jeudi 29 décembre 2016

David, 2ème roi d'Israël . fils de Jessé



saint David
Fils de Jessé - Roi de Juda et d'Israël
Ancien Testament
(Xe s. av JC.)


Les Églises d'Orient célèbrent le saint roi-poète qui est la figure messianique du Christ, et dont les psaumes sont la base même de la prière liturgique depuis des millénaires. Après avoir gravement offensé la loi divine, il manifesta un repentir exemplaire.
Pour un approfondissement, lire :
Premier Livre de Samuel (chapitres 16 à 31) ;
Deuxième livre de Samuel (chapitres 1 à 24) ;
Premier livre des Rois (chapitres 1 et 2) ;
Premier livre des Chroniques (chapitres 3, 11 à 29).



  

MISERERE MEI DEUS (Psaume 50) 

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense. 

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j’ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.

Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice,
être juge et montrer ta victoire.
Moi, je suis né dans la faute,
j’étais pécheur dès le sein de ma mère.

Mais tu veux au fond de moi la vérité ;
dans le secret, tu m’apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ;
lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.

Fais que j’entende les chants et la fête :
ils danseront, les os que tu broyais.
Détourne ta face de mes fautes,
enlève tous mes péchés.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés. 



wikipédia à jour au 27 décembre 2016

David (Bible)


 Pour les données archéologiques et historiques sur le roi David, voir Données archéologiques sur David et Salomon. Cet article traite du personnage David tel qu'il apparaît dans la Bible
David
David tenant la tête de Goliathillustré par Le Caravage (1606-1607)Musée d'histoire de l'art de Vienne
David tenant la tête de Goliath
illustré par Le Caravage (1606-1607)
Musée d'histoire de l'art de Vienne
Titre
vers le début du Xe siècle av. J.-C. 1
Prédécesseur
Successeur
Salomon, son fils
Biographie
Dynastie
Nom de naissance
דָּוִד
Lieu de naissance
Lieu de décès
Nature du décès
Mort naturelle
Sépulture
Nationalité
Israélite de la tribu de Juda
Père
Mère
Pas nommée dans la Bible mais identifiée par le Talmud comme Nitzevet, fille de Adael
Fratrie
Eliav
Avinadav
Chamma
Nethanel
Raddaï
Ozem
Tsrouyah (sœur)
Conjoint
Enfants
Religion
Résidence
Palais royal de Jérusalem
Entourage : le roi Saül, son fils Jonathan
les prophètes Samuel et Nathan
le conseiller Achitophel
son ami Chusaï
David (en hébreu biblique :דָּוִיד ) est un personnage de la Bible, deuxième roi d'Israël, qui est présenté dans le récit biblique, avec son fils Salomon, comme l'un des deux fondateurs de l'ancien État israélite. Son histoire est racontée dans le premier livre de Samuel et sa vie en tant que roi dans le deuxième livre de Samuel et au début du Premier livre des Rois. La tradition fait remonter son règne au Xe siècle av. J.-C.2, ce que des découvertes archéologiques du début des années 1990 tendent à corroborer3 même si le portrait qui en est brossé dans les Écritures et les épisodes qu'elles rapportent semblent largement légendaires4.
Suivant la Bible hébraïque, ce jeune berger de la tribu de Juda, fils de Jessé, est appelé aux côtés du roi Saül pour l'apaiser de ses chants. Il met en déroute les ennemis philistins en vainquant le géant Goliath à l'aide de sa fronde. Devenu le héros d'Israël, il s'attire la jalousie puis la vindicte de Saül, doit s'enfuir et prend la tête de maquisards, opérant la vengeance divine et redistribuant les butins aux pauvres5.
À la mort de Saül, David est intronisé roi de Juda puis roi d'Israël avant d'être proclamé messie (« oint »). À la tête du royaume et de son armée, il vainc les ennemis d'Israël, conquiert Jérusalem – où il transfère l'Arche d'alliance – et fonde un vaste royaume qui s'étend des frontières de l'Égypte jusqu'à l'Euphrate, ouvrant ainsi une ère de prospérité et de paix pour Israël6. Dieu promet alors à David que son trône sera affermi à jamais, mais c'est à un vieillard faible et indécis que succède Salomon, le fils qu'il a eu avec Bethsabée7.
Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus l'héritier de la promesse messianique faite à David. Ensuite, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les rois de la chrétienté8, à l'instar de Charlemagne qui se proclame « nouveau David », faisant évoluer le mythe biblique à en devenir le prétexte à la fabrication de nombre de royaumes9.
Plus tard, le Coran fait, pour sa part, de « Daoud » (en arabe : Daoud ou Daoued داوُد) un grand prophète-roi10 et un juge empreint de sagesse, accomplissant la volonté d'Allah9.
Guerrier, musicien et poète, l'écriture de nombreux psaumes compilés dans le Livre des Psaumes lui est traditionnellement attribuée. La geste davidienne est le prétexte à une multitude de représentations et évocations artistiques de toutes natures à travers les siècles, dont les célèbres sculptures renaissantes de Donatello, Verrocchio et de Michel-Ange qui ont contribué à universaliser son image9.

Sommaire

Étymologie

Le nom « David », orthographié en hébreu דוד, DWD, et דָּוִיד, DWYD, en hébreu tardif11, veut dire « bien-aimé » et est employé avec ce sens dans le Cantique des Cantiques12.

Récit biblique

Ainsi que le rappelle André Chouraqui, les livres de la Bible ne sont pas composés pour raconter l’histoire d’un point de vue littéraire ou scientifique, mais généralement dans une intention prophétisante13.
Les principaux textes qui traitent de David sont les suivants :

L'accession au trône

Onction de David par Samuel, fresque sur bois, Synagogue de Doura Europos, IIe siècle
Au temps du roi Saül, Jessé, un Ephratéen très âgé de Bethléem (pays de Juda) est père de huit fils dont les trois aînés, Éliab, Abinadab et Chamma, sont des compagnons d'armes du roi. David est le plus jeune. Il a l'habitude d'aller servir Saül quelque temps, puis de revenir garder les moutons de son père, à Bethléem. Dieu envoie Samuel lui donner l'onction royale malgré son jeune âge, à la suite d'une ultime désobéissance de Saül.
Le berger David abat d'un coup de fronde le champion philistin Goliath dans la vallée d'Elah14. Il entre au service de Saül dont il épouse la fille, Mikhal. Sa renommée de héros va grandissant au fil des combats qu'il mène aux côtés de son maître, jusqu'à rendre jaloux ce dernier, puis haineux au point de vouloir sa mort. Mikhal couvre la fuite de son époux lors d'une des nombreuses tentatives d'assassinat commanditées par son père. À l'issue d'une bataille15, Jonathan, fils du roi Saül, s'éprend de David16. C'est Jonathan qui l'aide à s'enfuir définitivement. Les deux hommes semblent entretenir dès cette rencontre une relation forte et intime, dont la nature est débattue mais dans un engagement réciproque qui se poursuit leur vie durant17.
David prend le maquis et devient chef de bande. Il rassemble autour de lui tous les mécontents, dont Abiathar, fils d'Abimélek, prêtre de Nob, descendant d'Elie de Silo. Il erre quelque temps dans le désert de Maôn et dans la région d'Ein Gedi pour éviter les poursuites de Saül, puis loue les services de sa troupe au roi philistin de Gath, Akish. Celui-ci établit David à Ziglag, au sud de son territoire, pour contenir les Judéens et les Amalécites. David profite de sa position pour délivrer les Judéens de la pression amalécite. Après la mort de Saül et de trois de ses fils (dont Jonathan) dans la défaite de Guilboa, David se fait reconnaître roi à Hébron par les chefs des clans Judéens18.
David, élu roi des Judéens, affermit sa position. Il arrête une armée israélite près de Gabaon. Il fait une politique matrimoniale, entretient des relations diplomatiques et tente de rallier Abner. L'aboutissement de ces démarches, suspendues un temps par le meurtre d'Abner, sera le ralliement des Anciens d'Israël à la mort d'Ishbaal.

Le règne

Le roi David par Le Guerchin
À la mort d'Ishboshet, fils de Saül, les Anciens d'Israël choisissent David pour lui succéder sur le trône d'Israël. Les maisons de Juda et d'Israël sont réunies.
Les Philistins, inquiets de la puissance de David, leur ancien vassal, l'attaquent dans la vallée de Rephaïm, près de Jérusalem, à la jonction de Juda et d'Israël. David les repousse à deux reprises et conquiert aux Jébuséens la ville de Jébus, l'actuelle Jérusalem19, dont il fait sa capitale20. Il fortifie la ville et en fait un site religieux en y transférant l'Arche d'alliance.
David, confiant la tête de son armée à son neveu Joab, soumet ensuite Moab au tribut.
À l'occasion de l'avènement de Hanoun, roi d'Ammon, prétextant un affront diplomatique, il engage une guerre sans merci et prend la capitale, Rabbath-Ammon. Il s'empare d'un énorme butin et ceint la couronne des Ammonites.
Les Ammonites avaient fait appel à une coalition de royaumes araméens voisins (Zoba, Beth-Rehov, Beth-Maakah et Tôb), que Joab avait dû repousser. Victorieux de Hadadézer, roi de Zoba à Hélam, David établit un préfet à Damas et soumet au tribut les vassaux araméens de Hadadézer. Le roi de Hamat, Toï, ancien ennemi de Hadadézer se reconnaît allié de David.
David conquiert aussi le royaume édomite qu'il dévaste. Il le rattache à son royaume en y établissant des préfets, tandis qu'un prince royal réussissait à se réfugier en Égypte.
Ces conquêtes sont favorisées par la faiblesse momentanée de l'Égypte et de l'Assyrie. Elles consacrent la suprématie du peuple d'Israël sur l'ensemble de la Terre d'Israël. David ne cherche cependant pas à conquérir la Philistie. Il entretient d'excellentes relations avec Hiram de Tyr, en vue de bénéficier de la technologie et du commerce phénicien.
À l'occasion d'une calamité publique, David livre sept descendants de Saül à la vindicte des Gabaonites qui les exécutent rituellement. Il reprend Mikhal, que Saül avait remariée, puis s'en sépare sans avoir eu d'enfants. Il accueille à la cour le dernier descendant de Saül, Méribaal21 (Méphiboshet), un estropié, pour honorer une promesse faite à son ami Jonathan.
Le deuxième livre de Samuel (3, 2-5) énumère six fils de David, de six femmes différentes : « Il naquit à David des fils à Hébron. Son premier-né fut Amnon, d’Achinoam de Jezraël; le second, Kileab, d’Abigaïl de Carmel, femme de Nabal ; le troisième, Absalom, fils de Maaca, fille de Talmaï, roi de Gueschur ; le quatrième, Adonija, fils de Haggith ; le cinquième, Schephathia, fils d’Abithal ; et le sixième, Jithream, d’Égla, femme de David. Ce sont là ceux qui naquirent à David à Hébron. » Mais son successeur sera Salomon, fils de Bethsabée.

Les fils de David

Selon les livres de Samuel, David eut six fils nés à Hébron de femmes différentes, neuf fils nés à Jérusalem de femmes non nommées et quatre fils de Bethsabée : Amnon (hébreu, אַמְנוֹן), premier-né, d'Ahinoam, la Jezreélite, Kilab (כִלְאָב) d'Abigaïl veuve de Nabal le carmélite, Absalon (אַבְשָׁלוֹם) de Maacah fille de Talmaï roi de Geshur, Adoniya (אֲדֹנִיָּה) de Hagguit, Chefatia (שְׁפַטְיָה) d'Abital, Yitream (יִתְרְעָם) d'Egla22, Shammua (שַׁמּוּעַ), Shobab (שׁוֹבָב), Nathan et Salomon (שְׁלֹמֹה) tous quatre fils de Bethsabée, Jibhar (יִבְחָר), Élischua (אֱלִישׁוּעַ), Népheg (נֶפֶג), Japhia (יָפִיעַ), Élischama (אֱלִישָׁמָע), Éliada (אֶלְיָדָע), Éliphéleth (אֱלִיפָלֶט)23. L'historien perse Ibn Jarīr Tabari parle dans sa chronique24 d'un concours de 10 questions pour connaître celui qui, parmi les héritiers, serait habilité à s'asseoir sur le trône comme successeur du roi David ; à savoir : « Ce qui existe de plus petit ? Ce qui est le plus grand ? Le plus amer ? Le plus doux ? Le plus honteux ? Le meilleur ? Le plus proche ? Le plus éloigné ? Ce qui est cause de grand chagrin ? Et le plus agréable ? »25. L'orientaliste allemand Gustave Weil rapporte dans ses légendes musulmanes26 que Salomon naquit avec la sagesse et une grande connaissance.

Bethsabée et Urie le Hittite

Jan Metsys, David et Bethsabée, 1562, musée du Louvre (détail)
La tombe de David sur le mont Sion (structure médiévale27)
David envoya Joab faire le siège de Rabba. Pendant ce temps, restant à Jérusalem, David coucha avec Bethsabée, épouse d'un officier dévoué, Urie le Hittite. Bethsabée devint enceinte. Après avoir vainement tenté de masquer son adultère, David écrivit une lettre à Joab, et la fit porter par Urie le Hittite : « mettez Urie en première ligne au plus fort de la bataille puis reculez derrière lui : qu'il soit frappé et qu'il meure. » 28
Dans le Livre de Samuel (II Samuel, XII, 1-10), le roi d'Israël, David, vint ensuite à écouter l'histoire du prophète Nathan, où un pauvre homme avait adopté une jeune brebis : « il nourrissait sa brebis (« Rachel ») et elle grandissait avec lui ainsi qu'avec ses fils, elle mangeait de son morceau de pain, elle buvait de sa coupe, elle couchait sur son sein, elle était pour lui comme une fille » : mais un homme riche en bétail vint à passer par là, qui prit sans permission, pour la manger, l'unique brebis du pauvre homme : à cette histoire, David entre dans une grande colère contre ce riche qui mérite selon lui d'être tué à son tour ; mais Nathan lui précise alors que lui-même s'est comporté comme l'infâme, en envoyant Urie à la mort, mis en première ligne d'une bataille, pour prendre sa femme.
Le prophète Nathan fit des reproches à David pour son péché et dit : « Pourquoi as-tu méprisé YHWH (Yahvé), et fait ce qui lui déplaît ? Tu as frappé par l'épée Urie le Hittite, sa femme, tu l'as prise pour ta femme, lui tu l'as fait périr par l'épée des Ammonites. Maintenant l'épée ne se détournera plus jamais de ta maison, parce que tu M'as méprisé et que tu as pris la femme d'Urie le Hittite pour qu'elle devienne ta femme. »
David reconnut son péché et dit à Nathan : « j'ai péché contre YHWH ! » Alors Nathan dit à David : « De son côté, YHWH pardonne ta faute, tu ne mourras pas ».
Cependant, Dieu tua le fils en punition : « Seulement, parce que tu as outragé YHWH en cette affaire, l'enfant qui t'est né mourra. » 29

Absalom

Tamar, fille de David, violée par son demi-frère Amnon, est vengée par son frère Absalom qui fait tuer Amnon. Absalom se réfugie près de son grand-père maternel le roi de Géshour. Il se révolte contre son père David, se fait proclamer roi à Hébron par les tribus, mais sera vaincu et tué par le général Joab30. En Israël, profitant du départ de David de Jérusalem, un Benjaminite, Shèba, fils de Bikri, proclame l'indépendance d'Israël par rapport à David. Joab élimine son rival Amasa, qui venait d'être placé à la tête de l'armée et se lance à la poursuite de Shèba qui est exécuté après avoir été livré par les habitants d'Abel Beth-Maakah où il s'était réfugié.
À la mort d'Amnon et d'Absalom, le quatrième fils de David, Adonias, appuyé par Joab et le prêtre Abyatar, se considère comme l'héritier de David. Mais le prêtre Sadoq, le prophète Nathan et le chef de la garde de David Benayahu, tenus à l'écart, soutiennent le plus jeune fils, Salomon, fils de Bethsabée. Salomon est couronné du vivant de son père qui meurt quelque temps après.

L'organisation du royaume

David organise l'administration sur le modèle des monarchies existantes en adoptant leur idéologie. Il ordonne un recensement en vue de l'établissement des impôts. Il amasse un maximum de trésors pour que son fils Salomon réalise l'une de ses ambitions : construire un temple majestueux à Dieu à Jérusalem. L'administration de Juda et d'Israël reste proche de celle pratiquée sous Saül. Les finances royales sont alimentées par les butins pris à l'ennemi et par les produits des biens de la couronne qui semblent importants et bien gérés.
À sa mort, David est à la tête d'un vaste royaume en pleine expansion économique.

La tombe de David

Selon la Bible31, il est enterré « avec ses ancêtres » dans la Cité de David. Lieu saint chrétien pendant le Moyen Âge (dans le Cénacle de Jérusalem, quartier général des Franciscains où la tradition fixe le lieu de la sépulture depuis le XIIe siècle), sa tombe devient un lieu de pèlerinage musulman en 1552 puis juif après la Guerre israélo-arabe de 1948-1949. En janvier 2013, elle a été vandalisée par un juif ultra orthodoxe qui a détruit les mosaïques musulmanes qui tapissaient le mur séparant la chambre du cénotaphe32.
Cependant, le Tombeau de David, sur le mont Sion est une structure médiévale et a donc tout d'une tradition folklorique sans fondement historique27.

La religion

David maintient le culte de YHWH comme unique religion nationale du royaume d'Israël. Il est secondé dans ce sens par le prêtre Abiathar, descendant d'Eli et par les prophètes Gad et Nathan. Le transfert de l'Arche à Jérusalem attire les foules en pèlerinage.

Le point de vue des religions abrahamiques

Dans le christianisme

Saint David, roi et prophète
Image illustrative de l'article David (Bible)
Le roi David en prière, de Pieter de Grebber (vers 1640).
Saint Monarque
Naissance
vers 1040 avant Jésus-Christ
Bethléhem
Décès
vers 970 avant Jésus-Christ  (environ 70 ans)
Jérusalem
Nationalité
Israélite
Vénéré par
Fête
Attributs
les Psaumes, une harpe, la tête de Goliath
Saint patron
des poètes
Les chrétiens adoptent les Écritures hébraïques et font de Jésus l'héritier de la promesse messianique faite à David. Ensuite, à travers Jésus-Christ, l'héritage se transmet à tous les prêtres mais aussi dans une mesure moindre aux rois de la chrétienté8, à l'instar de Charlemagne qui se proclame « nouveau David »9, et même à tous les fidèles qui sont prêtres, prophètes et rois33.

Dans l'islam

Plus tard, la tradition islamique – qui ne conserve du récit biblique que quelques éléments significatifs10 – fait, pour sa part, de « Daoud » un grand prophète-roi10 et un juge empreint de sagesse, accomplissant la volonté d'Allah9.
Comme pour tous les autres récits du Coran, la tradition islamique ne conserve du récit biblique que quelques éléments significatifs dans une optique de prédication10. Le récit coranique est, pour employer la terminologie musulmane, un « dhikr » ou « rappel » des éléments déjà contenus dans les divers écrits religieux. Pour le Coran, de la même manière que Moïse avait reçu la Torah et Jésus l’Injil, David — « Daoud » ou « Dâwûd » — reçoit la révélation d'un texte sacré, le Zabur. Suivant le texte musulman, Dieu lui a accordé « la royauté et la sagesse »34, une « science »35 et la « parole décisive »36, lui conférant une double grandeur, royale et prophétique. David, resté célèbre pour son sens de la justice, figure ainsi dans la lignée des prophètes de l'islam qui prêchent le monothéisme depuis les origines jusqu'au dernier d'entre eux, Mahomet10.
Le Coran souligne son don pour le chant et la musique, lui conférant une fonction de l'orchestration d'une liturgie cosmique : il explique que Dieu lui a asservi les oiseaux et les montagnes afin qu'ils puissent proclamer ses louanges à Dieu37. Des commentateurs expliquent que la beauté de sa voix, quand il chantait les psaumes, faisait s'arrêter les oiseaux en vol pour lui répondre ou encore que les animaux étaient tellement pris par le chant du roi qu'ils pouvaient mourir de faim ou de soif10.
En outre, le Coran rapporte que Dieu enseigne à David le secret de la fabrication des cottes de mailles afin que les hommes se protègent de leur violence38. Plusieurs hadiths font de David une référence concernant sa façon de prier, durant un tiers de la nuit, et de jeûner, un jour sur deux. La tradition musulmane le fait mourir en position de prosternation10.
Article connexe : Jalout.

Influence du personnage de David

Sur l'institution monarchique de la France

Le roi David a été pris comme modèle de la monarchie française39, comme idéal de justice, comme figure de pureté et de désintéressement (avec le lys)40, dans le rituel du sacre, avec l'onction41.
Il est aussi, à partir du début du XIIe siècle et pendant tout le Moyen Âge, une figure héroïque que l'on retrouve dans les Neuf Preux42, d'où il passera sous Charles VIII dans les figures du jeu de cartes.

Représentations et évocations artistiques

Littérature

  • David, Psaumes pénitentiels, traduits du latin par Blaise de Vigenère et accompagnés du texte hébreu, édition établie et présentée par Ghislain Sartoris, Éditions de la Différence, coll. « Orphée », Paris, 1989.
  • Carlo Coccioli, Mémoires du roi David, Le Livre de Poche, 1976.
  • Histoire adaptée et transposée dans la modernité par les auteurs Ozanam et Singelin dans la bande dessinée King David en 2008, aux éditions Casterman.

Arts plastiques

Statue de David par Nicolas Cordier, Rome
Statue de David par Donatello, Florence
Statue de David par Michel-Ange, Florence
Statue du Roi David par Achiam, musée de Shuni (Israël)
David, une cithare à la main43

Musique

Cinéma

Notes et références

  1. Comme toutes les dates concernant les personnages bibliques de cette époque, celles-ci sont approximatives, et peuvent faire l'objet de débats entre exégètes.
  2. Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman 2006, p. 31-33
  3. Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman 2006, p. 311-318
  4. Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman 2006, p. 34
  5. Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman 2006, p. 15,16
  6. Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman 2006, p. 16
  7. Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman 2006, p. 26
  8. a et b Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman 2006, p. 20
  9. a, b, c, d et e Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman 2006, p. 21
  10. a, b, c, d, e, f et g Pierre Lory, article « David » in Mohammad Ali Amir-Moezzi (dir.), Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, pp. 201-203
  11. (en) Mark F. Rooker, Biblical Hebrew in transition: the language of the Book of Ezekiel, éd. Continuum International Publishing Group, 1990, pp. 68-71, extrait en ligne [archive]
  12. DWDY, Dodi, « Mon bien-aimé » ; cf. Cantique des cantiques, II, 16, Ct 2. 16 [archive]
  13. André Chouraqui, « Liminaire pour Shemouél » in La Bible, éd. Desclée de Brouwer, 1986, extrait en ligne [archive]
  14. * Arthur Weil, Histoire Sainte illustrée : à l'usage de la jeunesse israélite, Bâle, Victor Goldschmidt, 1974, 213 p. (OCLC 10384683), p. 84
  15. 1 S 18. 1-4 [archive]
  16. Thomas Römer et Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient ancien et la Bible, Labor et Fides, 2005 (ISBN 9782830911657), p. 68-79
  17. Thomas Römer et Loyse Bonjour, L'homosexualité dans le Proche-Orient ancien et la Bible, Labor et Fides, 2005 (ISBN 9782830911657), p. 68-70
  18. Arthur Weil 1974, p. 93
  19. 2S 5,6-10
  20. Arthur Weil 1974, p. 94
  21. Étymologie « Bien-aimé de Baal ».
  22. II Samuel 3:2-5
  23. II Samuel 5:14-16
  24. Chronique de Tabari (Abou Djafar Mohammed, ben Djarir, ben Yezid), Volume 1, chap.15 (p.58), édition Zotenberg, Paris 1867
  25. « Ce qui est de plus petit dans le corps humain est l’âme, ce qui est le plus grand, c’est le doute ; ce qui est le plus amer c’est la pauvreté ; ce qui est le plus doux ce sont les richesses ; ce qui est le plus honteux parmi les enfants d’Adam c’est l’incrédulité ; ce qui est le plus mauvais parmi les enfants d’Adam c’est une femme méchante ; ce qui est le plus proche pour les enfants d’Adam c’est l’autre monde, et le plus éloigné c’est ce monde parce qu’il passe ; ce qui cause le plus grand chagrin aux enfants d’Adam c’est l’âme qui se sépare du corps, et ce qui est le plus agréable pour eux c’est l’âme qui est dans le corps. » Cf. Chronique de Tabari, Vol.1, chap.15 (p. 59), édition Zotenberg 1867.
  26. The Bible, the Koran, and the Talmud, or Biblical Legends of the Mussulmans, Gustave Weil, trad. de l'allemand, London 1846. Extrait p. 163 : (trad. de l'anglais) La domination de Satan tire à sa fin, car cette nuit un enfant est né, à qui seront soumis Iblis et tous ses hôtes ainsi que tous ses descendants. La terre, l'air et l'eau, avec toutes les créatures qui y vivent seront ses serviteurs ; il sera doté avec 90 de toute la sagesse et connaissance que Dieu a accordées à l'humanité, et non seulement il comprendra toutes les langues des hommes mais aussi celles des bêtes et des oiseaux.
  27. a et b Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman 2006, p. 319
  28. 2Sa 11. 1-15 [archive]
  29. 2Sa 12. 1-15 [archive]
  30. Arthur Weil 1974, p. 100&101
  31. 1 Rois, chapitre 2, verset 10
  32. Marie-Armelle Beaulieu, « La tombe du roi David vandalisée » [archive], sur TerraSanta,‎ 3 janvier 2013
  33. Cf. 1 Pierre 2,9
  34. Coran, sourate 2,251 ; cité par Pierre Lory, op. cit.
  35. Coran, sourate, 27,15 ; cité par Pierre Lory, op. cit.
  36. Coran, sourate 38,20 ; cité par Pierre Lory, op. cit.
  37. Coran, sourates 21,79 ;34, 10 ; 38, 18-19 ; cité par Pierre Lory, op. cit.
  38. Coran, sourate 21,80 ; 34, 10-11 ; cité par Pierre Lory, op. cit.
  39. Aryeh Graboïs, Un mythe fondamental de l'histoire de France au Moyen Âge : le roi David, précurseur du roi très chrétien, in Revue historique, 1992, p. 11-31
  40. Alexandre Y. Haran, Le lys et le globe : messianisme dynastique et rêve impérial en France à l'aube des temps modernes, éd. Champ Vallon, 2000, extraits en ligne [archive]
  41. Jean-Louis Matharan, Histoire du sentiment d'appartenance en France : du XIIe siècle à nos jours, éd. L'Harmattan, 2010, p. 166, extrait en ligne [archive]
  42. Sophie Cassagnes-Brouquet et Mathilde Dubesset, Héroïnes, éd. Presses universitaires du Mirail, 2009, p. 125, note 25 extrait en ligne [archive]
  43. « Premier livre de Samuel, chap. 14, v. 23 » [archive], sur wikisource.org

Bibliographie

David priant après son adultère avec Bethsabée (livre d'heures de Marie de Bourgogne, 1477)
  • (en) Jan P. Fokkelman, Narrative Art and Poetry in the Books of Samuel: A Full Interpretation Based on Stylistic and Structural Analyses, Dover, éd. Van Gorcum, 1981 (4 volumes).
  • (en) Baruch Halpern, David's secret demons : messiah, murderer, traitor, king, Grand Rapids, Mich, W.B. Eerdmans, 2001 (ISBN 978-0-802-84478-1).
  • (en) Jonathan Kirsch, King David : the real life of the man who ruled Israel, New York, Ballantine Books, 2000 (ISBN 978-0-345-43275-9).
  • (en) Robert Pinsky, The life of David, New York, Nextbook Schocken, coll. « Jewish encounters », 2005, 1e éd. (ISBN 978-0-805-24203-4).
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Données archéologiques sur David et Salomon

Les données archéologiques sur l'époque de David et de Salomon, qui font l'objet de cet article, sont constituées uniquement de ce qui est, à l'heure actuelle, attesté1, à l'exclusion des interprétations plus générales que chaque archéologue peut faire. Au niveau des données2 archéologiques, il y a un très large accord entre archéologues, indépendamment de leurs idées personnelles, alors qu'au niveau de l'interprétation et de la construction historique, on trouve entre eux des visions historiques fort différentes, voire totalement contradictoires. Quelques opinions sont proposées ci-dessous à titre d'illustration, elles sont représentatives, citées exactement et placées dans la bouche de leur auteur. L'exégèse scientifique de la Bible ne fait pas partie de l'archéologie : une donnée archéologique sur la Bible, c'est la découverte d'un manuscrit dans des fouilles et la datation de cet exemplaire. Amihai Mazar écrit3 :
« Collecter, traiter, intégrer, interpréter ces nombreuses données ne sont pas des tâches simples... [...] Un plus haut niveau de l'entreprise archéologique est celui de l'interprétation, de la synthèse, de l'explication. [...] La corrélation des constatations archéologiques et des textes n'est qu'un aspect seulement du travail de l'archéologue... »
Pour les interprétations des données archéologiques et la corrélation avec le texte biblique, voir l'article Histoire de David et de Salomon : les interprétations des données archéologiques.

Sommaire

Introduction

Les grands axes de circulation qui traversent la Palestine, au début du Xe siècle av. J.-C.. Reliant les différentes cultures, ils sont utilisés pour le commerce et les expéditions militaires.
C'est à l'écart des grands axes de circulation de la Palestine qu'apparaissent les premiers Israélites au XIIe siècle av. J.-C. et qu'ils s'organisent4 au XIe siècle av. J.-C. et à l'époque de David et de Salomon. Le passage de l'âge du bronze tardif à l'Âge du fer I, puis à l'Âge du fer II, s'accompagne d'importants changements technologiques et d'une transformation de l'organisation sociale. Les invasions des Peuples de la mer s'accompagnent d'un effondrement général au XIIIe siècle av. J.-C., Ougarit disparaît, Megiddo, Beït Shéan, Lakish, Hazor sont détruites et l'Égypte, affaiblie, se retire de Palestine vers -1250. Une nouvelle organisation plus fragmentée, avec des cités-États moins fortes, se développe5. À l'époque de David et de Salomon, l'ancienne culture cananéenne, avec ses puissantes cités-États proches des grandes voies de communication, va peu à peu laisser la place à la culture israélite. Les grands voisins que sont l'Égypte, Aram-Damas, puis l'Assyrie, exerceront leur influence, laissant leurs traces, particulièrement sur ces grands axes. Ces changements sont attestés par les données archéologiques du terrain : la campagne de Sheshonq Ier au Xe siècle av. J.-C., vers -925, en est un exemple.

Le problème de datation propre à l'époque de David et Salomon

L'archéologie ne rencontre nulle part de problème de datation propre au Xe siècle av. J.-C.[réf. nécessaire], sauf en Palestine sur les sujets qui concernent David et Salomon : la controverse entre "chronologie basse" et "chronologie conventionnelle modifiée" (voir Histoire de David et de Salomon : les interprétations des données archéologiques) n'est pas un simple débat technique entre archéologues, elle est brouillée par des interprétations du récit biblique. En archéologie, les datations se font avec les méthodes propres à l'archéologie, c'est-à-dire à partir de l'analyse stratigraphique, du type des poteries6, de la technique au radiocarbone ainsi que d'autres méthodes. Les couches de destruction que dégage la stratigraphie, ou les inscriptions et stèles qui peuvent être découvertes, renvoient à l'histoire des puissances qui interviennent en Palestine par les grands axes de communication qui la traversent : Empire égyptien, Empire Hittite, Aram-Damas, Moab, l'Assyrie, etc. Peu de traces écrites datant du Xe siècle av. J.-C. ont été retrouvées en Palestine, l'effondrement systémique lié aux invasions des Peuples de la mer, qui n'écrivaient pas, ayant bouleversé les puissances dominantes, qui écrivaient.
La datation traditionnelle par le style des poteries reste tributaire d'une certaine appréciation subjective du style de la poterie ainsi que de la durée de production de ce type de poteries. La dendrologie, en principe parfaite, qui détermine une date à l'année près, reste malheureusement rarement utilisable pour des raisons pratiques (elle nécessite un parfait état de conservation d'une pièce de bois). La technique de datation au radiocarbone, en principe insensible aux appréciations subjectives, a subi une véritable révolution avec l'introduction de la spectrométrie de masse par accélérateur7 (on peut désormais dater des objets aussi petits qu'un noyau d'olive ou un grain de blé, puisqu'il suffit de préparer 1mg environ de carbone proprement isolé), avec l'introduction du recalage (qui permet de prendre en compte les variations de pourcentage initial de carbone 14 selon les époques et selon le lieu géographique8) et enfin avec le développement de méthodes statistiques sophistiquées (statistique bayésienne) qui permettent de prendre en compte des événements connus par ailleurs et de calculer la probabilité pour qu'une date attribuée par le calcul soit exacte. Selon le choix qui est fait des événements connus que l'on introduit dans la statistique bayésienne, il résulte une certaine variation dans les dates obtenues : la méthode n'est donc pas parfaitement insensible aux appréciations subjectives, mais les différences restent cependant faibles, voire très faibles.
Sous la responsabilité de Thomas E. Levy et de Thomas Higham, un congrès international s'est réuni pour mener à bien cette entreprise de datations et de collecte des données. Dans leur introduction au compte rendu publié en 20059, Thomas E. Levy et Thomas Higham soulignent avec force que cette entreprise réunit les principaux archéologues, anthropologues, égyptologues, historiens de la Bible et spécialistes de la datation au radiocarbone10. Thomas E. Levy et Thomas Higham estiment que ce compte rendu fait désormais référence en la matière11. Il contient, pour l'essentiel, des données archéologiques (réfutables au sens de Popper) et la place faite aux interprétations historiques (non réfutables) de ces données y est extrêmement réduite. En conclusion de leur introduction, Thomas E. Levy et de Thomas Higham soulignent que :
« ... de cette large confrontation, se dégage enfin une ligne directrice : A. Sherrat fait en effet remarquer que, vers la fin du meeting de Yarnton Manor, après de longues discussions sur les datations au radiocarbone, sur l'archéologie et sur l'histoire, les deux côtés ont semblé sur le point de tomber d'accord. Les « deux côtés » auxquels il se réfère sont ceux des savants qui soutiennent que leurs données vont dans le sens d'un David et d'un Salomon plus historiques, basés sur la Bible hébraïque, et ceux qui soutiennent que leurs données indiquent que ces figures étaient plus mythiques que vraies. Nous laissons au lecteur, après avoir lu et soupesé les preuves présentées ici, le soin de décider quel camp des savants l'a emporté12. »
La controverse non complètement tranchée sur les datations est compliquée par le fait qu'un grand nombre de strates sont présentes et qu'une petite erreur de strate entraîne une grosse erreur de date. Les datations sont faites à partir du style des poteries et, maintenant, par la technique de datation au carbone 14 par spectrométrie avec accélérateur, étalonnage et traitement statistique. L'extrême précision requise explique pourquoi on ne parvient pas toujours à tirer des conclusions parfaitement claires, car une petite erreur de date (70 ans), qui n'est qu'une erreur petite au niveau de la donnée archéologique, modifie radicalement les conclusions au niveau de l'interprétation historique que l'on peut construire à partir des données. La précision actuelle d'une datation par le radiocarbone, pour une probabilité de 95 % d'exactitude (statistique à 2 σ) est typiquement de ± 35 ans13. L'écart de dates entre le « côté I. Finkelstein » et le « côté A. Mazar » est, typiquement, de 70 ans au maximum14. C'est au niveau de l'interprétation que les « deux côtés » construisent que la controverse est passionnée, alors qu'au niveau des données archéologiques les différences sont devenues aujourd'hui petites.
William G. Dever écrit dans ce livre :
« Les historiens — en particulier les biblistes, dont la plupart d'entre eux n'ont qu'une formation de philologistes, et parfois de théologiens — ont été lents ou réticents à percevoir les effets de la « révolution archéologique » récente. Mais il apparaît avec suffisamment d'évidence que toutes les histoires de l'Israël antique sont désormais obsolètes… En ce qui me concerne, mon prochain livre sera une histoire de l'Israël antique écrite en grande partie sans recours à la Bible hébraïque, fondée la plupart du temps sur les riches données archéologiques que nous possédons maintenant15. »
Il ajoute :
« Personnellement je suis encore acquis à la chronologie conventionnelle (pas à la « chronologie haute »), pour des raisons sur lesquelles je me suis longuement étendu dans plusieurs publications récentes, aucune d'entre elles « idéologique ». Mais s'il advenait que l'évidence monte en faveur d'une chronologie plus basse, je serai parmi les premiers à basculer. Il ne s'agit pas de « sauver » la Bible hébraïque ; ni de défendre « Salomon dans toute sa gloire » ; ni d'argumenter sur qui était là le premier, Cananéens ou Israélites, Palestiniens ou Israéliens16. »
Amihai Mazar, dans le même livre, rejette à la fois la chronologie conventionnelle introduite par Yigaël Yadin et la chronologie basse proposée par Israël Finkelstein. Critiquant ce qu'il estime être des a priori, il écrit :
« Si la réponse à cette question est positive, le nouveau paradigme n'est pas meilleur que la façon de penser traditionnelle dans l'archéologie biblique. »
Il propose une chronologie conventionnelle modifiée, intermédiaire entre la chronologie haute de Yigaël Yadin et la chronologie basse d'Israël Finkelstein. Il précise :
« En termes historiques, la chronologie conventionnelle modifiée utilisée ici permet de maintenir la majeure partie de l'image archéologique concernant le Xe siècle et la monarchie unifiée, bien que le scepticisme puisse surgir, même selon ce système. Pourtant, même si nous acceptons le Xe siècle traditionnel et les dates des strates telles que Megiddo VA-IVB, Hazor X, et ainsi de suite, et les bâtiments tels que la Structure de pierre en escalier à Jérusalem, l'image archéologique naissante n'indiquerait pas nécessairement une monarchie unifiée d'une taille et d'une importance majeures. [...] Il convient d'évaluer le royaume de David et de Salomon comme un début modeste, mais dynamique, de la période de la monarchie Israélite17... »
Alors que la place faite aux interprétations est extrêmement réduite dans le livre édité par Thomas E. Levy et de Thomas Higham, cette controverse sur les interprétations est présentée dans un autre livre, cette fois : The Quest for the Historical Israel. Debating Archaeology and the History of Early Israel, signé d'Israel Finkelstein et de Amihai Mazar18, sous une forme accessible à un large public.

Données archéologiques sur l'époque de David

Stèle de Tel Dan
Concernant la personne du roi David, le seul document archéologique explicite est la stèle de Tel Dan, découverte en 1993. Techniquement, il n'existe pas de moyen de dater une stèle ou un ostracon en pierre comme on date un morceau de matière organique — noyau d'olive ou grain de céréale — au carbone 14 (voir Méthodes scientifiques de l'archéologie). Les seuls moyens directs de datation sont l'épigraphie et la paléographie, mais ils ne donnent qu'un ordre de grandeur. Parfois, on peut avoir une datation précise indirecte, par référence à un événement qui soit en rapport avec l'inscription et dont la date soit connue par ailleurs. Les tablettes d'argile utilisée pour l'écriture cunéiforme peuvent être datées par thermoluminescence lorsqu'elles ont subi la cuisson d'un incendie. La stèle de Tel Dan, trouvée hors contexte stratigraphique clair (réutilisée comme matériau de construction19), n'est pas datée exactement, mais les archéologues la datent du IXe ou VIIIe siècle av. J.-C.. Un roi de Aram-Damas, très probablement Hazaël, a fait graver en araméen (Aram est la Syrie) :
« J'ai tué [Jo]ram fils d'[Achab] roi d'Israël, et [j'ai] tué [Ahas]yahu fils de [Joram] roi de la maison de David. Et j'ai réduit [leur ville en ruine et changé] leur terre en [désolation]. »
La signification de l'expression « maison de David » est tout à fait claire : il s'agit de la dynastie royale dont « David » a été le premier roi. « Maison de... » est une expression consacrée que l'on trouve dans d'autres inscriptions pour désigner d'autres dynasties. Les archives assyriennes désignent le royaume d'Israël sous le nom de Maison d'Omri. Le caractère historique de l'inscription étant indéniable (il ne s'agit pas d'un texte littéraire tel qu'un conte ou une légende dont le caractère mythique est attesté, il s'agit d'un texte gravé par un roi connu, très probablement Hazaël, pour célébrer un événement réel), l'existence du roi David est ainsi attestée. Par contre, le fait qu'aucune autre mention du royaume de David ne soit attestée (André Lemaire propose une mention de David sur la stèle de Mesha, K.A. Kitchen en propose une sur la liste de Sheshonq Ier)20, alors que les royaumes voisins nous sont connus par leurs archives et que la liste de Sheshonq mentionne de nombreuses villes et villages, jette un doute sérieux sur la taille du royaume de David (ainsi que sur celui de Salomon). Cette stèle prouve aussi qu'à l'époque de l'inscription le royaume d'Israël (« la maison d'Omri » des archives assyriennes) est différent du royaume de « la maison de David ». L'archéologie ne fournit sur David que des données qui lui sont postérieures et il n'existe aucune donnée archéologique permettant de dater le règne de David : on ne peut donc fonder d'estimation que sur le texte biblique (-1010, -970), dates qu'il faut prendre comme des ordres de grandeur plausibles, non des chiffres établis par des sources archéologiques21.
Implantation des Israélites au début du Xe siècle av. J.-C. (habitat dense au nord, habitat dilué au sud), Cananéens (vallées), Philistins (côte)
Concernant les tribus juives mentionnées dans la Bible, ni leur nom ni leur situation géographique ne sont attestés par l'archéologie, ni dans aucune archive, ni sur aucune inscription. C'est seulement l'apparition de l'organisation tribale, d'une façon très générale, avec le passage de l'âge du bronze à l'âge du fer, qui est attestée par l'archéologie. À l'époque des Lettres d'Amarna, Canaan est organisé en cités-États dans les vallées et en « chefferies dimorphiques »22 (c'est-à-dire mi-sédentaires mi-nomades) sur les hautes terres. Cette organisation persiste avec le développement des premiers Israélites, et se poursuit jusqu'au Xe siècle. Mario Liverani écrit23 :
« Les hautes terres centrales, en raison de leur configuration géographique, ne comportaient pas un nombre important de cités-États. Elles n'étaient rassemblées qu'en deux villes comportant un palais : Sichem au nord et Jérusalem au sud. [...] Dans cette phase de formation, dont l'image archéologique correspond à la phase finale du Fer II (avec ses villages de forme ovale et ses maisons adaptées aux pillards), la taille modeste des deux villes, comparée à l'essor puissant de l'élément tribal, a forcément produit cette sorte particulière d'organisation sociale qu'on appelle « chefferie dimorphique » (c'est-à-dire qui combine caractère sédentaire et caractère tribal). »
Selon le travail de synthèse de Jessica N. Whisenant24, la plupart des archéologues estiment que Jérusalem était, au Xe siècle av. J.-C., un petit village sans fortifications, limité à l'emplacement que l'on appelle la « Cité de David », sans rapport avec la description biblique. Il faudra attendre le VIIe siècle av. J.-C. pour constater un développement foudroyant de Jérusalem, voir ci-après le paragraphe sur Jérusalem.
Au début du Xe siècle av. J.-C. (vers -1000), la population vivant sur la partie sud des hautes terres (étendue géographique correspondant à Juda) est estimée à 5 000 habitants. Il s'agit d'une population rurale modeste. Il n'est pas vraisemblable que cette population ait pu contribuer à la formation d'une armée importante sous David. À la même époque, sur la partie nord des hautes terres (étendue géographique correspondant à Israël), la population est estimée à 40 000 habitants. La différence s'explique par une raison géographique : la partie nord est plus arrosée et située sur les voies de communication, la partie sud est plus sèche et plus difficilement accessible25. À titre de comparaison, la population égyptienne est estimée à 2 800 000 personnes vers -1250.
Selon Amihai Mazar26 :
« On peut voir en David un souverain semblable à Labayu, exception faite qu'il a dirigé à un moment où ni les Égyptiens ni aucune autre puissance étrangère n'intervenaient plus, et où les villes cananéennes étaient en régression. [...] Alors que les réalisations politiques et territoriales de courte durée comme celles de David sont peut-être au-delà de ce que les outils de l'archéologie peuvent détecter, les grands changements de culture matérielle qui ont eu lieu au cours du Xe siècle ont pu résulter de ces nouvelles alliances et configurations ethniques, sociales et politiques. »

Données archéologiques sur l'époque de Salomon

Concernant la personne du roi Salomon, certes la Bible parle beaucoup de lui, mais — son nom n'ayant pas été retrouvé, notamment ni sur la stèle de Mesha, ni sur la stèle de Tel Dan, ni sur la liste de Sheshonq Ier à Karnak, ni sur la stèle de Sheshonq Ier à Megiddo — il n'est pas attesté pour autant par l'archéologie. La « maison de David » étant attestée, l'existence de Salomon n'est pas mise en doute par les archéologues27. Les archéologues sont unanimes à reconnaître que le nom même de Salomon n'apparaît nulle part chez ses proches voisins, ni dans les archives ni sur aucune inscription, en Égypte comme au Liban (Byblos), en Aram-Damas ou en Assyrie. Et ce, alors même qu'Abdi-Heba, le petit roi de Jérusalem, et Labayu, le petit roi de Sichem, ont laissé des traces bien connues28 dans les lettres d'Amarna, et que les scribes d'Ougarit, de Mari, puis ceux de Byblos, ne cesseront d'influencer les scribes en Canaan (voir ci-dessous « L'absence d'écrit sous le règne de Salomon »). Pour les dates du règne de Salomon, on ne peut faire qu'une estimation à partir du texte biblique (-970, -930, avec les mêmes réserves que pour David).
Sur l'étendue géographique correspondant à Israël (partie nord), on trouve les traces de constructions très importantes sur plusieurs sites, notamment à Samarie, Megiddo, Gezer, Hazor. Une controverse passionnée, qui n'est pas encore complètement tranchée, porte sur la datation exacte de toutes ces constructions. La stèle de Mesha, découverte hors de son contexte stratigraphique29 (datée du IXe siècle av. J.-C.), apporte cependant par son texte d'importantes précisions, notamment dans le passage concernant le roi Omri :
« Omri fut roi d'Israël et opprima Moab pendant de longs jours, car Kamosh était irrité contre son pays. Son fils lui succéda et lui aussi il dit : « J'opprimerai Moab ». De mes jours, il a parlé (ainsi), mais je me suis réjoui contre lui et contre sa maison. Israël a été ruiné à jamais. Omri s'était emparé du pays de Madaba et (Israël) y demeura pendant son règne et une partie du règne de son fils, à savoir quarante ans : mais de mon temps Kamosh l'a habité. »
Selon les archives assyriennes, à la bataille de Qarqar, en -853, Salmanazar III est confronté à une puissante coalition dans laquelle Achab, roi d'Israël, fournit un très fort contingent (2 000 chars, 700 cavaliers, 20 000 soldats). Les archives assyriennes utilisent l'expression « maison d'Omri ». La puissance militaire d'Omri étant attestée par le roi de Moab, Mesha, celle de la « maison d'Omri » et d'Achab attestée par le roi d'Aram-Damas, Hazaël très probablement, et par le roi d'Assyrie, Salmanazar III, qui mentionne également Achab et Jéhu30, les constructions de Samarie, la capitale que fonde Omri, ne peuvent pas être attribuées à Salomon. Notamment à Samarie le magnifique palais en pierre taillée (Building Period I) appartient clairement au roi Omri31. Alors que la « Samaria Building period I » appartient à l'époque des Omrides et une petite part à l'époque de Jéhu, « Samaria Building Period II », avec la maison des ostraca et le mur à casemates, postérieure aux Omrides, appartient au VIIIe siècle av. J.-C.. Selon Norma Franklin, la présence commune de marques de maçons et l'utilisation identique de la longueur étalon de 0,45 m, dans « Samaria Building Period I » et « Megiddo Stratum V », conduisent à dater le « Palais 1723 » de Megiddo de l'époque d'Omri également. La strate « Megiddo VA-IVB », à laquelle ce palais appartient, a été récemment datée au radiocarbone, ces datations confirmant son appartenance à l'époque d'Omri32. Selon Norma Franklin33, le grand palais de pierre de Samarie utilise des longueurs de 12, 16, 48, 60 et 100 fois la longueur étalon de 0,45 m, le palais 1723 de Megiddo utilise des longueurs de 2, 6, 8, 10 et 16 fois 0,45 m. La Maison des ostraca et le mur à casemates de Samarie utilisent des longueurs de 2, 4, 25, 30 et 50 fois la longueur étalon assyrienne de 0,495 m. À Megiddo, la grande cour de l'écurie et la seconde cour carrée mesurent 120 x 120 fois la longueur étalon assyrienne de 0,495 m. L'écurie, la porte à triple tenailles et son mur d'enceinte utilisent des longueurs de 8, 10, 12,36, 40, 60 et 120 fois la longueur étalon assyrienne de 0,495 m. « Samaria Building Period II » ainsi que "Megiddo Stratum IVA", qui utilisent la longueur étalon assyrienne de 0,495 m, sont à dater du VIIIe siècle. Le site de Megiddo comporte 25 strates archéologiques et couvre 7 000 ans d'histoire. Vers -1800, Megiddo est une cité-État de 2 000 habitants avec des édifices importants, des fortifications et des temples. À Megiddo, la porte à triple tenaille et le mur d'enceinte, qui lui est relié, ainsi que la très grande écurie, appartiennent à la strate « Megiddo IVA » et sont datés -800. Le palais situé sous le mur d'enceinte et celui situé sous l'écurie sont forcément antérieurs : les restes les plus importants, palais et temples en pierre taillée, sont datés -90034. Ces analyses sont confortées par les fouilles de Jezreel, site qui a été occupé peu de temps à la fin des omrides et qui est, de ce fait, daté -850 avec certitude35.
Tel Rehov ne comporte pas d'impressionnants palais ni d'impressionnantes portes, la pierre taillée n'y est pas employée, mais la stratigraphie y est riche et nette. Coldstream et Mazar reconnaissent qu'elle n'est pas exempte de problèmes toutefois 36: « Savoir si le tas de blé trouvé dans "Locus 2425" devrait être attribué à la destruction de la strate V ou à la réutilisation de cette cavité dans la strate IV reste encore une question ouverte. [...] Comme dans chaque excavation stratigraphique d'un tertre multicouche, l'excavation à Tel Rehov a ses problèmes. Une stratigraphie compliquée résultant de la construction continue, de la destruction partielle et de la reconstruction des structures en briques de boue crée des difficultés, non seulement dans la corrélation entre les diverses phases locales dans chaque secteur d'excavation, mais parfois même entre les différentes parties d'une grande excavation elle-même. ». Cette stratigraphie a permis à l'équipe d'Amihai Mazar37 de distinguer 8 périodes anciennes (Bronze ancien, Bronze intermédiaire, Bronze moyen, Bronze tardif, Fer IA, Fer IB, Fer IIA, Fer IIB), caractérisées par d'abondantes poteries dont le type a été présenté avec beaucoup de détails, et dont la stratigraphie a été datées avec soin au radiocarbone38.
Sur l'étendue géographique correspondant à Juda (partie sud), après -900, d'imposantes citadelles sont construites à Lakish et Bet Shemesh39, cette dernière comportant un système hydraulique. Une forteresse est construite à Tel Beersheba, une autre à Arad, cette dernière comportant un centre administratif. Il y a consensus, selon Jessica N. Whisenant40, entre les archéologues pour souligner le développement important de Lakish, Bet Shemesh, Tel Beersheba et Arad au IXe siècle, et « l'apparition d'un gouvernement central avec un investissement, à un niveau élevé, des ressources en planification et en construction des structures militaires et administratives. ». Il y a accord également sur l'attribution de la « strate Arad XII »41, avec ses destructions, à l'époque de Sheshonq Ier. Les deux forteresses, les premières construites sur tout le territoire de Juda, datent du IXe siècle av. J.-C.. Vers -800, la population totale du royaume de Juda est estimée à 35 000 habitants, celle du royaume d'Israël à 350 000. Le développement de Jérusalem est postérieur au développement de la vallée de Beersheba : même vers -800, Jérusalem se limite aux six hectares de la Cité de David42 et ne sera pas fortifiée avant la fin du VIIIe siècle av. J.-C., voir ci-dessous.
En résumé, quatre points, qui ne dépendent pas de la controverse de datation, se dégagent des données archéologiques ci-dessus (et de celles sur l'expédition de [[Sheshonq Ier]] ci-après) :
  • Il n'existe aucune donnée archéologique indiquant qu'une des grandes constructions trouvées sur l'étendue géographique correspondant à Israël ait été bâtie par Salomon effectivement.
  • Si Salomon avait vraiment été à la tête d'un immense royaume tel que le décrit le récit biblique, les inscriptions et archives des pays voisins, dans lesquelles la puissance d'Omri, d'Achab et de Jéhu est attestée, n'auraient pas manqué de le dire et il est impensable qu'aucun des nombreux documents retrouvés ne contienne la moindre allusion à ce royaume.
  • L'absence de toute mention du royaume de Salomon est particulièrement frappante dans l'expédition militaire de Sheshonq Ier. La stèle de Karnak est très détaillée, ni Jérusalem ni aucune ville de Juda ne figure parmi les 180 noms gravés et si, comme la Bible le dit, Jérusalem s'était soumise en offrant un trésor précieux, il est impensable que SheshonqIer se soit abstenu de raconter l'exploit.
  • Les commentaires sur telle ou telle tribu juive sous le règne de Salomon sont des constructions d'interprétations s'appuyant sur la Bible, et non pas des données archéologiques brutes.
Pour Amihai Mazar43 :
« On peut décrire la Monarchie Unifiée comme un État à un stade premier de développement, loin de l'État riche et en large expansion que dépeint le récit biblique. Sa capitale, pendant la période de David, peut être comparée à un bourg médiéval entouré d'une ville de taille moyenne, cependant elle pourrait bien avoir été le centre d'un régime qui a inclus la majeure partie de la Cisjordanie. »
En 2010, l'archéologue Eilat Mazar annonce à la presse une importante découverte : la section d'un mur long de 70 mètres et haut de 6 mètres, qu'elle date du Xe siècle av. J.-C. et qu'elle attribue à Salomon. Son avis n'est toutefois pas partagé par l'archéologue Aren Maeir, qui demande encore à voir des preuves que le mur date bien du temps de Salomon44. Des jarres ont également été exhumées, dont l'une porte sur l'anse l'inscription « Pour le Roi ».

Données archéologiques sur Jérusalem à l'époque de David et Salomon

Le statut réel de Jérusalem, à l'époque de David et de Salomon, revêt une importance primordiale selon qu'il serait celui décrit dans la Bible (la capitale importante et prospère d'un grand « Royaume unifié ») ou, au contraire, si les données archéologiques contredisent radicalement une telle vision. Selon Israël Finkelstein45 :
« L'idée que la modeste Jérusalem du Xe siècle, avec son arrière-pays à l'habitat clairsemé, ait régné sur les riches et prospères cités-États des lointaines vallées du Nord est donc tout à fait absurde.  »
Selon Mario Liverani46, ce « Royaume unifié » n'est qu'une construction tardive des rédacteurs de la Bible, écrite de retour de l'exil à Babylone, et dont le contenu idéologique répond au besoin du moment (la Judée n'est qu'une province de l'Empire perse, il n'y a plus de royaume de Juda du tout). À l'inverse, sans avoir publié dans une revue professionnelle à comité de lecture et sans avoir effectué de datation au radiocarbone, Eilat Mazar prétend avoir retrouvé le palais du roi David et un mur du Xe siècle av. J.-C.47.
Les données archéologiques sur la Palestine de cette époque sont très nombreuses, celles sur Jérusalem sont beaucoup moins riches. David Ussishkin48 a montré que la Jérusalem de Salomon est un petit village pauvre dépourvu de fortifications. Pour Ronny Reich, à qui l'Israël Autority Association a confié la Direction des fouilles de la Cité de David49, autour de –1000, ce petit village est limité à l'emplacement que l'on appelle la « Cité de David »50. La construction la plus importante de cette époque est la Structure en escalier51. Pourtant, comme le souligne Ronny Reich52 d’imposantes fortifications datées de –1700 ont été retrouvées, montrant que lorsque des constructions très importantes existent elles ne disparaissent pas sans laisser aucune trace, et montrant qu'à cette époque antérieure Jérusalem était une ville de taille importante53. Ce phénomène de déclin très marqué n'est pas propre à Jérusalem, il est lié à l'effondrement systémique qui marque le passage de l'âge du bronze tardif à l'âge du fer (voir : Données archéologiques sur la conquête de Canaan et Données archéologiques sur les Philistins).
Pour Jessica N. Whisenant dans son travail détaillé de synthèse54, à la suite de très nombreux travaux, l'archéologie ne confirme pas la vision d'un État centré sur Jérusalem au Xe siècle (voir Ussishkin55, Na’aman56, Steiner57, Whitelam et Franken58, Killebrew59), la Jérusalem du Xe et IXe siècle est une cité pauvre, principalement constituée d'édifices publics, avec — situation typique des cités-États — peu de place ou pas de place du tout pour des zones résidentielles, enfin, elle ne comporte que peu de fortifications (Reich et Shukron60, Steiner61, Killebrew62). Seule Cahill63 prétend, au contraire, que la « Cité de David » est une ville importante au Xe siècle av. J.-C., cependant, selon Jessica N. Whisenant64, « Cahill a défendu l'idée que le système de fortification d'âge du bronze moyen aurait été réutilisé aux âges du fer, y compris au Xe siècle, mais à cette suggestion manque l'appui d'une preuve archéologique quelle qu'elle soit. ». Jessica N. Whisenant écrit :
« Il est, par conséquent, hautement improbable que Jérusalem ait servi de capitale à un État de grande dimension. »
Ceci n'empêche par le ministère des Affaires étrangères d'Israël de présenter sur son site officiel la carte du royaume de David et de Salomon, débordant largement sur l'actuelle Jordanie et sur l'actuelle Syrie, mise en relation avec les limites de l'Israël d'aujourd'hui (selon l'expression utilisée)65.
Il faudra attendre –700 pour constater un développement foudroyant de Jérusalem, dont l'étendue passe de six à soixante-quinze hectares en quelques décennies, et la population de 1 000 à 12 000 habitants. Ce sont les positions des tombes, extérieures à la zone habitée, qui fournissent les estimations de population les plus directes : la population ne s'accroîtra considérablement que deux siècles plus tard. Le royaume d'Israël sera alors occupé par l'Assyrie et de nombreux Israélites se réfugieront au sud, dans le royaume de Juda.
Dans la région de Jérusalem, les signes archéologiques d'un État centralisé tel que le décrit le récit biblique, repérables dans la gestion de la production agricole et dans la pratique de l'écriture, n'apparaissent que deux siècles plus tard : c'est ce qu'a montré toute une série d'études. Pour le début d'une production massive de poteries, voir Zimhoni66, pour l'industrialisation de la production agricole, voir Eitan-Katz67, pour le début d'une utilisation des poids marqués (pesage) voir Kletter68, pour l'introduction de l'écriture voir Jamieson-Drake69, pour l'écriture sur ostraca voir Sass70 et Renz71, pour l'impression des sceaux voir Avigad et Sass72. Rien de cela n'existe deux siècles plus tôt dans la Jérusalem de Salomon. Lehmann73 a montré qu'à cette époque la population rurale de Juda, rassemblée dans une douzaine de petits villages, n'excède pas quelques milliers tout au plus, et la population de Jérusalem seule est estimée à quelques centaines d'habitants.
Cette population est rurale et vit modestement. Vers –1000, sur la partie nord des hautes terres (étendue géographique correspondant à Israël), la population est estimée à 40 000 habitants. Il n'est pas vraisemblable qu'une population de 40 000 habitants ait pu former une armée importante. Dans What Did the Biblical Writers Know and When Did They Know It?, William G. Dever, cite le chiffre de 100 000 personnes avancé par Israël Finkelstein comme estimation haute de la population totale d'Israël et de Juda vers la fin du Xe siècle74.
Mario Liverani écrit :
« Entre le Xe siècle, avec Jérusalem minuscule dans un Juda peu peuplé, et le développement vigoureux qui s'est produit dans la deuxième moitié du VIIIe siècle, un développement très modeste a eu lieu entre le milieu du IXe siècle et le milieu du VIIIe siècle, plutôt d'ailleurs une stagnation qu'à proprement parler une croissance. La population entière de Juda a été estimée à 110 000 habitants environ, dont la moitié dans la Shéphélah. Jérusalem était encore confiné à la « cité de David » (le temple était voisin), sur une étendue de 4 ou 5 hectares, et entouré d'un mur d'enceinte75. »
« Il est probable qu'après la conquête de Samarie quelques groupes d'israélites du nord aient trouvé refuge en Juda, soutenant la croissance démographique, l'efficacité administrative et le développement religieux. [...] La mobilisation initiale a trouvé sa traduction dans les grands projets urbains d'Ézéchias, à Jérusalem et ailleurs. Dans la capitale, un nouveau mur d'enceinte (qui nécessita la destruction des maisons privées, ce qui est déploré dans Isa. 22,10) a été construit pour protéger les nouveaux quartiers qui s'étaient rapidement formés sur la colline occidentale. La ville s'est développée, passant de 5 hectares (principalement occupés par le temple et le palais) à 60 hectares, et on estime que la population est passée de 1 000 habitants à 15 000 habitants en l'espace d'une seule génération76. »
En résumé, deux points, qui ne dépendent pas de la controverse de datation, se dégagent des données archéologiques sur Jérusalem :
  • aucune donnée archéologique ne suggère que Jérusalem aurait eu une croissance non détectée très importante à l'époque de Salomon : on identifie très bien, au contraire, une splendeur passée vers -1700 et une croissance foudroyante vers -700 ;
  • comparativement aux agglomérations de la partie nord, la taille modeste de la capitale du royaume — la Jérusalem de l'époque de Salomon — rend difficile à croire la thèse selon laquelle Salomon aurait été à la tête d'un immense royaume tel que le décrit le récit biblique.
Pour Amihai Mazar77 :
« Des fortifications aussi énormes auraient pu continuer à être utilisées pendant des siècles, y compris pendant la période de David et Solomon, bien qu'il n'y ait aucune preuve directe pour appuyer cette proposition et qu'elle reste un argument indirect seulement. [...] Le temple et le palais que Solomon est censé avoir construits devraient se trouver, s'ils sont quelque part, sous l'actuelle Esplanade des mosquées, où aucune fouille n'est possible. [...] En résumé, Jérusalem, à l'époque de David, était le plus probablement une ville d'environ quatre hectares, qui aurait pu avoir atteint une superficie de douze hectares pendant le règne de Salomon. Au sommet du cœur de la ville (la Cité de David), il y avait une grande citadelle, dont la nature et les dimensions sont exceptionnelles à cette époque. Il n'est pas imaginable qu'une telle ville ait été la capitale d'un grand État tel que celui décrit dans la Bible, mais elle aurait bien pu servir de base au pouvoir d'un souverain local tel que David et Salomon, à condition que l'on définisse correctement la nature de leur royauté et de leur État. »
Aussi bien sur les sites cananéens à l'Âge du bronze que sur des sites de l'époque israélite à l'Âge du fer, au nord comme au sud, des objets de cultes divers ont été dégagés : des déesses de la fertilité, des compagnes de Dieu (culte de la déesse Ashera) et des représentations animales des divinités. Selon Amihai Mazar78, qui en a retrouvé un bel exemplaire venant des collines du nord, « le taureau est le symbole de Baal, le principal dieu cananéen, et de El, le maître des dieux dans le panthéon cananéen ». Les premières traces archéologiques du culte de YHWH apparaîtront avec l'écriture, beaucoup plus tard (voir ci-après).

La campagne militaire de Sheshonq Ier

Itinéraire de Sheshonq Ier en Canaan. En bleu : villes figurant sur le relief de Karnak
La campagne militaire de Sheshonq Ier en Canaan fournit deux types de renseignements utiles concernant les données archéologiques sur David et Salomon, par la date d'une part, par l'itinéraire d'autre part.
La date de cette campagne, qui est assez bien connue, peut être utilisée pour recaler la datation au radiocarbone. Des traces de destructions dans certaines villes telles que Megiddo ou Tel Rehov aident à identifier la strate archéologique concernée, éliminant toutes les périodes paisibles et ne laissant le choix qu'entre quelques épisodes violents possibles. Sans être absolument certaine, la date de -925 est assez solidement étayée79. Amihai Mazar et son équipe80 ont tiré parti de cette donnée archéologique, au moyen de la statistique bayésienne, pour préciser les abondantes datations au radiocarbone qu'ils ont effectuées à Tel Rehov.
D'autres types de renseignements sont fournis par l'examen de l'itinéraire lui-même81, assez bien connu également grâce au relief de Karnak : pas moins de 180 noms de villes ou villages sont donnés. Sheshonq Ier envoie un détachement sur Arad, qui abritait une garnison de l'armée égyptienne à l'époque de la splendeur de l'Empire : la seconde partie de la liste, 85 noms, concerne la région qui va de Gaza à Arad, grande voie de communication traditionnelle vers l'Arabie via Tel Masos. La première liste concerne, pour une première part, la partie nord des hautes terres, vers Gibeon et Zemarayim, dans la partie montagneuse située au nord de Jérusalem (cette partie de l'inscription de Karnak est en bon état, Jérusalem n'y figure pas à titre de ville conquise, et encore moins à titre de capitale des villes conquises), dont il est attesté que les habitats des premiers Israélites y furent les plus nombreux, dès le début82, parmi l'ensemble de ces habitats sur les hautes terres de Cisjordanie. Les fouilles montrent de sévères destructions dont les villages ne se sont jamais remis : les habitats ont été dès lors désertés. Pour une seconde part, cette première liste concerne des villes et villages situés en Ammon (Transjordanie), dont les fouilles confirment aussi une série de destructions. Sheshonq Ier a reconquis les villes du nord (vallée de Jezreel, Megiddo), dans lesquelles l'Égypte était implantée à l'époque cananéenne. Sheshonq Ier a laissé à Megiddo une stèle commémorative de son passage. Elle a été retrouvée tardivement au milieu des déchets d'anciennes fouilles : privée de son contexte stratigraphique, elle a ainsi perdu, fort malheureusement, la plus grande partie de son intérêt.
Cet itinéraire, entièrement dans la partie nord d'une part et dans le Negev d'autre part, principalement situé dans les plaines, ne nomme aucune des villes de la partie sud des hautes terres : selon Mario Liverani83, il montre que Juda et Israël sont des royaumes non seulement séparés, mais aussi très petits. Mais, selon Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman84, le plus remarquable dans cet itinéraire c'est qu'il ne passe pas à Jérusalem et ne touche pas la partie sud des hautes terres. La Bible donne de cet état de fait la version suivante :
« En l'an cinq du règne de Roboam, Shishaq, le roi d'Égypte, attaque Jérusalem. Il prend les trésors du Temple et du palais royal, il prend tout, même les boucliers d'or qu'avait fabriqués Salomon. (1 R 14,25-26)85 »
Pour Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, si l'épisode était vrai, Sheshonq Ier n'aurait pas manqué de le faire sculpter à Karnak, « des siècles de tradition égyptienne [voulant] que l'on représentât les conquêtes des pharaons avec le maximum de pompe et de grandiloquence ». Selon les deux auteurs86 :
« Si le nom de Jérusalem (ou d'autres villages et villes de Juda) n'apparaît pas sur l'inscription de Karnak, ce doit être parce que les hautes terres méridionales n'étaient pas assez prospères et développées pour figurer parmi les objectifs militaires de Shéshonq. »
Pour Amihai Mazar :
« Le fait que Jérusalem ne soit pas mentionné dans l'inscription ne signifie pas grand-chose — si la ville s'est rendue, peut-être n'y aurait-il eu aucune raison de la mentionner ; ou bien, une autre possibilité, c'est que sa mention ait été faite à un endroit de la partie cassée de l'inscription87. »
« L'invasion par Sheshonq de la région de Jérusalem est probablement venue en réaction à l'importance croissante de cet État et, à Karnak, cette liste de villes et de territoires conquis peut refléter les territoires principaux gouvernés par David et Solomon88. »

L'absence d'écrits sous le règne de Salomon

Diffusion de l'alphabet en Syro-Palestine entre le XIIIe et le VIIIe siècle av. J.-C.
Ce paragraphe a pour objet de situer, par rapport à l'époque de David et Salomon, la pratique des scribes, puis l'alphabétisation89 de la population des Israélites.
Par les grands axes de communication se sont échangés les scarabées commémoratifs depuis les Hyksos90, les courriers entre Thoutmôsis IV et le Mittani91, ceux entre Amenhotep III et le Mittani ainsi que Babylone92, les 382 lettres d'Amarna93, les courriers entre Ramsès II et l'empereur des Hittites94, les lettres d'Ougarit, de Byblos, d'Aram-Damas, d'Assyrie, de Babylonie. Alors qu'à l'époque des lettres d'Amarna, Abdi-Heba, le petit roi de Jérusalem, écrit à l'administration d'Akhénaton (-1355, -1338), aucune trace d'un écrit de quelque nature que ce soit n'a été retrouvée à Jérusalem datant de David ni de Salomon. Les quelques exemples d'écriture trouvés ne l'ont pas été dans la partie centrale de Juda, mais près des grands axes de communication.
Parmi les innovations qui accompagnent le passage de l'âge du bronze tardif à l'âge du fer I puis du Fer II – innovations en métallurgie, agriculture (introduction de la culture en terrasses et de techniques d'irrigation), transports (introduction du chameau et du dromadaire comme animal de charge, du cheval comme animal de selle : jusqu'alors, le cheval a été employé en attelage, désormais, les messagers vont monter à cheval) — une innovation majeure est l'apparition de l'écriture alphabétique, qui va progressivement remplacer les systèmes précédents (cunéiforme mésopotamien95, hiératique égyptien96). Les archives d'Ougarit, au XIIe siècle av. J.-C., utilisent déjà l'écriture alphabétique du phénicien et leurs scribes forment ceux des écoles de Tanak et d'Aphek, en Canaan97. Tanak est un nœud de communication vers Ougarit, vers Damas et vers l'Égypte, Aphek est sur l'axe Tanak-Gezer qui mène à Gaza et de là en Égypte et en Arabie (voir la carte ci-dessus). Dix-sept textes du Bronze tardif ont été trouvés à Tanak. Les inscriptions de Sérabit el-Khadem, les mines égyptiennes du Sinaï (-1850, -1700), indiquent un usage de l'alphabet plus ancien encore (écriture alphabétique proto-cananéenne sous influence égyptienne). L'écriture alphabétique cananéenne linéaire apparaît, au Fer I, aux endroits mêmes où se trouvaient les scribes du bronze tardif98.
L'écriture alphabétique linéaire phénicienne se poursuit tout au long des Xe et IXe siècles, avec des textes royaux et des textes officiels sur pierre, sur cônes en céramiques et sur spatules en bronze. La forme des lettres évoquant la technique d'écriture à l'encre, plusieurs épigraphistes supputent une pratique sur papyrus, documents disparus sans laisser de traces, qui auraient pu être des textes administratifs et financiers (le commerce à Byblos était très actif)99. À la fin du IXe siècle et au cours du VIIIe siècle, l'influence du phénicien se répand largement, jusqu'en Syrie, et devient une langue littéraire100. En Canaan, l'influence de la culture phénicienne de Byblos — le « caractère phénicien » de la culture matérielle — se remarque au Xe siècle dans toutes les cités-États telles que Megiddo, Hazor, Gezer, Lakish etc. Mais les traces écrites sont rares, vingt-deux seulement dans le travail de Renz101 sont clairement datées du Xe et du IXe siècle, dont quatre seulement sur le territoire d'Israël et de Juda. Jessica N. Whisenant le précise102 :
« Il convient de remarquer que pas une seule inscription datant du Xe siècle ne provient des hautes terres centrales... »
Cette activité scribale, sans dimension politique ou économique, est celle d'une toute petite élite qui ne communique pas avec les autres états et royaumes : son alphabet linéaire n'est pas standardisé ni uniformément intelligible103.
L'ostracon104 de Bet Shemesh105, découvert en 1930, datant du XIIIe ou du XIIe siècle, est proto-cananéen106 d'influence phénicienne. L'ostracon d'Izbet Sartah107, découvert en 1976 dans un silo, est un abécédaire proto-phénicien108 qui semble un peu postérieur, du XIIe siècle, peut-être du XIe siècle. Selon André Lemaire109, il s'agirait de l'exercice d'un scribe Israélite en formation, influencé par l'école cananéo-philistine d'Aphek, toute proche. Trois courtes inscriptions sur des jarres ont été trouvées à Tel Rehov110 par Amihai Mazar, l'une du Xe siècle, les deux autres du IXe siècle. L'ostracon de Khirbet Qeiyafa (le site de Khirbet Qeiyafa est situé dans la Shéfélah (« bas pays »), proche de Bet Shemesh et proche de Aphek lui aussi), découvert en 2008, daté du Xe siècle111, semble être proto-hébraïque. La Stèle de Tel Dan, datant du milieu du IXe siècle112, est en araméen. Au Xe siècle, les affinités linguistiques et paléographiques sont nombreuses entre les différentes inscriptions ouest sémitiques et entre les différents alphabets : on ne peut distinguer le phénicien, l'araméen et l'hébreu par leurs alphabets. Ce n'est qu'à la fin du IXe siècle que l'ethnicisation des États devient nette, que les dialectes nationaux se séparent ainsi que les écritures113.
Dans Le siècle disparu de David et Salomon, André Lemaire écrit114 :
« L’état de la documentation épigraphique est assez clair: l’épigraphie hébraïque du Xe siècle n'a fourni que quelques petits fragments d’inscription, essentiellement des noms propres, et le texte le plus long de cette époque, le calendrier de Gezer, est probablement plutôt philistien (c’est-à-dire rattaché à l’écriture et à la langue cananéenne utilisée en Philistie) que paléohébreu. Si les quelques fragments parvenus jusqu’à nous attestent bien l’emploi de l’écriture à cette époque, leur apport historique est pratiquement nul. »
Dans le royaume d'Israël, à Samarie, la capitale, on a retrouvé un grand nombre d'ostraca attestant qu'il existe, à partir du milieu du IXe siècle av. J.-C., à la fin des Omrides, une solide organisation bureaucratique avec un usage à grande échelle de l'écriture. Les jarres de vin et d'huile d'olive portent des indications sur la provenance des produits, destinées à être lues par tous ceux qui les utilisent. C'est au VIIIe siècle av. J.-C. que le nombre d'ostraca trouvés en Juda augmente considérablement, de façon soudaine : c'est cette soudaine croissance qui atteste, sans ambiguïté, que la population du royaume de Juda apprend à lire l'hébreu après -800. Bien que, à en croire la Bible, on écrivît d'abondance à sa cour, la population de Jérusalem n'était donc, en fait, pas encore alphabétisée sous le règne de Salomon115. Selon Jamieson-Drake116, aucune preuve irréfutable de l'existence d'un État structuré (implantations et données démographiques, travaux publics, produits de luxe, écriture) ne peut être trouvée en Juda avant le VIIIe siècle av. J.-C.. À l'époque des Omrides (IXe siècle av. J.-C.), c'est la maison d'Omri et non pas la maison de David dont la puissance est attestée par ses voisins (archives et stèles). Dans son travail de synthèse, Jessica N. Whisenant écrit117 :
« Israël, puissance plus grande et plus solide que Moab, égale à Aram et à la Phénicie au début du Fer II (de la fin du Xe siècle av. J.-C. jusque vers -800), fonctionnait très probablement comme passerelle principale entre les centres de scribes de Phénicie même, au nord-ouest, et les écoles de scribes d'Aram, à l'est, et de Juda et de Transjordanie, au sud. [...] L'afflux massif, en Juda, des réfugiés Samariens, après la destruction d'Israël par l'Assyrie en -722/1, suggère que cet exode était le véhicule principal de la transmission, d'Israël à Juda, des concepts de l'élite des Phéniciens-Samariens. Cet afflux s'est étendu sur une période durant les IXe et VIIIe siècles, où Juda était sous la domination politique de l'État plus puissant de Samarie (et très probablement passa de même sous son influence culturelle). »

Notes et références

  1. Portail lexical CNRTL (CNRS ATILF) : « Être attesté, être démontré ».
  2. Portail lexical CNRTL (CNRS ATILF) : « Ce qui est connu et admis, et qui sert de base, à un raisonnement, à un examen ou à une recherche. »
  3. Les textes dont Amihai Mazar parle ici sont les textes bibliques. L'anglais « data » a été traduit par données et « archaeological finds » par constatations archéologiques. Amihai Mazar, The Search for David and Solomon: An Archaeological Perspective, p. 26 et p. 31, in Israel Finkelstein and Amihai Mazar, edited by Brian B. Schmidt, The Quest for the Historical Israel. Debating Archaeology and the History of Early Israel, 232 pages, Society of Biblical Literature, n°17, Atlanta (24 octobre 2007). (ISBN 1589832779 et 9781589832770)
  4. Au cours de l'âge du fer I, selon Israël Finkelstein comme selon Amihai Mazar, les villages agropastoraux des hautes terres grandissent et s'organisent : des silos de stockage apparaissent. Israël Finkelstein The emergence of Israel: A Phase of the Cyclic History of Canaan in the Third and Second Millennia BCE, p. 150-178, in "From Nomadism to Monarchy: Archaeological and Historical Aspects", edited I. Finkelstein and N. Na'man, Jerusalem: Yad Izhak Ben-Zvi (1994). Amihai Mazar, The 11th Century BC in the Land of Israel, in Cyprus in the 11th Century, edited by V. Karageorghis, Nicosia: A.G. Leventis, pp. 39-57 (1994).
  5. Voir la p. 127 du travail de synthèse effectué par Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, manuscrit de thèse de l'université du Michigan (2008). Voir liens externes sur les sources.
  6. Voir par exemple le très beau travail de typologie des poteries présenté dans Amihai Mazar, Hendrick J. Bruins, Nava Panitz-Cohen and Johannes van der Plicht, Ladder of Time at Tel Rehov. Stratigraphy, archaeological context, pottery and radiocarbon dates, {p.}193-255, in The Bible and Radiocarbon Dating; Archaeology Text and Science, edited by Thomas E. Levy and Thomas Higham, op. cit.
  7. L'ancienne méthode de dosage du radiocarbone, consistait à compter les désintégrations. La spectrométrie de masse permet, par comptage, de mesurer directement la proportion entre les atomes de carbone 14 et les atomes de carbone 12.
  8. Différentes courbes de recalage existent, voir Hendrik J; Bruins, Johannes van der Plicht, Hamihai Mazar, Christopher Bronk Ramsey, et Sturt W. Mannings, The Groningen Radio carbon Series from Tel Rehov. OxCal Bayesian computation for the Iron IB-IIA Boundary and Iron IIA destruction events, p. 270-283, in The Bible and Radiocarbon Dating; Archaeology Text and Science, edited by Thomas E. Levy and Thomas Higham, Edited by Equinox, London (2005). (ISBN 184553056X et 1845530578)
  9. The Bible and Radiocarbon Dating; Archaeology Text and Science, edited by Thomas E. Levy and Thomas Higham, op. cit.
  10. Sont signataires d'articles dans le livre : Celeste Barlow, Elisabetta Boaretto, Hendrick J. Bruins, Nava Panitz-Cohen, William G. Dever, Israel Finkelstein, Norma Franklin, Michael Friedrich, Ayelet Gilboa, Baruch Halpern, Timothy P. Harrison, Tomas Higham, A.J. Timothy Jull, Bernd Kromer, Peter Jan Kuniholm, Tomas E. Levy, Sturt W. Manning, Daniel M. Master, Amihai Mazar, Stephan Munger, Mohammad Najjar, Maryanne W. Newton, Anabel Zarzecki-Peleg, Eli Piasetzky, Johannes van der Plicht, Christopher Bronk Ramsey, Mark Robinson, William M. Schniedewind, Ilan Sharon, Andrew Sherratt, Sue Sherratt, A.J. Shortland, Sahra Talamo, Kenneth A. Wardle et Ella Werker.
  11. Christopher Bronk Ramsey, Improving the Resolution of Radiocarbon Dating by Statistical Analysis, p. 63, in The Bible and Radiocarbon Dating : l'auteur, après avoir soumis l'ensemble des datations dans le compte rendu à des tests statistiques, conclut que leur cohérence interne est en général excellente. Le choix d'une courbe d’étalonnage ou d'une autre introduit, en revanche, une certaine imprécision.
  12. Thomas E. Levy et de Thomas Higham, Introduction, p. 12-13, op. cit. Le « côté A. Mazar » l'emporte probablement en nombre de signataires, mais le « côté I. Finkelstein » l'emporte probablement en nombre de mesures (l'équipe de Tel Rehov présente une soixantaine de mesures, l'équipe de The Early Iron Age Dating Project en présente 400, p. 65-92, ce qui est beaucoup plus que les autres équipes, et elle conclut très nettement en faveur de la « chronologie basse »). Le « côté archéologie biblique » de l'époque d'Albright et Yadin, soutenant un David et un Salomon totalement historique dans la Bible, a disparu, tout comme le « côté minimaliste » soutenant un David et un Salomon totalement inventés.
  13. The Groningen Radiocarbon Series from Tel Rehov, équipe de Amihai Mazar, p. 292, The Bible and Radiocarbon Dating, op. cit.
  14. « Côté I. Finkelstein » : C14 Results from Megiddo, Tel Dor, Tel Rehov and Tel Hadar, p. 297, The Bible and Radiocarbon Dating, op. cit. « Côté Mazar » : Iron-Age 14C Dates from Tel Dan. A high chronology, p. 334, The Bible and Radiocarbon Dating, op. cit.
  15. William G. Dever, Some Methodological reflections on Chronology and History Writing, p. 415 in The Bible and Radiocarbon Dating, op. cit.
  16. idem, p. 420. « But if evidence should mount to support a lower chronology, I shall be among the first to shift. »
  17. Amihai Mazar, The debate over the chronology of the iron age, p. 25-26 in The Bible and Radiocarbon Dating, op. cit.
  18. Israel Finkelstein et Amihai Mazar, The Quest for the Historical Israel. Debating Archaeology and the History of Early Israel, 232 pages, edited by Brian B. Schmidt, Society of Biblical Literature, n°17, Atlanta (24 octobre 2007). (ISBN 1589832779 et 9781589832770)
  19. Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, La Bible dévoilée, p. 155, op. cit.
  20. Selon André Lemaire, en rajoutant deux lettre, on obtient « Et la maison de [Da]vid était en Horonen, / [...] et Kamosh m'a dit : "Descend ! combat contre Horonen" ». André Lemaire, "House of David" Restored in Moabite Inscription. Biblical Archaeology Review, vol.20, n°3, p. 30-37 (mai-juin 1994). André Lemaire n'a pas publié cette proposition dans une revue professionnelle à comité de lecture. Selon K.A. Kitchen, la liste de Sheshonq Ier pourrait également mentionner « les hauteurs de David ». K.A. Kitchen, A Possible Mention of David in the Late Tenth Century BCE, and Deity Dod as Dead as the Dodo, in Journal of the Study of the Old Testament, n°76 (déc. 1997), p. 30.
  21. À ce sujet, voir Gershon Galil, The Chronology of the Kings of Israel and Judah, in Studies in the history and culture of the ancient Near East, vol. 9, éditions Brill (1996). (ISBN 9004106111) (ISSN 0169-9024) Voir liens externes sur les sources. Gershon Galil écrit : « Dans l'étude de la chronologie du Schisme à l'Exil, tout ce qu'on peut établir avec certitude c'est qu'un certain nombre de données bibliques sont clairement incorrectes, et, avec un quelconque degré de confiance, on ne peut déterminer qu'un nombre limité de dates seulement. »
  22. Israël Finkelstein, Un archéologue au pays de la Bible, p.82-83, op. cit.
  23. Mario Liverani, Israel's History and the History of Israel, The Royal Option: the Invention of the United Monarchy, p. 83, éditions UK: Equinox Publishing Ltd, Londres, traduit de l'original de 2003 en italien, 2005. (ISBN 9781845533410). La citation ci-dessous est traduite de l'anglais.
  24. Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, p. 135, op. cit.
  25. Israël Finkelstein, Un archéologue au pays de la Bible, p. 120, éditions Bayard, 220 pages (février 2008). (ISBN 9782227475212) On notait déjà, à l'époque des lettres d'Amarna, cette différence entre Labayu (Sichem) et Abdi-Héba (Jérusalem).
  26. Amihai Mazar, The Search for David and Solomon: An Archaeological Perspective, p. 139, in Israel Finkelstein and Amihai Mazar, The Quest for the Historical Israel. Debating Archaeology and the History of Early Israel, op. cit.
  27. Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, La Bible dévoilée, p. 156, op. cit.
  28. Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, La Bible dévoilée, p. 184, op. cit.
  29. Israel Finkelstein and Amihai Mazar, The Quest for the Historical Israel. Debating Archaeology and the History of Early Israel, p. 111, op. cit.
  30. Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, p. 193, op. cit., souligne le rôle majeur d'Israël, capable entre -880 et -830 de s'imposer sur ses voisins.
  31. Norma Franklin, Correlation and Chronology. Samaria and Megiddo Redux, p. 316 in The Bible and Radiocarbon Dating, op. cit. Norma Franklin, Mission Megiddo, film « La Bible dévoilée », chap. 8 de l’épisode 3.
  32. I. Sharon, A. Gilboa, T.A.J. Jull et E. Boaretto, Report on the First Stage of the Iron Dating Project in Israel: Supporting A Low Chronology, Radiocarbon, vol. 49, p. 1-46 (2007). I. Finkelstein and E. Piasetzky, Recent Radiocarbon Results and King Salomon, Antiquity, vol.77, p. 771-779 (2003).
  33. Norma Franklin, Correlation and Chronology, p. 319-320, op. cit.
  34. Françoise Briquel-Chatonnet, p. 1 377 du Dictionnaire de l’Antiquité, direction Jean Leclant, PUF, (2005). Selon Israël Finkelstein, ils ont probablement été construits par le roi Achab (voir The Quest for the Historical Israel, {p.}115, op. cit.).
  35. Israël Finkelstein, The Quest for the Historical Israel, {p.}114, op. cit.
  36. Voir p. 31 ou p. 43 dans Coldstream, N., and Mazar, A., Greek potery from Tel Rehov: The Iron Age Chronology, in Israel Exploration Journal, vol.53, p. 29-48 (2003).
  37. Voir dans liens externes sur les sources, celui sur Tel Rehov.
  38. Amihai Mazar, Hendrick J. Bruins, Nava Panitz-Cohen et Johannes van der Plicht, Ladder of Time at Tel Rehov. Stratigraphy, archaeological context, pottery and rdiocarbon dates, {p.}193-255, in The Bible and Radiocarbon Dating; Archaeology Text and Science, edited by Thomas E. Levy and Thomas Higham, op. cit.
  39. Israël Finkelstein, Un archéologue au pays de la Bible, 217 pages, éditions Bayard (21 février 2008), p. 90-91. (ISBN 2227475218)
  40. Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, p. 274-275, op. cit.
  41. Voir Israël Finkelstein, Un archéologue au pays de la Bible, p. 110, op. cit., et voir Ze'ev Herzog et Lily Singer-Avitz, p. 230 : Ze'ev Herzog et Lily Singer-Avitz, Redefining the Centre: The Emergence of State in Judah, in Tel Aviv, vol.31, n°2, p. 209-244 (2004). Tout ceci est également en accord avec la datation par O. Zimhoni et par B. Mazar, de la « strate Arad XI » postérieurement au Xe siècle : voir O. Zimhoni The Iron Age Pottery of Tel Eton and its Relation to the Lachish, Tell Beit Mirsim and Arad Assemblages, in Tel Aviv, vil.12, p. 63-90 (1985), et B. Mazar, The Early Biblical Period: Historical Studies, in Jerusalem (1986).
  42. Ze'ev Herzog et Lily Singer-Avitz, p. 217, op. cit.
  43. Amihai Mazar, The Search for David and Solomon: An Archaeological Perspective, p.139, in Israel Finkelstein and Amihai Mazar, op. cit.
  44. (en) Abe Selig, « Jerusalem city wall dates back to King Solomon » [archive] (consulté le 25 avril 2011) ; King Solomon's Wall Found—Proof of Bible Tale? [archive]. La liste officielle des publications professionnelles de Eilat Mazar, inchangée depuis 2007, ne comporte aucune publication postérieure à 2004 (cf. Liste officielle des publications d'Eilat Mazar [archive]).
  45. Un archéologue au pays de la Bible, p. 86, op. cit.
  46. Mario Liverani, p. 308-323, op. cit.
  47. Eilat Mazar : "Did I Find King David's Palace?", Biblical Archaeology Review, (vol. 32 No.1, jan.-fév. 2006). Voir liens externes sur les sources.
  48. David Ussishkin, Solomon's Jerusalem: The Text and the Facts on the Ground. In Jerusalem in the Bible and Archaeology, the First Temple Period, edited by A.G. Vaughn and A.E. Killebrew (Atlanta : Society of Biblical Literature), p. 103-116 (2003).
  49. Ronny Reich, université de Haïfa, film « La Bible dévoilée » chap. 6 de l’épisode 2, et Israël Finkelstein et Neil Silberman, « Les rois sacrés de la Bible. À la recherche de David et Salomon », Éditions Bayard, p. .95 (2006).
  50. Un archéologue au pays de la Bible, p. 82-88, op. cit.
  51. Jane M. Cahill, Jerusalem at the Time of the United Monarchy, p. 13-80, in Jerusalem in Bible and Archaeology. The First Temple Period, edited by Andrew G. Vaughn and Ann E. Killebrew, Atlanta: Society of Biblical Literature (2003).
  52. Ronny Reich and Eli Shukron, The Excavations at the Gihon Spring and Warren's Shaft System in the City of David. In Ancient Jerusalem Revealed, edited by H. Geva (Jerusalem : Israël Exploration Society), p. 327-339 (2000). Ronny Reich and Eli Shukron, The System of Rock-cut Tunnels near Gihon in Jerusalem Reconsidered, Review Biblique, vol.107, p. 5-17 (2000).
  53. Ronny Reich, film « La Bible dévoilée » chap. 6 de l’épisode 2. Taille importante au même titre que d'autres cités-États, nullement capitale d'un grand royaume centralisé comme le sera Samarie pour le royaume d'Omri.
  54. Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, op. cit.
  55. David Ussishkin, Solomon's Jerusalem : The Text and the Facts on the Ground, p. 103-116, op. cit.
  56. Nadav Na’aman, Cow Town or Royal Capital? Evidence for Iron Age Israel, Biblical Archaeology Review 23, no.4, p. 43-47 et p. 67 (1997). Nadav Na’aman, Sources and Composition in the History of David, p. 170-186, in Origins of the Ancient Israelite States, edited by Volkmar Fritz and Philip R. Davies, Sheffield Academic Press (1996). Nadav Na’aman, The Contribution of the Amarna Letters to the Debate on Jerusalem’s Political Position in the Tenth Century B.C.E., Bulletin of the American Schools for Oriental Research, vol.304, p. 17-27 (1996).
  57. Margreet Steiner, The Evidence from Kenyon’s Excavations in Jerusalem: A Response Essay, p. 347-363, in Jerusalem in Bible and Archaeology (2003). The First Temple Period. Edited by Andrew G. Vaughn and Ann E. Killebrew. Atlanta: Society of Biblical Literature. Margreet Steiner, Excavations by Kathleen M. Kenyon in Jerusalem, 1961-1967, vol.III, The Settlement in the Bronze and Iron Ages, Copenhagen International Series 9, London: Sheffield Academic Press, p. 280-288 (2001).
  58. Keith W. Whitelam, Palestine during the Iron Age, p. 391-425, in The Biblical World, edited by John Barton, New York : Routledge (2002).
  59. Ann E. Killebrew, Biblical Jerusalem: An Archaeological Assessment, p. 329-345, in Jerusalem in Bible and Archaeology, The First Temple Period, edited by Andrew G. Vaughn and Ann E. Killebrew, Atlanta: Society of Biblical Literature (2003).
  60. Ronny Reich and Eli Shukron, The Urban Development of Jerusalem in the Late Eighth Century B.C.E., p. 209-218, in Jerusalem in Bible and Archaeology, The First Temple Period, edited by Andrew G. Vaughn and Ann E. Killebrew, Atlanta: Society of Biblical Literature (2003).
  61. Margreet Steiner, op. cit. p. 348-351.
  62. Ann E. Killebrew, p. 332-335, op. cit.
  63. Jane M. Cahill, Jerusalem at the Time of the United Monarchy, op. cit.
  64. Seule Cahill est citée dans la sythèse de Jessica N. Whisenant, qui souligne que Cahill représente l'opinion minoritaire. Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, p. 135, op. cit.
  65. Voir liens externes sur les sources.
  66. Zimhoni, O (1997), Studies of the iron age potterie of Israël. Typological, Archaeological and Chronological Aspects (Tel Aviv : Institute of Archaeology).
  67. Eitan-Katz, H. (1994) Specialized Economy of Judah in the 8th-7th Centuries BCE (MA thesis, Tel Aviv University).
  68. Kletter, R. (1991) The Inscribed Weights of the Kingdom of Judah, Tel Aviv vol. 18, p. 121-163.
  69. Jamieson-Drake, D.W. (1991) Scribes and Schools in Monarchic Judah (JSOTSup 109, Sheffield, Almond Press).
  70. Sass, B. (1993) The Pre-Exilic Hebrew Seals : Iconism vs. Aniconism, in Studies in the iconography of Northwest Semitic Inscribed Seals, edited by B. Sass and C. Uehlinger (Fribourg University Press): p. 194-256.
  71. Renz, J. (1995) Die Althebräischen Inschriften, Teil 1 : Text und Kommentar (Darmstadt : Wissenschaftlische Buchgesellschaft).
  72. Avigad, N. et Sass, B. (1997) Corpus of West Semitic Stamp Seals (Jerusalem : The Israël Academy of Sciences ans Humanities).
  73. Lehmann, G. (2003) The United Monarchy in the Contryside : Jerusalem, Judah and the Shephelah during the Tenth Century BCE. In Jerusalem in the Bible and Archaeology: The First Temple Period, edited by A.G. Vaughn ans A.E. Killebrew (Atlanta : Society of Biblical Literature) : p. 117-162.
  74. William G. Dever, What did the biblical writers know, and when did they know it?, 313 pages, p. 127 (2001). Voir liens externes sur les sources.
  75. Traduit de l'anglais. Marion Liverani, p. 136, op. cit.
  76. idem, p. 152
  77. Amihai Mazar, The Search for David and Solomon: An Archaeological Perspective, p. 127 et p. 129, in Israel Finkelstein and Amihai Mazar, op. cit.
  78. Amihai Mazar dans le film La Bible dévoilée, épisode n°4.
  79. A.J. Shortland, Shishak, King of Egypt, p. 43-54 in The Bible and Radiocarbon Dating, op. cit.
  80. The Groningen Radiocarbon Series from Tel Rehov, p. 271-293, The Bible and Radiocarbon Dating, op. cit.
  81. Mario Liverani, p.101-103.
  82. Israël Finkelstein, The Archaeology of the Israelite Settlements, in Jerusalem (1988), The Great Transformation of the "Conquest" of the Highlands Frontiers and the Rise of the Territorial States, p. 349-365, in T.E. Levyed., The Archaeology of Society in the Holy Land, Leicester (1995). Israël Finkelstein and Eli Piasetsky, The Iron I-IIA in the Highlands and Beyond: ¹⁴C Anchors, Pottery Phases and the Shoshenq I Campaign, Levant, vol.38, p. 45-61. Israël Finkelstein, The Campaign of Shoshenq I to Palestine: A Guide to the 10th Century BCE Polity, Zeitschrift des Deutschen Palästina-Vereins, vol.118, p. 109-135 (2002).
  83. Mario Liverani, p. 103, op. cit.
  84. Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Les Rois sacrés de la Bible, p. 80-82, op. cit.
  85. La Bible. Nouvelle traduction, éditions Bayard (2001). (ISBN 2227358009 et 9782227358003)
  86. Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Les rois sacrés de la Bible, p.81, op. cit.
  87. Amihai Mazar, The Search for David and Solomon: An Archaeological Perspective, p. 124, in Israel Finkelstein et Amihai Mazar, op. cit.
  88. idem, p. 139.
  89. Le mot alphabétisation est à prendre au sens d'apprendre à lire, pas au sens d'alphabet.
  90. Claude Vandersleyen, L'Égypte et la vallée du Nil, T.2. De la fin de l'Ancien Empire à la fin du Nouvel Empire, p. 163, éditions PUF, collection Nouvelle Clio, 710 pages (1er novembre 1998). (ISBN 2130465528 et 9782130465522)
  91. idem p. 349
  92. idem p. 376-378.
  93. Les lettres d'Amarna sont éditées dans une traduction en anglais : William L. Moran (Editor), The Amarna Letters, 448 pages, The Johns Hopkins University Press (31 octobre 2000). (ISBN 0801867150 et 9780801867156)
  94. Claude Vandersleyen, p. 532, op. cit.
  95. Bien qu'écrites par des scribes vassaux de l'Égypte, les tablettes d'Amarna sont de l'akkadien riche en assyrianismes et en cananéismes, écrit en cunéiforme mésopotamien avec une technique apprise en Syrie. Voir William L. Moran, The Syrian Scribe of the Jerusalem Amarna Letters, p. 146-168 in Unity and Diversity, edited by Hans Goedicke and J.J.M. Roberts, Baltimore: The Johs Hopkins University (1975). Voir Anson F. Rainey, Canaanite in the Armana Tablets: A Linguistic Analysis of the Mixed Dialect Used by the Scibes from Canaan, four volumes (Hanbuch der Orientalistik, 1. Abteilung: Der Nahe und Mittelere Osten, Bd.25). Leiden: E.J. Brill.
  96. Une centaine d'inscriptions en hiératique égyptien a été retrouvée dans diverses fouilles en Canaan, datant des XVIIIe-XIXe dynasties égyptiennes (c'est-à-dire entre -1570 et -1185, époque allant de l'expulsion des Hyksôs à Mérenptah). Dennis Pardee, Ugaritic Inscriptions, p. 264-266, in The Oxford Encyclopedia of Archaeology in the Near East, vol.3, edited by Eric M. Meyers, New York: Oxford University Presse (1997).
  97. Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, p. 139, op. cit.
  98. Idem, p. 154.
  99. Idem, p. 155-157.
  100. Idem, p. 158-159.
  101. Johannes Renz, Die Althebrïschen Inschriften: Band I, Teil 1: Text und Kommentar; Band II/1, Teil 2: Zusammenfassende Erörterungen Paläographie und Glossar; Band III, Text und Tafeln. Handbüch der Althebräischen Epigraphik. Darmstadt: Wissenschaftliche Buchgesellschaft (1995). Voir vol.III, p. 3-4.
  102. Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, p. 163, op. cit.
  103. Idem, p. 161-167.
  104. Ostracon (pluriel ostraca) : morceau de matériau (poterie ou pierre) sur lequel on a écrit ou dessiné.
  105. Bet Shemesh est située dans la Shéfélah (« bas pays »), à une latitude un peu plus basse que Jérusalem.
  106. Mario Liverani, p. 45, op. cit.
  107. Izbet Sartah est un site israélites bien connu du Fer I, situé sur les flancs occidentaux des collines qui surplombent la plaine littorale, à la latitude de Sichem environ. Voir Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, La Bible dévoilée, p. 133-135.
  108. Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, p. 152, op. cit. On y trouve des influences philistines et gréco-cananéennes. Joseph Naveh, Some Considerations on the Ostracon from Izbeth Sartah, in Israel Exploration Journal, vol.28, n°1-2, p. 31-35.
  109. André Lemaire, Phénicien et Philistien: paléographie et dialectologie, dans M.E. Aubet éd., Actas del IV Congresso Internacional de Estudios Fenicios y Punicos, Cadix, p. 243-249 (2000).
  110. Amihai Mazar, Three 10th-9th Century B.C.E. Inscriptions From Tel Rehov, in Saxa loquentur: Studien zur Archäologie Palälastinas/Israels – Festchrift für Volkmar Fritz, p.171-184 (2003). Voir liens externes sur les sources.
  111. Entre -1050 et -915 pour les datations du site au radiocarbone, selon Israël Finkelstein and Eli Piazetzky, Khirbet Qeiyafa: Absolute Chronology, in Tel Aviv, vol.37, n°1, p. 84-88 (1er juin 2010).
  112. Mario Liverani, p. 114, op. cit.
  113. Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, p. 167, op. cit.
  114. André Lemaire, Le siècle disparu de David et Salomon, Le Monde de la Bible, n°146, pp. 34-39 (novembre 2002). Voir liens externes sur les sources.
  115. Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, « Les rois sacrés de la Bible », p. 147, op. cit.
  116. D.W. Jamieson-Drake, Scribes and Schools in Monarchic Judah: a Socio-Archaeological Approach, 240 pages, Sheffield (1991, reprint avril 2009, reprint septembre 2010). (ISBN 144116457X et 9781906055486)
  117. Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, p. 271, op. cit.

Sources

Bibliographie

  • (en) Thomas E. Levy and Thomas Higham, editors, The Bible and Radiocarbon Dating. Archaeology, Text and Science, Equinox publishing (31 décembre 2005). (27 chapitres, rédigés par 36 auteurs, 448 pages). Voir lien externe sur la présentation du livre et la table des matières. L'ouvrage de référence (Awarded Best Scholarly Book on Archaeology 2007, BAS Pub Award for books published in 2005-2006), très technique, centré sur les données archéologiques et très bref sur les interprétations historiques qu'on peut en tirer concernant la Bible. (ISBN 184553056X et 9781845530563)
  • (en) Israel Finkelstein and Amihai Mazar, edited by Brian B. Schmidt, The Quest for the Historical Israel. Debating Archaeology and the History of Early Israel, 232 pages, Society of Biblical Literature, n°17, Atlanta (24 octobre 2007). Un ouvrage présentant les interprétations des données archéologiques, écrit par Israël Finkelstein, d'une part, et par Amihai Mazar, d'autre part. Chaque chapitre est introduit par un petit texte de synthèse de Brian B. Schmidt et l'ouvrage est accessible à un large public. (ISBN 1589832779 et 9781589832770)
  • (en) Mario Liverani, Israel's History and the History of Israel, The Royal Option: the Invention of the United Monarchy, p. 83, éditions UK: Equinox Publishing Ltd, London, traduit de l'original de 2003 en italien, 2005. Un ouvrage d'historien faisant un usage très détaillé des données archéologiques, illustré de très nombreuses cartes (toutes supprimées de l'édition française en poche, ce qui prive cette édition de tout intérêt en rendant le livre illisible). (ISBN 9781845533410)
  • « La Recherche » no391 du 01-11-2005, dossier spécial intitulé « Les archéologues récrivent la Bible ». La revue se donne pour but de rendre compte de l'actualité des sciences. Un bref article de revue écrit par Pierre de Miroschedji et par Amihai Mazar (savants reconnus qu'on ne peut accuser de parti pris minimaliste).
  • La Bible dévoilée. Les révélations de l'archéologie, film en 4 parties réalisé en 2005 par Thierry Ragobert, écrit par Isy Morgensztern et Thierry Ragobert, sur le travail d’Israël Finkelstein et de Neil Asher Silberman, avec la participation de Jacques Briend, professeur honoraire de l'Institut catholique de Paris, Thomas Römer, professeur d’Ancien Testament à l'université de Lausanne, Dominique Charpin, professeur d'histoire de la Mésopotamie à la Sorbonne (École pratique des hautes études), Jean-Pierre Corteggiani, directeur des relations scientifiques et techniques de l'IFAO jusqu'en 2007. Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman jouent leur propre rôle. Le film a été diffusé plusieurs fois sur Arte et sur France 5, le coffret de 2 DVD est sorti en février 2006 aux Éditions Montparnasse. Un film documentaire de bonne tenue scientifique et accessible à tous.
  • Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, La Bible dévoilée : les nouvelles révélations de l'archéologie, 431 pages, éditions Bayard (11 avril 2002). Existe en édition de poche. (ISBN 8441513732 et 9788441513730)
  • Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Les Rois sacrés de la Bible : à la recherche de David et Salomon, 277 pages, éditions Bayard (23 mars 2006). Existe en édition de poche. (ISBN 2227472243 et 9782227472242)
  • Israël Finkelstein, Un archéologue au pays de la Bible, 217 pages, éditions Bayard (21 février 2008). (ISBN 2227475218 et 978-2227475212)
  • (en) Jessica N. Whisenant, Writing, Literacy, and Textual Transmission: The Production of Literary Documents in Iron Age Judah and the Composition of the Hebrew Bible, University of Michigan (2008). Un manuscrit de thèse, qui présente une synthèse très détaillée du sujet. Le travail a été effectué sous la direction de Brian B. Schmidt, qui est aussi l'éditeur du livre conjoint d'Israel Finkelstein et Amihai Mazar. Le manuscrit est en libre accès sur Internet (voir liens externes sur les sources).
Dernière modification de cette page le 24 septembre 2016, à 19:41.

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