lundi 19 août 2013

il avait de grands biens - textes du jour

Lundi 19 Août 2013

Hier
 
Minuit passée + Tout à l’heure, la lune à travers la fourche brandie de mon vieil arbre-silhouette et surtout la veille en sentinelles à la Tomi UNGERER de la ligne d’arbres vers l’est, cèdres et chênes, leur rythme. Le ciel semblait n’être plus qu’un apprêt pour la mise en page de ces silhouettes chaleureuses, immobiles, étrangement tutélaires. La lune tellement brillante qu’aucune étoile n’apparaissait sauf aux horizons. – Marguerite et ma chère femme m’ont appelé vers onze heures moins le quart, en promenade canine. Récit de la soirée télévision sans que cela dérange mon beau-père au bon sommeil, tandis que ma belle-mère dormait déjà dans la petite chambre. Voix parfois trop haute de Marguerite au téléphone, à ne plus la comprendre : nous avons fait des tartes !? non des cartes. Récit d’un rendez-vous manqué à « l’escale », la « garderie » de la Robertsau, Cécilia n’informant pas son amie mais un petit copain… Plantation au parc d’une branche cassée et son ornementation, le jardinier municipal complaisant et donnant des trucs mais un homme, que j’ai mal situé fonctionnellement, est méchant. Tandis que l’ambiance est mauvaise et tendue, que nous pensons aussi lui éviter le choc trop frontal de la mort de notre vieille dame, elle vit admirablement et joyeusement l’instant : la vie est cela pour elle, n’est-ce pas nous qui nous l’alourdissons ?
 
 
Ce matin déjà avancé
 
Contrairement à mon habitude, mon rite (d’abord un courriel de vœux pour la journée à ma chère femme, puis la lecture écrite des textes de la messe du jour), j’ai éclusé ce qui me semblait des urgences : tirer parti de ce que j’apprends de la situation mauritanienne, saluer celui dont c’est la fête aujourd’hui, prêtre s’il en est par sa jeunesse d’âme (mais il est également encore très jeune biologiquement) et sa ferveur souriante et écoutante, lire une amie qui se scandalise le plus souvent comme moi sur les sujets d’Eglise [1]. L’après-midi d’hier jusques tard dans la soirée, ce dossier pour la garde des Sceaux en qui j’ai confiance : la question des prédateurs de multipropriétés, les parades et la nécessité d’un exemple pour que ce mode si social et si économique autant en argent de chacun qu’en utilisation collective de structures de logements me semblent bien posés par ce qu’il nous st arrivé. La presque nullité des avocats de notre association pour assigner maladroitement un seul des acteurs, honoraires en milliers d’euros… combien de procès, de conclusions, d’assignations j’aurai gratté depuis mon rappel du Kazakhstan, pour me défendre ou contre-attaquer, pour défendre la société de ma femme et nos biens, ou de grande cause comme Marina PETRELLA ou cette jeune femme d’Action directe, dont le nom m’échappe, MENIGON mais son prénom ? Anne-Marie ? ou défendre l’Abbé Pierre et maintenant « mon » curé de Megève, franc-maçon… et tandis que Jean-François COPE et Dominique de VILLEPIN sont admis au barreau pour faire du « couloir », j’ai été résolument mis à la porte de l’officine criblant les demandes, surtout quand j’ai évoqué ces deux-là… gratuitement. Mais j’ai eu l’honneur d’un hommage intime de Robert BADINTER et d’être « pris » au téléphone par Jacques VERGES, dont j’ai aimé la citation dans la nécrologie qu’en a donnée Le Monde [2] Ma mère avait deux relations décisives : avec ses père et mère, la vénération, encore plus que l’amour, et avec elle-même, le sens de sa dignité. On ne peut être indigne à peine de tout perdre. C’est d’ailleurs là que ma chère femme et à sa sauite mon adorable fille m’attendent et veillent, que jamais je ne sois facile, banal ou me courbe devant celles ou ceux qui intérieurement ou explicitement m’en méprisent d’autant.
Prier en souriant d’action de grâces… la merveille spontanée des évangiles, la force du christianisme c’est d’être une histoire, des histoires, celles vécues de Dieu avec les hommes et réciproquement, pas toujours avec la conscience humaine de ce vécu, mais quand même. Le christianimse n’est ni un contenu, une dogmatique, encore moins une organisation (paroles de commencement, j’espère décisif, du nouveau pape, sur les tendances, clercs et laïcs confondus, au cléricalisme…). Mais c’est très souvent une émotion, car Dieu est vivant et son Fils s’est fait homme. Le Seigneur se laissait émouvoir quand ils gémissaient sous la violence de leurs oppresseurs… [3] L’homme lui répondit : « Maître, tout cela, je l’ai gardé dès ma jeunesse ». Alors Jésus fixa son regard sur lui son regard et l’aima [4] Le jeune homme riche dans la version de Matthieu, un notable dans celle de Luc [5] s’approchent du Christ sans plus, mais dans le récit qui est celui de Pierre, le chaleureux, voici que cet homme accourut et, fléchissant devant lui, le genou, lui demanda… Oui, l’émotion, le cœur, l’entier du comportement …La leçon n’est pas sans appel, le demandeur de conseils, à ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.  La phrase de GIDE : tout ce que tu ne donnes pas te possède est terrible, mais Jésus ne la dit pas. Il indique la direction, la propose, il ne se met pas même en scène, il n’est apparemement pas le but suprême de tout homme, il répond à la question, il est dans la dialectique de celui qui l’interroge et le prie : Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? – Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et turas un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. Jésus laisse l’autre à sa solitude, à sa tristesse, à son débat. Imaginer la suite n’est pas nécessaire. Nous la savons, c’est la nôtre, ce sont mes refus, mes hésitations, mon manque d’écoute, ma surdité peut-être… Et lui, il regarda leur détresse quand il entendit leurs cris. La geste des fils d’Israël au temps des Juges indique bien ce ressac permanent d’une vie spirituelle : désobéissance à Dieu, difficultés de toutes sortes, pitié du Seigneur, reprise de notre route. L’Ecriture ajoute la relation de chaque génération aux précédentes, et à celles qui furent exemplaires. Nous sommes dans une histoire, nous cheminons. Le texte de l’Ancien Testament donne sa force à la conclusion du Christ : puis, viens, et suis-moi… tandis que des fils d’Israël, il est répété qu’ils suivirent d’autres dieux parmi ceux des peuples d’alentour…  ils ne tardèrent pas à se détourner du chemin qu’avaient suivi leurs pères… ils suivaient d’autres dieux… Suivre, puis, viens et suis-moi. L’Apocalypse conclut : viens, Seigneur Jésus, pour que je Te suive. Amen.
Musique âcre, la scie mécanique de Frédéric faisant le bois de notre hiver et de ses ventes. Finette, couchée, le séant sur mon pied. Le monde qui aujourd’hui avancera d’une journée, deuils et naissance, prière, réflexion, félonies et médiocrités, sainteté et héroïsme. Je ne doute pas de l’issue. La « bête » ne triomphera pas. Viens, suis-moi.


[1] - Hier    j'étais en retrait par rapport à tout ce que je voulais travailler ...
En particulier de ce fameux texte donné   je suis venu apporter  ...
la division
J'ai écouté Mgr Pontier , l'archevêque de Marseille qui vient de remplacer notre ami A 23...
Il a réussi à dire le contraire de ce que Jésus dit de lui
“Jésus n'apporte pas la division “..
Il était manifesté embêté par le texte .
Evidemment !
Il essayait toutefois de s’y attaquer ...
Vous, vous vous y êtes attaqué  et vous avez  vous donné   à vos  oiseaux de quoi se nourrir un peu  en scannant les pages de Michel Henry  sur cet évangile .
En lisant   ces pages de “Paroles du Christ” je m’étais dit que j'y reviendrai s en  le remettant en parallèle avec l'admirable  profondeur de  cette psychanalyste Marie Balmary  à ce sujet ... Dans son livre le sacrifice interdit paru  il y a près de 30 ans  en août 1986.

L'Eglise, et surtout sa hiérarchie épiscopale en France, cafouille, est nulle. Je me souviens à un centenaire de Thérèse à Lisieux comment le cardinal Lustiger a laïussé pendant une heure pour dire le contraire de que voulait exprimer notre vénérable sainte dans son désir du sacerdoce. Je me trouvais assis à côté d'une religeuse belge - belle et jeune - directrice d'une revue de théologie, dont il a plagié, sans la comprendre, l'économie de la thèse, et sans la citer. Ambiance. Et il s'était distingué de tous les autres intervenants en faisant placer une sorte de ces tribunes-ambon comme en affectionnaient encore seuls les présidents américains. depuis, tout le monde, etc...
"Ils" fabriquent des homélies à tire-la-rigot, et ne savent même pas les faire

[2] - En lisant un dossier, je me trouve dans la position d’un monteur de cinéma devant ses rshes. C’est un métier d’art. Le procureur est dans la même situation, mais lui fera de la littérature de gare à partir des lieux communs de la société. Moi, je suis contraint de faire un nouveau roman. – Le  Monde daté du samedi 17 Août 2013

[3] - Juges II 11 à 19 ; psaume CVI ; évangile selon saint Matthieu XIX 16 à 22

[4] - Marc IX 17 à 22

[5] - Luc XIX 18 à 23

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