et réussir) en ce monde esyt inséparable de notre relation au Christ, laquelle ne peut être qu’amour. Anticipation aussi de quel genre de mort, Pierre rendrait gloire à Dieu. De même que l’appel à César signifie celle de Paul. Mort, contagion de notre foi, relation intime que nous accorde – à chacun – Dieu Trinité.


[1] - Actes des Apôtres XXV 13 à 21 ; psaume CIII ; évangile selon saint Jean XXI 15 à 19

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