mercredi 16 mars 2016

bienheureux José Gabriel del Rosario Brochero, prêtre argentin . 1840 + 1914


« Un hombre de Dios para su pueblo »

Par décision du Pape François la mémoire liturgique, anciennement 26 janvier (dies natalis), a été reportée au 16 mars (date de la naissance sur terre).

José Gabriel del Rosario, surnommé Cura Gaucho, naît le 16 mars 1840 à Carreta Quemada, près de Santa Rosa de Río Primero, Córdoba (Argentine) ; il est le quatrième enfant, dans une famille de dix enfants, de Ignacio Brochero et Petrona Dávila.

Le 5 mars 1856, il entre au Séminaire de Córdoba Nuestra Señora de Loreto et en 1858 à l'Université nationale de San Carlos, où il rencontre le futur président d’Argentine, Miguel Ángel Juárez Celman, avec lequel il liera une amitié très forte
Le 4 novembre 1866 est ordonné prêtre, par Mgr Vicente Ramírez de Arellano ; le 10 décembre, de la même année, célèbre sa première messe dans la chapelle du séminaire Nuestra Señora de Loreto.
À partir de l'année suivante, le Cura Gaucho s'occupe des malades et des mourants ayants contractés le choléra, qui fit des ravages dans la ville de Córdoba.
En décembre 1869, José Gabriel Brochero prend en charge la paroisse de San Alberto, dont le chef-lieu était San Pedro. Cette paroisse immense (4.336 km2) comptait un peu plus de 10.000 habitants dispersés dans les montagnes de Sierras Grandes, à plus de 2000 m d’altitude, sans routes et sans écoles. Les paroissiens vivaient dans une grande misère morale et matérielle. Dans son zèle apostolique, Brochero, sans se décourager, il consacre dès lors toute sa vie non seulement à l’annonce de l’Évangile, mais aussi à l’éducation et au soutien des habitants.
En 1875, avec l’aide de ses fidèles, il commença à construire le centre de retraites de Villa del Transito (localité qui porte aujourd’hui son nom). Ce centre fut inauguré en 1877 et accueillit parfois plus de 700 personnes. Durant tout le ministère paroissial du Cura Gaucho, ce furent plus de 40.000 retraitants qu’y séjournèrent. Brochero construisit aussi une maison pour les religieuses, une école de filles et une résidence pour les prêtres.
Quelques jours après sa mort, le journal catholique de Córdoba écrivait: « Chacun sait que le curé Brochero a contracté la maladie dont il est mort parce qu’il visitait longuement et allait jusqu’à embrasser un lépreux abandonné. » En raison de sa maladie, Brochero avait quitté la paroisse et vécu quelques années avec ses sœurs dans leur village natal. Mais, répondant à l’appel de ses anciens fidèles, il retourna à Villa del Transito, où il mourut lépreux et aveugle le 26 janvier 1914.Dans la tombe, son corps est resté intact.
Son procès en béatification a été ouvert en 1968. Il a été déclaré vénérable par Saint Jean-Paul II en 2004 ; le 20 décembre 2012, le Pape Benoît XVI (Joseph Ratzinger, 2005-2013) a signé le décret de béatification.
José Gabriel del Rosario Brochero a été proclamé bienheureux le 14 septembre 2013 à Villa Cura Brochero, près de Córdoba (Argentine). La cérémonie a été présidée par le card. Angelo Amato S.D.B., Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, au nom du Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) qui, après l'angélus du dimanche 15 septembre 2013, place Saint-Pierre, a évoqué la béatification de José Gabriel Brochero :

« Chers frères et sœurs
Hier, en Argentine, José Gabriel Brochero, prêtre du diocèse de Córdoba, né en 1840 et mort en 1914, a été proclamé bienheureux. Poussé par l’amour du Christ, il s’est dédié entièrement à son troupeau, pour amener chacun dans le Royaume de Dieu, avec une immense miséricorde et zèle pour les âmes. Il était proche des gens et cherchait à conduire un grand nombre de personnes aux exercices spirituels. Il parcourait des kilomètres et des kilomètres, il chevauchait les montagnes, sur sa mule qui était surnommée « Laideron », car elle n’était pas belle. Il se déplaçait aussi sous la pluie, il était courageux ! Mais vous aussi, sous cette pluie, vous êtes ici, vous êtes courageux, Bravo ! À la fin, ce bienheureux était aveugle et lépreux, mais plein de joie, la joie du bon Pasteur, la joie du Pasteur miséricordieux !
Je désire m’unir à la joie de l’Église en Argentine pour la béatification de ce pasteur exemplaire, qui a voyagé sans relâche sur sa mule sur les chemins de sa paroisse, cherchant, maison après maison, les gens qui lui avaient été confiés pour les emmener à Dieu. Prions le Christ, par l’intercession du nouveau bienheureux, que se multiplient les prêtres qui, en imitant le père Brochero, mettent leur vie au service de l’évangélisation, à genoux devant le crucifix, comme témoin de l’amour et de la miséricorde de Dieu partout. »



Sources principales : seminariocordoba.org.ar/ ; zenit.org/fr  (« Rév. x gpm »).
LETTRE DU PAPE FRANÇOIS
AU PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE ARGENTINE
À L'OCCASION DE LA BÉATIFICATION DU PÈRE JOS
É GABRIEL BROCHERO
 
À S.Exc. MgrJosé María Arancedo, Archevêque de Santa Fe, président de la Conférence épiscopale argentine
Cher frère,
Que le « Cura Brochero » compte enfin parmi les bienheureux est une joie et une bénédiction très grande pour les Argentins et les dévots de ce pasteur qui avait l’odeur de ses brebis, qui se fit pauvre parmi les pauvres, qui lutta toujours pour être proche de Dieu et des gens, qui fit et continua de faire tant de bien comme une caresse de Dieu à notre peuple qui souffre.
Il me plaît d’imaginer aujourd’hui le « Cura Brochero » sur sa mule à la frange blanche (malacara), tandis qu’il parcourait les longs sentiers arides et désolés des deux cents kilomètres carrés de sa paroisse, en allant chercher dans chaque maison vos arrière-grands-parents et les parents de vos arrière-grands-parents pour leur demander s’ils avaient besoin de quelque chose et les inviter à faire les exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Il apprit à connaître chaque recoin de sa paroisse. Il ne resta pas dans la sacristie à coiffer ses brebis.
Le « Cura Brochero » était comme une visite de Jésus lui-même à chaque famille. Il portait avec lui l’image de la Vierge, le livre des prières avec la Parole de Dieu, le nécessaire pour célébrer la Messe quotidienne. Les gens l’invitaient à boire un maté, discutaient avec lui et Brochero leur parlait de façon à ce que tous puissent comprendre, car ce qu’il disait venait de son cœur, de la foi et de l’amour qu’il avait pour Jésus.
José Gabriel Brochero centra toute son action pastorale sur la prière. Dès qu’il arriva dans sa paroisse, il commença à emmener des hommes et des femmes à Cordoba pour faire les exercices spirituels avec les pères jésuites. Avec quel sacrifice ils traversaient d’abord les Sierras Grandes enneigées l’hiver, pour aller prier dans la capitale Cordoba ! Et après, combien de travail pour construire la Sainte Maison des Exercices au siège de la paroisse ! Là, une longue prière devant le crucifix pour connaître, sentir et goûter l’amour si grand du cœur de Jésus, puis tout culminait avec le pardon de Dieu dans la confession, avec un prêtre plein de charité et de miséricorde. Une immense miséricorde !
Ce courage apostolique de Brochero,  empli de zèle missionnaire, cette audace de son cœur plein de compassion comme celui de Jésus qui lui faisait dire : « Gare au Diable s’il me vole une âme ! », le poussa à gagner à Dieu également des personnes de mauvaise vie et les gens difficiles du village. On compte par milliers les hommes et les femmes qui, grâce au travail sacerdotal de Brochero, abandonnèrent le vice et les disputes. Tous recevaient les sacrements au cours des exercices spirituels et avec eux, la force et la lumière de la foi pour être de bons fils de Dieu, de bons frères, de bons pères et mères de famille, dans une grande communauté d’amis engagés dans le bien de tous, qui se respectaient et s’aidaient les uns les autres.
L’actualité pastorale est très importante dans une béatification. Le « Cura Brochero » possède l’actualité de l’Évangile, c’est l’un des pionniers à être allé dans les périphéries géographiques et existentielles pour apporter à tous l’amour, la miséricorde de Dieu. Il ne resta pas enfermé dans le bureau de sa paroisse, mais il se consuma sur le dos de sa mule, et finit par attraper la lèpre à force d’aller à la rencontre des gens comme un curé « des routes » (callejero) de la foi. C’est cela que Jésus veut aujourd’hui, des disciples missionnaires, descallejeros de la foi !
Brochero était un homme normal, fragile, comme n’importe lequel d’entre nous, mais il connut l’amour de Jésus, il laissa son cœur se forger par la miséricorde de Jésus. Il sut sortir du refuge du « moi-à-moi-pour-moi-rien-que-pour-moi », de l’égoïsme mesquin que nous avons tous, en l’emportant sur lui-même, en surmontant avec l’aide de Dieu les forces intérieures que le diable utilise pour nous enchaîner aux commodités, à la recherche du plaisir du moment, au peu de volonté de travailler. Brochero écouta l’appel de Dieu et choisit le sacrifice de travailler pour son Royaume, pour le bien commun que l’immense dignité de chaque personne mérite en tant que fille de Dieu, et il fut fidèle jusqu’à la fin ; il continuait de prier et de célébrer la Messe même lorsqu’il devint aveugle et malade de la lèpre.
Laissons le « Cura Brochero » entrer aujourd’hui, avec sa mule et tout le reste, dans la maison de notre cœur, et nous inviter à la prière, à la rencontre avec Jésus, qui nous libère des liens pour sortir dans la rue et chercher notre frère, toucher la chair du Christ dans celui qui souffre et a besoin de l’amour de Dieu. Ce n’est qu’ainsi que nous goûterons la joie que connut le « Cura Brochero », anticipation du bonheur dont il jouit à présent comme bienheureux au ciel.
Je demande au Seigneur de vous accorder cette grâce, de vous bénir et je prie la Sainte Vierge pour qu’elle vous protège.
Affectueusement.
François
Vatican, 14 septembre 2013
DIVERS / Jose Gabriel Del Rosario Brochero-2


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