mardi 25 octobre 2011

nous étions comme en rêve - textes du jour

Prier donc… [1] les yeux fermés, les mains et l’âme ouverte. Notre essence est dans la prière, c’est-à-dire dans la relation à Dieu. J’en suis à la fois tellement imprégné et tellement distrait que je n’en sais plus l’histoire si jamais je la sus, j’en ai quelques étapes en mémoire, elles ne me rappellent que la grâce de n’avoir pas désespéré. J’ai surtout la certitude d’une continuité totale, sans rupture, d’un développement – le seul – sur le plan spirituel, ou plutôt celui de la confiance en Dieu et du bonheur de sa présence dans ma vie et dans le monde, chez les autres même si ceux-ci ne s’en doutent guère, quoiqu’un sourire soit déjà le signe de Dieu, de son Esprit dans une âme. La confiance des animaux, la réaction d’une plante dont on prend soin, dont je prends soin, moi qui suis si peu « main verte », sont aussi ces témoignages. La création a été livrée au pouvcoir du néant, non parce qu’elle l’a voulu, mais à cause de celui qui l’a livrée (théologie du mal, l’Eglise, les Apôtres n’y insistent guère, ne personnalise rien, d’ailleurs personnaliser le néant ? seul le Christ désigne un véritable adversaire et nommément…). Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu. La lumière et la force dès ici bas. Définitions pauliniennes de l’espérance. Il m’était venu, dimanche, cette affirmation simple, en pensée : il n’y a pas de volonté sans espérance (ce qui condamne tous les volontarismes en politique ou en économie, en politique surtout faute qu’il y ait une perspective à la clé). Je retrouve cette dynamique ce matin – Vienne où je vécus quatre ans, il y a plus de vingt ans, y arrivant exactement au quantième de notre route hier soir. A quoi vais-je comparer le règne de Dieu ? Il est comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. Ainsi soit-il… La vie ? sinon qu’avancer, la vivre. Passionnément, l’espérance est la passion par excellence, l’unité-même d’une personnalité, d’une vie, l’origine-même de la créativité, de la création. Nous avons été sauvés, mais c’est en espérance. … Ramène, Seigneur, nos captifs, comme les torrents au désert. L’Ecriture comme la prière (son actualisation qu’elle fonde) nous donne comme un fait le contenu de cette espérance, le contenu – que nous ne savons guère discerner, formuler, pas des vœux, pas des attentes, mais un discernement encore infirme et pourtant acéré et certain.


[1] - Paul aux Romains VIII 18 à 25 ; psaume CXXVI ; évangile selon saint Luc XIII 18 à 21

Aucun commentaire: