vendredi 7 octobre 2011

sois sans crainte - textes du jour

Vendredi 7 Octobre 2011



Prier … [1] fête du Rosaire, traditionnellement attachée à une bataille (navale) de la chrétienté avec l’Islam, Lépante… c’est aujourd’hui une référence dépassée, quoique Constantin et Clovis fondent la relation de leur Etat et de leur pouvoir politique sur une invocation de même portée. In hoc signo, vinces. Dieu de Clotilde… soit. Pour une fois, mon livret (Prions en Eglise…) note juste : la récitation du Rosaire, centrée sur les mystères de Jésus et de Marie, met la contemplation à la portée du peuple chrétien. De fait, le Je vous salue, Marie ! est la prière la plus prisée de notre fille, Marie, une Maman, une femme, une jolie femme, son Fils par celle-ci, d’évidence. Faites tout ce qu’il vous dira. Notre souhait d’un second enfant, car rien n’est impossible à Dieu. En l’espèce disposer les cœurs, moi à sereinement renoncer et ma chère femme à consentir. – Souvenir de Jean Paul II attaché à cette dévotion [2] et d’Amédée, moine de Bricquebec, qui y consacra ses derniers efforts : son ultime écrit est sur le Rosaire [3] qu’il continuait de travailler à sa mort, et m’avait demandé par téléphone d’en rédiger une introduction, ce qui – mais pas de mon fait – ne se réalisa finalement pas. Sans qu’ils aient communiqué autrement que selon « la communion des saints », le pontife polonais et le trappiste normand « découvrirent » ensemble l’ajout des nouveaux mystères : quatre sur cinq, Amédée ayant introduit l’épreuve au désert au lieu des noces de Cana préférées par Jean Paul II. Tous deux marquent leur enseignement et leur prière de ce terme fort : moment. Pour Amédée, Jésus s’est humanisé de plus en plus par l’histoire qu’il a vécue. Sur ses sentiers de terre, il a cheminé à coups de préférences de sa liberté…Marie est l’être humain le plus proche e Jésus et lui seul peut nous initier au mystère si unique de la maternité de Dieu. Ce moine exceptionnel que j’ai eu le bonheur exceptionnel de rencontrer à loisir, parfois des journées durant, encadrées par l’office divin, bonheur reçu de ma femme qui fréquentait son monastère pour des raisons professionnelles devenues d’amitié, justifie la forme de cette méditation : fait religieux significatif parce que massif. Sur toute la planète, des milliards d’être humains, chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, pratiquent sur leurs chapelets la forme répétitive d’invocations. Cette expérience est révélatrice de vérité humaine et de mystique. Eclair génial de Jean Guitton : ’’La répétition convient à l’insondable’’. Justifiant les illustrations de son petit livre, il conclut : Mon choix est subjectif, reflet de l’expérience vécue. Depuis de longues années (25 Mars 1913 + 6 Novembre 2002), ardente en moi est la charge affective créée par ces images contemplées et priées des milliers de fois.



Le naturel du dialogue avec l’ange Gabriel me saisit. Salutation. Interrogation. Annonce. Interrogation. Explication. Conclusion de chacun : rien n’est impossible à DieuQue tout se passe selon ta parole. Alors que la question était de taille : Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? Fin de vie pour la jeune fille devenue point focal des Apôtres, après l’Ascension : Luc le suggère sans l’écrire explicitement, sa version est celle de Marie, forcément humble. Extraordinairement humble, ce qui la situe tout entière à notre sommet : d’un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères. La liturgie chrétienne, la prière de tout homme religieux de siècle en siècle, quel que soit le contenu littéral de sa foi : celle-ci est d’abord et finalement élévation, communion, attente, certitude d’espérance. Il disperse les superbes, il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles, il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides… Son règne n’aura pas de fin. – L’expérience cardinale de mon vieillissement (la vieillesse) est que ce sont les morts, ceux que j’ai connus et aimés, que j’aime, qui m’apprennent le mieux la vie. Nous continuons de communier, de mieux en mieux, je les devine et scrute, les comprends, ils m’appellent, me soutiennent, me garantissent. Je les aimés, je les aime. Ils savent qui j’aime à présent, depuis eux et je peux tout leur confier. Sois, sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. … Alors, l’ange la quitta.



[1] - Actes des Apôtres I 12 à 14 ; cantique de la Vierge Marie : Magnificat, Luc I 46 à 55 passim ; évangile selon saint Luc I 26 à 38



[2] - lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae . 16 Octobre 2002

« Parmi tous les mystères de la vie du Christ, le Rosaire, tel qu’il s’est forgé dans la pratique la plus courante approuvée par l’autorité ecclésiale, n’en retient que quelques-uns. Ce choix s’est imposé à cause de la trame originaire de cette prière qui s’organisa à partir du nombre 150, correspondant à celui des Psaumes… Pour que l’on puisse dire de manière complète que le Rosaire est un résumé de l’Evangile, il convient donc que… la méditation se tourne aussi vers quelques moments particulièrement significatifs de la vie publique (mystères lumineux). Cet ajout de nouveaux mystères…
1 . au moment de son Baptême au Jourdain,
2 . dans son auto-révélation aux noces de Cana,
3 . dans l’annonce du Royaume de Dieu avec l’invitation à la conversion,
4 . dans sa Transfiguration,
5 . et enfin dans l’institution de l’Eucharistie, expression sacramentelle du mystère pascal.
Chacun de ces mytsères est une révélation du Royaume désormais présent dans la personne de Jésus… »

[3] - Père Amédée Hallier, moine cistercien . Le Rosaire, c’est vivre Jésus-Christ avec Marie (Novembre 2003 . Abbaye Notre Dame de Grâce de Bricquebec . 85 pages) – du même auteur, Un éducateur mystique, Aelred de Rielvaux (thèse de doctorat en théologie – Gabalda, 1959 . épuisé) & Le moine et le psychiâtre, entretiens sur le bonheur avec le Dr. Dominique Megglé (Bayard . 1995)

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