mardi 6 août 2013

l'étoile du matin se lève dans vos coeurs - textes du jour

Cette nuit
 
22 heures + J’enferme nos chiens et me couche. Appel de mes aimées aux pompes fermées de Rennes-Mac.Do à 20 heures 48…

… et me couche : 22 heures 33 + Non, je lis et annote Lumen fidei.

23 heures 15 + Texte de puissance inégale. Très vive expression, très belle intuition de ce qu’est la foi par nature. Justesse psychologique de ce qu’elle. manifeste : témoignage personnel de Benoît XVI de la forme – à lui – de sa propre foi, très en mouvement, très en dialectique. Observation très perspicace sur le monde et la foi, l’expérience de la vérité dans la vie collective et dans la vie personnelle (raisonnement et observation selon l’affectif, et pas du tout en méthode scientifique). Affaiblissement du texte quand c’est le professionnel, le clergé qui prend le relais et justifie l’offre et le « métier » de l’Eglise (selon l’expérience vécue de tant de chrétiens, encore comptés ou évalués selon leur participation au rite) : rien de neuf sur les sacrements. Jean Paul II avait dit beaucoup sur la relation entre foi et raison. Benoît XVI publié et annoté par François ouvre une piste très neuve : foi et psychologie. Déjà, il avait été le premier pape à justifier l’eros et le plaisir (sexuel, mais qui d’expérience est plus encore celui de l’âme enfin acceptée d’union). Un outil neuf et fort pour ses deux premiers tiers. Aidant ou systématisant une prise de conscience, faisant une grande place à l’individu pour le situer ensuite dans le collectif, le corps ecclésial. La personne est toujours déductive et non déduite dans l’Eglise. François, docile à Benoît, tient trois points : l’hellénisme, Paul, Augustin. Thomas d’Aquin n’est nulle part appelé au travail. Evidemment, par l’épisode du lépreux, le poverello, soutient mais fugitivement, le signataire.

23 heures 57 + Avec le recul, cette encyclique sur l’expérience, la nature et la transmission de la foi vaut, plus encore son sujet, par le ton familier, familial du signataire pro forma et du rédacteur : le pape est l’un des nôtres, parmi nous, il écrit comme nous… et fait part de soi. C’est fraternel plus que magistral. Double introduction sans doute à ce que devat résoudre ce pontificat. La place du pape dans l’Eglise, la signification de l’infaillibilité et du magistère personnels du pape. François donne déjà deux débuts de réponse, tous deux très satisfaisants à mon sens. 1° la continuité entre les personnes, elle était dite d’un pape à l’autre mais c’était la révérence du successeur pour le disparu, tandis qu’elle est aujourd’hui communion vécue de personne à personne, et 2° le partage d’expérience du souverain pontife, à titre personnel, avec son peuple, le peuple de Dieu, les brebis de Pierre. Reste à espérer que nous inventions assez vite et vigoureusement la part désormais des fidèles dans l’expression, l’actualisation, la réinvention de notre foi d’Eglise vivante.
 
Ce matin
 
                                   Prier…[1] la Transfiguration. Evénemement majeur, deux dévoilements de Dieu fait homme selon sa nature divine autant que selon sa nature humaine, la Transfiguration et la Résurrection. Mais seul le premier a eu ses témoins, et des témoins choisis, convoqués puis tenus au secret par Celui-là même qui fait l’événement. Et second paradoxe : le seul des quatre évangélistes qui était des trois témoins ne le rapporte pas. D’où vient le réécit, les Apôtres en parlèrent-ils entre eux, et quand ? après la Résurrection sans doute (les disciples gardèrent le silence et, de ce qu’ils avaient vu, ils ne dirent rien à personne à ce moment-là). Le texte est là. Version lucanienne, donc. Il est courant que Jésus aille sur la montagne pour prier, moins qu’il souhaite se faire accompagner. Il fera de même avec les mêmes au mont des Oliviers, Son agonie spirituelle, à l’instant d’entrer dans Sa passion. De quoi s’entretiennent les deux Prophètes avec le Messie ? de la suite et de la fin de la grande aventure : son départ qui allait se réaliser à Jérusalem. Non pas un itinéraire, mais une conclusion dont le lieu et donc les circonstances et le moment sont connus de ceux qui s’en entretiennent. Il ne s’agit pas d’une vision ou d’un rêve, malgré que Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil. La Transfiguration a commencé avant qu’ils ne s’éveillent, et c’est d’une certaine manière leur réveil et le dire de Pierre qui marquent la fin temporelle de l’événement. Deux paroles, celles des hommes, celles de Dieu : Maître, il est heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie … Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le. Paroles qui ont déjà été entendues lors du baptême de Jésus. Pierre a « reconnu » ceux qui entourent Jésus. Contrairement aux apparitions-présences d’après la Résurrection, Jésus en gloire est parfaitement reconnaissable, identique à ce qu’Il donne à voir de Lui quotidiennement à ses disciples, mais son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante. Effet de la prière ? ou coincidence ? Apparence que nous-mêmes, dans notre mouvement d'amour, dans notre présence à Dieu, avons devant Lui, mystérieusement et sans que cela puisse se voir « ici-bas » ? ou que nous recevons ? apparence définitive que nous aurions, à l’image du Christ, dans la vie éternelle, selon la vie éternelle ? Leçon que tire Pierre : nous l’avons contemplé lui-même dans sa grandeur. Car il a reçu du Père l’honneur et la gloire quand est venue sur lui, de la gloire rayonnante de Dieu, une voix qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui j’ai mis tout mon amour ». Cette voix venant du ciel, nous l’avons entendue nous-mêmes quand nous étions avec lui sur la montagne sainte. Voir à l’occasion si Jean évoque, lui aussi et à sa manière dans quelqu’une de ses lettres, l’événement qui a frappé Pierre et qu’il tient comme une base forte de son enseignement. La vision de Daniel, souvent donnée comme argument pour la manière dont s’appelle Lui-même le Christ : le Fils de l’homme, mais ici il s’agit d’un Fils d’homme… ne me paraît que de rapport très lointain avec la Transfiguration. Celle-ci est un événement très relationnel, confirmant plus encore que la divinité du Christ, Sa relation à Dieu, au Père, et donc la distinction en même temps que l’union des personnes. Et c’est bien cette union qui garantit, pour nous, la sollicitude divine et l’éclat de notre destinée propre.


[1] - Daniel VII 9 à 14 ; 2ème lettre de Pierre I 16 à 19 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Luc IX 28 à 36
 

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