dimanche 23 décembre 2012

homélie pour ce jour en l'église du Val de Grâce à Paris


Messe de onze heures dans l’église d’ici, le Val de Grâce, celle de notre mariage, Marguerite in utero. D’autrichiens dans l’abbaye et en archicture extérieure du dôme que deux éléments, dans une cour intérieure, avec le jaune Schönbrunn, ce triangle plat au-dessus d’une porte large à deux vantaux, et au dôme des clochetons à toit bombé en turban comme aussi en Franceh-Comté, possession des Habsbourg. Je ne l’avais précédemment remarqué, mais le tabernacle du maître-autel (l’ensemble soutenu par les colonnes torsadées pur baldaquin du modèle de Saint-Pierre à Rome) est orné d’une nativité, trois statues distinctes de marbre blanc : au centre l’Enfant nu, quelques draps et langes formant crèche ou couche, regard vers le lointain où nous sommes, la Vierge est à gauche, l’Enfant étendu face à elle qui a les bras et les mains sur les seins, elle prie agenouillée, tandis que Joseph à droite est en train d’arriver, s’émerveille, transporté, les bras s’exclamant et va se prosterner. Banderole : gloria in excelsis Deo. On y est. – Perfection d’orgue, sons cristallins, tenues de notes pas lassantes. Un chantre sans exhibition mais d’opéra. – Transept à droite, la beauté de la grille de clôture, en entrecroisements carrés à ne pas passer la main, pour l’arrondi de la voûte, la grisse se féminise, gardant le même thme mais le donne en perspective de fuite. La nef des moniales encore plus lumineuse que l’ensemble de la nef et du chœur, pas de vitraux, que le chiffre en couleurs d’Anne d’Autriche, reine de France par la grâce de Dieu. – Voisin de rang, un jeune Allemand de Leipzig me demandant le Prions en Eglise, que j’avais écupéré à l’aumônerie avant-hier. Il n’a pas communié : venu là en curieux ? ou…

Homélie… à la sortie, sur ma demande, je sais qu’il s’agit du Père Emmanuel DOLLE (accent aigû), sans doute aumônier des armées, et aussi dominicain puisqu’il invoque le saint, teint très bistre, regard très bleu. Elocution sans apprêt ni tâtonnement. Tressaillements, mouvements provoqués par l’émotion. Des secousses musculaires produisent-elles des secousses spirituelles. Quelques remarques à défaut de compétences gynécologiques que Luc n’avait pas non plus quoiqu’il soit le patron des médecins :
1° avons-nous, avez-vous de la joie à la venue du Seigneur ? les cadeaux, la réunion familiale et amicale, la trêve des confuseurs, sans doute. Est-ce notre joie de Noël ? Où est notre joie à la vérité. Sommes-nous tellement habitués au cocon de notre quotidien, tellement habitués que nous n’avons plus lieu de souhaiter quelque chose de meilleur ? peut-être une autre situation matérielle, physique, affective ? est-ce pour cela que vient le Christ ? il vient pour notre âme. Sommes-nous satisfaits de la médiocrité de notre cœur tellement que nous ne souhaitons pas le changer. Notre cœur ne manque-t-il pas de quelque chose que seul le Christ peut combler ? La réoonse, je l’ai pour moi, j’ose la faire, et vous ? Nous poser la question de l’indifférence vis-à-vis du petit enfant de la crèche.
2° l‘évangile ne nous dit pas qu’à l’arrivée de sa petite cousine, Elisabeth ait ressenti une joie intérieure. C’est quelque chose qui relève du sentiment. Il y a beaucoup plus. Il y a une mise en mouvement. Trop souvent notre vie spirituelle est  le calme du silence intérieur, de la prière, de la réflexion, est-ce que cela nous met en mouvement ? nous fait bouger au propre, au figuré. Là, le futur Jean Baptiste se met à bouger. Il ne peut parler, mais il se met à bouger. Saint Jean Chrysostome a une très belle homélie sur le tressaillement de Jean…  pas encore né qu’il parle pas ce tressaillement, pas capable de crier qu’il se fait entendre par des gestes, il ne peut rien voir mais il indique le soleil, pas encore né qu’il précède déjà.  Ce passage d’évangile, une mise en mouvement, pas seulement une réflexion. Que ce matin, la prière des uns et des autres, et des uns pour les autres,  provoque quelque commencement de frémissement.

Retour à l’hôpital comme dans les éclairements d’hier soir. Sous le premier porche, la plaque d’inauguration pour le second centenaire de la dévolution des bâtiments à l’Ecole du service de santé des armées : 22 Septembre 1993, François MITTERRAND, président de la République. Il arivait de Corée et du Kazakhstan, de chez moi (16 et17 Septembre). Jusqu’à nouvel ordre, sans doute le dernier souverain qu’ai eu la France. Puis les arbres de trois-quatre siècles, les mémoriaux de bronze de la Somme, les opérations extérieures dans le hall.  

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